Graham et Shirley Powell. Une aide efficace pour se délivrer de l'oppression démoniaque



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Graham et Shirley Powell Une aide efficace pour se délivrer de l'oppression démoniaque

ISBN 978-2-952-1164-0-4 1983 Graham et Shirley Powell Titre original "Christian set yourself free!" Publié en anglais par Sovereign World Ltd. PO Box 777, Kent TN11 OZS, Angleterre French translation published by permission of Sovereign World Première édition 1983 Deuxième édition 1986 Cette édition 1994. Aucun extrait de cette publication ne peut être reproduit ou transmis sous une forme quelconque, que ce soit par des moyens électroniques ou mécaniques, y compris la photocopie, l'enregistrement ou tout stockage ou report de données sans la permission écrite de l'éditeur. Sauf autre indication, les citations bibliques de cette publication sont tirées de la traduction Louis Segond "Nouvelle Edition". Publié par Editions l'oasis, année 2004. Deuxième impression 3 e trimestre 2012. Imprimé en France par IMEAF - Numéro d'impression 936xx 9, Rte d'oupia, 34210 Olonzac, France, tél 0033 (0) 468 32 93 55 fax 0033 (0) 468 91 38 63, email editionsoasis@wanadoo.fr www.editionsoasis.com

REMERCIEMENTS Nos remerciements vont au pasteur Noel et à madame Phyl Gibson, qui nous ont conduits sur la route de la liberté et dont l'amour et la direction nous ont fortifiés pendant les périodes les plus difficiles de notre vie. A Roseann Barnes, qui s'est consacrée à l'édition et à la frappe du manuscrit et qui a joué un rôle majeur dans la préparation de ce livre.

A propos des auteurs Graham et Shirley sont nés en Nouvelle-Zélande. Graham s'est converti jeune homme à travers le ministère de Jeunesse pour Christ. Shirley a été élevée dans une famille chrétienne et s'est donnée au Seigneur alors qu'elle était encore enfant. Durant ces trente-cinq dernières années, tous deux se sont investis dans un ministère pastoral évangélique d'enseignement, en particulier en Nouvelle-Zélande, en Australie et au Canada. Vivant sur l'île de Vancouver, en Colombie-Britannique, Graham voyage beaucoup en tant qu'évangéliste et enseignant. Il a écrit deux autres livres sur le combat spirituel et la délivrance, "Fear free" et "Two Kingdoms the battle for man's soul".

TABLE DES MATIÈRES 1. Crise et recherche page 7 2. Le témoignage de Shirley page 20 3. La grandeur de Dieu page 24 4. Le mystère de Satan page 27 5. Le royaume des démons page 41 6. L'entrée des démons page 66 7. L'équipement spirituel pour le combat spirituel page 85 8. La clé de la foi page 119 9. Les réalités de la nouvelle création page 136 10. La discipline personnelle et la délivrance page 154 11. La guérison physique et la délivrance page 160 12. Des manifestations ou pas de manifestations page 164 13. La délivrance: combien de temps prend-elle? page 174 14. Les obstacles à la délivrance page 184 15. Comment vous libérer page 196 16. Prier pour que d'autres soient libérés page 208 17. Garder votre délivrance page 212 18. La délivrance des enfants page 220 19. Questions et réponses sur la délivrance page 224 20. Témoignages personnels page 235

CHAPITRE UN CRISE ET RECHERCHE Shirley et moi avons connu une crise sans réaliser que ces événements allaient révolutionner nos vies. J'étais évangéliste depuis plusieurs années dans une organisation interdénominationnelle; des problèmes persistaient qui semblaient sans solution. Frustré et manquant de maturité, j'avais donné ma démission au directeur national. "Quelle direction avez-vous reçue du Seigneur pour prendre cette décision?" m'a-t-il demandé alors que j'étais assis dans son bureau. Nous avons discuté plusieurs heures et j'en ai conclu que Dieu ne nous demandait pas de partir. Changeant de sujet de conversation, il m'a demandé si j'avais des problèmes personnels dont je souhaitais lui parler. Des problèmes personnels! Il me semblait que ma vie était pleine de problèmes. En apparence, j'étais un serviteur zélé pour le Seigneur mais, intérieurement, j'avais des besoins immenses. Dans de nombreux domaines de ma vie, je manquais de liberté et de victoire, même si cela faisait des années que je cherchais une réponse. Durant des heures entières, chaque jour j'avais prié et demandé à Dieu de l'aide; mais rien n'avait changé. Des problèmes? Oui! Mon directeur pouvait-il m'aider? Durant toutes ces années, j'avais cherché conseil auprès de responsables dans le corps de Christ; une fois que je leur ouvrais mon cœur, la réponse était toujours la même: "Je suis désolé, je ne peux pas t'aider." Pouvais-je recevoir de l'aide maintenant? Devais-je encore une fois m'humilier en confessant des besoins profonds sans trouver de soulagement? Dans cette situation, je n'avais pas beaucoup le choix; alors une fois encore j'ai partagé mes soucis. Mon directeur m'a écouté et m'a offert de prier pour moi en me disant que la racine de mes conflits provenait d'esprits mauvais, que j'avais besoin de délivrance. Ne voulant pas 7

encore être déçu, j'ai hésité à accepter son offre, et je l'ai quitté en lui promettant d'y réfléchir. Je me suis finalement décidé à accepter son aide. Nous nous sommes retrouvés avec nos épouses et nous avons commencé à chercher le Seigneur. Soudain quelque chose en moi s'est manifesté avec une grande force. Cela ne m'était jamais arrivé! Une puissance intérieure m'a saisi et je me suis mis à trembler. Ma première réaction a été la peur. Quelque chose a commencé à pousser des cris à travers moi quand mon ami lui a ordonné de me libérer dans le nom de Jésus. De la peur, oui mais aussi de l'espoir. Tandis que la première me saisissait, je me suis entendu dire: "Quand cette puissance sera brisée, je serai différent! Je serai changé! C'est quelque chose extérieur à moi qui m'a fait devenir ce que je suis." Pour la première fois, j'ai réalisé que les esprits mauvais étaient à l'origine de mes problèmes. Il n'y avait aucun doute làdessus. Des pensées d'espérance remplissaient mon esprit: "Quand cette soirée sera terminée, je serai libre! Je le dirai au monde! J'ouvrirai les yeux du peuple de Dieu! Je leur dirai que Jésus est leur libérateur! Demain je..." Quatre heures plus tard, je gisais sur le sol, épuisé et déçu. J'avais été secoué, mais pas délivré. Nous avons décidé d'avoir un autre temps de prière, qui a également fini par la déception. D'autres sessions ont suivi, avec toujours le même résultat. Mon directeur et son épouse étaient désorientés. Ils avaient prié pour de nombreuses personnes de cette manière et avaient vu de grands résultats. Ils n'avaient jamais rencontré une situation comme la mienne. Pourquoi pouvaient-ils aider les autres et pas moi? Je me suis mis à penser à ma vie en me remémorant des incidents qui auraient pu laisser accès à des esprits mauvais. Qu'est-ce qui les empêchait donc de partir? Personne ne le savait. J'ai été élevé en Nouvelle-Zélande dans un milieu qui croyait aux principes chrétiens. Notre famille faisait partie de 8

l'église presbytérienne. Enfant, mon cœur était ouvert à Dieu et, à l'âge de six ans, j'ai demandé à Jésus d'entrer dans ma vie. Dans les jours qui ont suivi cette décision, j'ai expérimenté une attaque de l'ennemi une contre-attaque au cri de mon cœur (bien qu'à l'époque je ne le voyais pas ainsi). Sans que j'en sois responsable, un incident est survenu qui a fait entrer la peur. A travers elle, l'ennemi a établi une place forte dans ma vie. A partir de ce jour, mon esprit était constamment rempli de peur et, lorsque parfois celle-ci me saisissait, il arrivait que mon corps se raidisse. J'ai dû apprendre à vivre avec elle. Durant mon adolescence, les peurs se sont intensifiées; malgré tout, j'ai continué à être une personne extravertie, quelqu'un d'activement engagé dans des activités scolaires, y compris dans le groupe chrétien dont je suis devenu le responsable. Vers la fin de l'année scolaire, j'organisais des cours de danse. Cette décision allait à l'encontre des principes des autres responsables chrétiens. J'avais appris à danser à l'église et je n'y voyais rien de mal. Considérant qu'ils étaient étroits d'esprit, j'ai démissionné et ai cessé de les fréquenter, préférant la compagnie du monde. En regardant en arrière, cette décision m'a conduit à la tromperie et a ouvert la porte à l'influence démoniaque. En quittant le lycée, je suis entré dans la marine marchande. J'avais toujours eu l'ambition de naviguer. Malheureusement, cela m'a amené à côtoyer des gens qui n'avaient aucun respect de Dieu ni de ses principes. Durant plusieurs mois, j'ai marché sur un chemin prétendument chrétien avant de finir par succomber aux pressions de mon entourage. Je me suis détourné du Seigneur et ai même commencé à maudire le nom de Christ. Mes peurs continuaient à augmenter, et je m'engluais dans la dépression, l'apitoiement de soi et la solitude. Une allergie chronique faisait que j'avais du mal à respirer. L'accomplissement que je cherchais dans la vie de marin m'était passé. En revenant à terre, j'ai commencé à étudier pour devenir instituteur. Je jouais aussi du saxophone et j'ai rejoint un orchestre de danse. J'attendais avec impatience les bals et les 9

engagements du samedi soir. J'étais enthousiasmé pour un temps, mais cela ne durait jamais. J'avais en moi un vide que je n'arrivais pas à combler. C'est alors qu'est née l'idée de retourner à l'église. Dans un journal, j'ai vu qu'il y avait une mission pour les jeunes à l'opéra de la ville. L'orateur était un évangéliste américain. Il dirigeait un groupe et avait été musicien professionnel avant de devenir prédicateur. C'est la musique qui m'a attiré à cette réunion. Le premier soir, cet homme a parlé du retour de Jésus- Christ et de son jugement de l'humanité. Je n'avais jamais entendu un tel message. En l'écoutant, j'ai été convaincu de péché. Quand j'étais enfant, j'avais ouvert mon cœur à Christ, mais Dieu semblait maintenant si loin. Les ténèbres m'environnaient. J'ai entendu encore le fait que Jésus était venu sur la terre la première fois pour ôter mes péchés, qu'il était ressuscité des morts, qu'il avait été enlevé au ciel et que, maintenant, il revenait pour le jugement. Dieu me parlait. Il me donnait une autre chance de me tourner vers lui, qui était peut-être la dernière. Je savais que je devais y répondre entièrement, que c'était tout ou rien. J'ai choisi de tout donner à Jésus; j'ai élevé mon cœur vers Dieu et suis entré dans une profonde repentance; je lui ai demandé de pardonner mes péchés et ai reconnu Jésus-Christ comme mon Seigneur. Tandis que je finissais de prier, la voix du pasteur continuait. Mais quelque chose s'était passé. Je me sentais pur; je savais que j'étais pardonné; l'assurance de la vie éternelle remplissait mon cœur; je savais que j'irai au ciel et non en enfer; Jésus était vivant pour moi! Après la réunion, je me souviens d'avoir pensé: "Maintenant que je connais Dieu, je peux me tourner vers quelqu'un qui peut m'aider à sortir de mes problèmes." Un nouvel horizon s'ouvrait devant moi; je me suis détourné de mes anciennes voies et Jésus-Christ était maintenant le centre de ma vie; sa volonté était souveraine. La Bible est devenue un livre vivant, et la communion chrétienne 10

était merveilleuse. Je témoignais sans cesse de la réalité du pardon et de la connaissance personnelle de Dieu. La solitude m'a quitté et la dépression s'est calmée. Cependant les peurs ont persisté et les difficultés à respirer sont demeurées. J'ai demandé à Dieu de m'en libérer entièrement. Plus les semaines passaient, plus ma faim de Dieu grandissait. Un jour, un ami chrétien m'a parlé du baptême dans le Saint-Esprit. Même si c'était nouveau pour moi, j'ai répondu avec joie à la vérité de la parole de Dieu. La nuit suivante, Jésus m'a baptisé de son Esprit. J'étais entouré d'une nouvelle sensation de sa présence, d'une nouvelle réalité de sa Parole, d'un nouveau désir de le louer, d'une nouvelle joie et d'une nouvelle force pour le service. Pendant une semaine, j'ai vécu dans les nuages; je suis cependant redescendu sur terre. A ma grande déception, les problèmes étaient toujours là. Il est vrai que j'avais connu une nouvelle délivrance mais, tout au fond de moi, je cherchais encore des réponses. Peu après cet événement, j'ai vécu une expérience peu commune. Le Seigneur me défiait de passer plus de temps avec lui et je n'y avais pas pleinement répondu. A cette époque, je fréquentais une communauté; un pasteur en visite a un jour défié l'église de passer plus de temps dans la présence de Dieu. Tandis qu'il parlait, c'était comme si ses yeux étaient fixés aux miens. Des rayons de lumière en émanaient et se posaient sur moi. Cette lumière était plus vive que n'importe quelle lumière terrestre. J'avais l'impression d'être exposé devant Dieu. Il cherchait mon cœur. L'intensité de la lumière était telle que je baissais la tête, me cachant derrière le siège devant. Le prédicateur a continué à prêcher, inconscient de la façon dont Dieu se servait de lui pour me parler. Mon obéissance à ce défi devait être ma source de force pour les nouvelles pressions à venir. Sans elle, je n'aurais pas pu supporter les années qui allaient suivre. Au cours d'un temps de vacances à la fin de mes études, on m'a invité à jouer du saxophone dans un groupe musical lors d'une mission sur la plage. C'est là que j'ai rencontré pour la 11

première fois Shirley Garratt, jeune femme qui allait devenir mon épouse. L'année suivante, j'ai commencé à enseigner. Comme le temps passait, en particulier depuis que j'étais baptisé du Saint-Esprit, j'ai remarqué un étrange contraste. Dans certains domaines, ma vie s'améliorait; dans d'autres, elle allait de mal en pis. Bien que grandissant spirituellement et m'engageant dans le service chrétien, mes peurs devenaient plus fortes. Des périodes de dépression, qui mettaient des jours à me quitter, me saisissaient. Durant ces crises, j'avais des tendances suicidaires et l'angoisse m'étreignait. En regardant en arrière, je comprends maintenant ce que c'était. Le Saint-Esprit avait été libéré pour œuvrer dans ma vie de façon nouvelle, ce qui avait provoqué un regain des forces démoniaques cachées. Extérieurement, personne ne s'en doutait. Il semblait que plus je suivais Jésus, plus cela s'aggravait. Chaque bénédiction et chaque désir positif amenaient des conséquences négatives. Cela a duré des années. La seule chose qui me donnait la force de continuer à vivre était de m'attendre à Dieu quotidiennement. Mon temps de prière était maintenant de quatre heures par jour en moyenne. Non parce que j'avais toujours envie de prier et de lire la Bible aussi longtemps, mais parce que j'y étais obligé pour garder des forces intérieures. Les crises de dépression continuaient. J'ai découvert que la seule façon de les briser était de prier et de jeûner. Cela a aussi duré des années. Déterminé à me libérer de ces tourments, j'ai démissionné de l'enseignement afin de chercher Dieu de façon plus intense. (Je n'aurais jamais imaginé que j'avais besoin d'être délivré d'esprits mauvais.) Je suis allé dans une ferme sur une petite île de la côte néo-zélandaise et j'ai commencé à chercher le Seigneur dans la prière et le jeûne. J'étais déterminé à ne pas rompre ce dernier tant que je ne serai pas libéré. Cela n'a pas fonctionné et n'a jamais fonctionné non plus après. A cause de ma santé, j'ai été obligé de rompre le jeûne. Pourtant, j'ai poursuivi dans ma recherche du Seigneur. Tandis que j'étais là-bas, un jeune homme est venu à la ferme et a prophétisé à plus d'une occasion qu'à une certaine 12

date, dans quelques semaines, je serai libéré. Croyant que c'était une parole de Dieu, plus la date approchait, plus je m'attendais à la guérison et à la libération. La date est venue et a passé. J'ai appris, grâce à cette expérience, que certains peuvent prophétiser des choses venant de leur cœur. Il n'est pas sérieux de dire: "Ainsi parle le Seigneur...", puis de parler selon la chair! Après trois mois, j'ai regagné la terre ferme. Heureusement, je n'ai jamais éprouvé d'amertume envers Dieu, même s'il me semblait qu'il ne répondait pas à mes cris et à mes larmes. J'ai continué, déçu. J'ai déménagé à Wellington et me suis engagé comme volontaire dans une organisation évangélique. Shirley était également membre de l'équipe et, durant cette période, notre amitié a grandi. L'année d'après, nous étions mariés. Comme les pressions intérieures continuaient, j'ai cherché conseil auprès de différents ministères. A chaque fois je répandais mon cœur, demandant de l'aide; mais je n'en recevais pas. Personne ne semblait comprendre ce que je vivais ni comment m'aider. Si ma vie avait pu se résumer en un mot, celui-ci aurait été "tourment". Je vivais en permanence dans le tourment. Le seul soulagement que je trouvais était dans le jeûne et la prière. Mais comme il fallait manger pour vivre, le jeûne ne m'apportait qu'un soulagement temporaire. Six mois après notre mariage, notre désir de servir Dieu nous a conduits dans un ministère évangélique à plein temps tout d'abord en Nouvelle-Zélande, puis en Australie. Combien il était difficile de servir le Seigneur! C'est une chose d'avoir des désirs intérieurs, c'en est une autre d'être en première ligne pour prêcher à des inconvertis en ayant toujours des besoins intérieurs. C'était une lutte pour préparer les messages. Mon esprit était continuellement distrait. Je ne pouvais pas me détendre. J'étais sous tension nuit et jour. J'étais si tendu que je ne pouvais pas attendre devant l'évier que la vaisselle soit lavée pour la mettre dans l'égouttoir; il fallait que je sois actif ou que je cherche Dieu. Durant des années, notre vie sociale a été restreinte. Si nous avions un dîner de prévu, j'hésitais à 13

m'engager parce que je ne savais pas comment je me sentirais. Si la journée s'était bien passée, je pouvais supporter la soirée; si elle avait été mauvaise, ce serait l'horreur. Dans ma recherche, je lisais beaucoup de livres. J'essayais d'appliquer ces principes à la psychologie chrétienne; soit cela ne fonctionnait pas, soit je ne pouvais pas faire ce que les auteurs disaient. Comme je connaissais l'importance de vivre selon la parole de Dieu, j'ai mémorisé mille versets bibliques. Je faisais tout ce que je pouvais; je priais, je lisais la Parole, je marchais dans l'obéissance, je donnais mes dîmes et mes offrandes, je jeûnais régulièrement et je m'avançais pour les appels devant l'autel, afin qu'on prie pour moi; mais rien ne me libérait des pressions intérieures. Je suis parvenu à maintenir ma marche chrétienne jour après jour en m'attendant à Dieu et en étant renouvelé et fortifié. Cela me permettait de continuer, mais pas de combler mes besoins intérieurs. Le ciel semblait être mon seul espoir. J'avais hâte de finir mon pèlerinage terrestre pour être libre de mon corps terrestre et de tous ses conflits intérieurs. J'avais hâte de m'échapper. 14 * * * * La crise couvait! En présence de mon directeur, l'œuvre de l'ennemi avait été dévoilée; j'étais lié par des esprits mauvais. Pourtant, encore une fois, mes espoirs de liberté avaient fait place à la déception. J'étais sous un joug démoniaque, mais comment pouvais-je me libérer? J'ai passé des heures à prier! Mes conseillers étaient perplexes. Combien j'étais désespéré! Durant toute cette période, j'ai continué à accomplir mes devoirs évangéliques; ce qui était curieux, c'est que le Seigneur bénissait mon travail. Même si tout l'enfer se déchaînait en moi, les âmes continuaient à être sauvées. Peu de gens connaissaient mes luttes. Je jeûnais. Je priais. Je criais à Dieu de tout mon cœur. Que pouvais-je faire de plus? Non seulement mon directeur et nos épouses avaient prié pour moi, mais d'autres ministères avaient été appelés en

renfort. Un pasteur d'une grande église en Europe avait demandé à me parler. Il m'a assuré avec force que les chrétiens ne pouvaient pas être liés par des démons, parce que nous étions nés de l'esprit de Dieu et que nous avions été libérés. Après les violentes manifestations que j'avais expérimentées, ses mots ne nous impressionnaient pas, mon directeur et moi. Nous savions que j'avais besoin de délivrance. Cet homme n'avait pas d'autre solution à m'offrir. Un autre serviteur, qui avait traité les démonisés lors d'une mission en Asie, est venu. Il a essayé lui aussi de me persuader que je n'étais pas lié par des démons et m'a suggéré de lire Deutéronome 28 qui traite des bénédictions liées à l'obéissance et des malédictions liées à la désobéissance. Mais cela ne m'a pas consolé. Ma vie était complètement tournée vers Jésus-Christ; je faisais tout mon possible pour marcher à son côté, en choisissant continuellement la voix de l'obéissance. Comment pouvais-je être maudit à cause d'une désobéissance? Peut-être qu'un psychiatre pouvait m'aider? Un spécialiste m'avait offert de me voir gratuitement. Je suis allé avec mon fourgon qui me servait à évangéliser jusqu'à son cabinet. De chaque côté du véhicule était écrit en lettres dorées: "Christ est mort pour vos péchés." Je me sentais si honteux que je me suis garé quelques rues plus loin. Combien j'étais épuisé! J'avais passé des nuits blanches avec d'horribles cauchemars. De mauvaise grâce, je me suis assis en face de lui, à son bureau. Je servais un Christ tout-puissant, celui qui avait vaincu Satan. Pourquoi devais-je chercher une réponse ici? Pourtant, j'étais reconnaissant envers toute personne capable de m'aider. "Quel traitement voulez-vous que je vous donne?" m'a-til demandé après avoir un peu parlé ensemble. Sa question m'a surpris. Il m'a proposé huit traitements (je ne me souviens que de trois: prendre du L.S.D., faire un électrochoc ou essayer l'hypnose). Franchement, aucun ne me plaisait. Je lui ai dit que je lui faisais confiance et que je préférais qu'il choisisse pour moi. Il a choisi l'hypnose. Il était vraiment qualifié dans ce domaine. Il me semblait cependant que ce n'était pas bon pour 15

un chrétien. Tout en m'allongeant, j'ai élevé mon cœur vers le Seigneur, lui demandant sa protection si cela devait me faire quelque mal. (Je ne savais pas alors que l'hypnose faisait partie des sciences occultes.) Ce médecin a essayé par trois fois de m'hypnotiser, sans succès. Je ne résistais pas mais, dans mon désespoir, je criais à Dieu pour obtenir aide et protection. A la fin du troisième essai, j'ai entendu encore une fois le refrain familier: "Je suis désolé, je ne peux pas vous aider." Il m'a donné une ordonnance pour des sédatifs et cela s'est arrêté là. Y avait-il une réponse? Changerais-je un jour? Combien de temps pouvais-je continuer à servir le Seigneur avec ces pressions intérieures? Trois mois ont passé; quarante heures de prière étaient derrière nous quand la première délivrance est arrivée. Nous avions consulté un autre serviteur et organisé un nouveau temps de prière. C'est au cours de la troisième qu'il y a eu un répit. Comme toujours, il y avait de grandes manifestations et des déchirements à l'intérieur, mais pas de soulagement. Cependant, après un moment, tous ceux qui priaient se sont aperçus qu'une part de délivrance avait eu lieu. Je ne ressentais ni ne voyais rien, mais ils étaient persuadés que Dieu avait fait quelque chose. Ils avaient prié contre ce qui était à l'origine de mes difficultés respiratoires. Depuis tout enfant, le pollen, la poussière ou tout changement brutal de température dans une pièce me faisait éternuer. Je passais généralement les premières heures de la journée les sinus congestionnés. Parfois, j'en souffrais toute la journée. Là, bien qu'étant toujours congestionné et ne ressentant aucune différence, on m'a dit que la délivrance avait eu lieu. Deux jours plus tard, en me levant, j'ai été ravi de constater que je respirais normalement. Il n'y avait ni congestion ni éternuement. J'étais plein d'enthousiasme! Je tenais enfin la preuve que Dieu avait brisé la puissance de l'ennemi. J'étais guéri et je le suis toujours aujourd'hui. Peu de temps après, nous avons été mutés, dans le cadre de notre travail, dans un autre lieu avec de nouvelles responsabilités. C'était une étape dans les desseins de Dieu qui nous éloignait de notre directeur et de son épouse, avec lesquels 16

nous étions proches Ces derniers sentaient qu'ils nous avaient aidés autant qu'ils le pouvaient. Bien que le Seigneur ait touché un domaine de ma vie, mes besoins profonds n'étaient toujours pas comblés. Il m'a fallu encore cinq ans de recherche, de prière et de jeûne avant d'apprendre à comprendre l'œuvre de l'ennemi et à coopérer avec Dieu pour exercer ma délivrance. Ces cinq années ont été faites de luttes durant lesquelles je sentais que je ne pouvais plus continuer dans le ministère. Bizarrement, elles ont été incroyablement fertiles. Le Seigneur nous a fait prospérer d'une façon que nous n'aurions pas imaginée. Des âmes continuaient à être sauvées et, extérieurement, on aurait pu croire que nos efforts étaient couronnés de succès. Pourtant les pressions intérieures continuaient. Il n'y avait jamais de jour ni de nuit de repos. Comme toujours, je passais des heures à chercher Dieu, criant pour une délivrance; mais les liens demeuraient. J'ai eu entre les mains de la littérature et des cassettes sur la démonologie, mais cela ne m'a pas aidé à obtenir la liberté. Elles soulignaient toutes l'œuvre de l'ennemi, mais aucune ne me disait comment obtenir la libération. Elles énonçaient généralement une prière de renonciation aux œuvres de Satan. Je faisais la prière, mais rien ne se produisait. Heureusement, j'allais connaître un revirement. Pour la première fois, nous avions été préparés par le Saint-Esprit à franchir une nouvelle étape dans nos vies. Plusieurs années de service dans l'organisation s'étaient écoulées. Nous voulions être libres de prêcher les vérités bibliques que nous ne pouvions pas prêcher à cause des restrictions de l'organisation. C'était le temps de Dieu pour faire la transition. Après avoir démissionné, nous avons reçu des invitations pour rejoindre d'autres organisations et pour être pasteurs de différentes églises; je me suis cependant senti poussé à décliner toutes ces offres. Le Seigneur nous a montré que nous devions nous attendre à lui et ne pas entrer dans un ministère tant qu'il ne nous le montrerait pas. Nous avions imaginé que cela durerait quelques semaines, mais sûrement pas dix-huit mois! 17

La période d'attente a commencé. J'ai cherché le Seigneur avec une nouvelle intensité. Chaque jour et chaque nuit j'étais libre de passer du temps avec lui. Je n'avais plus de responsabilité. Le Seigneur a pourvu à nos besoins jusqu'à ce que Shirley puisse obtenir un bon poste qui nous a permis de vivre. Notre obéissance à Dieu dans cette période de notre vie a fait naître une compréhension pratique du monde invisible et la façon dont nous pouvions nous saisir de toutes les bénédictions du calvaire. Des heures durant, je marchais sur les routes de campagne en priant. Notre maison était au bout d'une petite ville, au milieu d'une campagne magnifique. Mon seul compagnon était un chien de berger qui me suivait partout fidèlement. Je jeûnais avec une nouvelle intensité en espérant un soulagement. Durant des années, j'avais mis la responsabilité sur Dieu lui-même. Je disais: "Seigneur, tu peux le faire. Tu es un Dieu de miracle. Rien ne t'est impossible. Libère-moi, s'il te plaît." Mon unique cri pouvait se résumer ainsi: "Au secours!" Dans les mois qui ont suivi, j'ai appris que, si je voulais devenir libre, je devais en prendre la responsabilité et ne pas la mettre sur Dieu. C'était une leçon importante. De même je devais arrêter de demander à Dieu ses provisions et les recevoir par la foi. La plupart de mes prières consistaient à demander, mais jamais à recevoir. Les douze premiers mois d'attente ont passé. Bien qu'il y ait eu de nombreuses bénédictions, j'en arrivais à être épuisé physiquement, mentalement et spirituellement. Toutes mes nuits étaient peuplées de cauchemars effrayants, me réveillant découragé et sans force. J'avais jeûné trois mois sur les douze et avais perdu ma résistance physique. J'avais dit au Seigneur tant de fois: "Ta Parole nous dit que, si nous te cherchons de tout notre cœur, nous te trouverons. Que signifie "de tout notre cœur"? Comment pourrais-je te chercher plus intensément?" Je devais encore apprendre que nous plaisons à Dieu par la foi, non par des exercices religieux tels que le jeûne et la prière, si importants soient-ils. 18

En regardant en arrière, nous pouvons voir ce que le Seigneur permettait. Il nous mettait dans une position de mort avant une résurrection. Nous l'avions servi fidèlement et avec zèle, mais beaucoup de ce travail avait été fait avec nos propres forces. Nous devions mourir avant de pouvoir vivre. Un jour, j'ai dit à Shirley: "Je me sens comme mort. Je suis mort à ce monde. Je suis mort à moi-même. Je suis mort pour le service de Dieu. Je ne prêcherai plus à moins d'un miracle. Je me sens comme si j'étais sous la terre, enseveli. Je suis vivant, et pourtant je suis mort. Je suis à bout." Je me suis senti ainsi pendant quelque temps. Au milieu des ténèbres, lorsqu'il semblait que je ne pouvais pas tomber plus bas, le Seigneur a commencé à m'enseigner comment renaître dans une vie de résurrection. Dans ces chapitres, je vais partager avec vous ce qu'il m'a enseigné. 19