DOSSIER DE PRESSE
Cette rétrospective du peintre Miau présente l évolution picturale de cet artiste attaché à Albi depuis ses jeunes années.on y découvrira des thématiques qui font la part belle à son pays albigeois mais d autres aussi qui témoignent de son intérêt pour l exotisme si nécessaire au renouvellement des inspirations. Une passion continue pour la couleur marque ses toiles des dernières décennies, et depuis quelques années des constructions géométrisées donnent un rythme et une vie particulière à ses compositions, organisées comme une sorte d écriture mouvante devenant même la marque de son style. Chaque tableau est un bouillonnement qui est bien à la mesure de cet artiste discret mais passionné. Cette exposition rend compte d un parcours de fidélité et de créativité, toujours en pleine évolution.
Vernissage de l exposition Vendredi 8 novembre, 18h Rencontre avec l artiste Vendredi 8 novembre,17h Conférence Dimanche 1 er décembre, 16h "Paix" par Gérald Honigsblum Constellations à Albi, huile sur toile, or jaune et blanc, 2012 Pause café, pause musée Jeudi 5 décembre 12h45-14h, 2,5 Diptyque Parc enchanteur, huile sur toile, 2012 Diptyque Spirale de la Paix, huile sur toile, or blanc, 2012
BIOGRAPHIE Miau, né à Pauillac en 1951, fait ses études artistiques aux Beaux-Arts et au Lycée Claude Bernard de Paris, à l atelier Montparnasse ainsi qu à la Sorbonne. Il mène ensuite de front sa carrière de professeur d Arts-Plastiques et celle d artiste peintre. Il installe son atelier à Albi, peint à ses débuts dans le sud de la France, puis parcourt l Europe, mais aussi l Amérique du Nord et les Caraïbes, une partie de l Afrique et de l Asie, jusqu au Japon. De ses voyages, il ramène des centaines d esquisses et des huiles sur papier, des impressions et des sujets nouveaux : paysages divers où l arbre et le végétal occupent une place prépondérante (Madagascar, Thaïlande), compositions architecturales (New- York), bouquets de fleurs exotiques (intérieurs), présences humaines ou animales. Ses différents séjours ont également influé sur sa technique. Dans l Ile rouge, Miau fait l expérience des contrastes chromatiques accompagnés d inclusions de latérite, en relation aux traditions locales. Dans les déserts des pourtours méditerranéens, où la lumière est aveuglante, il utilise des ocres jaunes et des blancs crus dans lesquels il inclut de la silice. Les étendues de la mer méditerranée dans les Iles Grecques lui suggèrent de larges aplats de bleus profonds. En Asie, fasciné par les traditions bouddhiques et par le sourire des habitants, il réchauffe sa palette et incruste des feuilles d or dans ses œuvres. Les toiles de Miau, empreintes des différentes cultures rencontrées dans le monde, sont des symphonies vivantes de structures variées, de contrastes de couleurs brillantes. Dans une harmonie paradisiaque, elles sont un appel à créer une relation émotionnelle et poétique avec le monde qui nous entoure. De grandes institutions nationales et internationales possèdent des œuvres de Miau : la Fondation de France, l Empereur du Japon, la Présidence de la République de Madagascar, le Ministère de l Education Nationale, le Conseil général du Tarn, la Ville d Albi. Miau figure dans le BENEZIT, Dictionnaire critique et documentaire des Peintres, Sculpteurs, Dessinateurs et Graveurs, Paris, Editions Gründ, 1999.
Miau ou l enfance de l art La carrière artistique de Miau plonge ses racines au plus profond de lui même. Elle est constitutive de la nature de ces êtres dont il fait partie et qu une bonne fée a décidé d accompagner depuis leurs premiers jours. Le regard de l enfant qui sait s arrêter sur les choses, qui entend parler et résonner les couleurs, qui voit palpiter une vie secrète derrière l apparente immobilité de la toile, a déjà tout compris sans pouvoir le dire. C est ainsi que Miau a vécu son enfance. Plus tard, adolescent, il a saisi que cette formule magique qui pouvait continuer à lui donner accès à cette merveilleuse perception de l univers se nommait Art. Sa clé pour accéder à ce monde, il l a choisie très tôt, ce devait être le dessin d abord puis ce sera la peinture, enfin la lithographie. Baigné dans un milieu familial où la beauté et la qualité des choses étaient comprises sans être dites, l apprentissage artistique parisien devait aller de soi. Passion et bouillonnement avaient besoin de l exigence des pratiques, elles seront acquises années après années. Depuis ses premiers essais et aujourd hui plus encore, l univers sensible dans lequel le jeune artiste a progressé, est essentiellement articulé autour de sa vision de la couleur. Son premier souci n est pas alors de retranscrire les formes de la nature, les lignes du paysage, les contours des natures mortes, l un des sujets favoris de ses premières années, mais bien de marquer ce qu il voit, c'est-à-dire des masses de couleurs auxquelles il donne forme. Une vision de l intérieur des choses détermine ses choix avant d en cerner les limites. Une passion de la couleur, des couleurs, un bouillonnement coloré permanent agite sans cesse son esprit à tel point qu il a ainsi peu à peu mis au point un système formel organisé autour de formes géométriques peu ou prou carrées qui ne sont en réalité que des visions de fenêtres de plus en plus petites, accumulées, superposées, déclinées comme des notes d une partition colorée ou d une nouvelle écriture, contenant chacune leur part d un univers dont la composition sur la toile donne la syntaxe, le tempo. C est ainsi à partir de cet alphabet carré qu il exprime sa vision de l univers dans ses toiles. Depuis qu il a mis au point cette déclinaison chromatique géométrique, c est son médium, il le connaît, le maîtrise et l utilise à sa guise. (Suite page suivante)
La force de ses toiles réside aussi dans une utilisation mesurée du nombre et du choix des couleurs qu il y inscrit. Miau pratique ainsi souvent une peinture où la bichromie est un choix privilégié dont il a su rendre les valeurs de dialogue et de mouvements, chacune des couleurs renvoyant à l autre, animant ainsi ses toiles d une vie propre. Le bleu et le vert, le rouge et le bleu, le jaune acide et l orange velouté créent ainsi un dialogue coloré avec pourtant des associations qui pourraient paraître parfois osées mais qui sont les choix assumés de l artiste et sa marque. Ces mariages attestent aussi de son intérêt pour un grand éclectisme qu il poursuit ainsi dans ses choix musicaux, associant musique baroque et musique moderne, Bach et Messiaen qu il aime souvent à citer, trahissant ainsi des passions et une ouverture qui forment l espace secret de sa liberté. Par ailleurs les toiles de Miau relèvent d une composition assumée et rigoureuse qu il a puisée au contact des grands maîtres qu il aime et admire comme Poussin. Son goût pour l utilisation et la répétition des motifs est puisé entre autres chez Matisse et sa prédilection pour le jeu des juxtapositions des aplats de couleurs trouve son origine en particulier dans son admiration pour Nicolas de Staël et Michel Carrade. L amour que Miau porte à Albi se lit dans de multiples tableaux car il en fait l un de ses sujets favoris. La reconnaissance dont il y bénéficie n est pas étrangère à l admiration et à l hommage permanent qu il exprime à sa ville qui le lui rend bien. Mais son univers puise aussi à d autres sources et trouve par ailleurs son contenu dans ses voyages lointains, ceux qui l ont mené jusqu au bout du monde dans les atmosphères chamarrées des souks marocains, sur les eaux bleus des lagons et dans les verts émeraudes des forêts tropicales ou encore près des horizons ocrés des déserts africains. Il a ainsi parsemé ses toiles de parcelles parfumées, dorées et exotiques mêlant les univers et rappelant ainsi toujours que l art est un éternel voyage qu il aime à nous faire partager. Bertrand de Viviés Conservateur des musées de Gaillac