LE XIX E SIÈCLE (1801-1900) Une période très mouvementée 1
Le Réalisme Que sont le réalisme et le naturalisme? Les thèmes realistes Les principaux représentants du réalisme Le Parnasse Le Symbolisme Baudelaire Les thèmes symbolistes 2
Le Réalisme de 1850 à 1880 en réaction contre les éxcès de l imagination et du sentiment le réalisme est une réaction contre le mouvement romantique. En effet, les abus de lyrisme du romantisme dont se sont moqués certains romantiques eux-mêmes (Alfred de Musset, par exemple) semblent dépassés et agacent maintenant plus qu ils ne touchent. il faut noter aussi que les changements sociaux et économiques amenés par le Second Empire ont des répercussions importantes dans la société et, partant, dans l art et la littérature. En effet, la mécanisation accrue permet maintenant de produire plus et à meilleur marché. Enfin, la place grandissante que prend la science au détriment de la littérature dans la seconde moitié du XIXe siècle ne peut être passée sous silence. Le positivisme se répand dans la société. Le positivisme est une doctrine philosophique et scientifique selon laquelle le monde n est connaissable que par l expérience, l expérimentation. Le matérialisme grandissant a entraîné un scepticisme assez généralisé. 3
Que sont le réalisme et le naturalisme? Les origines du réalisme nous montrent qu il est une réaction à l abus du lyrisme des romantiques. Cette réaction, on l a vu, passe par un besoin d objectivité qui s est exprimé dans les thèmes abordés par les écrivains, de même que dans la forme même de leurs écrits. Il faut comprendre cependant que, même s il s élève contre le mouvement romantique, le réalisme n a pu s en dégager entièrement et en garde de profondes marques, même dans ses plus grands chefs-d œuvre. Le réalisme se caractérise d abord par l attention qu il porte à la psychologie des personnages qu il peint. En effet, leurs sentiments, leurs passions, leurs traits de caractère doivent avoir l air vrais qu ils soient normaux ou non. Il est aussi minutieux dans sa façon d aborder les structures et le fonctionnement de la société, qu il s agisse de traiter des réalités économiques, sociales ou institutionnelles. C est pourquoi, nous l avons déjà dit, les méthodes de travail des écrivains réalistes transforment la genèse de l œuvre en une exploration, une recherche du document et du savoir plusieurs, comme Flaubert et Zola, tiennent des Carnets. 4
Si les écrivains réalistes cherchent toujours à accrocher leur public, ils souhaitent le faire non pas en faisant vibrer la corde des émotions, mais en l amenant à réfléchir sur soi et sur le monde qui l entoure. La source principale de leur inspiration est le réel, le présent, où ils vont chercher aussi bien l intrigue de leur roman que les caractéristiques du milieu social et les traits de caractère de leurs personnages. le réalisme est un courant littéraire dont la source d inspiration est le réel, le présent montré de façon objective, qui connut son apogée dans la seconde moitié du XIX e siècle et qui a eu une influence considérable non seulement sur la littérature, mais sur l art et la société en général. 5
Le naturalisme, quant à lui, ne fera que pousser à l extrême les principes du réalisme. Zola cherche un fondement scientifique au réalisme il exige en effet du romancier qu il étudie la réalité contemporaine avec la précision des sciences expérimentales et tend à limiter cette peinture aux milieux populaires. Il veut que les auteurs portent un regard clinique sur la société. Il nie l importance de l imagination des écrivains en soutenant que ce qui compte avant tout pour être un bon romancier, c est d avoir le «sens du réel» (qu il n a pas nécessairement toujours lui-même, dans ses romans). En fait, le naturalisme, c est Zola 6
Les thèmes realistes Types sociaux Exclus Marginaux : pauvres, alcooliques, prostituées, etc. Bourgeois médiocres Rapport des classes Exploitation des ouvriers, du prolétariat, par les riches bourgeois Impossibilité d échapper à la misère, de changer de classe Déchéance toujours possible Mœurs Ambition égoïsme hypocrisie Perte des valeurs morales au profit des valeurs capitalistes Tares héréditaires (la physiologie influence la psychologie) soumission aux impulsions, aux passions viles Impossibilité de l amour (ça ne marche jamais) 7
Les principaux représentants du réalisme Stendhal (Henri Beyle, dit) (1783-1842) Le Rouge et le noir La Chartreuse de Parme Honoré de Balzac (1799-1850) La Peau de chagrin Le Père Goriot Eugénie Grandet La Comédie humaine Guy de Maupassant (1850-1893) Gustave Flaubert (1821-1880) Trois contes Madame Bovary Salammbô Bouvard et Pécuchet Émile Zola (1840-1902) Thérèse Raquin Les Rougon-Macquart J accuse Le Roman expérimental 8
Le Parnasse Le mouvement parnassien, dont on attribue la paternité à Théophile Gautier, prend naissance essentiellement chez des romantiques désabusés. Les romantiques, en effet, non contents de faire de l'art, voulaient aussi se mêler de politique et montrer le droit chemin au peuple. Cette dérive rédemptrice agaça plusieurs jeunes auteurs qui, se réunissant en un petit cénacle, définirent une nouvelle esthétique où le Beau est la valeur suprême. La forme est ce qu'il y a de plus important : c'est elle, finalement, qui sécrète le sens. 9
Le Symbolisme le symbolisme est une réaction contre le mouvement réaliste et contre la froideur de la poésie parnassienne (qui prône l importance de la forme avant toute chose, «l art pour l art» de Théophile Gautier, pour qui la forme sécrète le sens). les symbolistes ont conservé le culte de la beauté, l amour de la forme, l éthique d un langage recherché et érudit, et l idée de la gratuité de l art, qui ne doit pas servir de cause mais exister en soi, pour soi pour les symbolistes, l art est une valeur supérieure à la vie Le mouvement décadent semble avoir donné le coup d envoi aux symbolistes. Vers 1880, une nouvelle bohème se répand en effet dans les cabarets à la mode, au Quartier Latin ou à Montmartre. Ces néoromantiques s imaginent volontiers qu ils appartiennent à un siècle moribond, qu ils assistent aux derniers sursauts d une civilisation mourante, qu ils sont des «poètes maudits». Ils ne croient plus aux traditions et ne se sentent pas capables de préparer avec fermeté un renouveau poétique : ils retranscrivent, sans trop se prendre au sérieux, de vagues langueurs ou de brusques névroses dans une expression vaporeuse ou contournée. Pourtant, le malaise qu ils expriment (qui ressemble au mal du siècle romantique poussé à son extrême) sera bel et bien celui des symbolistes. 10
Baudelaire il est impossible de passer sous silence l importance de la poésie baudelairienne dans la naissance du symbolisme : il en est le principal précurseur. En effet, les Fleurs du mal, unique recueil de Charles Baudelaire, s il ne connut pas le succès (bien pis, il valut à son auteur une condamnation en justice pour immoralité), marque quand même une étape décisive dans l évolution de la poésie française. Chez Baudelaire, le spleen et l idéal amènent des thèmes qui seront repris par les poètes symbolistes. Le spleen, chez lui, n est pas seulement une forme exaspérée du mal du siècle ; c est tout ce qui entoure le désespoir entraîné par la conscience du passage inexorable du temps, de l inutilité de l existence et de l impossibilité de la rédemption. Le poète, par la conscience même qu il a du caractère futile du monde, se conçoit comme isolé du reste des gens. Il se sent exilé dans un monde où il n a pas sa place et il a le sentiment que son message n est pas entendu : il est maudit parmi les hommes. Bien entendu, le poète cherche à échapper à son désespoir par tous les moyens, lorsqu il ne s y complaît pas. C est ainsi que font leur apparition les paradis artificiels qui peuvent prendre la forme de l alcool, de la drogue ou même de la cruauté gratuite tous les vertiges sont bienfaisants s ils arrachent l homme à l amère méditation sur son destin. D ailleurs, pour bien faire sentir son désarroi et son dégoût, il a tendance à employer des images excessives et choquantes 11
Cette angoisse du spleen semble avoir une contrepartie dans l appel de l idéal. En effet, si Baudelaire semble parfois s être complu à évoquer des images sinistres il a parfois, au contraire, évoqué des moments de grandeur et d élévation spirituelle. À sa fascination pour le morbide, pour le lugubre, répond une soif de la pureté, de l évanescent, de l éthéré. Baudelaire a toujours rendu un culte à la beauté, et l Art lui est apparu comme «le meilleur témoignage» de la dignité humaine, l instrument le plus précieux de l ascension vers l Idéal. Pur ou impur, l idéal de l artiste arrache l homme à son spleen et, au prix d un effort douloureux, lui promet les bénéfices de l oubli. Cependant, l Idéal comme tous les idéaux est inaccessible, entraînant la souffrance du poète, qui ne souffre pas que du spleen, mais de la conscience qu il existe un idéal à jamais inaccessible. Il voit ainsi dans la mort le seul remède infaillible à toutes ses souffrances. 12
Les thèmes symbolistes Le désespoir du poète L exil L incompréhension L idéal inaccessible La déchéance L appel du néant La sexualité La femme La cruauté Les amours déçus Le désir Le Mal L exaltation du Mal Le Mal comme force active La cruauté la déchéance La beauté du Mal La réalité insaisissable Les correspondances Les sens comme outil d appréhension du monde La recherche de transcendance importance du monde des idées plutôt que du monde materiel 13