REUNION TECHNIQUE DU 30 OCTOBRE 2015 L'ASTROPHOTOGRAPHIE Observer le ciel est une activité qui incite au rêve et à la contemplation. On peut pratiquer cela sous 2 formes : le visuel, c'est à dire l'observation du ciel par le biais d'un télescope, la photographie ou le dessin, appelé aussi «astrophotographie» ou «astrodessin». Ce soir, nous allons parler de l'astrophotographie. C'est une discipline fascinante à apprendre, mais complexe. On distingue 3 catégories en astrophotographie : 1) Le champ large (ou Nightscape en anglais) : se réalise avec un APN type Réflex, et un objectif à courte focale, lumineux, le tout sur un trépied photo. Ainsi, une grande portion du ciel est prise en photo, avec ou pas, des éléments terrestres au premier plan (voir photos). Cela permet de mettre en valeur une vaste portion du ciel (Ex : Voie Lactée ). 2) Le planétaire : Les planètes de notre système solaire, ainsi que la Lune, sont photographiées à l'aide d'un Réflex avec un téléobjectif, ou d'une webcam, ou encore d'une caméra CCD, mais aussi avec une lunette astronomique ou un télescope. Cela demande des connaissances en astronomie et du matériel que l'on utilise. 3) Le ciel profond : Le but est de photographier des objets célestes très lointains et diffus (galaxies, nébuleuses, amas d'étoiles, etc...), qui sont très peu lumineux.
L'utilisation d'une lunette astro, ou d'un télescope est alors obligatoire, ainsi qu'un d'un système de compensation de la rotation terrestre (Monture), car les temps de poses dépassent souvent la minute. Nous employons la aussi des caméras type CCD ou des APN Réflex. C'est cette technique que certains membres du club utilisent. Cela requiert de très solides connaissances en astronomie, ainsi qu'en retouche d'images, et justifie souvent l'achat d'un matériel spécifique au prix élevé. Voyons cela d'un peu plus près. LE CHAMP LARGE : Pour commencer, quelques préparatifs sont obligatoires : s'assurer tout d'abord de la météo (voir site météoblue par exemple). Ne pas choisir par exemple, un jour ou l'humidité est importante, car toute prise de vue sera quasiment impossible, Ensuite, choisir son site de prise de vue. Privilégier un site éloigné des villes, pour limité les effets de la pollution lumineuse. On pourra consulter une carte de pollution lumineuse de la France sur le site AVEX. Puis, il faut apprendre à se repérer dans le ciel, pour savoir ce que l'on veut prendre en photo. La Terre est en perpétuel mouvement, donc il faut se repérer grâce aux constellations, et à leur forme remarquable. (Ex. : La casserole de la Grande Ourse, ou bien le W de Cassiopée). On se servira d'un logiciel de planétarium, comme Stéllarium, qui a l'avantage d'être gratuit. L'objet céleste le plus beau à photographier est la Voie Lactée. Un autre point à ne pas négliger est la présence ou non de la Lune, qui est un véritable phare lorsqu'elle dépasse le premier quartier. On en vient maintenant au matériel : il faut donc privilégier les APN Réflex, car on peut gérer la sensibilité ISO, et la vitesse. La plupart d'entre nous possède des canon 1100D. Sur ces appareils, on vient placer des objectifs. Le but est d'avoir la plus grande ouverture possible (env.
2,8), pour récolter le plus de lumière possible. Malheureusement,de tels objectifs sont souvent chers (Ex. : Samyang). Ca y est!! On est équipés!! Alors en route!! Quelques précautions doivent être prise : il faut vérifier l'espace disponible sur sa carte SD, car nous allons «shooter» en mode.raw, car en. JPEG, on n'a pas accès aux corrections optiques. La batterie de l'apn, bien la recharger avant,et même en avoir de rechange. En hiver, les batteries se déchargent plus vite. Le trépied photo Une lumière rouge pour s'éclairer. Réaliser, si possible, la mise au point de jour (à l'infini), et réaliser une marque sur le boitier. Une fois en place (sur site), attendre une vingtaine de minutes que notre œil s'habitue à l'obscurité, en profiter pour installer correctement son matériel. Ce qu'il faut savoir, c'est que du fait de la rotation de la Terre, on est obligé de limiter le temps de pose, sinon on note l'apparition de traits (ou filés d'étoiles). On limitera donc à 25s pour 17mm, 10s pour 35mm, 2s au delà de 70mm. En ce qui concerne la sensibilité, on peut aller de 800 iso à 3200iso, tout dépend de la pollution lumineuse. Vers chez nous, on se limite le plus souvent à 800iso. Dans les Cévennes par exemple, on pourra monter plus les iso. Par contre, pour éviter tout problème de «bougé» lorque l'on prend la photo,il faut utiliser un retardateur ou une télécommande. Une fois la séance de prise de vue effectuée, vient le temps des retouches, via les logiciels spécifiques.
Nous en parlerons plus en détail plus tard. Le Planétaire : Pourr réaliser une image d'une planète, il faut généralement réaliser un film (au format.avi). On trie ensuite chaque image tirée du film selon sa netteté et son contraste. Seules les meilleures devront être traitées. Pour faire de telles images, il faut peu de turbulence atmosphérique sous peine d'obtenir des images floues. On fini par assembler les images triées avec un logiciel (Ex. : Registax), ce qui permet d'éliminer le bruit de fond, et d'augmenter les détails. Les prises de vues seront réalisées avec une caméra CCD ou une webcam, avec un rapport F/D compris entre 20 et 30, pour un télescope de diamètre 200mm par exemple. Réaliser une bonne image commence par le plus difficile : Mise en station et équilibrage irréprochable de la monture Mise en température du tube (1h00 à 2h00 selon la saison) Excellente collimation Mise au point parfaite Il faut savoir que la turbulence, se réduit fortement en seconde partie de nuit, il est donc préférable d'attendre cette période pour opérer. Pour les prises de vues, un P.C. Est évidement nécessaire. Problème, la batterie a une capacité limitée (2 à 3h00 dans le meilleur des cas), et la mémoire du P.C. Est aussi limitée. Pour exemple, un petit film de 2 minutes à 5 images/secondes, contient 600 mages de 900Ko chacune. Autre exemple, Saturne à 10 images/secondes pendant 5 minutes pèse près de 2,6 Go. C'est pour cela cela que certain, préfère travailler près d'une prise de courant, dans leur jardin. De plus, dans ce cas la, les lumières des villes ne sont pas génantes, et la turbulence est souvent meilleure en milieu urbain.
Les réglages maintenant : La durée du film : Plus nombreuses sont les images, mieux c'est!, car on aura plus de chance d'en récolter d'utilisables, d'ou la réalisation d'un film le plus long possible. Lune : 2 minutes de film Jupiter : 1,5 minutes de film Saturne : 4 à 5 minutes de film Nombre d'images par secondes : Lune : 1/250 à 1/125s Jupiter : 1/25s Réglage du gain de la caméra : il permet d'augmenter, artificiellement, la luminosité des images. Problème, ilfaut l'augmenteren fonction du bruit de fond. Lune : pas de gain Jupiter : 1/6s est assez lumineux avec un gain de 0,5, sur une échelle de 0 à 1. A 1/25s, le gain sera de 0,75. Saturne : elle oblige de monter à 0,75 ou plus à 1/6s. Contraste, luminosité, balance des blancs : Le réglage à 1/6s adoucit singulièrement l'image, au point qu'une augmentation du contrate est nécessaire. Il est donc préférable de régler ces valeurs sur «neutre». Viendrons ensuite les étapes de prétraitement, traitement, assemblage et retouches, que nous évoquerons lors d'une réunion spécifique. LE CIEL PROFOND : Les conditions et techniques de prises de vues en ciel profond, sont assez semblables à celles du planétaire, à l'exception, qu'ici, on cherche à faire ressortir des objets peu lumineux et diffus, donc il faut réaliser de longues poses photo.
On peut utiliser soit un APN Réflex, soit une caméra type CCD. La aussi, il faut une mise en station irréprochable, une bonne mise en température du tube, une excellente collimation, et un mise au point parfaite. Petite parenthèse concernant le suivi. Malgré le fait que l'on utilise une monture motorisée, celle ci a une erreur périodique.en effet, la monturene compense pas complétement la rotation terrestre. Il faut donc réaliser un suivi sur une étoile dite «guide», d'ou «autoguidage», avec une seconde lunette placée sur le premier instrument. Le tout est la aussi, relié la aussi à un P.C., avec des programmes. Choisir un objet assez haut dans le ciel, pour éviter le plus la pollution lumineuse. Je vais finir par évoquer quelques points que nous reverrons lors d'une réunion sur le traitement photo. Il faut terminer les prises de vues par des OFSETS, des DARKS, et des FLATS. OFFSET : Signal de décalage, un signal faible est généré par les APNet les CCD, on fait des poses très courtes (1/4000s), avec le capot devant le télescope. DARK : Signal de noir, le capteur reçoit un signal thermique durant la photo de l'objet, qui n'a rien à voir avec l'image. On prend des photos, capot devant le télescope, de la même durée de temps de pose, et de même sensibilité. FLATS : Signal de blanc, génère des tâches, dûes aux poussières,et du vignettage qui assombrit les angles. Il faut que l'histogramme se situe dans le premier tiers. On déduit ensuite tout cela des prises de vues initiales, via des logiciels comme Iris, Deepskystacher, pixinsight. Nous verrons cela lors d'une réunion dédiée au traitement d'une photo prise lors d'une de nos soirée d'observation.