Objectifs de l intervention: - Prendre en compte les éléments nécessaire à un enseignement explicite de la lecture. - Mettre en cohérence l enseignement de la lecture avec l enseignement de l écriture/production d écrit. Introduction La lecture englobe différentes composantes : - La production de textes - L écriture de mots - La culture écrite - La lecture de mots - La compréhension de phrases - La compréhension de textes. La compréhension d un texte se construit à partir de la représentation que nous nous faisons de ce que nous lisons. Pour cela, nous utilisons les informations explicites du texte, les informations implicites que nous élaborons et nos connaissances antérieures (culturelles notamment). Un lecteur expert met en place deux types de procédures : - Un traitement stratégique (en utilisant les stratégies décrites plus loin) - Des procédures de contrôle et de vérification de la compréhension du texte Les principales difficultés rencontrées par les élèves: Elles proviennent des différentes compétences à mettre en œuvre simultanément : - Mobiliser sa mémoire, son attention et faire des liens entre les informations. - Identifier les mots écrits : si les élèves n ont pas suffisamment automatisé les procédures d identification des mots, on voit qu il y a des répercussions immédiates. - Avoir des connaissances de la syntaxe et du lexique. - Comprendre comment un texte s enchaîne, maîtriser les connecteurs. - Mobiliser des connaissances acquises précédemment sur le sujet évoqué. - Mobiliser des compétences stratégiques qui permettent de réguler l activité de lecture. D où la nécessité de travailler deux voies de perfectionnement : - Des activités méthodiques (méthodologie de la compréhension) o Des séances d enseignement de la compréhension suivies d activités d entrainement systématiques o Des ateliers d entrainement à la compréhension - Des activités de lecture ayant une vraie destination (littérature ) o La lecture est utile pour accomplir un certain nombre de tâches o La lecture entre dans le cadre de pratiques culturelles o La lecture apporte des connaissances ou du plaisir Elles seront travaillées à temps égal au cours de la semaine
Comment organiser un enseignement explicite de la lecture? Un premier constat montre qu en classe, nous passons plus de temps à évaluer la lecture qu à construire la compréhension. En effet, le fait de répondre à des questions ne permet pas de construire la compréhension d un texte. On peut au mieux vérifier que l enfant a compris quelques éléments au pire s assurer qu il sait répondre à des questions Il paraît donc fondamental qu on enseigne aux élèves comment on comprend un texte car la compréhension n est pas innée. A - Quelle structure pour l apprentissage de la compréhension? Lors des séances de lecture, on va respecter les mêmes phases d apprentissage que l on a dans les autres domaines. A savoir : - Une phase de découverte Durant cette phase les élèves vont travailler les stratégies nécessaires à la compréhension. - Une phase d entraînement Au cours de cette phase, des exercices d entraînement sont travaillés pour mettre en application les stratégies apprises. (voir les ressources disponibles en annexe) - Une phase de réinvestissement On met en pratique les stratégies travaillées en se confrontant à la compréhension d un texte. Cela permet de transférer les connaissances acquises. B - Quels processus enseigner? Des exemples sont présents dans le document ROLL en annexe. Le travail porté sur ces processus permettra aux élèves de développer des stratégies propres à améliorer leur compréhension du texte. o Les microprocessus (niveau de la phrase) La reconnaissance des mots, La lecture par groupes de mots, Le repérage de l idée principale de la phrase. On peut privilégier ce type de travail en début d année scolaire, lors de la première période ou avec des élèves ayant encore des difficultés à décoder. Une bonne maîtrise est nécessaire pour accéder à la compréhension. o Les processus d intégration (liens entre les propositions et les phrases) Utilisation des substituts/référents (voir ci-dessous) Utilisation des connecteurs (voir ci-dessous) Marques morphosyntaxiques Inférences (voir ci-dessous) Ce travail sera un travail de fond, notamment ce qui concerne les inférences (que l on peut faire quasi-quotidiennement). Pour le reste, on travaillera régulièrement et systématiquement. o Les macroprocessus (niveau du texte globalement) Identification des idées principales (voir ci-dessous) Résumé (voir-ci-dessous) Utilisation de la structure du texte Ce travail fera l objet de séquences spécifiques, liées parfois à la production d écrit. o Les processus d élaboration (dépasser le texte) Formulation d hypothèse (voir ci-dessous) Imagerie mentale Réponse affective Lien avec les connaissances (voir ci-dessous) Raisonnement On travaillera les processus d élaboration chaque fois que l on rencontrera des textes. o Les processus métacognitifs être capable de savoir quand on a perdu la compréhension, être capable de rétablir cette compréhension (en utilisant les processus cidessus) Dès que l on aura à faire avec un texte, on éprouvera les processus métacognitifs.
Quelques processus détaillés ou éléments à travailler en classe: - Les inférences : Une inférence est un mode de raisonnement qui consiste à trouver des informations qui sont implicites. On trouvera des inférences de lieu, d agent, de temps, d action, d instrument, de catégorie, d objet, de cause-effet, de problème-solution, de sentiment- attitude. Ce travail peut se faire quotidiennement, dès la GS. - Les référents : C est ce à quoi les mots font référence. Selon la substitution, la difficulté de faire les liens pour les élèves est inégale. Le nombre de référents présents dans un texte permet d avoir des indices sur la difficulté qu auront les élèves à le comprendre. - L enseignement des connecteurs (et, aussi, lorsque, avant, comme, malgré etc.) o Ces connecteurs induisent beaucoup de sens. Leur maîtrise est essentielle pour bien comprendre les enchaînements d idées dans un texte. o Ils peuvent être implicites ou explicites. On sait qu il faut du temps pour que les enfants soient capables de faire les inférences. - L enseignement de l idée principale : o Il s agit de repérer l information importante dans une phrase ou dans un texte. Celle-ci peut être importante pour l auteur ou pour le lecteur. o Le faire soit même permet de comprendre la démarche que l on met en œuvre pour la trouver. o C est une démarche d enseignement explicite. Il faut donc expliciter la démarche mise en œuvre pour extraire l idée principale, en précisant les éléments qui permettent de faire des choix.
o On ne peut pas attendre des élèves de retrouver une information principale implicite à l école primaire. On doit donc travailler sur des textes ayant des idées principales explicites. - Le résumé : o C est un enseignement qui se construit en plusieurs phases. o Phase A : construire le concept de résumé o Phase B : Utiliser le résumé pour faciliter la compréhension du texte o Phase C : Evaluer la compréhension du texte à l aide du résumé o Phase D : Produire des résumés. On peut s appuyer sur le document «Enseigner la compréhension Cebe/Thomazet/Goigoux» où la démarche est totalement explicitée avec des exemples. - Les prédictions ou les hypothèses : o On doit faire la distinction entre la prédiction (qui s appuie sur des éléments concrets du texte) et l imagination (qui consistera à deviner sans réel rapport aux éléments du texte). L un s appuie sur le sens et la compréhension, l autre sur la capacité à inventer une histoire. o Il est important de mettre l accent sur la réfutation des prédictions plutôt que leur confirmation. Prédictions des événements fondées sur : Le caractère des personnages La motivation des personnages Les caractéristiques de la situation Les indices présents dans le texte : illustrations, titre Prédictions à partir de la structure et fondées sur : La connaissance des genres littéraires Les connaissances concernant la grammaire de récit - La stimulation des connaissances : L objectif est de faire émerger les connaissances que les élèves possèdent déjà pour qu ils entrent plus facilement dans le texte à découvrir. o o o L enseignant va proposer le mot concept du thème et va demander aux enfants ce qu ils savent de ce domaine-là. On fait justifier aux élèves pourquoi ils disent cela sur le texte/thème. On sélectionne des connaissances nécessaires pour comprendre le texte. On peut, parmi les activités possibles, attirer l attention des élèves en activant leur connaissance sur le texte, puis présenter un bref résumé de l histoire s arrêtant au point culminant (lecture magistrale). Puis poser des questions amenant les élèves à prédire la suite de l histoire. - Aider les élèves à contrôler leur activité de lecture : o Donner des stratégies pour retrouver le sens. Arrêter sa lecture pour évaluer sa compréhension, Relire plus lentement, Construire des résumés intermédiaires Sélectionner les informations importantes, distinguer idées principales et détails Passer plus de temps sur les parties qui semblent difficiles. - Apprendre aux élèves à répondre aux questions Cette démarche permet de catégoriser les questions auxquelles on peut être confronté dans un texte. Cela permet aux élèves d adopter des stratégies pertinentes pour trouver les réponses et construire la compréhension du texte. On peut s appuyer sur le document «Enseigner la compréhension Cebe/Thomazet/Goigoux» (en annexe) dans lequel la démarche est totalement explicitée avec des exemples
C La place des questions dans l enseignement de la compréhension? Apprendre aux élèves à répondre à des questions (voir doc «Enseigner la compréhension»). - Dans un premier temps élaborer une classification des relations entre les questions et les réponses - Apprendre à répondre aux questions Utiliser le rappel de récit. D Un dispositif pour réinvestir des stratégies : Le questionnement réciproque
E Un dispositif pour entrainer à la compréhension : L atelier de questionnement de texte : Un descriptif très clair ainsi que des textes préparés existent dans le document ROLL en pièce jointe. F Fréquence et organisation - Le travail sur la compréhension en cycle 3 doit faire l objet d une programmation de cycle. - Il doit avoir une cohérence entre les entraînements méthodiques et les activités de lecture. - L enseignement des stratégies doit faire l objet de séances courtes (15 min.) et régulières. - Les dispositifs de réinvestissement (atelier de questionnement de texte, questionnement réciproque, questionnaires ) se programment sur des séances plus longues. - On peut créer des groupes de besoin en fonction des difficultés des élèves. - On doit travailler en parallèle la fluidité, l entraînement à la compréhension, l acculturation. On peut concevoir des fonctionnements par ateliers : Atelier dirigé (Révision d une stratégie avec un fort étayage du PE, Atelier de questionnement de texte ) Ateliers autonomes 1, 2 (Entraînement sur une compétence, stratégie ) Atelier autonome 3 (entraînement fluidité) La programmation sur le cycle 3 :
Bibliographie / Sitographie SITES Bien lire : www.bienlire.education.fr Site de téléformation en lecture (dirigé par A. Bentolila) : www.uvp5.univ-paris5.fr/tfl Observatoire national de la lecture : www.onl.inrp.fr/onl Site Je lis, je comprends : http://www.ac-orleanstours.fr/dsden36/circ_chateauroux/pedagogie_groupes_departementaux/comprehension/ Banque outils : www.banquoutils.education.gouv.fr LIVRES :