Melvin Gallant Tite-Jeanne et la Pomme d or Extrait de la publication
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Tite-Jeanne et la Pomme d or Extrait de la publication
collection météorite Tite-Jeanne et la Pomme d or texte de Melvin Gallant illustrations de Denise Paquette Extrait de la publication
Pour la publication de ce livre, Bouton d or Acadie a bénéficié de l aide financière du Conseil des Arts du Canada, du Patrimoine canadien par l entremise du partenariat interministériel avec les communautés de langues officielles, et de la Direction des arts du Nouveau-Brunswick. Tous droits de reproduction, de traduction et d adaptation réservés pour tous les pays. Titre : Tite-Jeanne et la Pomme d or Texte : Melvin Gallant Illustrations : Denise Paquette Papier ISBN 978-2-922203-30-1 (réimpression) PDF ISBN 978-2-89682-198-3 epub ISBN 978-2-89682-548-6 Dépôt légal : 4 e trimestre 2008 Bibliothèque nationale du Canada Bibliothèque nationale du Québec Centre d études acadiennes, Université de Moncton Bouton d or Acadie 204-236, rue Saint-Georges Moncton (N.-B.) E1C 1W1 Téléphone : (506) 382-1367 Télécopieur : (506) 854-7577 Courriel : boutondoracadie@nb.aibn.com Sites Internet : www.boutondoracadie.com Extrait de la publication
Mot de l auteur Les contes traditionnels sont des histoires qu on retrouve partout dans le monde depuis des milliers d années. Ils émerveillent toujours les jeunes comme les moins jeunes. La tradition orale acadienne est riche de contes dont l origine remonte à des temps lointains. Ainsi, j ai déjà raconté, dans deux autres livres, quelques-unes des aventures de Ti-Jean. Ce petit bonhomme débrouillard, rusé, plein de bonté, réussit toujours à triompher des épreuves qu il rencontre sur son chemin. La plupart des contes traditionnels ont pour héros un personnage masculin. C est la raison pour laquelle j ai voulu écrire de nouveaux contes qui présentent un personnage féminin que j ai appelé Tite- Jeanne. 7
1 À la recherche de l eau Atoumo Il était une fois, dans un pays lointain, un fermier ambitieux et avare qui avait trois enfants : Joseph, Jérémie et Jeanne. Le vieil homme possédait beaucoup de richesses et, voyant la mort approcher, résolut de laisser tout son héritage à ses deux fils. Sa femme n était pas du tout de son avis. Selon elle, Tite- Jeanne faisait plus de travail autour de la 9
ferme que leurs deux fils, qui pensaient davantage à s amuser qu à travailler. Elle le répétait souvent à son mari : Tu fais tout pour discréditer notre Tite-Jeanne, disait-elle. Au fond, tu ne l aimes pas vraiment. Bien sûr que je l aime, répondait-il, mais elle ne peut pas faire le même travail que les garçons. Le travail de ferme, c est un travail d homme, pas de femme. Elle n est peut-être pas si forte que ses deux frères, rétorquait la femme, mais elle est plus intelligente et son travail est toujours plus soigné. 10 Extrait de la publication
Plus soigné! Ça, jamais! Alors, la mère, à bout d arguments, finissait par se taire. Elle était bien d accord pour que ses fils reçoivent leur part d héritage, mais pas au détriment de sa chère fille. Il fallait qu elle aussi reçoive sa part des richesses familiales. Un beau jour, elle dit à son mari : Puisque tu ne veux pas reconnaître que Tite-Jeanne travaille mieux que les garçons, nous allons organiser un concours afin de mesurer leurs capacités. Nous demanderons aux trois enfants d accomplir la même tâche. Ainsi, nous verrons bien lequel des trois Extrait de la publication 11
pourra s en acquitter avec le plus d efficacité. D accord! dit le mari, tout confiant dans la supériorité de ses deux fils. Voici ce que nous allons faire. Tu vas prétendre que tu es malade à en mourir et que seule l eau Atoumo peut te guérir. Nous les enverrons t en chercher et nous verrons qui pourra te ramener cette eau miraculeuse. Aussitôt dit, aussitôt fait. Le soir même, le père commença à se plaindre d avoir des douleurs dans tout le corps. Le lendemain matin, il hurlait si fort que ses trois 12 Extrait de la publication
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enfants accoururent à son chevet. Aïe! Aïe! Aïe! criait-il. J ai mal partout. Je me sens défaillir. Il faut que vous alliez me chercher de l eau qui guérit tous les maux. Leur mère s empressa de leur préparer chacun un petit sac contenant des biscuits et de l eau, et les trois enfants prirent la route pour essayer de trouver cette eau précieuse. Au bout de quelques heures de marche, Joseph, l aîné, se trouvait loin devant, car il était grand et marchait à toute allure, bien décidé à atteindre le but avant son frère et sa soeur. Il voulait montrer à son père qu il était le 14 Extrait de la publication
meilleur. C est alors qu il rencontra une vieille dame toute maigre et vêtue de haillons. Cher Monsieur, dit-elle, vous n auriez pas un petit quelque chose à manger pour moi? Je n ai rien pu me mettre sous la dent depuis trois jours. Je regrette, répondit Joseph, mais j ai un long trajet à faire et j ai à peine assez à manger pour moi-même. Et Joseph continua son chemin à grandes enjambées. Un peu plus tard, la vieille dame en haillons rencontra Jérémie et lui fit la même demande : Extrait de la publication 15
Cher Monsieur, vous n auriez pas un petit quelque chose à manger pour moi? Je n ai rien pu me mettre sous la dent depuis trois jours. Toutes mes excuses, Madame, répondit Jérémie, mais je suis pressé. J ai une longue route à parcourir et il me reste juste assez à manger pour moi-même. Puis il continua son chemin. Un peu plus tard encore, la vieille dame en haillons rencontra Tite- Jeanne et lui adressa la même requête : Chère Mademoiselle, vous n auriez pas un petit quelque chose 16
à manger pour moi? Je n ai rien pu me mettre sous la dent depuis trois jours. Tite-Jeanne examina la vieille dame et vit qu elle disait vrai. Alors, elle l invita à s asseoir près d elle au bord de la route et partagea son eau et ses biscuits. Tout en bavardant, Tite-Jeanne lui raconta que son père était très malade et qu il avait envoyé ses trois enfants à la recherche de l eau Atoumo. Vous ne sauriez pas, par hasard, demanda Tite-Jeanne, où je pourrais trouver de cette eau qui guérit tous les maux? Extrait de la publication 17
La vieille dame la regarda d un air soupçonneux et finit par lui dire : Je pense que oui, mais c est un secret. Si l on apprenait que je t ai livré ce secret, ma vie serait en danger. Vous pouvez me faire confiance, lui assura Tite-Jeanne. Je ne soufflerai pas un mot à qui que ce soit de notre rencontre. 18 Extrait de la publication
Alors, écoute-moi bien. Tu vas marcher jusqu à la première montagne que tu rencontreras. Au pied de la montagne, tu verras un petit sentier qui monte vers la droite. Tu n auras pas à aller bien loin avant de voir, encore sur la droite, un nid de colombes. Tu pourras sans difficulté saisir l un des petits, et lorsque la mère viendra, tu la menaceras de tuer le petit si elle ne va pas te chercher de l eau Atoumo. Mais attention, cette eau doit être d un beau jaune. Si elle n est pas jaune, ce n est pas la bonne, alors refuse-la en menaçant de nouveau la mère. 19
Sans perdre de temps, Jeanne remercia la vieille dame et continua son chemin. Au bout de trois heures de marche, elle arriva au pied de la montagne. Elle trouva sans difficulté le sentier qui montait vers la droite et se retrouva bientôt devant un grand nid qui contenait une bonne demidouzaine de petites colombes. Tite- Jeanne s empara rapidement de l un des petits, qui se mit aussitôt à crier. Elle regrettait de devoir employer ce moyen, mais elle pensa à son père malade et décida de continuer. Quelques instants après, elle vit la mère foncer sur elle. 20 Extrait de la publication
Achevé de réimprimer en novembre 2008 chez AGMV Marquis Imprimeur inc. à Cap-Saint-Ignace, Québec Canada Extrait de la publication
L e p è r e d e Ti t e -J e a n n e c o n s i d è r e q u e sa fille n a pas les mêmes capa cités et droits que ses deux ga rçons. La mère proteste et demande qu on soumette ses trois enfants à la même ép reuve. P ar t i s s é p ar é m e n t à l a r e c h e r c h e d e la P o mme d or, ceu x - ci s e b u t e n t à to u te s s o r t e s d o b s t a c l e s. T i t e - J e a n n e s a u r a - t - e l l e l e s su r m o n t e r? S a r e ncontre avec un prince va-t-elle l aider à trouver la Pomme d or ou, au contra ire, lui a ttirer plus d ennuis? Extrait de la publication