la séparation des pouvoir

Documents pareils
QU EST- CE QU UNE CONSTITUTION

, une nouvelle république

AZ A^kgZi Yj 8^idnZc

DU CONSEIL DE MEDIATION ET DE SECURITE DE LA CEDEAO

Accès des gouvernements aux données du secteur privé

Déclaration des droits sur Internet

Vers une Cour suprême? Par Hubert Haenel Membre du Conseil constitutionnel. (Université de Nancy 21 octobre 2010)

Loïc Blondiaux Le Nouvel Esprit de la démocratie Actualité de la démocratie participative Le Seuil, coll. «La République des Idées», 2008

Barack Obama a gagné la bataille... sur les médias sociaux aussi!

El Tres de Mayo, GOYA

180 ans d'indépendance dont 30 ans de fédéralisme...

TABLE DES MATIERES 6

Le fonds de dotation. Titre.

Charte de la laïcité à l École Charte commentée

Jean-Noël Ferrié. Si l on suit les thuriféraires de la monarchie, tout aurait changé ; si l on suit ses

LA CONSTITUTION ESPAGNOLE

NOTE D ORIENTATION DU SECRETAIRE GENERAL. Aide à la consolidation de l état de droit : l approche de l ONU

Les obstacles : Solutions envisageables :

Page1 LE DROIT AU RESPECT DE LA DIGNITE

La jurisprudence du Conseil constitutionnel et le droit civil

Commentaire. Décision n QPC du 3 février M. Franck S. (Désignation du représentant syndical au comité d entreprise)

Les investissements internationaux

RAPPORT LE NOUVEAU CONSTITUTIONNALISME : UNE NOUVELLE FORME DE PROCESSUS CONSTITUANT

OFFICE DES NATIONS UNIES CONTRE LA DROGUE ET LE CRIME Vienne

Paris 3 et 4 septembre 2013

Après la Grèce, l Italie doit désigner son nouveau président de la République

TRAITE DE LISBONNE. Marie-Laure BASILIEN-GAINCHE* La Cour constitutionnelle fédérale d Allemagne a rendu, le 30 juin 2009, une décision fort

CONCOURS DE PHOTOGRAPHIE FACEBOOK. 08 sept au 14 novembre. Thème : Génération 25, les droits de l enfant

Guide du Parlement suédois

Institut économique de Montréal. Rapport d un sondage omnibus. Juin 2005

Date de diffusion publique : lundi 15 décembre 2008, 6h00 heure normale de l Est

J ai droit, tu as droit, il/elle a droit

Mécanisme d examen de l application de la Convention des Nations Unies contre la corruption Documents de base

SIMULATION ELECTORALE

I. Les contestations de l'absolutisme et les crises de la monarchie aux origines de la Révolution française ( )

N 518 SÉNAT QUATRIÈME SESSION EXTRAORDINAIRE DE

STATUTS ET REGLEMENT INTERIEUR

CHAPITRE 15 L HOMME EST NÉ LIBRE ET PARTOUT IL EST DANS LES FERS

Montesquieu en l an III

Le monitoring des médias

Pourquoi et comment les collectivités locales associent d autres acteurs à la définition et à la mise en œuvre d actions publiques?

La Lettre de la Conférence des Bâtonniers

Jurisanimation.fr Tous droits réservés. Les docs de LA RESPONSABILITE DU DIRECTEUR D ACM

Quand un franc-maçon dit «Non» à Denis Sassou Nguesso

LES NOTES D ALTAÏR. L intégration des œuvres d art dans l ISF : une mesure lourde de conséquences.

PRÉFACE. représenter le roi ou la nation? Préface

CLOUT Recueil de jurisprudence

CODE DE BONNE CONDUITE

MDTIC Stefano SCANO

Déclaration sur le droit au développement

I. FAIR-PLAY, D OÙ VIENS-TU? QUI ES-TU?

Customer feedback management Management de la satisfaction client

Cours VI : VIE POLITIQUE LOCALE, RELATIONS ENTRE SOCIETE CIVILE ET POUVOIR POLITIQUE

Pour un renouveau démocratique

JUNIOR ESSEC CONSEIL NATIONAL DU NUMÉRIQUE. Compte-rendu de l atelier 5 : Souveraineté numérique

STRATÉGIE DU CONSEIL DE L EUROPE pour l égalité entre les femmes et les hommes

La vie de cour au château de Versailles avant la Révolution Française (1789)

INTRODUCTION. Master Management des Ressources Humaines de l IAE de Toulouse Page 1

INVESTIR DANS LA DÉMOCRATIE LE PROGRAMME GLOBAL D APPUI AU CYCLE ÉLECTORAL DU PNUD

Conseil Municipal des Enfants à Thionville. Livret de l électeur et du candidat

Observatoire des Fonctions Publiques Africaines (OFPA)

CORRECTION BREVET PONDICHERY 2014

Il n est ordinairement attribué

Année internationale de la jeunesse. 12 août août asdf. Dialogue et compréhension mutuelle. Nations Unies

Le monde a besoin de paix en Palestine

Déclaration universelle des droits de l'homme

DÉCLARATION UNIVERSELLE DES DROITS DE L'HOMME ONU - 10 Décembre Texte intégral

A. DISPOSITIONS DES TRAITÉS EN MATIÈRE D'AIDES D'ETAT

Le Baromètre de l économie. BVA - BFM - La Tribune - The Phone House

Allocution d ouverture M. Philippe Boillat, Directeur général, Direction générale Droits de l'homme et Etat de droit, Conseil de l'europe

PROTOCOLE POUR L ACCUEIL DES STAGIAIRES D ÉCOLES DE TRAVAIL SOCIAL

Une nouvelle enquête montre un lien entre l utilisation du Cloud Computing et une agilité accrue de l entreprise ainsi qu un avantage concurentiel.

CONSEIL DES MINISTRES

Royaume du Maroc. La masse salariale et ses impacts sur les équilibres économiques et financiers

PREVENIR LA CORRUPTION

Le terrorisme et les groups de criminalité organisée présentent tous deux des menaces sérieuses pour la sécurité nationale et globale.

Fiche 6 : Les groupes citoyens

Loi institutant un Médiateur de la République du Sénégal

REVENDICATIONS PARTICULIÈRES : NÉGOCIER L ACQUITTEMENT DE LA DETTE NATIONALE DU CANADA

La LOLF, une loi bien pensée mais en voie de détournement?

N 2807 ASSEMBLÉE NATIONALE PROPOSITION DE LOI

Les Américains, les Britanniques et les Canadiens ont une position sévère envers la criminalité

Approches macroéconomique et fiscale. Introduction à la première partie... 14

Étude de cas : création d une section nationale de GOPAC

Le comité d entreprise

GROUPE DE RÉDACTION SUR LES DROITS DE L HOMME ET LES ENTREPRISES (CDDH-CORP)

Les Cahiers du Conseil constitutionnel Cahier n 24

L Economie Sociale et Solidaire

Les défauts et «fautes impardonnables» des candidats à l élection présidentielle

global visant à mettre fin à l apatridie

PREMIERE PARTIE. Chapitre 1 : La suprématie et la centralité de la personne, une valeur fondamentale... 13

UE Master 1 Droit public

Sondage sur le travail de conseiller d arrondissement et de conseiller municipal

41/128 Déclaration sur le droit au développement

COMMISSION DE LA FONCTION PUBLIQUE INTERNATIONALE. Normes de conduite de la fonction publique internationale

SIXIÈME RÉFORME DE L ÉTAT Au PS, nous avions promis de stabiliser le pays. Nous l avons fait. La réforme expliquée en 10 points

CHARTE AFRICAINE DE LA DEMOCRATIE, DES ELECTIONS ET DE LA GOUVERNANCE

Documents mis à disposition par : Attention

Sondage sur la volonté d améliorer la gouvernance

Compte rendu. Jeudi 12 mars 2009 Séance de 10 heures. Commission des Finances, de l économie générale et du Plan

Transcription:

la séparation des pouvoir Elle évoque un principe fondamental dans la pensée (des auteurs célèbres ont contribué à tel point qu on parle de théorie de la séparation des pouvoirs). I.L Affirmation Historique Du Principe 1.1 Des Institutions Britanniques à la Théorie de Montesquieu Ce principe est né de la pratique théorique britannique (Jusqu au 15 siècle, Le roi exerce le pouvoir seul, mais à partir de cette date, il vase trouver concurrencer par un certain nombre de nobles désireux de prendre part à l exercice du pouvoir. (Ce sont les seigneurs qui vont se constituer une assemblée qui prendra le nom de parlement). Le principe de séparation des pouvoirs était né (séparation pouvoir fiscal et législatif). Ce principe va d abord être théorisé par un auteur britannique, John Locke (Il distinguera 3 pouvoirs : Législatif, Exécutif et fédératif. Mais cette vision de Locke va très vite être éclipsé par Montesquieu ( «De l esprit des lois» en 1748). Sur une dizaine de page de son célèbre ouvrage, Montesquieu idéalise les institutions britanniques car elle organise une séparation des pouvoirs. Montesquieu va de ce fait habilement critiquer la monarchie absolue française et toutefois c est la conception de la séparation des pouvoirs qu il présente qui va faire l originalité de son oeuvre.

Théorie de Montesquieu : il estime que l idéal politique se trouve dans la modération du pouvoir. Et cette modération peut être obtenu par l addition de dans un même état de 3 principes (Monarchique, Aristocratique et Démocratique) à ses yeux, le régime anglais satisfait parfaitement cette définition. Accessoirement, Montesquieu estime que cet assemblage marchera au mieux s il est éclaté en 3 pouvoirs : Le Pouvoir de Faire Les Lois : Le Pouvoir Législatif (Exercé par les représentant) LePouvoir d exécuter des Lois : Le Pouvoir Exécutif (Exercé par le monarque) Le Pouvoir de juger les différend : Le pouvoir Judiciaire (Exécuter par les gens ordinaires / Cour d assise ) La séparation de ses 3 Fonctions est pour Montesquieu, Le seul moyen d éviter l arbitraire qui naitrait de la concentration. Lorsque dans le même corps législatif ou dans la même personne, la puissance législative est réuni e à la puissance exécutive, il n y a point de liberté parce qu on peut craindre que le même monarque ou le même sénat ne fasse des lois tyranniques pour les exécuter tyranniquement. Il n y a encore point de liberté si la puissance de juger n est pas séparée de la puissance législative et exécutive. On ne peut faire les lois et en même temps les faire appliquer.

Mais plus encore que la séparation des pouvoirs, Montesquieu semble préconiser l équilibre. C est une expérience éternelle que tout homme qui a du pouvoir est porté a en abuser : il va jusqu à ce qu il trouve des limites. Pour qu on ne puisse pas abuser du pouvoir, il faut que par la disposition des choses, le pouvoir arrête le pouvoir. Le pouvoir n est pas limité parce qu existe un texte suprême interdisant les abus et imposant droit et liberté. Pour Montesquieu, le pouvoir est juste parce qu il est éclaté (checks & Balances) : Ici un pouvoir est aussi un contrepouvoir. Cette théorie sera adaptée au système français et américain. 1.2 A La séparation stricte des pouvoirs à l américaine Pour les pères fondateurs des états unis (Jefferson, Adam, Madison et Hamilton), la séparation des pouvoirs est indispensable pour que chaque citoyen américain puisse jouir de ses droits fondamentaux (Droit Naturel Suprême de chacun de se gouverner soi-même). On retrouve donc l idée de Montesquieu que les 3 pouvoirs doivent se faire équilibre. Mais ce n est pas en soi pour faire un gouvernement modéré mais pour garantir le droit des individus contre le pouvoir. Au États Unis on trouve 3 pouvoirs forts qui bénéficient tous d une légitimité équivalente (légitimité dans l élection) : Le pouvoir législatif (chambre des représentants et sénat, congrès)

Le pouvoir exécutif ( président et administration). Et le pouvoir judiciaire incarné par la cour suprême aux États Unis (les membres de cette cour sont nommés par le président par coopération avec le congrès, il y a donc une forte légitimité). Le régime politique américain est qualifié de présidentiel (cela ne signifie pas que le président occupe une place importante dans le régime mais au contraire nous retrouvons un équilibre réel entre les pouvoirs. 1.2 B La séparation souple des pouvoirs à la française. Pour les révolutionnaires français, la séparation des pouvoirs s est opérée différemment. selon eux : les pouvoirs politiques sont liées à la souveraineté qui appartient à la nation. Le principe de toute souveraineté réside essentiellement dans la nation et comme la nation est représenter par des élus à qui on a donner le pouvoir législatif et la séparation des pouvoirs à la française va conduire à assurer la suprématie du pouvoir législatif. En France, le pouvoir législatif est le pouvoir premier car il exprime la volonté générale (le pouvoir exécutif va être séparé du pouvoir législatif mais il va être considérer comme subordonné au pouvoir législatif : il va être considérer comme inférieur). On ne peut donc pas parler de séparation des pouvoirs stricte mais de séparation des pouvoirs souple car ici exécutif et législatif sont amenés à collaborer. Ceci explique donc la préférence pour des régimes dit parlementaire.

S agissant du 3eme pouvoir en France, il est marginalisé, car en France, les révolutionnaires étaient très méfiants à l égard des juges qui sous l ancien régime étaient très puissant et n hésitaient pas à s opposer à la politique des révolutionnaires. Les juges dans cette conception française sont un pouvoir inférieur au 2 autres. Le pouvoir judiciaire n est d ailleurs pour Montesquieu que la bouche de la loi. Aujourd hui il n existe pas de pouvoir judiciaire mais une simple autorité judiciaire. 2.1 Le Principe Aujourd hui La théorie de la séparation des pouvoirs appréhende le pouvoir à travers des fonctions qu il convient de partager à travers plusieurs organes et selon ce pouvoir, l exécutif doit faire contre poids au législatif. Cette approche est frappée d obsolescence pour au moins deux raisons : Le pouvoir législatif n apparait plus vraiment comme un contrôleur de l exécutif ( La hiérarchie classique qui veut que l exécutif applique les décisions de l exécutif ; cette décision est inversée. ) Aujourd hui c est l exécutif qui détermine la politique d un pays et le législatif n est la que pour le soutenir. Cette théorie classique de la séparation des pouvoirs ignore totalement le jeu des partis politique et aujourd hui ce sont bien eux qui déterminent la séparation des pouvoirs. L opposition législatif - exécutif ne veut plus dire grand chose. Aujourd hui la séparation des pouvoirs n a de sens que par les partis politiques.

2.2 Les mutations du principe de séparation des pouvoirs. On assiste aujourd hui à des phénomènes nouveaux : Le jeu des partis politiques La montée en puissance du pouvoir judiciaire L a m o n t é e e n p u i s s a n c e d e l a j u s t i c e constitutionnelle 2.3 L émergence et l affirmation des contres pouvoirs. Aujourd hui cette expression revêt une importance considérable («contre pouvoir») 3.2.1 La Notion de Contre Pouvoir C est un centre organisé de décision, de contrôle, d intérêt ou d influence qui par sa seule existence ou par son action quelque soit son objectif a pour effet de limiter la puissance de l appareil dirigeant. Un contre pouvoir est d abord : Un centre organisé (minimum d organisation, de taille ; une personne isolé ne peut constituer un contrepouvoir digne de ce nom) Son objectif principal n est pas forcément politique (il peut être économique ou autres). Le mode d influence d un contrepouvoir peut soit être actif (contrôler prendre des décisions, représenter des intérêts) ou inactif (seul l existence constitue un contre -pouvoir).

L effet des contrepouvoirs est de limiter la puissance du gouvernement et sont ainsi un gage de modération de la politique. La notion de contrepouvoir présente un paradoxe dans la démocratie (s opposer a soi même). Cette notion a tout son intérêts car elle exprime l idée que d un contre poids aux représentants de la nation qui sont les gouvernants effectifs. Enfin il convient de ne pas trop vite opposer les contre pouvoirs à la catégorie des gouvernants. En effet il peut y avoir contre pouvoirs à l intérieur du groupe des gouvernants lui même. 3.2.2 La typologie des contre pouvoirs A. Les contres pouvoirs institutionnels ce sont les contrepouvoirs prévus et organisés au sein même des institution de l état. (Ex : l opposition au sein du parlement ou le corps électoral qui est d ailleurs à la base du gouvernement) Ces contres pouvoirs institutionnels vise a assurer l équilibre interne. B. Les Contres Pouvoirs Politiques Ce sont des contres pouvoirs qui incarnent des idées politiques mais ils ne font pas parti des institutions de l état (ex : parti politique). C. Les Médias Pour qu ils soient considérer comme des contres pouvoirs politiques, il faut qu il soit indépendant des partis politiques et du gouvernement. La presse est considérer comme le 4eme pouvoir.

D. Les contres pouvoirs économiques et sociaux : La société civile Ce sont les forces économiques (entreprises, multinationale, syndicats), militaires, spirituelles ( secte religions et divers courant de pensée). On utilise le nom de société civile pour qaulifier tout ceci. Toutes ses forces n ont pas pour mission première de s opposer au pouvoir (entreprise = profit ; syndicat = représenter). Cependant ses forces ne sont pas neutre quant à l exercice du pouvoir. En effet elles peuvent apparaitre comme des contres pouvoirs du faits même de leurs existence et de leurs inerties. Mais il peut arriver que ses forces jouent également un rôle de contrepouvoir. Aujourd hui on assiste a des manifestations de plus en plus fréquentes et actives de la société civile qui s oppose systématiquement à toutes réformes. cette évolution a des effets pervers en démocratie du fait de la necessité pour les gouvernants d être élus, ils se seront enclin à éviter l affrontement et à gérer leurs réforme en fonction du corps électoral pour être réélus. Les gouvernants ont tendance à caler la conduite des affaires publiques sur les résultats des fameux sondages d opinions censés renseigner la population sur la société. cela entraine une dérive vers la démocratie d opinion dans laquelle on confond trop vite l opinion publique et la société civile.

Aujourd hui il faut souligner l importance du pouvoir économique et financier, incarné par les multinationales, les marchés et les fameuses agences de notations.