Comment devenir référent? Comment le rester?



Documents pareils
PSDP et usage des pénicillines - ESAC

Définition de l Infectiologie

Informations techniques et questions

ANNEX 1 ANNEXE RÈGLEMENT DÉLÉGUÉ (UE) N /.. DE LA COMMISSION

COMMENT PAYEZ-VOUS? COMMENT VOUDRIEZ-VOUS PAYER?

Jean-Christophe Richard Véronique Merle CHU de Rouen

(51) Int Cl.: B23P 19/00 ( ) B23P 19/04 ( ) F01L 1/053 ( )

TEPZZ A_T EP A1 (19) (11) EP A1 (12) DEMANDE DE BREVET EUROPEEN. (51) Int Cl.: G07F 7/08 ( ) G06K 19/077 (2006.

EP A2 (19) (11) EP A2 (12) DEMANDE DE BREVET EUROPEEN. (43) Date de publication: Bulletin 2009/22

Je suis sous procédure Dublin qu est-ce que cela signifie?

Les actions internationales pour l enseignement supérieur Un objectif de coopération internationale entre pays programmes et partenaires

Innover à l'ère du numérique : ramener l'europe sur la bonne voie Présentation de J.M. Barroso,

J ai demandé l asile dans l Union européenne quel pays sera responsable de l analyse de ma demande?

Paiements transfrontaliers

Guide SEPA Paramétrage Experts Solutions SAGE depuis 24 ans

TEPZZ 6Z85Z5A T EP A2 (19) (11) EP A2 (12) DEMANDE DE BREVET EUROPEEN

La réglementation Mardi de la DGPR. sur les produits biocides 05/04/2011

Sécurité des patients et qualité des soins de santé Rapport

Les enfants ayant besoin d une protection internationale

Le marché de l assurance de protection juridique en Europe. Octobre 2013

(51) Int Cl.: H04L 29/06 ( ) G06F 21/55 ( )

B o u r s e d e m o b i l i t é B E E p o u r l e s d é p a r t s e n

«Les antibiotiques c est pas automatique», 12 ans après, quels sont les changements laissés par ce slogan percutant?

COMPTE RENDU D ACCREDITATION DE L'HOPITAL ET INSTITUT DE FORMATION EN SOINS INFIRMIERS CROIX-ROUGE FRANÇAISE

Délégation Côte d Azur Formation Geslab 203 module dépenses 1

Note de synthèse Assurance Maladie. Information des professionnels de santé sur les produits de santé mars 2011

Mise en place du contrôle du bon usage des carbapénèmes: expérience d une équipe pluridisciplinaire

Le commerce de détail en Europe : la diversité des tissus commerciaux

Notes explicatives concernant le formulaire d opposition

DE QUALITE GESTION DES RISQUES DEVELOPPEMENT DURABLE

COMPTE-RENDU D ACCREDITATION DE LA CLINIQUE LA LIRONDE. Saint-Clément-de-Rivière Saint-Gély-du-Fesc

FMC, EPP et Accréditation : adieu! Bonjour le Développement Professionnel Continu

CLINIQUE SAINT-JEAN DOC STRAT-PIL-15

EP A1 (19) (11) EP A1 (12) DEMANDE DE BREVET EUROPEEN. (43) Date de publication: Bulletin 2009/25

ANNEXE VI CONTRAT FINANCIER ERASMUS MOBILITE REGLES GENERALES D UTILISATION DES FONDS ERASMUS : EXTRAIT

L ANGINE. A Epidémiologie :

Traitement antibiotique probabiliste des urétrites et cervicites non compliquées

LES EUROPEENS ET LES LANGUES

Présentation générale du Programme

Politique de remboursement des anti-infectieux? Dr Y. Van Laethem (ULB) Prof. P. Tulkens (UCL)

TEPZZ 5 5 _9A_T EP A1 (19) (11) EP A1 (12) DEMANDE DE BREVET EUROPEEN

1. Assurance-maladie. Chapitre Assurances sociales Mis à jour le Etat du Valais

Canada-Inde Profil et perspective

Présentation des intervenants et modérateurs

STACCINI Pascal UFR Médecine Nice Université Nice-Sophia Antipolis

COMITÉ ADMINISTRATIF ET JURIDIQUE. Quarante-huitième session Genève, 20 et 21 octobre 2003

BMR/ BHR en EHPAD Prise en charge des résidents

La politique pharmaceutique à l hôpital (PPH) : élémentaire pour la dispense globale de soins

Focus sur les structures de l enseignement supérieur en Europe 2004/2005 Évolutions nationales dans le cadre du Processus de Bologne

Tests d accès pour les concours généraux

POLITIQUE D AMELIORATION DE LA QUALITE ET DE LA GESTION DES RISQUES Document validé le. Visa : Visa :

EP A1 (19) (11) EP A1 (12) DEMANDE DE BREVET EUROPEEN. (43) Date de publication: Bulletin 2012/50

Fax: Soumission des offres et des demandes de participation par voie électronique (URL):

Fiscalité des actifs des particuliers : tendances

Référent et management

Streptocoque B :apports des tests en fin de grossesse, nouvelles propositions.

Analyse comparative du. temps d'instruction. dans l'enseignement obligatoire à temps plein en Europe 2013/2014. Rapport Eurydice

Programme National de Prévention des infections associées aux soins en ES,

La Pharmacie Clinique en Belgique : Pratique et Formation

24/01/ 2014 EQUIPE «REFERENTE» POUR L UTILISATION DES CATHETERS VEINEUX PERIPHERIQUES ET CENTRAUX : QUELLE PLACE POUR L INFIRMIERE?

La communication engageante dans la campagne de vaccination contre la grippe

TEPZZ A_T EP A1 (19) (11) EP A1 (12) DEMANDE DE BREVET EUROPEEN

Sart Tilman B35 Localité/Ville: Liège Code postal: B administrateur.delegue@chu.ulg.ac.be Fax:

LE PROJET QUALITE-GESTION DES RISQUES- DEVELOPPEMENT DURABLE

Harmonisation des Formations,

Formation sur la sécurisation du circuit du médicament

Compte Qualité. Maquette V1 commentée

SUPPLEMENT AU DIPLÔME

TEPZZ 8758_8A_T EP A1 (19) (11) EP A1 (12) DEMANDE DE BREVET EUROPEEN. (51) Int Cl.: A61K 33/00 ( ) A61P 25/06 (2006.

CERTIFICATIONS EN SANTE

Référentiel Officine

Adresse du profil d acheteur (URL):

EP A1 (19) (11) EP A1 (12) DEMANDE DE BREVET EUROPEEN. (43) Date de publication: Bulletin 2011/26

EP A1 (19) (11) EP A1 (12) DEMANDE DE BREVET EUROPEEN. (51) Int Cl.: H04L 12/58 ( )

RÈGLEMENTS INTÉRIEURS ET DE PROCÉDURE

Réseau National de Laboratoires * * * * * * * * * *

Fédération des Syndicats Pharmaceutiques de France

La résistance d'agents infectieux aux médicaments antimicrobiens

Soumission des offres et des demandes de participation par voie électronique (URL):

DECLARATION PUBLIQUE D'INTERETS (DPI)

Les obstacles au marché intérieur du point de vue des citoyens

Stratégie pour l égalité entre les femmes et les hommes

La taxation à l achat et le contrôle des performances environnementales du parc automobile

SNCB Holding - ICTRA Adresse postale: Rue des Deux Gares 82 Localité/Ville: Bruxelles Code postal: patrick.gilles.354@b-holding.

culture DIFFUSION ET ACCÈS AUX TIC

EP A1 (19) (11) EP A1 (12) DEMANDE DE BREVET EUROPEEN. (43) Date de publication: Bulletin 2011/40

Les Infections Associées aux Soins

Prévention et gestion des risques hospitaliers et politique nationale

Flavien Neuvy Responsable de L Observatoire Cetelem

Charte des Maîtres de Stage des Universités (MSU), en médecine générale

Adresse du profil d acheteur (URL):

Fax: Soumission des offres et des demandes de participation par voie électronique (URL):

UNION EUROPÉENNE Publication du Supplément au Journal officiel de l Union européenne 2, rue Mercier, L-2985 Luxembourg Fax (352)

Laurence LEGOUT, Michel VALETTE, Henri MIGAUD, Luc DUBREUIL, Yazdan YAZDANPANAH et Eric SENNEVILLE

La santé dentaire. Terrain: Octobre 2009 Publication: Février 2010

Publication. Novembre 2005

Situation Agent Schéma posologique*

L identification des victimes de la traite des êtres humains lors des procédures de protection internationale et de retour forcé

L'Etat belge, représenté par Belnet, Service d'etat à gestion séparée. Localité/Ville: Bruxelles Code postal: 1050

Transcription:

Comment devenir référent? Comment le rester? Patrick CHOUTET Service des Maladies infectieuses CHU Bretonneau Tours RICAI décembre 2005

Quels enjeux? autres que le pouvoir

Total Outpatient antibiotic use in 26 European countries in 2002 35 Others J01B+J01G+J01X DDD per 1000 inh. per day 30 25 20 15 10 5 Sulfonamides and trimethoprim J01E Quinolones J01M Macrolides, Lincosam., Streptogramins J01F Tetracyclines J01A Cephalosporins J01D Penicillins J01C 0 FR GR LU PT IT BE SK HR PL IS IE ES FI BG CZ SI SE HU NO UK DK DE LV AT EE NL

Estimation des prescriptions justifiées 9 / 16 millions = 56 % bronchite 30% sinusite 50% rhinopharyngite 15% angine 45% 5 2,3 4,1 3,4 2,1 2,2 1,9 2,8 6,4 5,5 7,6 12,4 0 5 10 15 millions prescriptions justifiées prescriptions antibiotiques consultations Sources : EPPM 2004

Evolution Absolute des numbers ventes in 15 countries des antibiotiques en France Antibiotic Consumption in Hospital Care in 2002 5 DDD per 1000 inh. per day 4 3 2 1 0 LV FI FR HR LU GR EE SI MT PL DK SK HU SE NO

Estimation des prescriptions justifiées 20 à 50 % des prescriptions antibiotiques sont inappropriées dans les hôpitaux

Bénéfices démontrés de l action d un spécialiste en infectiologie Impact positif dans la qualité de l antibiothérapie Clin Infect Dis 1998;27:478-86 Clin Infect Dis 1999;29:60-6 Réduction des prescriptions antibiotiques ArchivIntern Med 2003;163:972-8 Clin Infect Dis 2004;38:934-938 Réduction des coûts des traitements anti-infectieux Clin Infect Dis 1997;24:471-85

Le médecin référent Qui? Comment le former? Comment maintenir et justifier sa compétence?

Le médecin référent en antibiothérapie Définition par le CMIT et la SPILF conférence de consensus de la SPILF du 6 mars 2002 Comment améliorer la qualité de l antibiothérapie dans les établissements de soins? Définition par la circulaire n 272 du 2 mai 2002 relative au bon usage des antibiotiques dans les établissements de santé

Le médecin référent Un médecin clinicien assurant une activité transversale de conseils en infectiologie et de gestion de l utilisation des anti-infectieux au sein d un établissement de soins dont la compétence est reconnue et la personnalité acceptée par les autres prescripteurs

Le médecin référent Désigné par le directeur de l établissement sur proposition de la CME Conférence médicale

CLIN Hygiène hospitalière Directeur Hôpital Bactériologie Référent Commission des antinfectieux Direction de l'organisation des soins Pharmacien Comité du médicament Direction de la qualité

Equipe opérationnelle d infectiologie Associe Clinicien : référent Bactériologiste médical Médecin hygiéniste Pharmacien Conférence de consensus du 6 mars 2002

Le médecin référent = un infectiologue Médecin clinicien exerçant une activité exclusive de soins, d enseignement et de recherche dans le champ de l épidémiologie, la physiopathologie, la prise en charge diagnostique, curative et préventive des maladies infectieuses et tropicales rattaché à un service clinique sachant travailler en multi-disciplinarité DESC de maladies infectieuses et tropicales : 2 ans Concours spécifique de PH ou HU

Le médecin référent en l absence d infectiologue Clinicien titulaire du DESC Pour une période transitoire : médecin titulaire d un DU expérience clinique expertise sur le bon usage et l évaluation des anti-infectieux travaux scientifiques

Le médecin référent Un clinicien Une équipe d un service pour répondre à la permanence de soins l ensemble des expertises nécessaires infections fongiques, réanimation, onco-hématologie Pôle d infectiologie bio-clinique

Le médecin référent. aussi pour la médecine libérale Circulaire n 272 du 2 mai 2002 relative au bon usage des antibiotiques dans les établissements de santé et àla mise àtitre expérimental de centres de conseil en antibiothérapie pour les médecins libéraux

Le médecin référent Qui? Comment le former? Comment maintenir et justifier sa compétence?

La réglementation Loi n 2002-303 du 4 mars 2002 relative aux droits des malades et à la qualité du système de santé Décret n 2003-1077 du 14 novembre 2003 relatif aux conseils nationaux et au comité de coordination de la formation médicale continue prévus aux articles L. 4133-3 et L. 6155-2 du code de la santé publique Loi n 2004-806 du 9 août 2004 relative à la politique de santé publique Loi n 2004-810 du 13 août 2004 relative à l assurance maladie Arrêté du 26 janvier 2004 portant nomination aux conseils nationaux de la formation médicale continue prévus aux articles L. 4133-3 et L. 6155-2 du code de la santé publique Décret n 2005-346 du 14 avril 2005 relatif à l'évaluation des pratiques professionnelles

Le médecin référent Comment maintenir et justifier la compétence? FMC maintien et amélioration des connaissances et compétences EPP évaluation des pratiques professionnelles pour une démarche qualité

Le médecin référent Comment maintenir la compétence? Actualités : www.infectiologie.com sante.gouv.fr ; invs.sante.fr; has-sante.fr Recommandations de bonne pratique : Afssaps conférences de consensus Réunions scientifiques : JNI, RICAI avec sessions ciblées Réunions régionales Réseaux d infectiologie Travaux collaboratifs

Le médecin référent Comment maintenir la compétence? Avis du CTINILS (6 octobre 2005) et du CSHPF (18 novembre 2005) Maîtrise des entérocoques résistants aux glycopeptides dans les établissements de santé français Politique de restriction raisonnée et efficace portant prioritairement sur l usage des glycopeptides mais aussi des céphalosporines de 3ème génération, de l imipénème, des anti-anaérobies

Le médecin référent Comment maintenir la compétence? POPI édité tous les 2 ans GEN et Pi 2005 Pilly 2006 Revues : MMI

Le médecin référent Comment justifier de sa compétence? Evaluation des pratiques professionnelles : EPP Groupe de travail SPILF-CMIT Premières propositions aux JNI 2006

EPP Auto-évaluation Dans le cadre d une démarche continue d amélioration de la qualité Haute Autorité de Santé (HAS)

Méthodes de l EPP Pratique attendue Approche par comparaison (audit des pratiques) Approche par processus (analyse des processus) Approche par problèmes (analyse de cas, de dossiers) Approche par indicateurs (suivi dans le temps)

S évaluer: 1ère étape d une démarche qualité Ecrire ce qui doit être fait Recommandations, procédures, protocoles Evaluer : ce qui devait être fait l a-t-il été? Analyser les résultats S il y a eu des écarts, pourquoi? Comment y remédier? Mettre en œuvre les actions correctrices Réévaluer pour s assurer de l efficacité des actions menées.

Le médecin référent Comment justifier de sa compétence? Qui certifiera? une structure dédiée de la SPILF?

Conclusions Un bon usage des anti-infectieux nécessite une compétence spécifique A conquérir et à faire : -une véritable équipe opérationnelle en infectiologie -du temps médical spécifiquement dédié -recensement auprès des établissements -une modalité d EPP pour les référents