! Au nom d'allāh, Le Tout Miséricordieux, Le Très Miséricordieux. Résumé de l'explication des 40 hadiths de l'imam An-Nawawy du Chaykh Muhammad ibn Sālih Al 'Uthaymīn qu'allāh leur fasse miséricorde Le premier hadith L'émir des croyants, Abou Hafs, 'Umar ibn Al-Khattāb, qu'allāh l'agrée, rapporte : «J'ai entendu le Messager d'allāh (H) dire : ''Les actes ne valent que par les intentions, et chacun selon son intention. Celui donc dont l'émigration sera pour Allāh et Son Messager, alors son émigration sera (comptée) pour Allāh et Son Messager ; et celui dont l'émigration sera pour acquérir (les biens de) ce bas-monde, ou pour épouser une femme, alors son émigration sera (comptée) pour ce vers quoi il a émigré.''» Rapporté par les deux imams des muhaddithīn : Abou 'Abdillāh, Muhammad ibn Ismā'īl ibn Ibrāhīm ibn Al- Mughīrah ibn Bardizbah Al-Boukhāry ; et Abou Al-Hussayn, Mouslim ibn Al-Hajjāj ibn Mouslim Al-Quchayrī, An-Naysāboūrī, dans leurs Sahīh, qui sont les deux ouvrages les plus authentiques. L'explication La désignation de l'émir des croyants 'Umar ibn Al-Khattāb à la tête du califat par Abou Bakr As-Siddīq, qu'allāh les agrée tous deux, est légiférée. De même que les compagnons avant lui ont désigné Abou Bakr pour succéder au Messager d'allāh (H). «J'ai entendu le Messager d'allāh» : c'est la preuve que 'Umar (I) a pris directement la parole du Prophète (H) sans intermédiaire. 'Umar est le seul à avoir rapporté le hadith dans ces termes, néanmoins son sens est confirmé dans le Livre et la Sounnah. Dans le Coran, la traduction du sens de la Parole d'allāh (D) : (et vous ne dépensez qu'en recherchant la Face d'allāh) Al-Baqarah, verset 272.
Dans la Sounnah, le hadith de Sa'd ibn Abi Waqqās, qu'allāh l'agrée, qui rapporte du Messager d'allāh g: «Et sache que tu ne feras pas de dépense par laquelle tu recherches la Face d'allāh sans que tu sois récompensé pour cela, ne serait-ce que ce que tu portes à la bouche de ta femme.» Les actes sont de trois sortes Le hadith englobe tous les actes dans leur généralité. Ils sont de trois sortes : les actes du cœur, comme placer sa confiance en Allāh, et le retour vers Lui ; les actes de la langue : tout ce qu'elle prononce comme rappel d'allāh ; les actes des membres, comme ce que l'on fait avec nos mains ou nos pieds. L'intention L'intention (an-niyyah) dans la langue arabe signifie le but recherché. Dans la législation, c'est la détermination d'accomplir une adoration pour se rapprocher d'allāh, et elle réside dans le cœur. (Les actes ne valent que par les intentions) : Il n'y a donc pas d'acte sans une intention qui le précède. Question : les deux premières phrases du hadith ont-elles un même sens ou leur sens est-il différent? Réponse : Leur sens est différent. Dans la première partie (Les actes ne valent que par les intentions) on considère ce pour quoi a été formulée l'intention, et c'est l'acte lui-même, or dans la seconde (et chacun [sera rétribué] selon son intention) on considère celui qui formule cette intention, donc celui qui fait l'acte. Il n'y a donc pas de répétition dans les propos du Messager d'allāh (H). «Celui donc qui aura émigré pour Allāh et Son Messager, son émigration sera (comptée) pour Allāh et Son Messager...» : l'intention est ici répétée pour souligner son mérite. «et celui dont l'émigration sera pour acquérir (...) pour ce vers quoi il a émigré» : l'intention ici n'est pas répétée, et ce en signe de mépris pour ce vers quoi cet homme a émigré. Il ne convient donc pas de le rappeler. La question est donc : auras-tu œuvré pour Allāh ou pour ce bas-monde? Ce qui est voulu par l'intention : c'est la distinction entre les habitudes et les adorations (1), et la distinction entre les adorations entre elles (2).
1) Exemple : un homme prend un bain pour se rafraîchir, et un autre pour se purifier de son état de grande impureté. Le premier a fait cela par habitude, le second a accompli une adoration. 2) Exemple : un homme prie avec l'intention d'accomplir une prière surérogatoire, et un autre prie en mettant l'intention de la prière obligatoire, etc. L'intention réside dans le cœur, et elle ne se prononce pas de manière absolue. Allāh (D) sait certes ce qu'il y a dans les cœurs de Ses serviteurs. Il n'est par ailleurs pas connu du Prophète (H) ni des Compagnons (M) qu'ils prononçaient l'intention ; aussi la prononcer est une innovation, qu'elle soit dite à voix basse ou à voix haute. Question : peut-on dire que la talbiyah (que l'on prononce pour entrer en état de sacralisation lors du pèlerinage) est une prononciation de l'intention? Réponse : Non, elle est plutôt la manifestation (de l'entrée) des rites (du pèlerinage). Ainsi certains savants ont dit que la talbiyah pour le pèlerinage est comme la takbīrah de sacralisation pour la prière. Si l'homme ne prononce pas la talbiyah, il n'aura pas accompli l'ihrām, comme celui qui ne prononce pas la première takbīrah, sa prière est nulle. Réprimande donc celui qui prononce l'intention, mais calmement : «Mon frère, ceci n'a pas été dit par le Prophète (H) ni par les Compagnons, délaisse-donc cela.» «et chacun selon son intention» : les gens dans leurs intentions sont très différents, au point que pour deux hommes qui effectuent la même prière, l'écart de leurs récompenses peut être plus grand encore que celui qui sépare l'orient de l'occident! Car l'un d'eux est sincère, l'autre pas. Voue donc ton intention sincèrement pour Allāh! L'émigration L'émigration (al-hijrah) dans la langue arabe : l'abandon, le fait de délaisser une chose. Dans la législation : quitter la terre de mécréance pour la terre d'islam. Son jugement : obligatoire pour tout croyant qui ne peut pas manifester sa religion en terre de mécréance. L'émigration pour Allāh et Son Messager : 1) L'émigration pour Allāh : voulant Sa récompense, recherchant Sa Face et le triomphe de Sa religion. 2) L'émigration pour Son Messager : - de son vivant : voulant la réussite en sa compagnie, pratiquer sa Sounnah, la défendre et y appeler ;
- après sa mort : pour (appliquer) sa Sounnah et sa législation. Les Authentiques d'al-boukhāry et Mouslim Le Sahīh d'al-boukhāry est plus authentique que celui de Mouslim, car Al-Boukhāry a posé comme condition (pour déclarer l'authenticité d'un hadith) que le rapporteur ait rencontré celui duquel il rapporte. Quant à Mouslim, il s'est suffi de la possibilité de la rencontre en vérifiant que les rapporteurs ont bien vécu à la même époque. En revanche, l'authentique de Mouslim est meilleur dans sa composition, car pour chaque hadith il mentionne les hadiths ayant le même sens, en un seul endroit. Dans l'authentique d'al-boukhāry ils sont séparés. Parmi les enseignements de ce hadith 1. L'essentiel de la religion tourne autour de deux hadiths célèbres : «Les actes ne valent que par les intentions...» et le hadith rapporté par 'Āichah, qu'allāh l'agrée : «Quiconque innove dans notre affaire-ci une chose qui n'en fait pas partie, alors cette chose est rejetée.» Le premier hadith concerne les actes du cœur (les actes cachés), le second les actes des membres (les actes apparents). NDT : Ces deux hadiths indiquent par ailleurs les deux conditions d'acceptation d'une œuvre pieuse, à savoir la sincérité envers Allāh (D) et la conformité à la Sounnah du Prophète (H). 2. L'obligation de distinguer les habitudes des adorations, et les adorations entre elles. 3. L'encouragement à la sincérité envers Allāh (D). Ainsi le Messager d'allāh (H) a séparé les gens en deux catégories : ceux qui œuvrent pour la Face d'allāh et pour l'au-delà, et ceux qui désirent la vie présente. Vouer le culte exclusivement à Allāh demande de l'attention et de la motivation, car c'est le but pour lequel Il a nous créés. Allāh (C) a dit ce dont la traduction du sens est : (Je n'ai créé les djinns et les hommes qu'afin qu'ils M'adorent). Adh-dhāriyāt, verset 56. 4. L'excellente pédagogie du Prophète (H), par la diversification du discours (rhétorique) et la méthode consistant à dénombrer, catégoriser. De la même façon, le professeur ne doit pas se contenter d'exposer les sujets à l'étudiant car de cette manière il oubliera, mais il doit lui inculquer des fondements et des règles pour ancrer la science dans son cœur. 5. La permission d'annexer au nom d'allāh celui du Prophète avec la conjonction «et», car ce qui vient du Messager dans la Législation est comme ce qui vient d'allāh. Comme dans Sa Parole (E) dont la traduction du sens est : (Celui qui obéit au Messager a certes obéi à Allāh) An-Nissā, verset 80.
En revanche, dans ce qui touche à la création et à la gestion (de l'univers), ce n'est pas permis. Comme dans le hadith où un homme a dit au Prophète H : «Ce qu'allāh a voulu et que tu as voulu.» Et le Messager de lui répondre : «(Dis) plutôt : ce qu'allāh Seul a voulu.» 6. L'émigration fait partie des œuvres pieuses, car l'intention (de celui qui l'accomplit) est pour Allāh et Son Messager. Elle est obligatoire depuis la terre de mécréance pour celui qui ne peut pas manifester sa religion, préférable pour celui qui en a la capacité. Dans les pays (musulmans) où la perversité est commise, si l'homme la craint pour lui-même, alors l'émigration est obligatoire pour lui, si non elle n'est pas obligatoire. Enfin si il fait partie des gens appelant au bien et à la réforme, l'émigration peut lui être interdite. Fin du résumé de l'explication. Louanges à Allāh, Seigneur des mondes.