CRPE/ Troisième épreuve écrite/ Majeure histoire-géographie. Dossier de géographie. SUJET : Les mutations récentes des paysages industriels en France. Présentez les principaux enjeux scientifiques de ce sujet en analysant les documents qui l accompagnent. Proposez quelques pistes d utilisation de tout ou partie de ce dossier dans une classe de cycle 3. Mettez en évidence les objectifs transversaux (maîtrise de la langue française, éducation civique) et précisez les liens possibles avec d autres disciplines enseignées à l école primaire. Composition du dossier : Document 1 : Jacques Scheibling, La Documentation photographique, Une industrie française?, (1999). Document 2 : Le site industriel de Pompey (Lorraine) en 1950 et aujourd hui, idem. Document 3 : L usine Citroën de Rennes-La-Janais, Jacques Scheibling, idem. Document 4 : Extraits de deux cartes IGN de Fos-sur-Mer (1958 et 1997). Document 5 : «Cinq bonnes raisons pour choisir le technopôle de Metz 2000, Robert Marconis, Urbanisation et urbanisme en France, Les métropoles de province, Documentation photographique, N 8025, février 2002. Document 6 : Le haut- fourneau d Uckange, TDC, Le patrimoine industriel, décembre 2002. Ce dossier comprend 4 pages. Karine Vidal / Jean-Paul Chabrol IUFM d Aix en Pce
Document 1 : Crise ou mutation de l espace industriel? Depuis une vingtaine d années, la France connaît une modernisation rapide de son appareil productif qui modifie sans cesse tant son mode d organisation que son mode d insertion internationale. Les deux mouvements sont d ailleurs concomitants. En effet, d un côté l industrie se tertiarise, de l autre elle participe pleinement au processus de la mondialisation ( ). Ces nouvelles conditions entraînent de profonds changements dans la nature et dans la localisation des activités industrielles. De nouveaux types d organisation spatiale apparaissent qui bouleversent la répartition de l industrie issue des différentes phases d industrialisation du pays. Toutefois, des héritages subsistent ( ). Dans les années soixante commence une phase de mutations qui modifie sensiblement la carte industrielle. La sidérurgie, d abord localisée sur les gisements de fer de Lorraine ou dans les bassins charbonniers, est maintenant, pour l essentiel sur le littoral, à Dunkerque et à Fos. L Etat et la DATAR ont décidé de ce transfert de localisation pour faire face à la concurrence internationale et bénéficier de la baisse des coûts des matières premières. La ZIP de Dunkerque entre en fonction en 1963 et, depuis, Usinor est restée, à la suite de modernisations successives, la plus grosse unité de production sidérurgique de France. ( ) Cette littoralisation de la sidérurgie, rendue nécessaire par la concurrence internationale, est une des causes de la disparition presque complète des bassins sidérurgiques de Lorraine et du Nord. ( ) Dans le domaine de l automobile et des biens de consommation, le fordisme et le taylorisme n ont atteint la France que tardivement. La période de forte croissance de l équipement des ménages a coïncidé avec l extension du taylorisme. ( ) La politique de «décentralisation industrielle» correspondait à une nouvelle logique de localisation industrielle fondée sur la recherche d une main d œuvre peu qualifiée et de réservoirs de main d œuvre spécifiques. ( ) C est ainsi que la recherche d une main d œuvre masculine a orienté la localisation de l automobile dans les régions qui montraient encore un excédent de main d œuvre rurale (Citroën à Rennes, Renault au Mans et le long de la vallée de la Seine ). ( ) Quand aux industries de haute technologie, les plus dynamiques se sont développées dans la capitale qui rassemblait toutes les conditions favorables : un réservoir immense de hautes qualifications, une position de relais pour les grandes firmes mondiales, un système complexe de relations entre le tertiaire périproductif, la recherche fondamentale et appliquée et l industrie ( ). Toutefois les industries de haute technologie ont également profité aux grandes villes de l ouest et du sud de la France : Rennes, Nantes, Bordeaux, Toulouse, Montpellier, Lyon, Grenoble. ( ). Les régions de l arc Nord-Est, spécialisées dans les industries de base, moyennement qualifiées, ont vu leur appareil industriel se décomposer sous l effet des crises sectorielles (mines, sidérurgie, chimie ). ( ) Des unités de production de l automobile ont été implantées dans les bassins miniers, souvent sur décision ou pression de l Etat ( ). Les aides européennes ont eu, ici et là, quelques concrétisations, parfois fragiles. Une initiative comme le Pôle européen de développement (PED) de la région transfrontalière Longwy-Athus-Rodange, destiné à créer une pépinière d entreprises sur les anciennes friches de la sidérurgie, a eu quelques succès à son actif mais aussi des déconvenues. La faiblesse des industries technologiques est en tous cas flagrante dans cet arc Nord-Est malgré les efforts faits par les métropoles régionales pour donner naissance à des technopôles à Nancy, à Metz, à Valenciennes ou même à Lille. ( ). Nouveaux paysages et nouveaux territoires industriels. Les anciens paysages industriels ont disparu et les régions industrielles ont été bouleversées en un temps très court. La plupart des cheminées d usines qui dominaient le paysage des villes ont été abattues. Que reste-t-il des régions industrielles du Nord? ( ) Les friches industrielles si denses en Lorraine, dans le Nord-Pas-De-Calais ou en Ile-De-France, ont été rasées et parfois transformées en espaces verts. Il reste de très vastes unités de production comme Usinor, ou Berliet RVI à Vénissieux, Aérospatiale à Toulouse, les centrales nucléaires, mais le temps n est plus aux grandes usines intégrées. L architecture industrielle recherche le design ( ). L attention portée au patrimoine industriel n apporte pas toujours de solutions immédiates et la question de la sauvegarde des héritages industriels reste ouverte. Ici et là, on crée des éco-musées comme dans le bassin minier du Nord, au Creusot ou dans le Valenciennois. Jacques Scheibling, Une industrie française?, Documentation photographique, La Documentation Française, N 8012, 1999.
Document 2 : Le site industriel de Pompey en 1950 (2a), et aujourd hui (2c), en 1997 (2b) schéma de localisation des activités industrielles (2d)
Document 3 : L usine Citroën de Rennes-La-Janais, situé à 6 km au sud de Rennes. Document 5 : «Cinq bonnes raisons pour choisir le technopôle de Metz 2000».
Document 4 : Extraits de deux cartes IGN de Fos-sur-Mer (1958 et 1998). Document 6 : Le haut- fourneau d Uckange, TDC, Le patrimoine industriel, décembre 2002.