Henri le Sidaner Années de jeunesse 17 mai 28 septembre 2014 MBA Dunkerque Henri Le Sidaner, Vue de la digue, Malo-les-bains, 1884, huile sur toile, coll. Nord droits réservés Cette exposition, proposée par Yann Farinaux-Le Sidaner, arrière-petit-fils de l artiste, s inscrit dans un ensemble de manifestations accueillies en Nord-Pas de Calais par les musées de Cambrai, de Dunkerque, d Étaples, et du Touquet.
L exposition du MBA de Dunkerque rassemble plus d une vingtaine d œuvres de jeunesse d Henri Le Sidaner dont plusieurs, inédites, conservées dans des collections privées depuis leur création. Elle illustre les débuts de la carrière de l artiste, des premières pochades aux œuvres symbolistes qui l ont fait connaître. Né en 1862 à l Île Maurice, île dans laquelle son père s était installé comme inspecteur de bateaux, Henri Le Sidaner arrive dix ans plus tard avec sa famille à Dunkerque où son père devient courtier maritime. Il y poursuit sa scolarité, notamment au collège Notre-Dame des Dunes, et se démarque par son côté rêveur et idéaliste. Toute la famille s adonne aux arts : son père modèle et dessine à ses heures perdues ; son frère aîné peint ; sa mère enseigne le piano ; ses quatre sœurs se consacrent à la musique. Henri Le Sidaner, lui, se tourne vers la peinture. On ignore malheureusement presque tout de ses premiers essais picturaux ; seuls L Autoportrait au crayon et quelques rares peintures ont été répertoriés à ce jour. En 1880, Henri quitte Dunkerque. Il entre comme auditeur libre dans l atelier du peintre académique Alexandre Cabanel pour préparer l entrée à l École des Beaux-Arts de Paris qu il intègre en janvier 1884. Ses années parisiennes lui ouvrent de nouveaux horizons. Le Sidaner découvre les œuvres d Édouard Manet, de Puvis de Chavannes, de Jules Breton, d Eugène Boudin, d Eugène Courbet et se lie d amitié avec Eugène Carrière et Aristide Maillol qui fréquentent comme lui l atelier de Cabanel. Malheureusement, à la suite du décès de son père qui le laisse dans l incapacité financière d assumer son cursus, il est contraint de regagner Dunkerque après avoir passé seulement trois mois à l École des Beaux-Arts. Henri Le Sidaner s installe alors pendant quelques mois chez sa soeur Marie. Lors de cette même année 1884, il peint plusieurs œuvres inspirées de la campagne dunkerquoise et de la mer dont Arbre en fleurs devant un canal, La Digue de Malo-les-Bains et Marine. Il réalise aussi quelques natures mortes. Décidé à reprendre des études, Le Sidaner sollicite la municipalité : «Vous n ignorez pas, messieurs, les sacrifices de toute nature qui peuvent m encombrer. En ce qui me concerne, j ai épuisé toutes les ressources dont je pouvais disposer et aujourd hui je me vois forcé d avoir recours à la municipalité sachant à l avance quelle est sa bienveillance.». Ayant obtenu une bourse de 1200 francs annuels, il repart à Paris où il accomplit une nouvelle année d apprentissage sans grande réussite. Il quitte alors l École des Beaux-Arts et rejoint, en 1885, la communauté de peintres d Étaples. «J ai le souvenir le plus émouvant du jour et de l heure où je subis l impression inoubliable de mon arrivée à Étaples, de ce bain dans l air et la lumière. Tout cela est encore en moi.» En contrepartie de la bourse qu il perçoit toujours de la municipalité, l artiste fait cadeau à la Ville de Dunkerque en 1885 de L Église d Étaples, une des premières peintures réalisées à Étaples, et, en 1886, de Cour de ferme, Petite-Synthe. Ces deux œuvres rejoignent immédiatement les collections du musée des Beaux-Arts de Dunkerque. Soutenu par Cabanel, Le Sidaner est accepté pour la première fois en 1887 au Salon avec un petit tableau rustique. Il envoie l année suivante un tableau plus ambitieux et de plus grand format, La Promenade des orphelines, peint à Berck-sur-Mer non loin de l hospice des enfants. La figure humaine représentée au cœur de la nature y tient une place importante comme dans ses petites peintures de bergères, de ramasseuses d huîtres ou de matelotes. Cette œuvre est remarquable par l harmonie qui
règne entre les personnages, vêtus de gris bleuté et blanc, et le paysage où se mêlent dune blonde, mer et ciel gris bleu pâle. Les personnages, au loin, se fondent dans un brouillard laiteux qui envahit le tableau. En 1889, peu après la mort de Cabanel, l École des Beaux-Arts de Paris écrit à la Ville de Dunkerque : «M. Le Sidaner n a pas été admis aux cours pratiques et ne fréquente pas l école». Sa bourse lui est alors retirée et les problèmes financiers réapparaissent malgré la vente de quelques tableaux à des commanditaires. Au salon de 1891, le travail d Henri Le Sidaner est enfin couronné de succès grâce à une œuvre dont on ne reprochera que la démesure, La Bénédiction de la mer, Étaples, peinture de plus de 5 mètres de large. Le jury récompense l artiste par une médaille de troisième classe, l achat de l œuvre par l État et une bourse de voyage. Henri Le Sidaner découvre ainsi Bruxelles, Leyde, Amsterdam, Florence, Padoue et Venise où il s attache aux nuances changeantes de la lumière sur la lagune et au va-et-vient des gondoles. Il peint sur le motif, accentuant les jeux de touches qui animaient déjà le ciel, la mer et les champs au vent d Étaples. Sur la route du retour, l artiste découvre pour la première fois l exposition Rose-Croix à Paris où sont présentés tous les artistes symbolistes du moment. Rentré à Étaples, il retrouve la communauté de peintres qui s est élargie à des artistes venus de tous horizons, Américains, Australiens et crée en 1892 avec Eugène Chigot une Société des amis des Arts qui organise salons, expositions, rencontres conviviales. Henri Le Sidaner commence néanmoins à se sentir à l étroit entre les dunes et les blés et décide en 1894 de s installer de nouveau à Paris. La vague symboliste fait alors fureur dans la capitale et Le Sidaner, devenu voisin du musicien Gabriel Fabre, intègre rapidement un cercle de musiciens, de peintres d écrivains, de critiques, qui ont en commun le goût du mystère et de l évocation des inclinations de l âme. Plusieurs marchands d art commencent également à s intéresser à lui, notamment Mancini ; celui-ci lui offre en 1897 sa première exposition personnelle qui réunit trente-quatre de ses toiles. Henri Le Sidaner, Le Dimanche, coll. musée de la Chartreuse, Douai, n inventair e 2729 Hugo Maertens À cette époque, Le Sidaner s attache au rendu des effets atmosphériques de paysages de bords de mer ou de rivières, notamment ceux de la Loire à Montreuil-Bellay où il se rend régulièrement pour rendre visite à l une de ses sœurs. Il se plaît également à représenter des clairs de lune et des lumières nocturnes. Ses paysages, souvent habités de figures féminines parmi lesquelles on reconnaît régulièrement les silhouettes de ses sœurs Louise,
Marguerite et Marthe, composent un monde idéalisé, vierge, harmonieux, simple et d une incroyable délicatesse. Tel est le cas de Matinée, Montreuil Bellay (1896) où la lumière naissante, l eau calme, le paysage vaste et dégagé mettent en exergue la figure douce et paisible d une des sœurs de l artiste, assise confortablement dans une barque qui glisse sur la rivière. Peinte quelques années plus tard, l œuvre Le Dimanche (1898) est le point d orgue de cette période symboliste. Elle représente une assemblée de jeunes filles réunie dans un jardin fleuri au matin naissant. Le romancier Camille Lemonnier dira à propos de cette œuvre : «L émotion exquise ressentie la première fois devant ce dimanche de figures élyséennes et de cloches lointaines. C est bien là le songe d artiste d un paysage d avril dans une lumière d espoir». La période symboliste s achève presque. Le Sidaner, dorénavant reconnu, séjourne à Bruges de 1898 à 1900. Son travail en est profondément renouvelé comme en témoignent les deux dernières œuvres de l exposition Maison dans la dune, Fort Philippe (1904) et La Fenêtre sur la rivière, Montreuil-Bellay (1914). Catalogue Yann Farinaux-Le Sidaner refait le parcours de la vie de son aïeul et retourne sur les sites qui ont inspiré son œuvre. Monographie riche de plus de 800 reproductions, dirigée par Yann Farinaux- Le Sidaner, Éditions Monelle Hayot, 2013, 303 pages, 39,50 ISBN : 978-2-903824-85-3 (version reliée) ISBN : 978-2 903824-86-0 (version brochée) Expositions des musées partenaires «Henri Le Sidaner, Voyages d étude» à La Maison Départementale du Port d Étaples du 21 mars au 22 juin 2014 «Henri Le Sidaner et ses amitiés artistiques» au Musée du Touquet-Paris-Plage du 5 avril au 28 septembre 2014 «Henri Le Sidaner et la douceur de vivre» au Musée de Cambrai du 15 mars au 8 juin 2014
Visuels disponibles Henri Le Sidaner, Vue de la digue, Malo-les-bains, 1884, huile sur toile, coll. Nord droits réservés Henri Le Sidaner, Sur la Rivière : Matinée, Montreuil Bellay, 1896, huile sur toile, coll. MBA, Dunkerque Ville de Dunkerque, Vincent Bijan droits réservés Henri Le Sidaner, Ferme à Petite-Synthe, 1886, huile sur toile, coll. MBA, Dunkerque Jacques Quecq d Henriprêt droits réservés Henri Le Sidaner, L Église Saint-Michel d Étaples, 1885, huile sur toile, coll. MBA, Dunkerque Jacques Quecq d Henriprêt droits réservés Henri Le Sidaner, Le Dimanche, coll. musée de la Chartreuse, Douai, n inventaire 2729 Hugo Maerte ns Henri Le Sidaner, La Promenade des orphelines, 1888, huile sur toile, coll. MBA, Dunkerque droits réservés
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