Contamination des espèces halieutiques par la chlordécone le long du littoral martiniquais Etat d avancement des travaux J. Bertrand*, A. Abarnou**, G. Bocquené***, L. Reynal* et J.F. Chiffoleau*** M. Jean-François*, T. Roussel* & toute l équipe du SIH-Martinique* * Ifremer-Martinique, ** Ifremer-Brest, *** Ifremer-Nantes GREPHY Martinique le 17/11/28
Contexte La possibilité de contamination par les pesticides agricoles des animaux aquatiques à travers leur alimentation reconnue depuis les années 197 (cf. Kermarrec, 198) Des études aux Antilles au cours de la dernière décennie En Martinique 22 Ifremer-DSDS. 99 échantillons de poissons et crustacés de fond Des concentrations relativement élevées en eau de transition chez des tilapias (entre 132 et 386 PF; Bocquené et Franco, 25; Coat, Bocquené et Godard, 26) En milieu marin, une contamination plus faible, chez des poissons et langoustes, à un niveau inférieur aux limites admises à l époque (toutes les valeurs inférieures à 32 PF) 27 AFSSA 83 PF pour des pélagiques côtiers de la façade Atlantique En cours Cemagref Ifremer : contamination de 8 échantillons de poissons marins sauvages (sur 22 analysés) dépassant 2 PF en baie semi-fermée (Abarnou & Bocquené) En Guadeloupe - UAG 23. 18 échantillons d espèces marines (poissons, crustacés et mollusques) dans la zone à risque le plus élevé (SE Basse Terre) Des détections, mais à des valeurs faibles : toujours inférieures à 2 25-26. 47 échantillons d animaux marins dans le Grand Cul de Sac marin Des détections sur 6 échantillons, avec des valeurs comprises entre 3 et 1 27. 3 échantillons de poissons et crustacés dans le cours aval de 1 rivières Des concentrations supérieures à 1 PF relevées sur plusieurs stations Mise en évidence d indices de contamination des organismes aquatiques, généralement décroissants des eaux douces vers le milieu marin 2
Etude 28: Caractérisation de la contamination de la faune marine Une étude inscrite dans le plan national Chlordécone Objectif Caractériser l étendue de la contamination de la faune d intérêt halieutique autour de la Martinique Partenariat DIREN, DRAM, DSV, avec l appui des pêcheurs professionnels (CRPMEM) et avec le soutien de l ONEMA 3
Hypothèses de contamination de la faune d intérêt halieutique Deux voies de contamination potentielle Contamination directe À partir du matériel particulaire Dans les réseaux trophiques Jusqu aux prédateurs supérieurs Les facteurs de contamination potentielle des organismes marins Le milieu de vie des animaux La biologie des espèces concernées 4
Facteurs liés au milieu de vie des organismes marins Hypothèse 1 : Dépendance vis-à-vis des apports terrigènes immédiats Zones de contamination potentielle des bassins versants Hypothèse 2 : Dispersion de la contamination sous la dépendance de l hydrodynamisme marin Mode du système marin local : abrité / battu Hypothèse 3 : Variabilité temporelle Effets directs du lessivage des sols des bassins versants Saison des pluies / saison sèche Zonage des eaux littorales 5
Zonage par rapport au risque environnemental Zones de risque potentiel Traduit en bassins versants Bathymétrie Hydro-dynamique littorale : masses d eau côtière Carte du risque écotoxicologique du milieu marin 1 1 8 2a 3 9 Zonage de référence pour la présente étude 2b 7 6 2c 5 4 6
Facteurs liés à la biologie des organismes marins Régime alimentaire (situation dans les réseaux trophiques) benthophage, carnivore-piscivore, détritivore, filtreur, planctonophage, herbivore Comportement dans les masses d eau très côtier, bentho-démersal, pélagique côtier, pélagique hauturier Modalités de vie sédentaire / migration au cours du cycle de vie, déplacements trophiques Hypothèse : influence de la biologie sur la mise en contact avec la contamination du milieu Taille des individus petits / gros (jeune / âgé) Hypothèse : Effet de bioaccumulation dans les organismes, effet du changement de régime alimentaire Critères de sélection des espèces Importance dans la pêche Réf. Données du Système d information halieutique (SIH) Caractéristiques biologiques des espèces 7
Stratégie d échantillonnage Trois campagnes de prélèvement Avril-mai 28 (Ifremer-Onema) 99 échantillons constitués, dont 88 homogènes (chair, monosite, etc.) Résultats d analyses disponibles, premiers éléments présentés ici Août-novembre 28 (DSV-Ifremer) Plan de contrôle et de surveillance : Renforcer la représentativité du 1er plan d échantillonnage, zones et espèces 145 échantillons prévus En cours de collecte Novembre-décembre 28 (Ifremer-Onema) Plan d échantillonnage à ajuster selon les résultats des premières séries 8
Résultats de la première série de prélèvements (avril-mai 28) Répartition des échantillons Campagne d avril-mai 28 88 échantillons sur sites ponctuels Campagne de septembre- novembre 28 (en cours : 88 échantillons répartis entre 36 espèces) Sept-oct 28 Avril-mai 28 (localisation) Avril-mai 28 (localisation) 9
Résultats de la première série de prélèvements (avril-mai 28) Répartition des échantillons 99 échantillons constitués Type 16 espèces incluses De 1 à 2 échant. / esp. Nb. échant Acanthurus bahianus Chirurgien noir 9 Cardisoma guanhumi Crabe de terre Crustacé 5 Hemiramphus balao Demi-bec balaou 1 Holocentrus rufus Marignan tet-fé 11 Isogomon alatus Huître de palétuvier Mollusque 3 Mugil curema Mulet blanc 3 Ocyurus chrysurus Vivaneau queue jaune 18 Oreochromis mossanbicus Tilapia 4 Panulirus argus Langouste blanche Crustacé 15 Panulirus guttatus Langouste brésilienne Crustacé 3 Scomberomorus cavalla Thazard barré 3 Selar crumenophthalmus Sélar coulirou 1 Sphyraena barracuda Barracuda 1 Sparisoma chrysopterum Perroquet queue rouge 2 Strombus gigas Strombe rosé Mollusque 1 Tripneustes ventricolus Oursin blanc Equinoderme 6 1
Tendance des premiers résultats Sur 99 échantillons 14 Eaux de transition (tilapia) 12 Eaux marines 1 PF 7 6 5 8 6 PF 4 4 Non représentatif d un taux de contamination 3 des espèces marines 2 2 5 Echantillons par ordre décroissant de 1 concentration 1 5 Echantillons par ordre décroissant de concentration 1 11
Répartition spatiale des concentrations observées toutes espèces Zones à présomption de contamination faible Zone Caraïbe (hors baie de FdF et baie de St-Pierre) Zone sud Zones à présomption de contamination plus élevée Côtes nord et centre Atlantique! ( Baie de Fort-de-France et baie -Martinique Classement par zone de St-Pierre Zone; Moy. Moindres Carrés Effet courant : F(8, 86)=1,876, p=,7415 Décomposition efficace de l'hypothèse Les barres verticales représentent les intervalles de confiance à,95 12 1 8 Chlordécone PF 6 4 2 Présomption Avril-mai 28+ Présomption!( (en PF) PF) (en (en PF) -2-4 -6 1 2 3 4 5 Zone 6 7 8 9 (! détection(< (<.3.3) ) <<détection < détection (<.3 ).3 2..3-2..3-2. 2.--14. 14. 2. 2. - 14. 14.--93.5 93.5 14. 14. - 93.5 > 93.5 > 93.5 > 93.5 12
Résultats par espèce / eau de transition Tilapia Oreochromis mossanbicus (espèce typiquement estuarienne / eau saumâtre) Contraste entre des niveaux de contamination relativement élevés en zones à risque 156 PF 18 & 618 PF Très faibles en zone à risque faible 1,6 PF 'OreoMos' CHDCN PF < détection (<.3 ).3-2. 2. - 14. 14. - 93.5 > 93.5 13
Résultats par espèce / Exemple de crustacés langoustes Panulirus argus et Panulirus guttatus Langouste blanche Panulirus argus Confirmation d un risque récurrent chez les deux espèces. Il conviendra de renforcer l échantillonnage sur ces espèces pour en préciser l extension. Langouste brésilienne Panulirus guttatus 'PANUARG' CHDCN PF 'PANUGUT' CHDCN PF.3-2. 2. - 14. 14. - 93.5 < détection (<.3 ).3-2. 2. - 14. 14. - 93.5 > 93.5 < détection (<.3 ) > 93.5 14
Résultats par espèce / exemples de poissons Espèce pouvant présenter des concentrations relativement élevées (jusqu à ~ 5 PF) Sarde à queue jaune Ocyurus chrysurus Fort contraste entre zones A confirmer Espèce à concentration faible Chirurgien noir Acanthurus bahianus 'ACAHBAH' 'SPRICHR' CHDCN PF CHDCN PF (< (<.3.3 ) < détection ) < détection.3.3-2. - 2. 2.2. - 14. - 14. - 93.5 14. 14. - 93.5 > 93.5 > 93.5 15
Conclusions provisoires De premiers signaux Un gradient eau douce > milieu marin très marqué Des taux de contamination en mer très inférieurs à ceux des espèces d eau douce Valeurs les plus élevées en zone estuarienne Une grande variabilité dans les résultats, même au sein d une même espèce dans une même zone Une forte spatialisation de la contamination en lien avec l environnement Des tendances extrêmes marquées Espèces estuariennes omnivores/détritivores (type tilapia) : taux de contamination élevé dans les zones à risque Herbivores stricts (type chirurgien) : taux de contamination toujours faible, voire sous le seuil de détection Détritivores côtiers (type langoustes) : des valeurs au dessus de 2 Situations des types intermédiaires encore mal appréhendées Ex. carnivores, avec des résultats très variables Premières tendances voisines de celles de l étude de 22 Des évaluations à consolider 16
Perspectives pour la poursuite de l étude Poursuite des échantillonnages selon le plan prévu, indispensable pour mieux apprécier les tendances Equilibrer les observations par rapport aux premières données disponibles Appréhender la variabilité individuelle pour les espèces / zones les plus sensibles Interprétation des résultats en référence aux hypothèses relatives aux voies de contamination Des questions encore ouvertes Processus de transfert des contaminants dans le milieu marin Devenir de la contamination dans le milieu marin 17
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