La Chine, nouveau champion mondial comme émetteur #1 de gaz à effet de serre 1-Introduction : le nouveau visage de la Chine L émergence de la Chine comme une puissance économique sur le marché mondial a commencé au début du 21 ème siècle. En 2006 elle a été classée quatrième économie du monde et en 2009 elle a dépassé le Japon pour devenir 2 ème économie mondiale après les États-Unis. Des réformes ont été mises en place depuis l année 1978, pour promouvoir la croissance économique, ainsi la Chine réalise chaque année un taux de croissance qui atteint 9% par année. La modernisation de l économie était la première priorité du pays. Pour libéraliser son économie, la Chine lui a fallut donc reconstruire ses infrastructures, adopter les nouvelles technologies de gestion, et surtout gérer l exode rural vers les grandes villes industrialisées. La Chine a considéré son capital humain (population de l ordre de 1 324 655 000-2008, source : Banque mondiale, indicateurs de développement dans le monde) comme un facteur de croissance qui lui a permis d attirer d intenses investisseurs étrangers cherchant une main d œuvre bon marché. Ainsi les multinationales ont délocalisé leurs usines sur le sol chinois et la Chine est devenue l usine du monde. Cette production industrielle de masse qui provient de la chine, a fait baisser les prix (au niveau mondial) de bons nombres de produits de grande consommation. À l inverse, ses besoins accrus en matières premières et en énergie, ont poussé les prix de ces derniers à la hausse. Des changements radicaux ont affecté la société chinoise à l aube de son évolution économique, l exode rurale a transformé le visage de la Chine en une civilisation urbaine et a augmenté le rendement du travail. Le niveau de vie des citoyens s est nettement amélioré et leurs besoins aussi. Ainsi le gouvernement chinois s est mobilisé pour répartir la richesse à travers les provinces. 1
2-Une modernisation de l économie qui a coûté cher sur le plan énergétique Une population en croissance rapide et une urbanisation intense ne peuvent que peser sur les ressources d eau ou de l énergie, créant ainsi une préoccupation majeure pour le gouvernement chinois, qui avait pou souci d adopter des mesures pour rationaliser la gouvernance en matière de l utilisation des ressources. En 2005, l intensité énergétique de la Chine était plus élevée par rapport à celle des pays européens et au Japon. La raison est que l utilisation de l énergie est beaucoup moins efficace que dans les industries les plus développées au monde. Dans un premier temps, la réponse à la question de la sécurité énergétique était basée sur la diversification, à la fois du mélange de l énergie primaire et de son approvisionnement à partir de différents pays. (Shahid et Nabeshima, 2006) Ce qui aura pour conséquence une augmentation des coûts et par ricochet les prix. Fisher- Vanden et autres, (2004), suggèrent de faire monter les prix pour inciter les utilisateurs à économiser l énergie, il a affirmé que plus de 50% de l efficacité énergétique est un gain attribuable à une variation des prix. Actuellement les prix de l électricité couvrent en moyenne les coûts de la production, ceux-ci reflètent les coûts des subventions et des crédits et excluent ceux des dommages causés à l environnement par la production de l électricité. (Shahid et Nabeshima, 2006) Les besoins accrus de la Chine en matière d énergie pour faire tourner ses industries manufacturières implantées sur ses terres, ont augmenté ses consommations en pétrole et surtout en charbon. Le charbon qui constitue la base de l énergie électrique produite en Chine, est consommé de manière énorme vue les plus importantes réserves (1003 milliards de tonnes en 2001) qu elle en détient. (Source Wikipédia : République populaire de Chine) 3-Passage d une croissance rapide à une croissance durable Même avec un plan pronostic qui est le onzième plan (2006-2010), les grands défis du pays ne sont pas clairement soulevés. La Chine doit faire beaucoup d effort pour améliorer le niveau et la qualité de sa croissance : réduire les inégalités entre les régions; prendre en compte les coûts des ressources intérieures et de l environnement -en 2
expansion par rapport au PIB- ; gérer sa dépendance vis-à-vis des fournisseurs extérieurs de matériaux. Une dépendance qui ne peut être maintenue à long terme. La croissance de la Chine pourra donc être compromise si les questions de l inégalité et de la durabilité continueront à être négligées. (Shahid et Nabeshima, 2006) Difficile pour un pays dont l économie est basée sur le charbon de soutenir une croissance durable, même avec un plan quinquennal (onzième plan quinquennal 2006-2010) qui a mis comme priorité la réduction de 20% de la consommation d énergie. La question est devenue donc : comment passer d une croissance rapide à une croissance durable? Et comment réaliser les cinq équilibrages "five-balances" (Shahid et Nabeshima, 2006): équilibrer entre le développement urbain et rural, équilibrer le développement entre les régions, équilibrer entre le développement économique et social, assurer un développement équilibré entre l homme et la nature et enfin assurer l équilibre entre le développement intérieur et l ouverture sur le monde extérieur. On peut imaginer quelles seront les conséquences sur l environnement d une économie à base du charbon, cette sorte d énergie fossile qui endommage gravement l atmosphère et qui dégage le taux le plus élevé des gaz à effet de serre. La Chine qui est considérée comme une source de réchauffement climatique, (Lemoine, 2006) est l un des pays les plus responsables de l émission des gaz à effets de serre. En 2007, la Chine a émis plus de 1,8 milliard de tonnes de CO2. Le volume du dioxyde de carbone qu émis la chine est parmi les plus élevé au monde (15% en 2002 contre 24% aux États-Unis). Cependant ce volume continuera d augmenter avec l accélération du développement économique et pourra atteindre 18% en 2030. (Source Google : la Chine émetteur # 1 des gaz à effet de serre) 4-Constat et statistiques sur la situation et ses causes possibles Vraisemblablement, l environnement de la Chine s est beaucoup dégradé suite à l accélération du progrès économique. 65,5% des villes chinoises souffrent d une pollution grave de l air. 30% du territoire chinois connait des pluies acides provoquées 3
par le dioxyde de soufre (SO2); cela coûte des milliards de yans (3% du PIB) annuellement en termes de pertes. (Lasserre, 2006) Huit villes chinoises sont considérées parmi les dix villes les plus polluées au monde car les deux tiers des villes chinoises ne respectent pas les normes de la qualité de l air tels que promulgué par l Agence d État pour la protection de l environnement (SEPA). Cette pollution des villes est expliquée entre autres par l utilisation du charbon de mauvaise qualité comme combustible, l expansion du taux d urbanisation et par l augmentation du nombre des personnes possédant une voiture (10,3 millions en 2003) qui vont atteindre 150 millions en 2020 selon les prévisions. (Lasserre, 2006) La concentration du CO2 dans l atmosphère a déjà fait ses effets. La Chine serait d ailleurs parmi les pays les plus vulnérables. Les chercheurs chinois constatent l accroissement de la température au niveau de la Chine comme partout ailleurs sur la planète, surtout que l atmosphère est reconnue comme une seule masse qui ne se décompose pas. Cette augmentation de la température cause une évaporation rapide des eaux, et pèse sur l agriculture chinoise qui est à base d eau comme le riz, le blé et le coton. Un autre problème soulevé par les environnementaux chinois est celui de l élévation du niveau des mers, qui peut constituer un sérieux danger sur les régions côtières chinoises qui sont d ailleurs les régions les plus économiquement avancées. (Lasserre, 2006) 5-Les solutions à envisager, présentes ou absentes du discours politique chinois Parce que le charbon constitue sa principale source d énergie, la Chine doit améliorer l efficacité de l utilisation de cette énergie et de réduire les émissions à travers le nettoyage, la pulvérisation, la liquéfaction (Steinfeld, 2004b). Localiser les centrales de production auprès des mines et transmettre l électricité via des lignes à haute tension vont permettre de réduire la pollution à proximité des zones urbaines. En outre la liquéfaction et la gazéification vont faciliter la capture et la séquestration de dioxyde de carbone, réduisant ainsi les émissions de gaz à effet de serre, au même titre que le dioxyde de soufre. D autre part, corriger le prix payé pour avoir de l électricité à base du charbon, 4
peut s avérer une solution cruciale si on vise une utilisation efficace de cette énergie. (Larson et autres, 2003; Steinfeld, 2004b) Les énergies renouvelables constituent une alternative des plus commodes en matière de lutte contre la pollution de l air au même titre qu une source d énergie pour le pays. Le gouvernement a fait des engagements à moyen et long terme pour développer l énergie de l eau, du vent, l énergie de la biomasse et l énergie solaire. L adoption de telles mesures est un pas considérable qui doit s accompagner d un soutien politique pour le développement technologique dans ces domaines, d une tarification appropriée d autres sources d énergie et de l intégration du réseau électrique. (Shahid et Nabeshima, 2006) Un autre domaine aussi important à gérer est celui de la consommation du carbone par les automobiles car ces émissions affectent grandement l air. Comme d autres pays partout dans le monde, la Chine cherche à réduire ses émissions des automobiles. Pour cela, elle s est propulsée dans les nouvelles technologies énergétiques comme les piles à combustibles qui sont actuellement beaucoup plus chère que les véhicules hybrides. Cela nécessite une coordination des efforts déployés par le gouvernement et les constructeurs automobiles, pour la conduite de la recherche, des essais et éventuellement l investissement en infrastructure. De même en changeant le taux de la taxe sur le carbone, le gouvernement peut influencer l utilisation des voitures privées et stimuler la demande pour des véhicules plus économes en carburants. (Shahid et Nabeshima, 2006) 6-Conclusion Jusqu au début de cette décennie la dimension environnementale était quasi-absence du discours politique des responsables chinois. Les décisions économiques ne prennent pas encore en complet le coût environnemental du développement (Lassere, 2006) alors que la dégradation de son environnement a coûté chèr à la Chine et continuera de peser lourd sur sa croissance et sa sécurité. Avec tous ces impacts négatifs sur l environnement résultants des ambitions d un pays qui a misé sur sa population, la Chine a signé le protocole de Kyoto sans toutefois être tenu de respecter ses clauses. La Chine qui se considère toujours comme un pays en voie de développement s est laissée à sa conscience pour décider ou non de réduire ses 5
émissions de gaz à effets de serre. Est-ce que l exemple de la Chine comme un pays émergent sur la voie de se faire une place dominante dans le monde, nous incite à s interroger si la force d un pays est basé sur son capital humain (précisément dans son nombre)? Par ailleurs tous les facteurs économiques peuvent être acquis et négocié sur le marché sauf la force humaine. À mon avis, ce n est pas par hasard que ce pays d un milliard trois cent mille est sur le point de devenir le centre du monde. Cette réflexion est pour dire, qu il faut voir les choses en face, imaginons la Chine ou chaque individu conduit une voiture, chaque individu allume une télévision et le pire encore (et nous sommes entrain que d imaginer) que chaque individu brûle un kilo de charbon par jour pour se nourrir ou se réchauffer. 6
Références Lemoine, F., 2006, L économie de la Chine Lasserre, F., 2006, L éveil du dragon, les défis du développement de la Chine au XXIe siècle Shahid, Y.,Nabeshima, K., 2006, China s Development Priorities Annexes 7