Claude Aubertin Dark Sophie 2
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Chapitre I L enlèvement Sophie était une petite fille de 9 ans, elle allait en classe de CM1, elle était brune et menue et adorait manger du chocolat. Elle habitait avec ses parents une petite maison avec un grand jardin, dans la région du Bourbonnais à coté de la ville de Moulins. Sophie aimait beaucoup ses parents qui l aimaient beaucoup aussi, mais Sophie avait une petite sœur de 6 ans, Daphné, qui était malade, car elle était autiste. Cette maladie, l autisme, empêchait sa petite sœur de parler, si bien qu elle ne faisait pas les choses comme tous les autres enfants de son âge. Daphné avait toujours une couche et n était pas propre, elle n allait pas faire caca et pipi aux toilettes comme tous les enfants normaux, mais elle faisait encore dans sa couche. Daphné allait à l école maternelle où une dame spécialement payée pour cela l aidait à travailler comme les autres enfants. Malgré cette maladie Sophie et ses parents aimaient beaucoup Daphné et Sophie défendait toujours sa sœur à l école quand certains méchants enfants se moquaient d elle. Sophie aurait bien aimé pouvoir discuter avec sa sœur 2 3
et jouer normalement avec elle, mais ce n était pas possible puisque Daphné ne parlait pas. Alors Sophie jouait parfois toute seule et s inventait des histoires. Sophie regardait aussi beaucoup la télévision et en particulier elle regardait beaucoup de films d aventure. Ainsi, elle avait beaucoup aimé les aventures de Dark Vador, son héros préféré et la Guerre des Etoiles, Star Wars en anglais, était son aventure favorite. Elle connaissait par cœur toutes les aventures d Anakin Skywalker et était secrètement amoureuse de l acteur qui avait incarné ce héros, aussi bien avant et après qu il soit devenu Dark Vador. Sophie était très bavarde et avait beaucoup d imagination, mais la maladie qui avait frappé sa petite sœur lui avait appris que la vie n est pas toujours facile et que le plus important est de ne jamais se résigner quand on avait des ennuis. Sophie avait eu des petits poissons et des cochons d inde, qui étaient malheureusement morts les uns après les autres et Sophie avait été très triste et avait compris que la mort peut aussi frapper même ceux qu on aime très fort. Malgré tous ses malheurs, Sophie n était pas d une nature triste, mais au contraire était très joyeuse, simplement elle avait décidé de ne pas se laisser faire dans la vie et de se battre toujours jusqu au bout quoi qu il arrive. Même quand elle discutait avec ses parents, elle essayait toujours de gagner, en négociant des avantages en plus, ou bien des compensations en échange d un travail ou d un effort qu elle devait consentir. Bref, Sophie était une gentille petite fille, mais il ne fallait surtout pas croire qu elle était faible, elle était gentille avec sa famille et polie avec tout le monde comme ses parents lui avaient appris, mais quand on l attaquait elle savait se défendre et ne s avouait jamais vaincue. 42
Pour compléter le portrait de Sophie, il faut ajouter qu elle était intelligente et curieuse, vive d esprit et de corps et même si elle n était pas téméraire, elle savait quand même prendre des risques quand elle pensait que ça valait le coup. Tout le monde aimait Sophie, sauf ceux qui avaient voulu lui faire du mal ou bien s attaquer à sa petite sœur Daphné, car Sophie savait se défendre et ne pardonnait pas facilement. Sophie était la princesse de son papa et de sa maman qui étaient très content de leur fille aînée. Ils auraient juste préféré qu elle range un peu mieux ses affaires dans sa chambre et parfois qu elle soit un peu moins bavarde, mais dans l ensemble ils avaient peu souvent l occasion de gronder Sophie. Daphné leur causait beaucoup plus de soucis bien sûr et faisait beaucoup plus de bêtises et ils étaient content que Sophie aime Daphné malgré sa maladie. Daphné avait cassé des jouets de Sophie et même lui avait volé son doudou, mais Sophie ne lui en voulait pas et avait pardonné, Daphné était la seule personne qui pouvait se permettre d embêter Sophie sans avoir des représailles immédiates. Cette petite famille vivait donc paisiblement à la campagne, dans un gros village avec quelques commerces et la vie se déroulait tranquillement. Le papa de Sophie allait tous les jours travailler et la maman de Sophie restait à la maison pour garder Daphné, elle avait été obligée d arrêter de travailler pour pouvoir s occuper de la petite malade. En effet, Daphné inventait sans cesse de nouvelles bêtises et on ne pouvait pas la laisser toute seule plus de cinq minutes sans qu elle ne provoque une nouvelle catastrophe. Sa dernière manie consistait à aller dans la salle de bains et à déclencher la douche pour rester sous le jet d eau toute 2 5
habillée et mettre de l eau partout! Il n y a que pendant l école que la maman de Daphné pouvait souffler un peu et se reposer, sinon elle devait surveiller Daphné tout le temps et c était très fatigant. C est pourquoi elle laissait souvent Sophie jouer toute seule et se débrouiller dans le jardin. Cela convenait à Sophie, car elle s inventait des histoires qu elle se racontait à elle même en parlant toute seule dans le fond du jardin. Ce terrain était tout en longueur et il y avait de nombreux arbres, si bien que Sophie était bien tranquille quand elle était au fond du jardin. Un soir d été, alors que Sophie était justement au fond du jardin, elle entendit un drôle de bruit dans le buisson de roseaux qui bordait un des cotés du jardin. Ce buisson était épais car les roseaux avaient beaucoup poussé et le papa de Sophie, débordé par son travail au bureau, n avait pas pu trouver le temps de venir les couper. Sophie avait entendu une sorte de couinement, comme si ce cri avait été poussé par une souris, mais une souris très grosse et très vieille ou bien très lente, car le cri était étiré, allongé, comme si la souris avait crié au ralenti. Sophie était curieuse et ce cri l intriguait, mais elle se méfiait aussi un peu, car son papa lui avait parlé des vipères qui pouvaient mordre les petites filles imprudentes. Sophie ramassa donc un bâton en roseau coupé qui lui servait habituellement de sabre quand elle jouait au pirate et s approcha doucement et avec précaution. Dans le buisson de roseaux ce qu elle vit lui arracha un hoquet de surprise et elle resta bouche bée : un gros escargot la regardait de ses gros yeux ronds au bout des pédoncules sortant de sa tête. Mais cet escargot là était vraiment anormal : il était beaucoup plus gros que d habitude et faisait presque la moitié de la taille de Sophie, c était un 62