Défendre ses droits, est-ce protéger ses intérêts? Il suffit d observer chaque jour les agitations et les convulsions dont souffre notre société actuelle pour noter que périodiquement un individu ou certains groupes jugent juste et nécessaire la défense de leurs droits, que ceux-ci soient naturels ou qu ils soient des droits acquis, des droits sociaux pour ceux qui en sont les possesseurs il est clair qu ils font tout pour conserver voire augmenter les droits dont ils disposent. Ils font cela, disent-ils au nom de la justice. Ces droits sont censés être détenus par eux légitimement vu qu ils ont été reconnus et qu ils sont admis par un contrat, une classe, une négociation, un engagement, une promesse, etc. Mais qui a raison? Ceux qui défendent leurs droits parce qu ils les jugent justes et intangibles? Ou ceux qui les attaquent et qui prétendent que ces droits ne sont que des privilèges, des intérêts corporatistes ou que ces droits ne sont pas admissibles, vue la situation actuelle. Bref, comment savoir si ceux qui se défendent, défendent des droits justes ou s ils ne veulent que conserver ou augmenter leurs intérêts personnels ou corporatistes? Défendre ses droits, est-ce protéger ses intérêts? 2 lectures possibles : 1) Défendre ses droits : protéger ses intérêts. Qui défend ses droits protège ses intérêts. 1 / 8
2) Défendre ses droits implique-t-il qu on protège ses intérêts. Défendre ses droits est la condition. Protéger ses droits est la conséquence. Si on protège ses intérêts, on défend ses droits. Les deux sont équivalents. Défendre ses droits Soit les défendre parce qu ils sont menacés (réponse à une attaque réelle ou imaginaire). Soit tout faire pour les conserver. Il n est pas question de courir le risque d en perdre la totalité ou une partie. Quand on défend ses droits, c est devant une tierce personne ( individuelle ou un corps ou bien une puissance publique). Ses droits sont multiples. 2 / 8
Qui défend ses droits? - soit un individu - soit une collectivité, un groupe social. Quels droits? Ceux dont on dispose puisqu on les défend. Il ne s agit pas de revendiquer des droits nouveaux mais de conserver ceux qu on a. Ils sont ainsi intérieurs ; il ne s agit donc pas du droit positif. Ces droits peuvent être : - Les droits que chacun possède en tant que tous les hommes censés être égaux en droits (droits naturels) - Les droits de l homme - Les droits acquis au terme d une lutte et d une conquête et qui ont été reconnus. Si je les défends, c est que j estime qu il est juste pour moi de les conserver et qu il est injuste qu une puissance extérieure tente de me les prendre ou puisse essayer de les menacer, de les demander ou de les remettre en question. Ou bien j estime que mon intérêt est de les conserver, ou que l intérêt de l autre partie est de 3 / 8
me les confisquer. A moins que l autre partie estime injuste le fait que je sois détenteur de tel droit. Ce qui est posé : quelqu un défend ses droits. Ce qui est problématique : Est ce qu en les défendant je fais en même temps autre chose? Quelle est la conséquence possible qu entraîne l acte de défendre ses droits? Ce qui pose problème est donc de protéger ses intérêts. Notons que : défendre et protéger semblent être synonymes. Défendre quelqu un ou quelque chose n est-ce pas protéger? Le droit n est-il pas quelque part intéressé puisque nul n a intérêt à prendre une partie ou la totalité de ses droits. Inversement, si une puissance extérieure essaie de me les prendre, c est qu elle a intérêt. 4 / 8
A diminuer les miens pour augmenter les siens. Ou bien elle estime que les biens qui sont miens sont induis. I]Quand défendre ses droits revient-il à protéger ses intérêts? Thèse : Quand une puissance extérieure estime que ces droits qui sont miens sont injustes (illégitimes), comment le sait-elle? Je me donne un droit à moi même ou à quelque uns que je refuse aux autres. Se donner un droit c est arbitraire. Un droit doit être reconnu. Je me donne une droit qui porte atteinte à autrui. 5 / 8
Quand j appelle droit ce qui manifestement n est qu un intérêt personnel, un privilège, voire une injustice. Quand ces droits qui sont miens portent atteinte au bien commun ou à l intérêt général ou à la puissance publique. Quand ces droits sont contraires à toute raison et à tout morale. Quand l intérêt des autres doit réduire et limiter mes propres intérêts. Quand je trouve normal de transpasser le principe de l égalité de tous en droits. Je trouve normal d amplifier mon être et mon avoir et de limiter ainsi la liberté des autres. II] Quand défendre ses droits est-il légitime, juste et autre chose qu une protection de ses intérêts personnels? Thèse : Quand cette puissance extérieure me prouver illégitimement de droits qui 6 / 8
m appartiennent en toute justice. Quand défendre son droit devant une injustice extérieure est un devoir qui se formule comme un impératif catégorique (en soi désintéressé). Quand sont menacées la dignité de la personne humaine et l intégrité physique et morale de la personne. Quand je défends des droits qui sont l intérêt des autres, l intérêt d un corps (s il est juste) ou celui de la communauté toute entière (même si ce n est pas dans mon intérêt). Quand les droits que je défends sont universels, reconnus, intangibles et inaliénables. Exiger de l extérieur leur amoindrissement et contraire au droit et à toute justice. 7 / 8
Quand je n ai aucun intérêt à défendre une cause que j estime juste. Défendant le droit des autres, je défends par là le mien. Quand ces droits concernent des personnes faibles, fragiles, menacées, en danger, injustement oubliées ou persécutées ; ces personnes doivent être protégées et elles doivent défendre leurs droits. Quand la menace qui pèse sur moi n est qu intéressée et non conforme au droit Il est donc injuste, illégitime et immoral de confondre droit et intérêt. Un droit intéressé n est plus un droit mais un intérêt (fait). 8 / 8