SOMMAIRE. N 54 - mardi 15 juillet Ravageurs Maladies Note nationale Ambroisie

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Transcription:

N 54 - mardi 15 juillet 2014 SOMMAIRE Ravageurs... 2 Papillon palmivore, Paysandisia archon... 2 Mineuse du marronnier, Cameraria ohridella... 2 Tigre du platane, Corythucha ciliata... 2 Pucerons... 3 Cicadelle blanche, Metcalfa pruinosa... 3 Cochenilles... 3 Mineuse des agrumes, Phillocnistis citrella... 4 Tordeuse du figuier, Choreutis nemorana... 4 Brun du pelargonium, Cacyreus marshalli... 4 Cétoines dorées, Cetonia aurata... 5 Capnode sur laurier cerise, Capnodis terrebrionis... 5 Maladies... 6 Oïdium du platane, Erisyphe platani... 6 Galle bactérienne du laurier rose, Pseudomonas savastanoi pv nerii... 6 Maladie des tâches noires du rosier, Marssonina rosae... 6 Note nationale Ambroisie 2014... 6 REPRODUCTION DE CE BULLETIN AUTORISEE SEULEMENT DANS SON INTEGRALITE REPRODUCTION PARTIELLE INTERDITE page 1/12

Ravageurs Papillon palmivore, Paysandisia archon Les vols de papillon palmivore sont particulièrement actifs actuellement sur tous les départements littoraux et le Vaucluse. La pression est très forte cet été encore avec des papillons qui entrent dans les maisons et que l on peut observer régulièrement même sur des sites où aucun palmier n est planté. Pour rappel ce gros papillon (pouvant mesurer jusqu à 10 cm d envergure) vole aux heures les plus chaudes de la journée, entre 11h et 15h. Le mâle est territorial et revient à sa place lorsqu il a été dérangé. Lorsqu il est posé, les ailes postérieures au repos sont brun-clair (photo 1), en vol on peut observer les ailes antérieures orangées striées de deux bandes noires et une bande blanche (photo 2). Photo 1 : papillon palmivore au repos Photo 2 : papillon palmivore, ailes déployées Le risque d infestation est maximal à cette période de l année. La femelle va pondre une centaine d œufs qu elle dissémine dans plusieurs palmiers. Dès l éclosion les chenilles foreuses rejoignent le stipe où elles commencent à creuser une galerie. Le papillon palmivore est actuellement en France l un des ravageurs les plus préoccupants pour le palmier puisqu il entraîne de nombreuses mortalités de plantes sur toutes les espèces ornementales de palmiers. Mineuse du marronnier, Cameraria ohridella Le vol de deuxième génération est en train de se terminer, seules quelques captures sont encore enregistrées dans les pièges. Les dégâts sur les feuilles ont été multipliés par deux en deux semaines, pour atteindre sur les sites de référence varois près de 50% des feuilles sur la totalité de la frondaison marquées par des mines. Tigre du platane, Corythucha ciliata Les attaques du tigre du platane continuent à augmenter fortement. On atteint début juillet plus de 50% de surface foliaire moyenne dépigmentée sur les sites de référence varois, avec des pics à 90% sur certains arbres. La pression est particulièrement forte cette année. REPRODUCTION DE CE BULLETIN AUTORISEE SEULEMENT DANS SON INTEGRALITE REPRODUCTION PARTIELLE INTERDITE page 2/12

Pucerons On observe toujours des dégâts de pucerons sur l ensemble de la région. Les observateurs signalent en pépinières des attaques de pucerons noirs sur Hibiscus. Elles restent modérées. Des foyers de pucerons jaunes Aphis nerii sont toujours actifs sur laurier rose notamment dans les secteurs de Hyères et de Valbonne. A Hyères les attaques observées en pépinière, entrainent des déformations de jeunes pousses. A Valbonne on observe sur ces foyers de pucerons jaunes des coccinelles à 14 points Propylea quatuordecimpunctata (photo 3). L adulte de la coccinelle à 14 points mesure de 3 à 5 mm, une large bande noire médiane sépare les ailes antérieures. Les couleurs peuvent varier mais la ligne est toujours présente. Elle est très polyphage et se développe sur de nombreuses plantes : cultures légumières, arbres fruitiers, plantes ornementales Photo 3 : Propylea quatuordecimpunctata (photo Ministère de l agriculture du Québec) Cicadelle blanche, Metcalfa pruinosa On signale actuellement quelques attaques de cicadelle blanche sur Pittosporum au Pradet et sur olivier à Valbonne. Ces cicadelles sont naturellement régulées par l auxiliaire Neodryinus typhlocibae hyménoptère parasitoïde. Cochenilles De nombreux foyers de cochenilles sont signalés actuellement sur plantes ornementales : - Cochenille du fusain : Unaspis euonymi. Elle est signalée de manière importante en espaces verts sur haies taillées au Pradet. Les mâles sont blancs et allongés, les femelles sont sombres et ressemblent à de minuscules huitres. Ces cochenilles en cas de fortes attaques sont responsables de nombreux dégâts allant jusqu à la mort de rameaux voire de la plante entière. Des coccinelles sont observées à proximité des foyers, probablement Chilocorus renipustulatus, auxiliaire friand de ces cochenilles. REPRODUCTION DE CE BULLETIN AUTORISEE SEULEMENT DANS SON INTEGRALITE REPRODUCTION PARTIELLE INTERDITE page 3/12

- Sur agrumes en pépinière on signale des attaques de différentes cochenilles : cochenilles diaspines non identifiées et cochenilles australiennes Icerya purchasi, les dégâts peuvent être modérés (centre Var) voire élevés (littoral varois). Ces cochenilles, outre les dégâts directs qu elles occasionnent en ponctionnant de la sève entraînent la formation de fumagine sur le feuillage. - Des cochenilles farineuses Pseudoccocus ou Planoccoccus sp sont également observées sur Cycas dans le secteur de Hyères, les dégâts sont assez importants (photo 4). Photo 4 : cochenille farineuse sur cycas Mineuse des agrumes, Phillocnistis citrella Des attaques de mineuse des agrumes Phillocnistis citrella de niveau faible sont observées sur pamplemousse en pépinière dans le centre Var et sur citrus à Cagnes sur Mer et Saint Paul de Vence. En début d attaque et tant que les chenilles sont encore présentes dans les mines, il est possible de tailler les jeunes pousses atteintes afin de limiter les vols de la génération suivante. Tordeuse du figuier, Choreutis nemorana Toujours en pépinière dans la région hyèroise on signale des dégâts modérés de tordeuse du figuier, Choreutis nemorana. Ce papillon de la famille des Choreutidés est brun-roux. La chenille est vert-jaune ponctuée de noir sur le dos et les flancs, elle décape le limbe et replie la feuille sur elle-même pour y tisser son cocon. Brun du pelargonium, Cacyreus marshalli Quelques dégâts (boutons floraux perforés et vidés) sont signalés en pépinière sur le secteur de Bormes les Mimosas. Aucun auxiliaire européen n est connu à ce jour. REPRODUCTION DE CE BULLETIN AUTORISEE SEULEMENT DANS SON INTEGRALITE REPRODUCTION PARTIELLE INTERDITE page 4/12

Cétoines dorées, Cetonia aurata La cétoine dorée est un coléoptère (photo 5) qui est plutôt considéré comme un organisme utile puisque les larves consomment des végétaux morts (notamment le bois) et participent ainsi au recyclage de la matière organique au jardin. Cependant, il arrive que les adultes causent des dégâts sur les fleurs en se nourrissant des pétales ou des bourgeons floraux. De nombreux dégâts ont été recensés sur rosiers cette année en Vaucluse. Les dégâts ne sont qu esthétiques, une lutte ne se justifie pas. Photo 5 : adulte de Cetonia aurata (photo C. Thomas) Capnode sur laurier cerise, Capnodis terrebrionis Le capnode est un coléoptère de la famille des Buprestidés, principalement ravageur des arbres fruitiers. Des dégâts d importance moyenne sont actuellement observés sur laurier cerise dans le secteur de La Colle sur Loup. L adulte est gris-noir, il mesure de 16 à 26 mm, son corps se rétrécit vers l arrière, sa tête est rentrée et partiellement cachée par le thorax. La larve est de couleur blanche et mesure de 60 à 65 mm au dernier stade. La tête est large et enfoncée dans le prothorax, on parle de larve marteau. Les œufs sont pondus à même le sol et les larves forent les racines. Les dégâts entraînent un ralentissement de la croissance et un dépérissement des branches. Les jeunes larves et les œufs n apprécient pas l humidité, aussi les plantes irriguées sont mieux protégées contre les attaques de capnode. La capture et la destruction manuelles des adultes est aussi une technique très utilisée, notamment dans les régions du Maghreb. REPRODUCTION DE CE BULLETIN AUTORISEE SEULEMENT DANS SON INTEGRALITE REPRODUCTION PARTIELLE INTERDITE page 5/12

Maladies Oïdium du platane, Erisyphe platani Les symptômes d oïdium du platane sont toujours importants sur tous les secteurs : La Gaude, Saint Laurent du Var, le Pradet, La Seyne sur Mer, Biot. Les platanes du Vaucluse sont également touchés. Les conditions climatiques plus sèches de ces derniers jours vont probablement ralentir la progression du champignon. Galle bactérienne du laurier rose, Pseudomonas savastanoi pv nerii Cette bactérie pénètre dans la plante par de petites blessures. Elle génère des galles noires sur les feuilles et les tiges et des chancres sur les rameaux. Elle peut également provoquer une déformation des inflorescences et des gousses ainsi que la mort des pistils. Des dégâts légers sont signalés en pépinière sur le secteur hyèrois. D autres dégâts sont signalés en espaces verts à Théoule sur Mer. Maladie des tâches noires du rosier, Marssonina rosae Quelques dégâts de maladie des tâches noires sur rosier sur variétés sensibles sont signalés dans le Vaucluse. Comme son nom l indique cette maladie génère l apparition de taches noires sur les feuilles des plantes atteintes. Elle peut en cas de fortes attaques itératives provoquer l affaiblissement de la plante. Mesures prophylactiques : sélection d espèces résistantes, élimination des premières feuilles atteintes, désinfection du matériel de taille. Phytophthora sur cyprès de Provence, Phytophthora cinnamomi Des dégâts de phytophthora sur cyprès sont signalés à des degrés variables sur plusieurs communes des Bouches du Rhône : Aix, Fuveau et Trets. Le champignon est favorisé par l irrigation abondante et pénètre dans les arbres par l intermédiaire des plaies. Il entraîne un dessèchement et un rougissement du feuillage conséquence d une pourriture marron spongieuse qui se développe sous l écorce au collet. Mesures prophylactiques : limiter les arrosages au strict minimum. Note nationale Ambroisie 2014 REPRODUCTION DE CE BULLETIN AUTORISEE SEULEMENT DANS SON INTEGRALITE REPRODUCTION PARTIELLE INTERDITE page 6/12

LES OBSERVATIONS CONTENUES DANS CE BULLETIN SONT REALISEES PAR DE NOMBREUX PARTENAIRES : CONSEILLERS, PAYSAGISTES, AGENTS DE COLLECTIVITES SI VOUS SOUHAITEZ DEVENIR OBSERVATEUR, CONTACTEZ-NOUS : ANNE ROBERTI : 04 94 35 22 84 LE BULLETIN DE SANTE DU VEGETAL PEUT VOUS ETRE ENVOYE GRATUITEMENT PAR MAIL. SI VOUS SOUHAITEZ VOUS ABONNER, POUR RECEVOIR DIRECTEMENT LE BSV PAR MAIL, CONTACTEZ-NOUS (VOIR CI-DESSUS). LES OBSERVATIONS CONTENUES DANS CE BULLETIN ONT ETE REALISEES PAR LES PARTENAIRES SUIVANTS : FREDON PACA, FDGDON 84, FDGDON 13, AGROBIO TECH, SARL BIBIANO, COMMUNES DU LAVANDOU, SAINTE-MAXIME, NICE, FOS SUR MER, VITROLLES, ANNE GIVRY ESPACE PAYSAGE, GILLES MARTIN, LYCEE AGRICOLE D HYERES, INRA-UNITE EXPERIMENTALE ENTOMOLOGIE ET FORET MEDITERRANEENNE, COOPERATIVE TERRES D AZUR, KOPPERT, CHAMBRES D AGRICULTURE DU VAR ET DES ALPES-MARITIMES. COMITE DE REDACTION DE CE BULLETIN : Anne ROBERTI, Myriam MORETO, Claire LAFON, Carol MINIGGIO, Carole FELIS N.B. Ce Bulletin est produit à partir d observations ponctuelles réalisées sur un réseau de parcelles. S il donne une tendance de la situation sanitaire, celle-ci ne peut pas être transposée telle quelle à chacune des parcelles. La Chambre régionale d Agriculture et l ensemble des partenaires du BSV dégagent toute responsabilité quant aux décisions prises pour la protection des cultures. La protection des cultures se décide sur la base des observations que chacun réalise sur ses parcelles et s appuie, le cas échéant, sur les préconisations issues de bulletins techniques. Action pilotée par le ministère chargé de l agriculture, avec l appui financier de l Office national de l eau et des milieux aquatiques, par les crédits issus de la redevance pour pollutions diffuses attribués au financement du plan Ecophyto. REPRODUCTION DE CE BULLETIN AUTORISEE SEULEMENT DANS SON INTEGRALITE REPRODUCTION PARTIELLE INTERDITE page 7/12

Note nationale BSV Les ambroisies, des adventices des cultures dangereuses pour la santé Identification et stratégies de lutte Note rédigée par la DGAl-SDQPV avec l'appui de l'observatoire des Ambroisies Crédits photos : Inra Dijon. Note actualisée en juillet 2014 Préambule L ambroisie à feuilles d armoise, Ambrosia artemisiifolia, est une plante dont le pollen est particulièrement allergisant. Il suffit de quelques grains de pollen par mètre cube d'air pour que les symptômes apparaissent chez les sujets sensibles : rhinite survenant en août-septembre et associant écoulement nasal, conjonctivite, symptômes respiratoires tels que la trachéite, la toux, et parfois urticaire ou eczéma. Dans 50% des cas, l allergie à l ambroisie peut entraîner l apparition de l asthme ou provoquer son aggravation. La présence importante d'ambroisie, comme cela a été observé en Rhône-Alpes, induit une sensibilisation progressive d'un nombre croissant de personnes. Les publications médicales citent des taux de 6 à 12 % de la population souffrant d'allergie en zone d'infestation pour Rhône- Alpes, mais des taux beaucoup plus élevés sont cités pour la Hongrie, où Ambrosia artemisiifolia est très présente depuis de nombreuses décennies. Depuis plusieurs années, d'autres espèces 1 du même genre, originaires du continent américain et présentes en Europe, sont également en expansion. Cette note a pour objectif d apporter des informations relatives à Ambrosia artemisiifolia, l'ambroisie à feuille d'armoise et présente Ambrosia trifida, la grande ambroisie ou ambroisie trifide. Il s'agit d'espèces annuelles favorisées par la mise à nu du sol qui peuvent se multiplier dans les cultures. Si elles ne sont pas identifiées à temps, des pratiques culturales inadaptées peuvent favoriser leur expansion, voire entrainer de fortes pullulations locales. Ces phénomènes ont un impact sur les rendements des cultures de printemps, et constituent également les phases initiales d'une implantation durable de ces plantes. 1 Outre les deux espèces faisant l'objet de la note, deux autres ambroisies exotiques sont présentes en France : Ambrosia tenuifolia et Ambrosia psylostachia. Il s'agit de plantes vivaces, dont les densités et la répartition sont encore mal connues. Ces espèces à l'écologie différente ne sont pas abordées dans cette note. 8

Photo 1. Ambrosia artemisiifolia dans la Nièvre (58) : Dans une parcelle à stock semencier historiquement important, très forte infestation mal anticipée sur tournesol présentant de surcroît de gros problèmes de levée Figure 2. Ambrosia trifida dans une cultures de Maïs Ariège (09) : une géante à apprendre à identifier Identification de ces deux ambroisies L'ambroisie à feuilles d'armoise (A. artemisiifolia) et l ambroisie trifide (A. trifida) sont deux espèces annuelles originaires du continent Nord-Américain. Ces deux espèces annuelles sont connues pour être, dans leurs zones natives, à la fois des mauvaises herbes des cultures et des plantes aux pollens très allergisants. La répartition en France de ces deux espèces est sensiblement différente. Si quelques populations d ambroisies trifides ont été repérées sur le territoire, la zone principale de développement de l espèce se situe actuellement en Midi-Pyrénées (Ariège, Haute-Garonne). L ambroisie à feuilles d armoise a été observée sur une très grande partie du territoire français avec une présence beaucoup plus marquée dans l ensemble de la vallée du Rhône, ainsi que dans les vallées de la Loire et de l Allier. L ambroisie trifide est une plante annuelle géante quand les conditions lui sont favorables. Elle se distingue de l ambroisie à feuilles d armoise par une taille plus importante mais surtout par la forme des feuilles qui ne laisse aucun doute pour l identification de cette espèce Photo 3. Ambroisie à feuilles d armoise Feuilles à divisions nombreuses et pennées Photo 4. Ambroisie trifide Feuille de 3 à 5 lobes en éventail 9

La description très détaillée de l'ambroisie à feuilles d'armoise est disponible sur le site de l'observatoire des ambroisies (http://www.ambroisie.info/pages/conn1.htm et pages liées). Pour l'ambroisie trifide, des photographies prises en France sont disponibles sur Tela Botanica : http://www.tela-botanica.org/bdtfx-nn-4082 Un clé de détermination a été publiée par l'observatoire des ambroisies www.ambroisie.info/docs/lettre_observatoire_016.pdf Une photographie impressionnante illustre la tendance au gigantisme de la plante. http://www.weedscience.com/summary/home.aspx Stratégies de lutte Les stratégies de lutte sont très différentes selon les cultures et selon le niveau d'information sur la présence de la plante dans une région ou une commune. Lorsque la plante est bien identifiée, il importe de tenir compte de sa présence dans les choix d'itinéraires techniques dès l'installation des cultures. De même, pour les zones non agricoles, des choix techniques raisonnés en fonction de la problématique ambroisie, tels que l'installation de plantes vivaces et de paillis sur des zones de terre mise à nu seront à privilégier. Ces stratégies préventives ne sont pas développées dans cette note qui se focalisera sur les techniques de lutte contre des populations d'ambroisies installées qui sont repérées en cours d'été. Rappel réglementaire arrêtés préfectoraux L'arrêté national relatif aux règles de Bonnes Conditions Agricoles et Environnementales (BCAE) en date du 13 juillet 2010 spécifie que l ambroisie est une espèce invasive. De ce fait, elle n est pas autorisée en tant que couvert sur les bandes tampons en bordure de cours d eau (définies par l article D615-46 du code rural et de la pêche maritime). Pour aller plus loin, certains départements ont décliné cet arrêté et ont mis en place des modalités de gestion supplémentaires de l ambroisie dans les parcelles en gel. L ambroisie doit y être gérée de façon prioritaire dans le cadre de l entretien minimal des terres. Il est alors recommandé de tout mettre en œuvre pour éviter sa montée à graines ou de procéder à sa destruction. En complément des arrêtés relatifs aux règles de bonnes conditions agricoles et environnementales, des arrêtés préfectoraux ont été pris pour des raisons de santé publique dans certains départements depuis 2000 sous l action des Agences Régionales de Santé. Ils fixent comme objectif l élimination des plants d ambroisie avant pollinisation. Ces arrêtés obligent la destruction de l ambroisie (si possible par des méthodes non chimiques) à des dates comprises entre le 1er Juillet et le 15 Août. Les gestionnaires (propriétaires, locataires, exploitants, maîtres d ouvrage...) de tous types de milieux publics ou privés (parcelles agricoles, chantiers, bords de route...) sont tenus d intervenir et en cas de défaillance, les contrevenants sont passibles de poursuites. 1

Figure 1 - Carte des départements disposant d'un arrêté de lutte contre l'ambroisie à feuilles d armoise; au titre de la santé publique. Méthodes adaptées aux petites populations - Arrachage manuel L arrachage manuel constitue une méthode extrêmement efficace pour la gestion de ces espèces annuelles. Cette méthode est réservée aux petites surfaces et doit être réalisée avant le début de l émission du pollen. Les personnes allergiques au pollen doivent s abstenir de ce travail. Un minimum de protection est requis (port de gants, manches longues, ) pour minimiser les contacts avec la plante. - Fauchage répété Alternative intéressante à l'utilisation des herbicides, les méthodes de fauche offrent la possibilité de travailler des surfaces importantes ou des linéaires. Ces techniques rapides et respectueuses de l'environnement sont applicables pour diminuer la production de pollen et de semences, mais leur efficacité est limitée par la capacité de repousse de l ambroisie. Toute prise de décision par les gestionnaires doit donc tenir compte de l infestation, du stade de développement de la plante, du climat de la région et des moyens à disposition. Toutefois, gérer la production de pollen et de semences par la fauche n est possible que par l application minimale de 2 ou 3 coupes (1er passage à 10 cm, 2ème passage à 6 cm, dernier passage le plus ras possible), suivant les situations ce qui implique une augmentation des coûts d'entretien des zones concernées. Les modalités des interventions sont à définir en fonction de la très grande faculté qu a l ambroisie à maintenir une production de semences viables. Méthodes adaptées aux grandes populations en parcelles agricoles - Déchaumage La technique du déchaumage, qui consiste à enfouir superficiellement les pailles de la culture précédente et les adventices qui s'y sont développées, est bien adaptée à l'interruption de la croissance des ambroisies dans les céréales à paille ou d'autres cultures récoltées en cours d'été. Pour éviter la production de pollen, il est recommandé d'intervenir avant la floraison. Si cela n'a pas été possible pour des raisons diverses (calendrier des travaux, accès aux parcelles, ), il importe d'intervenir malgré tout le plus tôt possible en début de maturation des semences d'ambroisies pour interrompre le cycle de croissance de la plante et éviter l'alimentation du stock de semences de la parcelle. 1

- Gestion du couvert végétal après culture de printemps Dans les cultures de printemps, les interventions sont surtout préventives, par des itinéraires techniques mécaniques et chimiques permettant de limiter la croissance des adventices avant l'installation ou dans les premiers stades de la culture. Lorsque l'infestation n'est constatée qu'en cours de culture, l'intervention n'est que rarement possible. Du fait de la très longue durée de vie des semences dans le sol (plus de trente années selon certains auteurs), une action de broyage des zones avec les plus fortes densités peut être envisagée, la perte à court terme étant largement compensée par le gain sur le moyen et long terme. A la récolte, il importe d'éviter la propagation de semences par les engins de récolte, en nettoyant soigneusement la moissonneusebatteuse après la récolte d'une parcelle infestée. De même, sur ces parcelles, il faudra s'assurer de stopper la poursuite de croissance de la plante après une récolte précoce en fin d'été ou début d'automne, et veiller particulièrement aux bordures de champs, parfois plus fortement infestées, pour limiter l'augmentation du stock de semences. Dans les régions où l'une au moins de ces deux espèces d'ambroisies est déjà répandue, la nécessité d'une lutte permanente dans la rotation pour gérer correctement ces adventices préoccupantes est bien connue. Les services agricoles et instituts techniques des filières sont à même de proposer des appuis techniques ciblés. Pour plus d'informations : http://www.cetiom.fr/tournesol/cultiver-du-tournesol/desherbage/ambroisie/ http://www.arvalis-infos.fr/view-15835-arvarticle.html?region= http://www.arvalis-infos.fr/view-734-arvstatiques.html?region= http://www.infloweb.fr/ambroisie-a-feuilles-darmoise Les jachères : à surveiller avec attention! Certaines jachères installées au printemps, comme la jachère fleurie qui a un faible pouvoir concurrentiel et une couverture du sol limitée, sont assez sensibles à l ambroisie. Elles ne sont pas conseillées dans les parcelles connues pour contenir des stocks de semences d ambroisie. Les dates tardives de broyage prévues dans le cahier des charges de gestion des jachères sont très favorables à la dynamique de l ambroisie. La lutte contre l ambroisie doit se faire sur la durée, avec une intervention dans les parcelles chaque fois que cela est possible. La lutte sera d'autant plus efficace, qu'elle sera engagée précocement sur les territoires où la plante est peu présente. C'est grâce à cette prise en compte précoce que l'arrêt de l'expansion de la plante est envisageable. Pour réduire la présence de cette espèce de façon durable et intégrée, il faut prévenir la constitution d un stock de semences qui sera particulièrement difficile à gérer. Pour plus d'information concernant les aspects de santé publique : http://www.sante.gouv.fr/uneplante-sous-surveillance-l-ambroisie.html 1