«Un rien m habille» Libre adaptation des habits neufs. D après Hans Christian Andersen et d après la version de Guy Prunier «Les habits neufs de l empereur» sur les musiques de Gilles Pauget et Jean-Christophe Treille. Editions Didier jeunesse «Dans mon armoire il y a, Des habits multicolores, Des robes merveilleuses, Des manteaux cousus de fils blancs, Des pulls ornés de boutons étranges Ou bien encore d étonnantes parures d ombre et de lumière Et tout au fond d un tiroir. Des aiguilles précieuses, du fil doré, Et surtout une petite boîte à mystères, Dedans des petits papiers noirs Contant les histoires des plus surprenantes parures. Il y avait aussi un drôle de fil, j ai tiré dessus Le fil d une histoire Laissé moi vous conter cette histoire, Une farce cousue de fil blanc ne perdez pas le fil» Il était une fois, dans un certain pays, il y a très longtemps un roi qui aimait les glaces. Il faisait même parfois du lèche-vitrines. Mais ce qu il préférait, ce roi, c était surtout s arrêter, se regarder, s admirer devant le miroir. C était une vraie manie C était le roi le plus gracieux, le plus élégant, le plus coquet que l on n ait jamais vu. Ce qu il aimait plus que tout, les habits neufs, Il dépensait tout son argent pour être bien habillé. Il ne portait que des vêtements taillés dans les plus beaux tissus, les plus merveilleux, les plus couteux! Chacune de ses phrases commençait par je veux! Il ne se souciait pas de ses soldats, ni du théâtre, ni de ses promenades dans les bois
Il avait un costume pour chaque heure de chaque jour de la semaine et tandis qu'on dit habituellement d'un roi qu'il est au conseil, on disait toujours de lui: "L'empereur est dans sa garde-robe!" Il changeait de costume 40 fois par jour. Et dans les armoires de son palais, disait la rumeur, il y avait au moins 200 paires de chaussettes, 400 cravates, 3000 liquettes, 5000 savates, 100 000 pantalons et des caleçons, peut-être bien un million! Dès qu il le pouvait, il ne pouvait s empêcher de parader devant ses sujets dans une nouvelle tenue! Chacun rêvait de l imiter et de rentrer dans son clan, le clan des gens vraiment importants! Un jour deux filous sont arrivés dans la ville du Roi, avec un métier à tisser, ils se sont installés sur la grande place devant le palais du roi. Ils avaient envie de gagner beaucoup d argent. Les gens intrigués par leur mécanique perfectionnée sont venus leur poser des questions - Qui êtes-vous? - Que faites-vous? - Regardez braves gens, Regardez nos tissus extravagants, soie, coton, lin tartan, satin, choisissez - Admirez ce beau crépon gaufré Et notre pièce maîtresse, un savoir faire venu de nos voyages lointains : Du jamais vu (c est cas de le dire!) Un tissu invisible pour les imbéciles! Notre habileté est si grande, notre travail est d une telle finesse dit l autre, que nos Costumes, ainsi confectionnés ont une étoffe invisible aux yeux des imbéciles! Un tissu si fin et précieux que seules les personnes les plus intelligentes peuvent voir et admirer! - -Mais nous n en avons plus, nous avons tout vendu. mais si parmi vous il y a quelqu un qui est assez intelligent et riche pour nous commander ce rare et précieux, il est le bienvenu!
- Nous sommes en mesure de le tisser, de le fabriquer immédiatement - Moi Moi! cria le roi, du haut de la fenêtre de son palais. Il était aux premières loges de ce spectacle qui attirait les foules Beau temps pour les filous! Face à un roi coquet, quoi de plus simple que de promettre le plus beau des costumes, surtout s il a pour particularité de n être visible que des gens intelligents! Ce serait des vêtements précieux Un tissus invisible pour les imbéciles, je veux voir ça! Si j'en avais de pareils, je pourrais découvrir qui, de mes sujets, n a pas sa place dans ses fonctions je veux pouvoir départager les intelligents des imbéciles! Je dois sur le champ me faire tisser cette étoffe!" Ne réfléchissons pas et commandons une garde robe! - - je veux que vous me fabriquiez le plus magnifique habit jamais vu, pour la grande parade du Pouvoir! Messieurs les artisans, j ai le grand honneur de vous inviter dans mon palais! - Mais très chère majesté, tout l honneur est pour nous! Mais vous comprenez, que pour faire ce tissu si extraordinaire, il nous faut le fil de soie, si fin, si rare, qu il coûte très cher! - Je le veux! j ai beaucoup d or et d argent pour vous payer, allez installer votre atelier dans la grande salle du palais! File que file, les deux gredins filaient, ils ne filaient que du vent Ils faisaient semblant de travailler car il n'y avait absolument aucun fil sur le métier Leurs métiers à tissus restaient vides. Ca ne les empêchait pas de faire du bruit jusque bien tard dans la nuit. Tac Tac Tac Tac Tac Tac Tac Tac Et ils chantaient :
- «Mettons la cannette, dedans la navette, 1.2.3 pédalons, poussons le peigne, tirons le peigne, lançons la cannete à nouveau «- «Mettons la cannette, dedans la navette, 1.2.3 pédalons, poussons le peigne, tirons le peigne, lançons la cannete à nouveau» - «Fil à fil les deux filous filaient du vent et filaient doux, ils filaient de faux fils en vérité, fripons qui tissent pour le roi, de beaux tissus qu on ne voit pas, défi du fil à tisser, pour sa Grande majesté Un vrai tissu de mensonges se faufile dans le songe! Intelligents, imbéciles, la vérité ne tient qu à un fil!» - Je veux Ce tissu, il doit être magique! mais il semble bien long à réaliser! je trépigne d impatience et je brûle de curiosité à l idée de pouvoir enfin le contempler! J ai hâte de savoir qui est se conduit comme un imbécile! le plus qualifié pour m en informer ce serait mon premier ministre des parapluies et des souliers perdus du cabinet des curiosités. Il est honnête et compétent et saura bien me répéter tout ce qu il aura vu et entendu! Le vieux et bon ministre des parapluies et des souliers perdus du cabinet des curiosités s est rendu dans l'atelier. Il a descendu l escalier qui allait à l atelier, il a poussé la porte Il a regardé devant lui a vu les deux filous assis, travaillant sur leurs métiers à tisser. vides. "Que Dieu nous garde! Je ne vois RIEN du tout, PAS d étoffe je ne vois pas le moindre bout DE FIL!" a pensé le ministre en écarquillant les yeux Mais il s est bien gardé de le dire. - «Oh si je ne vois rien du tout, si je dis, si j avoue que je ne vois rien du tout, j aurai l air d un idiot. ah je les entends déjà, les autres, qui se moqueront de moi : - le ministre est un sot, c est un imbécile, Il n a pas vu le tissu» Non je ne veux pas qu on se moque de moi, mais si je mens, je
m en tire, autant mentir et dire que le tissu est beau! - "Eh bien, qu'en dites-vous?", a demandé l'un des tisserands. Et le ministre des parapluies et des souliers perdus du cabinet des curiosités a menti et il a dit : - Ses couleurs, son éclat raviront notre roi» Ses couleurs, son éclat raviront notre roi» - Nous nous en réjouissons!", Admirez ces couleurs, la rareté de ces motifs. il nous faut encore un peu d argent pour acheter de nouveaux fils précieux à tisser, pour finir notre œuvre! Les portes fermées de l atelier la musique a repris, les deux filous faisaient résonner de plus belles les rouages perfectionnés de leur mécanique à tisser. - Je veux ce tissu! Ce tissu est sans doute féérique, mais il me semble de plus en plus long à réaliser. J ai envie de me rouler par terre d impatience et je me ronge les ongles de curiosité à l idée de pouvoir enfin le contempler. - Sa majesté devrais allez contempler le tissu lui-même, il est vraiment extraordinaire - Non Il faut d abord que j envoie de nouveaux courtisans pour contrôler la confection de cette étoffe si extraordinaire! je veux savoir si ce sont des imb je tiens à les consulter! Les courtisans se sont donc rendus dans l'atelier. Ils ont descendu l escalier qui allait à l atelier, ils ont poussé la porte Ils ont regardé devant eux, ont vu les deux filous assis, travaillant sur leurs métiers à tisser.
vides. "Que Dieu nous garde! Nous NE VOYONS RIEN du tout, PAS d étoffe je ne vois pas le moindre bout DE FIL!" Alors chacun s est dit en lui-même «Oh si je ne vois rien du tout, si je dis, si j avoue que je ne vois rien du tout, j aurai l air d un idiot. ah je les entends déjà, les autres, qui se moqueront de moi : - c est un sot, c est un imbécile, Il n a pas vu le tissu» Non je ne veux pas qu on se moque de moi, mais si je mens, je m en tire, autant mentir et dire que le tissu est beau!» - "Eh bien, qu'en dites-vous?", a demandé l'un des tisserands. Et ils ont dit : Ses couleurs, son éclat raviront notre roi» Ses couleurs, son éclat raviront notre roi» - Majesté! le tissu est terminé?", les tisserands vous attendent, vous allez voir ce vous allez voir! - Bien faites leur savoir que sa majesté Moi, vient leur rendre visite, le Roi c est moi! je veux mon habit! Bien habillé, bien coiffé, bien pomponné, bien parfumé, le Roi a descendu l escalier qui allait à l atelier, il a poussé la porte - Il a regardé devant lui, a vu les deux filous assis, travaillant sur leurs métiers à tisser. vides. Il a cru, tout en s arrachant ses quelques cheveux, qu il devenait fou! "Que Dieu me garde! je NE VOIS RIEN du tout, PAS d étoffe je ne vois pas le moindre bout DE FIL!" - il s est dit en lui-même «Oh si je ne vois rien du tout, - C EST QUE JE SUIS UN IMBECILE
- On croit que ça arrive aux autres et un jour on se rend compte qu on est idiot! c est triste quand même - Et si mon peuple apprend que je suis un imbécile, il ne voudra plus de moi comme roi. - Et Roi moi je ne sais faire que ça depuis que je suis tout petit, je en sais rien faire d autre - Ah non je ne veux pas être détrôné! - Je veux rester roi! - Non je ne veux pas qu on se moque de moi, mais si je mens, je m en tire, autant mentir et dire que le tissu est beau! Et le Roi a menti Et il a dit Ses couleurs, son éclat me ravissent» Ses couleurs, son éclat me ravissent» - Bravo aux artisans, je suis fier de vous c est unique, admirable, incroyable, formidable, époustouflant.! très réussi, quels reflets, et ses couleurs. Comment dirais-je multicolores. - Préparez-moi mon habit pour demain, c est le Grand jour de la grande parade du Pouvoir! Très cher majesté, si vous voulez bien nous allons prendre vos mesures. «Il nous faut mesurer votre majesté Faire le tour de votre grandeur De haut en bas, de la tête aux pieds Mesurer vos largeurs Tour de taille et taille du tout Tour de cou, tour de bidon Trois p tits tours et puis s en vont
Rond de jambe, tour de ceinture C est un tour à votre mesure Il nous faut mesurer votre majesté Faire le tour de votre grandeur De haut en bas, de la tête aux pieds Mesurer vos largeurs demi tour et tour de col Tour de tête, tour de parole Il nous faut votre pointure Pour les gants et les chaussures Mesurons sans détour Tour à tour tous vos atours!» Je compte sur vous, tout doit être prêt pour demain en attendant je vous décore chacun d'une croix de chevalier Vous pouvez la mettre à votre boutonnière je veux vous récompenser et je vous donne le titre de gentilshommes tisserands. Chacun a alors pu voir les deux filous, armés de grands ciseaux, occupés à couper dans le vide et à coudre avec des aiguilles sans fil les pièces de l étoffe invisible. Aux yeux de tout le monde, ils continuaient de faire semblant «Coupons droit le coupons et faisons attention suivons bien le patron 1.2.3 et cousons mettons le dé au bout du doigt Sinon l aiguille nous piquera Coupons droit le coupons et faisons attention suivons bien le patron 1.2.3 et cousons fil à fil les deux filous Filaient du vent et filaient doux Ils filaient sans philosopher de faux fils en vérité Fripons qui cousent pour le roi de belles fripes qu on ne voit pas
Défi du fil à broder Pour le grand défilé Un vrai tissu de mensonges se faufile dans le songe Intelligent imbécile la vérité ne tient qu à un fil» La nuit qui a précédé le matin de la fête, les escrocs sont restés à travailler avec seize chandelles. Tous les gens pouvaient se rendre compte du mal qu'ils se donnaient pour terminer les habits du roi. Les tisserands ont fait semblant d'enlever l'étoffe de sur le métier, ont coupé dans l'air avec de gros ciseaux, occupés avec des aiguilles sans fils Et le grand jour du défilé, au matin ils ont déclaré finalement: "Voyez, les habits neufs du roi sont à présent terminés! je vous en pris majesté si vous voulez bien vous déshabiller et enfiler le costume que nous lui avons confectionné" Mais par peur d être accusé de bêtise, personne n ose dire qu il ne voit rien. Même pas et surtout pas le Roi! Merveilleux était le mot que l'on entendait sur toutes les lèvres, et tous semblaient se réjouir. - Oh que ce costume est beau je veux essayer la veste très bien, légère, comme tout le pantalon? Parfait je le sens à peine. J ai même l impression qu il me grandit un peu! La traine, prenez la traine les imbéciles ils ne voient rien! Il est très beau ce costume! Allons défilons dans la rue! Ca y est nous défilons Je suis le Roi!!! Dans la rue tout le peuple l attendait Et le roi se retrouve dans la rue, nu comme un ver face à une foule silencieuse et bien ennuyée de se croire imbécile.
Alors chacun s est dit en lui-même «Oh si je ne vois rien du tout, si je dis, si j avoue que je ne vois rien du tout, j aurai l air d un idiot. ah je les entends déjà, les autres, qui se moqueront de moi : - c est un sot, c est un imbécile, Il n a pas vu le tissu» Non je ne veux pas qu on se moque de moi, mais si je mens, je m en tire, autant mentir et dire que le tissu est beau! Les pères se disaient - si j avoue que je ne vois rien du tout, j aurai l air d un idiot. ah je les entends déjà, les autres, qui se moqueront de moi : Alors taisons nous! Les maitres, les professeurs se disaient - si j avoue que je ne vois rien du tout, j aurai l air d un idiot. ah je les entends déjà, les autres, qui se moqueront de moi : Alors taisons nous! Les employés se disaient - si j avoue que je ne vois rien du tout, j aurai l air d un idiot. ah je les entends déjà, les autres, qui se moqueront de moi on me prendra pour un incapable: Ah non je ne dis rien! Mais si je mens, je m en tire, autant mentir et dire que le tissu est beau! Et pour se sauver le peuple se mit à mentir en chœur pour dire comme les voisin C est le plus beau tissus brodé de satin! Ah mentir pour paraître malin Comme notre roi est fier si fier» Ses couleurs, son éclat raviront notre roi Comme notre roi est fier dans son habit de lumière» Mais dans la foule Seul un petit garçon se laisse aller à dire le fond de sa pensée.
- mais maman, maman, maman regarde! Le Roi est tout nu! Chut tais toi - Quoi je dis ce que je vois! Le Roi est tout nu! Le Roi est tout nu! Et le père murmure - mon fils n a pas tort, moi je ne vois rien non plus! ni moi dit une maitresse - Eh patron! Vous voyez quelque chose, vous, Oh mon Dieu c est rigolo Notre Roi est tout nu Ca ne s était jamais vu Oh mon Dieu c est rigolo Notre Roi est tout nu et il a un beau c! - Oh mon Dieu c est rigolo Notre Roi est tout nu Ca ne s était jamais vu Oh mon Dieu c est rigolo Notre Roi est tout nu et il a un beau c! - - Car en fait, ce roi, il est tout nu, mais oui, c est bien vrai, " Ah! Ah! Ah! Mon peuple n'a pas vu le costume. Ce sont des imbéciles mais très cher ministre des parapluies et des souliers perdus du cabinet des curiosités Je n ai pas bien compris que dit mon peuple? - Majesté votre peuple dit que vous avez un beau c, un beau costume! - mais non je les entends murmurer Ah! Ah! Ah! Mon peuple n'a pas vu le costume Ça fait du bien de savoir que je ne suis pas le seul imbécile dans ce pays. Je suis le roi imbécile heureux d'une bande d'idiots! Oui mais si personne ne voir le costume c est peut être qu il n y en a pas, que le tissu n existe pas et que nous sommes tous intelligents. Oh c est encore mieux! Oui mais alors C est que je suis vraiment tout nu! Il ne me reste que ma fierté, drapons nous dans notre fierté Heureusement il me reste
Ma couronne! Et il défila jusqu à la fin, avant de rentrer au palais Enfiler une tenue, la première qui tomberait de son armoire!. Filons filons, l histoire est finie, filons filons, avant que nous ne trouvions plus le fil de nos pensées, car il faut bien le dire, cette farce, est drôle mais tellement réaliste, qu elle nous porte à réfléchir!