PELERINAGE A LOURDES 2012 (Envoi: Ste Bernadette - Vendredi 25 mai 2012 10.30) Cher Mgr Berchier, directeur du pèlerinage, avec les deux autres directeurs diocésains, Chers confrères, Chers amis malades, et vous tous chers pèlerins, On raconte l'histoire d'un grand fermier qui préparait le mariage de sa fille. Il avait invité plein de monde au repas de noce. Avec amour et une énergie débordante, il organisa la fête pour qu'elle soit réussie et surtout pour que les mariés et les convives s'en souviennent encore longtemps. Pour favoriser l'interactivité des participants, il a eu cette idée originale: il a proposé à chaque invité d'être partie prenante, en apportant chacun une des meilleures bouteilles de sa cave. Mais un des invités a voulu jouer au «petit malin», en se disant: "Si j'apporte une bouteille d'eau plutôt qu'une bouteille de vin et que je la verse dans le grand tonneau, personne n'y verra rien." Ce qu'il a fait, ni vu, ni connu. Il était assez fier de son coup. Cet invité nʼétait pas valaisan, il ne venait pas du Lavaux, ni du Jura, ni du joli village de Cheyres, dans la Broye fribourgeoise.
Le père de la mariée, lui, fut stupéfait quand il a voulu servir le vin offert. Il se trouva devant un tonneau plein d'eau. En effet, tous les autres invités avaient voulu, eux aussi, jouer au «petit malin». C'était malheureusement tous des tricheurs. En voyant la tête du père de la mariée, ils ont eu honte d'avoir trahi un ami et d'avoir gâché la fête par une telle attitude. L'égoïsme des invités a empêché que le bonheur soit de la fête, car le vrai bonheur, c'est justement de participer à celui des autres, d'y contribuer par le don de soi. Chacun apportant le meilleur de lui-même. "Manger avec, boire avec..", c'est en Orient, un signe de communion en présence de Dieu. En partageant le pain et le vin, on partageait aussi la bénédiction que prononçait le Maître de maison. C'était, en quelque sorte, un acte religieux. Mais pour nous, frères et sœurs croyants, le dernier de ces repas, le plus signifiant, c'est celui où Jésus a mêlé sa vie au pain et au vin pour le donner et le partager avec le plus grand nombre. A Cana, il faut surtout relever la présence de Marie. C'est bien la Mère de Jésus, la Vierge Marie, qui a été l'instigatrice du premier miracle de Jésus: "Ils n'ont plus de vin... Faites tout ce qu'il vous dira". Frères et sœurs, c'est dans ce même esprit de médiation que Notre-Dame est venue à Lourdes avec le chapelet
pour demander à Bernadette de dire aux hommes: "Faites pénitence, convertissez-vous...». Je peux prier Marie sans craindre de me tromper. Jésus lui a donné un rôle éminent parmi les signes: "Je vous salue Marie, pleine de grâce, le Seigneur est avec vous. Vous êtes bénie entre toutes les femmes". La clef qui donne la signification du premier miracle: c'est le vin de la nouvelle alliance que Dieu vient nouer avec les hommes. Ces paroles sont prononcées par le prêtre à chaque messe : («Ceci est mon Corps, ceci est mon Sang») pour le salut des hommes si divers, si complémentaires. Il faut se laisser modeler par Dieu luimême, ce quʼexprime le fait suivant : Un jour, Michel-Ange se promenait à Florence, il aperçoit dans une cour un bloc de marbre à l'état brut, il était recouvert de beaucoup de poussière et de boue. Alors, il s'arrête brusquement, le regarde et puis, comme terrassé par un éclair, il dit aux personnes qui l'entouraient: "Dans cette masse de pierre, il y a un ange qui est caché dedans. Je veux le tirer de là. Il se mit au travail, en usant de son ciseau pour donner forme à l'ange qu'il avait entrevu. Chers amis pèlerins, en venant à Lourdes, nous étions encore des masses de pierre à l'état brut, avec sur nous tant de terre, tant de morceaux inutiles. Dieu, notre Père, nous regarde chacun, chacune et dit: "Dans ce morceau de pierre que tu es, se cache l'image de Jésus, mon Fils.
Je veux la tirer de là pour qu'elle brille à jamais en toi. Pour réaliser cela, Jésus utilise le scalpel de la croix, il nous nettoie en quelque sorte (Jn 15,2). Les plus courageux parmi nous, non seulement, vont sûrement supporter les coups de scalpel qui viennent de l'extérieur mais ils vont aussi mettre la main, autant que ce soit possible, en s'imposant eux-mêmes, des sacrifices, selon le désir de Marie, quant elle disait à Bernadette avec son chapelet: "Convertissez-vous. Pénitence, pénitence». Chers pèlerins, durant tous ces derniers jours, nous avons bénéficié de l'aide et de la prière de Bernadette. Nous avons dit le chapelet, en méditant les mystères de la vie du Christ, nous avons vécu comme Bernadette dans la proximité de Notre-Dame de Lourdes. Nous avons formé ainsi une grande mosaïque avec pour chacun, chacune, sa place, sa couleur, ses formes. Lourdes est une étape de notre vie et non un terme. Cʼest la réponse de sœur Marie-Bernard à lʼévêque de Nevers qui lʼinvitait à revenir à Lourdes. La réponse de Bernadette fut instantanée : «Monseigneur, jʼai fait le sacrifice de Lourdes, désormais, je verrai la Sainte Vierge au ciel, ce sera encore plus beau.» Nous aussi, nous faisons le sacrifice de quitter Lourdes en sachant que nous nous reverrons, nombreux, peut-être lʼannée prochaine, mais sûrement dans lʼéternité, au ciel, en compagnie de la Vierge Marie, de Bernadette et de tous les saints. «Les saints qui sont les bienfaiteurs de lʼhumanité parce quʼils la
rendent meilleure en la fécondant par leur charité et leur bonté». Notre-Dame de Lourdes, sainte Bernadette, accompagnez-nous sur les routes de Suisse et dans chacune de nos familles et de nos communautés paroissiales. Bon voyage. Merci pour votre indulgence. Amen.