T r a f f i c i n j u r y r e s e a r c h F o u n d a t i o n Sondage sur la sécurité routière 2008 La conduite en état d ivresse au Canada
À propos du sondage. Ces résultats son issus du Sondage sur la sécurité routière, sondage d opinion publique annuel élaboré et administré par la FRBR. Au total, 1 201 Canadiens se sont prêtés à l entrevue. Les résultats peuvent être considérés comme exacts, avec une marge d erreur de 2,9 %, 19 fois sur 20. La réponse à la plupart des questions faisait appel à une échelle de un à six, où six indiquait un accord, une préoccupation ou un soutien élevé, tandis qu un marquait un accord, une préoccupation ou un soutien faible. Soutien financier assuré par : TransportS Canada
La conduite en état d ivresse au Canada La présente fiche d information résume les résultats nationaux du Sondage sur la sécurité routière de 2008 sur la conduite en état d ivresse au Canada. Ce sondage d opinion publique annuel est réalisé par la Fondation de recherches sur les blessures de la route (FRDR) et parrainé par Transports Canada et l Association des brasseurs du Canada. Il prend le pouls de la nation sur les questions clés en matière de sécurité routière à l aide d une vaste enquête téléphonique réalisée auprès d un échantillon aléatoire représentatif de conducteurs canadiens. Les résultats régionaux sur la conduite en état d ivresse au pays sont publiés dans une série de fiches d information complémentaires. Dans l ensemble, les résultats nationaux et régionaux ne diffèrent pas énormément et les tendances que l on voit apparaître dans chacune des régions sont comparables aux tendances nationales. Combien de Canadiens meurent dans des collisions routières mettant en cause un conducteur en état d ébriété? En 2006, année la plus récente pour laquelle on dispose de données, 907 Canadiens ont été tués dans des collisions routières mettant en cause un conducteur ivre, ce qui représentait une hausse par rapport à 2005. Une tendance générale à la baisse était évidente de 1995 (1 296) à 2002 (850). Toutefois, le nombre de personnes tuées dans des collisions routières a augmenté en 2003, a diminué en 2004 puis a remonté en 2005 et a poursuivi sa hausse en 2006. Il est évident qu une grande partie de la baisse jusqu en 2002 s est produite au cours des années 1990. Depuis 2000, la progression a ralenti et les données pour 2005 et 2006 semblent indiquer qu elle s est arrêtée. 1,500 1296 Nombre de personnes tuées 1,000 500 1097 1070 986 906 864 874 850 902 815 851 907 0 1995 1996 1997 1998 1999 2000 2001 2002 2003 2004 2005 2006 Source : Mayhew et coll. (sous presse) Est-ce que le pourcentage de conducteurs ayant consommé de l alcool augmente? En réponse à une question sur la conduite après avoir consommé de l alcool au cours des 30 derniers jours, 18,1 % des Canadiens ont admis l avoir fait en 2008. Il s agit d une augmentation, entre 2006 et 2008, qui laisse supposer que les progrès dans la lutte contre la conduite en état d ivresse ont cessé. Même si des baisses con 1
stantes ont été observées à partir de 1998 (19,3 %) jusqu en 2003 (15,8 %), le pourcentage a augmenté en 2004, diminué de nouveau en 2005, mais il a augmenté une fois de plus en 2006, en 2007 et en 2008, devenant un sujet de préoccupation. Quand on leur a demandé s ils avaient conduit alors qu ils croyaient avoir dépassé la limite permise au cours des 12 derniers mois, 5,2 % des Canadiens ont déclaré l avoir fait en 2008. De 1998 à 2004, on avait noté une baisse constante du pourcentage de conducteurs qui reconnaissaient avoir eu ce comportement. Toutefois, de 2005 à 2007, le pourcentage était en hausse, passant de 5,6 % en 2004 à 8,2 % en 2007. La baisse de 2008, à 5,2 %, paraît considérable et pourrait être due en partie à l adoption récente du projet de loi C 2, conçu pour renforcer les mesures législatives à l égard de la conduite en état d ivresse, ainsi qu à toute l attention médiatique que ces modifications ont suscitées. Même si une baisse aussi importante semble encourageante, il est trop tôt pour dire si le pourcentage de conducteurs qui ont admis conduire alors qu ils croyaient avoir dépassé la limite légale au cours de l année écoulée est véritablement en baisse. Où les conducteurs boivent-ils généralement? En 2008, plus du tiers (36,6 %) de ceux qui ont conduit alors qu ils croyaient avoir dépassé la limite permise déclarent avoir consommé de l alcool principalement au domicile d un ami ou d un parent; environ le quart (25,4 %) l ont fait la plupart du temps dans un bar; 18,1 % affirment avoir généralement consommé de l alcool à leur propre domicile, 16,4 %, la plupart du temps au cours d une fête, et 3,6 %, le plus souvent au restaurant. De telles tendances semblent indiquer qu il faudra concevoir des messages et des approches variés pour influencer le comportement et réduire la conduite après la consommation d alcool. Amis/parent 36.6 Bar 25.4 Domicile 18.1 Fête 16.4 Restaurant 3.6 0 10 20 30 40 Pourcentage Combien de Canadiens ont été passagers d un véhicule conduit par une personne ayant consommé de l alcool? Au cours du mois écoulé, 6,2 % des Canadiens ont indiqué avoir été les passagers d un véhicule conduit par une personne qui avait consommé de l alcool, à une occasion, et 6,4 % ont mentionné que la situation s était produite à deux reprises. Ces passagers mettent leur vie en danger. Même quand le taux d alcoolémie (TA) est faible, le risque d avoir une collision et la gravité des blessures possibles augmentent substantiellement. 2
Combien de Canadiens sont touchés par la conduite en état d ivresse? Près du quart (22,3 %) des Canadiens environ 7,5 millions approximativement connaissent un membre de la famille ou un ami proche qui a été victime d une collision liée à la conduite en état d ivresse qu ils n ont pas eux-mêmes causée. Parmi ces 7,5 millions de Canadiens, 53,3 % ont dit connaître une victime, et 46,7 % connaissent deux victimes ou plus. La conduite en état d ivresse a des répercussions considérables sur la vie des Canadiens, que ce soit des blessures graves, la hausse des coûts des soins de santé ou la perte de membres de la famille ou d amis. Environ 5,4 millions de Canadiens (16,5 %) déclarent connaître un membre de la famille ou un ami qui a conduit en état d ivresse et qui a causé une collision dont il était responsable. Parmi ces Canadiens, 66,6 % disent connaître une personne qui a conduit en état d ébriété et causé une collision, tandis que les 33,4 % qui restent en connaissent deux ou plus. Il convient de signaler que la question portait uniquement sur un membre de la famille ou un ami proche, de sorte que le résultat constitue vraisemblablement une sous-estimation du problème. Être responsable d une collision liée à la conduite en état d ébriété est une situation grandement stigmatisée qui peut avoir des répercussions très grandes sur la vie, non seulement de ceux qui sont en cause dans la collision, mais aussi de leurs proches. Ceux qui connaissent une personne qui, ayant consommé de l alcool, s apprête à conduire sont bien placés pour empêcher cette personne pour qui ils ont de l affection de le faire. Comme on peut le voir dans la figure précédente, seulement 18 % des conducteurs en état d ébriété boivent à leur domicile, ce qui signifie qu au moins 80 % se trouvent avec des amis ou des membres de la famille qui pourraient prendre des mesures pour influer sur leur comportement et prévenir le problème. Où se situe la question de la conduite en état d ivresse dans l ordre des priorités publiques? Les Canadiens sont constamment préoccupés par la conduite en état d ivresse. En effet, le nombre de Canadiens préoccupés par ce problème est plus important que pour tout autre problème social : 79,8 % se disent très préoccupés ou extrêmement préoccupés par la conduite en état d ivresse. Compte tenu du Conduite en état d ivresse 79.8 Prix de l essence Crime Toxicomanie Pollution Économie Sécurité routière Soins de santé Changements climatiques 69.7 64.2 60.5 59.4 59.0 58.1 57.3 49.8 Sécurité aérienne 35.9 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 Pourcentage de répondants très préoccupés ou extrêmement préoccupés 3
nombre élevé, chaque année, de victimes de collisions routières dues à la conduite en état d ébriété et du nombre de personnes qui sont touchées par le problème, cette préoccupation semble bien justifiée. Le deuxième sujet qui préoccupe le plus les Canadiens est le prix de l essence (69,7 %), tandis que celui qui les préoccupe le moins est la sécurité aérienne (35,9 %). Comparativement aux années antérieures, il y a eu peu changement dans le pourcentage de ceux qui sont très préoccupés ou extrêmement préoccupés par la conduite en état d ivresse, ce qui n a rien d étonnant, vu l absence de progression dans la lutte contre la conduite en état d ivresse ces dernières années. Est-ce que la conduite en état d ivresse est un problème de sécurité routière important pour les Canadiens? Sur l ensemble des problèmes de sécurité routière, la conduite en état d ivresse a été cotée comme un problème très grave ou extrêmement grave par 84,1 % des Canadiens soit le problème le plus important de tous les problèmes de sécurité routière. Il n y a pas de quoi se surprendre, étant donné que le tiers des décès sont liés à l alcool et que les conséquences des collisions sont substantielles. Le deuxième problème qui est considéré comme très grave ou extrêmement grave est celui de la conduite sous l influence de drogues (75,8 %) et celui qui suscite le plus faible taux de préoccupation est celui des jeunes conducteurs (26,4 %). Conduite en état d ivresse 84.1 Conduite sous l influence de drogue 75.8 Passage au feu rouge Excès de vitesse Distraction au volant Cellulaires Motocyclistes exécutant des acrobaties Somnolence au volant Cycliste conduisant dangereusement Piéton se comportant dangereusement 67.7 66.2 61.7 60.1 55.3 54.1 47.0 42.6 Jeunes conducteurs 26.4 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 Pourcentage de répondants pour lesquels le problème est très ou extrêmement grave Degré de soutien aux différentes mesures. Les Canadiens manifestent un appui solide aux diverses mesures visant à repérer les conducteurs ivres et à les empêcher de conduire. La figure ci-dessous montre que 80,8 % des Canadiens sont d accord ou tout à fait d accord pour que l usage d antidémarreurs soit obligatoire pour les personnes déclarées coupables de conduite avec facultés affaiblies. En 2007, ce pourcentage était à 82,8 %. Plus des trois quarts des Canadiens (77,7 %) pensent que les conducteurs devraient avoir l obligation de se soumettre à un test de coordination des mouvements lorsqu ils sont soupçonnés d être sous l influence de l alcool ou de drogues. Ce pourcentage était exactement le même en 2007. Incidemment, le projet de loi C 2 a rendu possible l adoption de lois rendant ce genre de test possible. Pour la première fois en 2008, des Canadiens ont exprimé leur degré de soutien aux mesures suiv 4
antes : 68,4 % étaient d accord ou tout à fait d accord pour que la présence policière soit manifestement plus grande pour lutter contre la conduite en état d ivresse; 66,9 % étaient d accord ou tout à fait d accord pour que les policiers soient autorisés à faire des tests d alcoolémie au hasard pour repérer les conducteurs en état d ivresse; près de la moitié des Canadiens (49,1 %) pensent que les antidémarreurs devraient être obligatoires sur tous les véhicules. Antidémarreur pour récidiviste 80.8 Test de coordination des mouvements 77.7 Contrôle policier plus visible 68.4 Tests d alcoolémie au hasard 66.9 Antidémarreur sur tous les véhicules 49.1 0 10 20 30 40 50 60 70 80 90 100 Pourcentage de répondants d accord et tout à fait d accord Les Canadiens qui étaient d accord pour que les antidémarreurs soient obligatoires pour tous les véhicules (49,1 %) avaient à indiquer combien ils seraient prêts à payer pour qu un tel dispositif soit installé dans leur voiture. En moyenne, la plupart d entre eux seraient prêts à payer entre 125 $ et 160 $ pour un antidémarreur. Même si certains Canadiens ont mentionné ne pas vouloir payer pour ce dispositif, 3,2 % seraient prêts à payer jusqu à 1 000 $ pour qu un antidémarreur soit installé dans leur véhicule. Bien que le public appuie davantage l installation obligatoire d antidémarreurs pour les conducteurs déclarés coupables de conduite en état d ivresse que pour tous les véhicules, près de la moitié de tous les Canadiens pensent que ces dispositifs devraient être obligatoires dans tous les véhicules. Cette tendance témoigne d une sensibilisation croissante aux avantages que peuvent représenter ces appareils pour la sécurité. Dans bien des secteurs de compétence, les antidémarreurs sont considérés comme des dispositifs faisant partie de l équipement de série sur les véhicules, un peu comme les ceintures et les sacs gonflables. Des efforts ont été déployés pour rendre cette technologie moins importune et mieux adaptée à l usage dans tous les véhicules. 5