Le marais ostréicole, fonctionnement et histoire : Aide à la documentation: Dossier pédagogique Site de l huître pédagogique Niveau : CE2-CM1-CM2 Objectifs pédagogiques : Connaître quelques caractères géographiques, physiques et humains du marais, les repérer sur des cartes à différentes échelles. Comprendre et décrire la nature, le monde construit par l Homme, maîtriser les changements induits par l activité humaine. Durée : 2h Thématiques abordées : Paysage littoral, lexique associé, l estran, le marais Les activités humaines et leurs manifestations Les marées, le rôle de la lune. Lien avec l énergie Vocabulaire spécifique Horizontalité, verticalité, principe des vases communicants Localisation sur des cartes. Utilisation d échelles Adaptation des êtres vivants aux conditions du milieu Déroulement : Présentation du marais aux enfants par observation des claires et chenaux. Prise de conscience du phénomène de marée auprès du chenal Utilisation d une maquette pour positionner les éléments du réel, du vocabulaire spécifique Expérience des vases communicants Lecture de plan sur une photo aérienne et sur une carte ancienne. Triage de schémas modélisant la formation du paysage Marennes Oléron. Modélisation d une claire Equipés d herbiers du marais et de photos d animaux du marais, les élèves partent à la recherche de ces êtres vivants sur le marais. Un jeu de piste en 3 équipes, avec lecture de plan. Des points supplémentaires sont accordés à l équipe qui placera les aménagements humains rencontrés sur son plan. 1
Préparer la sortie par les thématiques abordées : travail sur le paysage littoral : les différents types de littoraux, le lexique associé, l'estran, les spécificités de l'estuaire, le marais, les activités humaines liées au littoral et leurs manifestations. a) Modélisation des éléments du paysage littoral : La ligne d horizon Un archipel Des dunes Le village Un estuaire Un golfe Une baie Une île Le phare Une presqu île Le port Une côte rocheuse Une jetée La plage Une falaise Un plateau b) Exemple du paysage à l embouchure du chenal de la Cayenne, dans la Seudre : Les terres hautes La ville de Marennes Les chenaux Le marais Les claires Les cabanes ostréicoles Le fleuve : la Seudre Le port ostréicole - cité de l huître La jetée 2
Replacer les éléments Repérer et retracer la circulation de l eau. Repérer les aménagements humains : La ville Les cabanes Le creusement des claires Les champs (à l arrière-plan) c) Exemple de paysage d estran : l embouchure de la Seudre à marée basse : La zone d estran est découverte. Elle remonte les rives de la Seudre. Il y a donc une remontée de l eau de mer dans le lit de la Seudre. Le marais de Seudre est un marais salé. Dans l estuaire de la Seudre, se forment des chenaux de flot ou coureaux, qui se divisent dans le bassin maritime Marennes Oléron : le courant descendant étant moins fort dans l embouchure, les sédiments transportés se déposent et forment ces îlots. Après tirage en noir et blanc, on peut proposer aux enfants : de colorier la mer à marée haute et de le comparer à cette photo, pour définir la zone d estran, de représenter les courants à marée montante, et à marée descendante 3
d) Les différents types d estran : L estran vaseux et l activité ostréicole : C est le type d estran que l on rencontre entre les îles et le continent, milieux abrités de la houle. La Seudre et la Charente apportent des sels minéraux qui enrichissent le milieu. Le développement des végétaux et animaux y est important. C est ce qui favorise le développement de l ostréiculture. Les ostréiculteurs profitent de la marée basse pour travailler tandis que les huîtres se nourrissent à marée haute. L estran sableux et l activité de pêche à pied : C est la zone de plage. On la trouve face à l océan : côte ouest des îles, ou côte sauvage. On trouvera des animaux fouisseurs, comme les tellines, qui seront pêchées à marée basse. 4
L estran rocheux : Sur les pierres sont fixées des algues et animaux tels que patelles, bigorneaux, huîtres Cet estran emprisonne les casses d eau à marée basse, où survivent des animaux adaptés. e) Un autre paysage littoral, derrière l estran, le marais : Le marais est constitué de claires et de chenaux. Les claires d affinage, creusées par l homme. L eau de mer y pénètre à marée haute, et y reste prisonnière à marée basse : Les chenaux, creusés naturellement, sont utilisés pour alimenter les claires en eau de mer. La gestion du niveau peut se faire par des écluses (varagnes). Ils servent aussi de voies pour acheminer les chalands (bateaux à fond plat) : 5
Les marées, le rôle de la Lune, les mouvements de la mer, lien avec l'énergie. Marée dans le chenal de La Cayenne : Marée haute Marée basse Les marées sont le résultat de l attraction du soleil et de la lune sur les océans terrestres. C est une onde qui se déplace à la surface de la Terre, comme un drap qu on secoue à une extrémité et qui se déploie à l autre. Lorsqu une partie du drap est en hauteur, c est marée haute à cet endroit. Lorsqu elle est plus basse, c est marée basse. Mais l amplitude du mouvement peut varier : si on lève les bras plus hauts, le drap montera plus haut. L amplitude de la marée est donnée par la position des astres. La lune et le soleil sont alignés, ils forcent ensemble, ce sont les marées de vives eaux : Soleil Terre Lune Marée haute Marée basse 6
La position de la lune et du soleil sont à l équerre, ce sont marées de mortes eaux : Terre Soleil Lune Marée haute Marée basse Les annuaires de marée permettent de connaître les heures des marées hautes et marées basses, et d en connaître l amplitude. Sur nos côtes, il y a 2 mouvements de marée par 24 heures. Les coefficients déterminent l amplitude : 20 à 70 Marées de mortes eaux 70 à 120 Marées de vives eaux Certains annuaires de marée précisent la hauteur d eau. 7
Horaires de la marée haute Amplitude (coefficient) Hauteurs d eau Lien avec l énergie : Rappel : Pression ou force de l eau : si un gobelet est placé plus haut, l eau sort «plus fort» dans le 2è gobelet : Si on emprisonne l eau de la marée haute, on obtient une différence de niveaux à marée basse, et donc une énergie potentielle à marée basse. C est le principe de fonctionnement des moulins à marée, comme le moulin des loges à 4 km de la Cité de l Huître, encore en état de fonctionnement Moulin des Loges : 8
Lexique approprié au milieu ostréicole Affinage Bondon Cabane Calibrer Chaland Chenal Claire Collecteur Dégorgeoir Détroquer Estran Ostréiculteur Parc à huîtres Poche Table Action finale permettant de donner une saveur à un produit Tuyau qui ferme la claire Etablissement où les huîtres sont travaillées hors de l'eau par les ostréiculteurs Séparer selon la taille Bateau de l'ostréiculteur à fond plat Bras de mer qui parcourt le marais Bassin creusé dans le marais pour affiner les huîtres Objet rigide sur lequel les larves d'huîtres se fixent Bassin en béton où les huîtres rejettent la vase entre leurs coquilles Détacher les huîtres Partie du littoral découverte à marée basse Eleveur d'huîtres Zone où l'on élève les huîtres sur le littoral Sac grillagé en plastique permettant de placer les huîtres Armature en fer sur laquelle on place les poches d'huîtres Horizontalité, verticalité, principe des vases communicants (remplissage, vidange des claires) L expérience des vases communicants sera réalisée dans l atelier «Monde ostréicole» de la journée «Monde vivant de l huître», et dans l atelier Marais écologie et histoire, observation du milieu actuel. Cependant, pour préparer les ateliers sur le fonctionnement hydraulique du marais, on peut réaliser en classe les expériences suivantes : On remplit un gobelet d eau (fond de bouteille), et on marque la trace de l eau. La tracer ensuite sur le schéma du gobelet penché, avant de vérifier à l expérience 9
Percer le fond de la bouteille pour insérer un tuyau dont l embout est plus bas que le niveau de l eau. Que se passe-t-il? Le matériel suivant est disponible à la Cité de l Huître : Principe des vases communicants : Pression ou force de l eau : si un gobelet est placé plus haut, l eau sort «plus fort» dans le 2è gobelet : 10
Remplissage d une claire par le bondon : Avec une grande différence de niveaux : Avec une faible différence de niveaux : Vidange d une claire par le bondon : 11
Localisation du bassin Marennes Oléron, puis de la Cité de l Huître sur des cartes et photos aériennes Situation recherchée : le bassin Marennes Oléron se situe au nord de la Gironde, à l est de l île d Oléron 12
Observation : la plupart des côtes charentaises est abritée de l océan par des îles. L eau de mer y pénètre par des pertuis. Situation recherchée : le bassin Marennes Oléron se situe entre le sud de l estuaire de la Charente, le sud de l île d Oléron, et poursuit le cours de la Seudre jusqu à Saujon. 13
Observation : au nord du bassin Marennes Oléron, se trouve l île d Aix (1,19km²) en prolongement d une pointe (pointe de La Fumée). De l autre côté de l embouchure de la Charente, l île Madame (0,78km²) qui devient presqu île à marée basse. L île d Oléron (174km²) et l île de Ré (85km²) sont reliées au continent par des ponts. Situation recherchée : la ville de Marennes est située sur la rive continentale du bassin maritime Marennes Oléron, au cœur du marais, et au bord de la Seudre. 14
Observation : au cœur d un marais composé de chenaux provenant de la Seudre et de pièces d eau, Marennes est alimentée en eau marine par le chenal de La Cayenne, chenal non sinueux car résultant de l intervention humaine. Bourcefranc Le Chapus, cap rocheux au centre du bassin maritime Marennes Oléron est un pôle d activité ostréicole. On y distingue de nombreuses constructions. Situation recherchée : la Cité de l Huître est située sur le chenal de La Cayenne, entre le bourg de Marennes et le port ostréicole de La Cayenne 15
Observation : entre la Seudre et les terres hautes se trouve la zone de marais, avec ses chenaux qui alimentent des bassins qui serviront à l affinage des huîtres: les claires. La route qui longe le chenal de la Cayenne est prolongée sur l autre rive de la Seudre, par la «route neuve», vestige des traversées avant l existence du pont, plus en aval. On distingue sur la photo les traces des bateaux qui remontent la Seudre. Situation recherchée : la Cabane des Claires est placée en amont du chenal de La Cayenne, entre le parking de la Cité de l Huître et le carrefour du hameau de Chancrette. 16
Observation : le canal de la Bridoire, ou canal de la Seudre à la Charente, vestige des transports fluviaux entre ces deux fleuves, vient se jeter en amont du chenal de La Cayenne. Le chenal de la Cayenne se situe entre deux chenaux naturels, le chenal des Faux, à l ouest, et le chenal du Lindron, à l est. Entre les claires, des chemins d usage sillonnent le marais. Situation recherchée : le bâtiment de la Cabane des Claires est placé sur un marais délimité par un chenal qui en fait le tour, et qui alimente les claires qui y sont rattachées. 17
Observation : le territoire est occupé par les claires. Les surfaces herbeuses sont limitées. Les abords des établissements ostréicoles sont terrassés, tout comme les chemins principaux qui mènent aux claires. Bonus : Plan du marais de la Cabane des Claires : 18
Vue aérienne de la Cabane des Claires : -cité de l'huître Vue aérienne de l embouchure du chenal de la Cayenne : -cité de l'huître 19
Annexe : le bassin Marennes Oléron : son espace maritime, l ensemble du marais d affinage de ses huîtres et ses 27 communes : Observation : la Seudre est maritime jusqu à l Eguille 20
Adaptation des êtres vivants aux conditions du milieu : exemple des plantes du marais : Expérience à réaliser en classe : arrosage d une plante à l eau de mer (35g de sel par litre d eau). Que se passe-t-il? Pourtant, certaines plantes survivent à l immersion marine : Ce sont les plantes halophiles : La soude : L obione : La salicorne : Les plantes halophiles (soude, obione, salicorne) ont des feuilles épaisses qui empêchent ou limitent la pénétration du sel dans leurs tissus. Ainsi, elles peuvent vivre émergées à marée haute. Ce sont donc les plantes que l on retrouve sur l estran. Elles sont un repère dans le paysage du marais, puisqu on les trouve entre la zone de vie des algues, et celle des plantes de prairie. 21