Berthrand Nguyen Matoko Cœur qui rit, âme qui soupire Poèmes choisis 2
Du même auteur : Abéti Masikini, la voix d or du Zaïre, L Harmattan, 1999. Le Flamant noir, L Harmattan, 2004. Les petits grains de sable Publibook, 2008 L Identité et la raison d être Libre poésie Publibook, 2008 A tu et à toi Publibook, 2010 La Confession des âmes Publibook, 2012 2
Cœur qui rit, âme qui soupire? Me languissant de ces sempiternels sentiments Avec pour seul compagnon, l absence par moments Je marche dans le vide près des étoiles enflammées Et la vie aguiche mes rêves, le néant mes sens entamés Soudain, je me mets à rire, puis un soupir Me surprend dans les tréfonds de ma conscience Qui m observe, affable et tout en rimes A dire vrai, me dis-je, sans expérience Cœur qui rit, âme qui soupire? 2 3
A toi mon enfant Viens dans mes bras si chauds Me transmettre le parfum de tes rêves Et sentir le tourment de ta peau D enfant aimé de tous les êtres! 24
La couleur de ma peau Elle brille comme une pêche brunie par le soleil Elle reflète les sentiments de mon être qui rit De la fierté de ces amours plurielles Qui ont cheminé à travers des vies. Dois-je en souffrir alors que je suis heureux? Dois-je en souffrir lorsque je sens le bonheur audedans de moi-même? Dois-je en souffrir lorsqu enfin je peux vivre avec des souvenirs agréables? Non! Cette souffrance est un plaisir, une joie. Tant pis pour ceux qui diront le contraire Car la couleur de ma peau est le parfait refrain de mon identité Celle de mes parents, de mon âme, de ma tribu sans traître N en déplaise à ceux qui sont maîtres de leur méchanceté! 2 5
Ma ville, PARIS Ma ville jolie s appelle PARIS Nuit et jour, je lui fais le pari Celui de m apprivoiser au mieux Afin que je puisse l aimer comme un Dieu Ma ville embellie se nomme PARIS Fière de se voir tant visitée Pour la beauté de ses gens qui rient Sans la moindre animosité Ma ville de toujours c est le grand PARIS Celui des lumières et des grands prix De la convivialité et de la diversité Qui fait d elle sa richesse pour l éternité! 26
De baguette et de riz L une se charge de le prendre L autre d accepter qu on le prenne Le duel semble douloureux Pourtant l accouplement s y prête mieux Le parfum jasminé de ces grains de riz Et le cliquetis des baguettes aux lettres dorées Tranchent avec l amour de ce repas qui rit De se voir tendrement manipulé par des doigts de fées Parées du dai ao* et du nôn* aux couleurs vives Les sœurs Nguyen s appliquent avec tact et poésie Comme à un cérémonial bouddhiste, vif Où s entremêlent foi et paralysie Elles sont à la manière d une fleur de lotus Et, les gestes simples et élégants de cette bataille Les transportent comme dans une rizière crue A la lumière fascinante et douce de ce spectacle *dai ao : costume traditionnel viêtnamien (tunique longue et pantalon léger généralement en soie *nôn : chapeau conique viêtnamien 2 7
Andé mon village! Endormie sur les coteaux dorés de la Seine Andé se mue lentement semblant crever la scène De son moulin à jamais nourri de musiques silencieuses Dans un bruissement de feuilles séchées et pernicieuses. Pas de vacarme, juste ce qu il faut de retentissant et d aimant A travers ses ruelles et ses demeures à l architecture éloquente Passe la pluie, souffle le vent, voguent les esprits malicieux. Qu importe! Se dressent avec assurance le clocher de son église, sa croix hosannière et sa mairie pittoresque, Qui semblent défier le temps, même lorsqu arrive l hiver rude et piquant. Après tout, les couleurs des feuilles semblent résister fièrement A cette oppression, à cette intrusion, en faisant fi de ces cruels instants Qui font d Andé sur Seine le plus beau des tableaux vivants. 28
Au fil de l eau qui glisse tel un filament solaire La vie andéenne s apparente à un long fleuve tranquille Et ses habitants, de bon aloi, coulent des jours paisibles En regardant la nature environnante les embrasser, âmes véritables! 2 9
Soupirs sous pire!!! Humm! 210
Je te veux! Tes yeux reflètent le plus bel instant De nos amours tant partagés Qui nous guident tout haletant Dans un bonheur subliminal non ravagé! Je te veux épouse et mère divine Inventant des poèmes fleuris Sous les plis de nos âmes limpides Lorsque l aube étincelle mûrit! 2 11