De l'utilisation du manuel "Histoire génér ale" dans l'enseignement vaudois

De l'utilisation du manuel "Histoire génér ale" dans l'enseignement vaudois Mémoir e pr ofessionnel Voie de for mation "maître s pécialiste" Présenté par David von Felten Pierre Wyssa Directeur : Jean - Benoît Clerc Jury : Guillaume Roduit Lausanne - Haute Ecole Pédagogique - semestre 05H - Hiver 2006 De l'utilisation du manuel "HG" - LEP 1

1. Introduction Nous vous proposons ici une synthèse du travail de diplôme réalisé dans le cadre de notre formation en didactique d histoire à la HEP de Lausanne. Vous y trouverez l essentiel des résultats de notre enquête, en livrée parfois brute, parfois commentée. Ce "digest" dont la lecture le sera aussi espérons-le fait l impasse sur certaines questions posées, sur nos points de vue personnels et sur les très nombreux avis exprimés par les enseignants. Pour une vision plus complète - particulièrement sur les témoignages, riches en enseignements, et sur le questionnaire et son dépouillement -, nous vous invitons à consulter le document intégral, disponible à la HEP et sur le site www.tacite.ch. Le contexte "Quelle place la collection des manuels vaudois "Histoire générale" LEP 1 a-t-elle occupé et occupe-t-elle encore dans l enseignement de l histoire et, plus particulièrement, dans la conception induite par le Plan d Etudes Vaudois (PEV)?" Cette question, nous nous la sommes posée en concevant nos projets de leçon élaborés généralement dans la perspective d une situation-problème posée aux élèves. Une approche qui se situe dans le droit fil des exigences en matière de pédagogie du Plan d Etudes Vaudois, marquant la volonté de développer chez les élèves la notion de compétences. Dans la réalisation de ces travaux préparatoires, une évidence s est rapidement imposée: les quelques manuels d histoire scolaires consultés, et partant la collection des manuels vaudois "Histoire générale" - LEP, ne répondaient pas suffisamment aux besoins de l exercice. Contenus, structures ou types de documents proposés, indépendamment de leur qualité ou de leur pertinence, ne nous semblaient pas idéalement adaptés à l élaboration de séquences telles que nous les imaginions. De fait, n étant pas forcément conçus dans cet esprit, ces manuels constituaient plus une ressource textuelle et/ou iconographique qu une réelle référence sur laquelle bâtir nos cours. Partant de ce constat personnel, nous avons eu l envie de l approfondir en établissant un état des lieux de l utilisation de la collection "HG" - LEP dans le canton de Vaud. Nous garderons bien en mémoire dans notre approche, et avec nous le lecteur de ces lignes, que cette collection est née avant l instauration du PEV et qu elle n avait pas du tout été créée en référence à ces nouvelles approches pédagogiques alors en développement. Il convient enfin de relever que ces ouvrages ne seront plus réédités dès cette année. Nous tenions donc à donner à cette sorte de bilan une touche prospective élargissant l horizon du "HG" LEP aux futurs moyens d enseignement. 1 Par commodité, cette collection sera nommée "HG" - LEP dans la suite de notre travail. Le cas échéant, le numéro indique le volume concerné. De l'utilisation du manuel "HG" - LEP 2

Nous avions choisi d aborder la question du côté du professeur. Nous sommes allés à la rencontre des enseignants en nous intéressant à leurs avis et en tentant, par le biais d un questionnaire, de mieux identifier leurs pratiques en la matière. A terme, de nouveaux moyens seront proposés aux enseignants d histoire. Peut-être notre étude apportera-t-elle aussi quelques éléments de réflexion autour des nouveaux outils d enseignement à partir des souhaits, des attentes et des espoirs des enseignants. Dans le contexte actuel, notre travail se veut donc un état des lieux auquel la récente décision de l Etat de Vaud confère presque une coloration "historique". Nous avons structuré notre enquête en trois parties. La première nous renseigne sur l avis des enseignants sur ce matériel. La seconde série de questions est centrée sur l utilisation des manuels : à quels moments et sous quelles formes l usage du "HG" - LEP s est avéré pertinent ou non. La troisième partie aborde une réflexion plus large sur les alternatives possibles. 2. Le manuel "Histoire générale" - LEP Historique de sa conception La genèse de la collection "Histoire Générale" - LEP débute en 1986, année de l'introduction de la nouvelle réforme scolaire. Il apparaît alors nécessaire de doter les classes secondaires du canton de Vaud de nouveaux manuels. Deux raisons ont motivés cette décision : la collection Payot utilisée jusqu'alors dans les classes de collège couvrait les besoins des élèves de la 5 ème à la 9 ème. La nouvelle structure de l'école vaudoise faisant désormais débuter la division prégymnasiale en 7 ème rendait inappropriés les anciens manuels. Le problème se posait aussi pour la collection SPES utilisée elle par les anciens élèves des classes primaires et primaires supérieures. la collection Payot datant de 1958, un renouvellement du contenu et de la présentation semblait dès lors s'imposer naturellement. Le service de l'enseignement secondaire décida donc de constituer une commission d'étude et de référence (CRL), composée d'enseignants représentant toutes les voies du secondaire inférieur et tous les degrés de l'enseignement, de la ème 5 à l'université. Les parcours des élèves allaient diverger de plus en plus dès la 7 ème année, en fonction de leur orientation dans l'une des trois divisions du secondaire inférieur (prégymnasiale, supérieure et terminale). Il fut donc décidé que les ouvrages destinés aux élèves de la 6 ème à la 9 ème seraient divisés en deux versions, l'une destinée spécifiquement aux élèves de prégymnasiale, l'autre à ceux de terminale. La décision de produire une version B à l'usage des classes terminales compliqua le projet. La responsabilité de la rédaction de cette version simplifiée de la A fut confiée à des maîtres généralistes. La parution des manuels s'étala de juillet 1994 à novembre 1996. De l'utilisation du manuel "HG" - LEP 3

L'Histoire y est présentée d'une manière linéaire sans qu'il y ait un attachement à une didactique particulière. " les jeunes gens devraient avoir acquis d'une part une structure chronologique, d'autre part une vision de la construction de notre civilisation. [ ] En outre, ces ouvrages devraient servir à leurs lecteurs de "référence historique de base", même après la scolarité obligatoire." 2 Il était du reste prévu de distribuer ces livres aux élèves, avec l'idée qu'ils puissent aussi être lus par les adultes. Il s'agissait donc de réaliser des ouvrages historiques scientifiquement validés, sans porter une réflexion sur le débat historiographique ni sur, par exemple, la pédagogie de compétences, une réflexion qui n'était pas alors à l'ordre du jour et qui s'est engagée après la conception de ces manuels. La collection La collection "Histoire générale" est constituée d'une série de manuels suivant à la fois la chronologie de l'histoire et le découpage pédagogique de son enseignement de la ème 5 à la 9 ème. Un index général par thèmes, personnages, lieux et œuvres complète la collection : L'Antiquité, (1996) Volume 1 version A Le Moyen Âge, les Temps modernes, (1994) version B Le Moyen Âge, (1998) Volume 2 Les Temps modernes, (1999) Volume 3 version A L'Epoque contemporaine 1770-1990, (1995) version B L'Epoque contemporaine 1770-1914, (1999) Volume 4 L'Epoque contemporaine 1914-1990, (1999) Volume 5 A chaque volume correspond un livre du maître qui "n'est pas un guide méthodologique." 3 Son principe est d'apporter de l'information supplémentaire : présentation générale, explication de documents avec parfois une piste d'utilisation, autres textes sur le même sujet, chronologies, et quelques références bibliographiques pour approfondir le thème. Les chapitres ne sont pas tous documentés de la même manière. Le livre du maître n'est donc pas conçu pour apporter un éclairage didactique sur les manuels de l'élève, une coloration reflétant une conception pédagogique. 3. La notion de compétence et le PEV La notion de compétence en histoire Les modèles d'enseignement de l'histoire ont beaucoup évolué ces dernières années, nourris à la fois par la recherche historique et les innovations pédagogiques. Leurs finalités ont été redéfinies, passant d'une pédagogie par objectifs à celle de la découverte pour se fonder 2 "HG" - LEP, vol. " Le Moyen Âge / les Temps Modernes ", version A, Avant-propos. De l'utilisation du manuel "HG" - LEP 4

aujourd'hui sur l'acquisition de compétences. "Le fait de considérer les connaissances (savoir et savoir-faire) non plus comme un objet à transmettre et à assimiler (savoir redire, savoir refaire) mais bien comme une ressource individuelle dont l'élève doit être capable de se servir est au cœur de la nouvelle approche "en termes de compétences." 4 La notion elle-même fait l'objet de nombreuses tentatives de définition sur lesquelles nous ne nous attarderons pas. On peut néanmoins en dégager quelques bases communes : inscrire la tâche dans une situation, un cadre contextualisé auquel l'élève peut s'identifier et bien lui en expliciter la finalité. Il sera ainsi mieux armé pour transférer cette compétence à la résolution d'autresituations-problème. En histoire, ce pourrait être le jeu de rôle. présenter un caractère complexe obligeant notamment à mobiliser toute une gamme de ressources de natures diverses qui peuvent être, selon Roegiers 5, "d'ordre cognitif (les savoirs), affectif, social et contextuel." déterminer justement quelles ressources mettre en œuvre et la manière de les conjuguer pour résoudre la tâche proposée. amener une réflexion d'ordre métacognitif sur le processus de résolution et développer un point de vue critique sur le résultat obtenu. Les conceptions pédagogiques du PEV Le PEV "constitue le document officiel qui doit être utilisé par tous les enseignants, quel que soit le cycle ou le degré où ils travaillent." 6 contraignant et constitue la référence obligatoire pour l'enseignant vaudois. A ce titre, il est donc un document Sur le plan pédagogique, le PEV est "rédigé en termes d'objectifs d'apprentissage (compétences) qui mettent en évidence ce que l'élève apprend. L'ensemble des compétences représente le bagage que l'élève va construire au cours de sa scolarité, montrant, d'un cycle ou d'un 7 degré à l'autre, la progression au sein d'une discipline." Ainsi, pour chaque discipline et chaque cycle d'enseignement, le PEV spécifie les compétences visées, les compétences associées à la compétence visée et les contenus. Les compétences visées fixent les éléments fondamentaux dont les situations d'apprentissages définies devraient permettre la maîtrise. On parle, par exemple pour la 7 ème, "d'exploiter un document historique selon sa nature et son contexte." 8 Les compétences associées précisent cette notion : "dégager et commenter les informations principales d'un document textuel ou iconographique; repérer des indices dans des sources variées (texte, image, objet)" 9. Les contenus spécifient les champs d'étude autour desquels construire l'apprentissage de ces compétences : "les grandes 3 "HG" - LEP, Livre du maître. Avant-propos. 4 Bouhon, M. & Dambroise, C. (2002). Evaluer des compétences en classe d histoire. Unité de didactique de l histoire. Louvain-la-Neuve 5 Roegiers, X. (2000). Une pédagogie de l intégration. Compétences et intégration des acquis dans l enseignement, page 38. Coll. Pédagogies en développement. Paris Bruxelles : De Boeck. 6 Plan d'études vaudois (PEV), version 2003, brochure d'introduction. Disponible sur le site de la DGEO. 7 Ibid. 8 Plan d'études vaudois (PEV), version 2003, partie 4, chapitre 9, page 1. 9 Ibid., partie 4, chapitre 9, page 1. De l'utilisation du manuel "HG" - LEP 5

découvertes et les conquêtes; etc." 10 Les compétences les plus indispensables constituent les objectifs fondamentaux permettant d'établir les bilans. La notion de compétence autour de laquelle s'articule le PEV est l'une des caractéristiques de la pédagogie constructiviste. Il reprend à son compte la proposition de Roegiers qu'il cite, la compétence "étant la possibilité, pour un individu, de mobiliser de manière intériorisée un ensemble intégré de ressources (connaissances, techniques, ) en vue de résoudre une famille de situations-problème." 11 Le PEV pose donc une série d'objectifs fondamentaux que Jonnaert appellerait "compétences virtuelles, décrites indépendamment des situations dans lesquelles elles pourront être activées." 12 Il revient par contre à l'enseignant d'imaginer les situations d'apprentissage qui attesteront des "compétences effectives", soit la mise en œuvre d'une série de ressources pour traiter avec succès cette situation. Le "HG" - LEP et le PEV Le PEV indique explicitement le lien entre les manuels déjà en usage et le nouveau programme qu'il définit : " les maîtres établiront, à l'aide de l'index et des manuels de la collection Histoire générale (Ed. LEP-Edipresse-livre), la liste des thèmes et des notions qu'ils entendent étudier avec leurs élèves." 13 Si le manuel est donc le référent obligé en terme de programme - on rejoint d'ailleurs en cela l'une des conceptions de ses auteurs 14 - étonnamment rien n'est dit de son usage didactique et pédagogique, sur le fond comme sur la forme, alors que le manuel devrait à tout le moins servir de support à la mise en application des conceptions du PEV... Nous avons cependant relevé que le "HG" - LEP et le PEV se fondent sur deux paradigmes épistémologiques que Jonnaert juge "incompatibles." "Une connaissance ne peut être à la fois "construite" [approche constructiviste du PEV] et "transmise" [approche plus ontologique du manuel avec un savoir objectif énoncé et donné à l'élève], "être extérieure au sujet" et "construite par ce même sujet." 15 L'un des aspects de notre enquête était précisément de voir si les enseignants, confrontés à cet apparent paradoxe, s'en accommodaient dans leur pratique. 4. Démarche de la recherche L essentiel de cette étude tient dans une sorte de radiographie statistique et analytique de l impact qu a eu et a encore le "HG" - LEP dans l enseignement de l histoire. Nous avons élaboré un questionnaire structuré autour de quatre grands axes : les données personnelles : sexe, âge, formation, ; 10 Ibid., partie 3, chapitre 11, page 3. 11 Plan d'études vaudois (PEV), version 2003, brochure d'introduction. Cette définition est reprise de Roegiers (2000), page 66. 12 Jonnaert, Ph. (2002). Compétences et socioconstructivisme, un cadre théorique, page 39. Paris Bruxelles : De Boeck. 13 Plan d'études vaudois (PEV), version 2003, partie 3, chapitre 11, page 2. 14 "HG" - LEP. Avant-propos. "Il est certain que les maîtres ne pourront pas traiter en classe la totalité de la matière de chaque volume, et qu'ils devront faire des choix." 15 Jonnaert (2002), page 67. De l'utilisation du manuel "HG" - LEP 6

l'avis généraldes enseignants sur les ouvrages et leur perception de l'avis des élèves; l'utilisationeffective des manuels dans la préparation / conception des cours (dans une perspective annuelle, par séquences et par périodes); le souhait des enseignants sur le fond et la forme d'un futur moyen d'enseignement. Nous avons envoyé notre questionnaire aux septante établissements vaudois concernés. Avec l'absence de fichier recensant les enseignants en histoire de la ème 5 à la 9 ème année (généralistes, semi-généralistes, spécialistes), nous touchons là à l'une des limites de notre étude. Nous ignorons en effet le nombre d'enseignants ayant vu le questionnaire et donc la proportion de ceux qui y ont répondu. Au total, 146 formulaires nous ont été retournés. Si l'on considère le nombre supposé d'enseignants, le taux de réponses atteindrait 14 % (selon une projection moyenne de 15 enseignants par établissement, soit 1050 personnes), voire 21 % (10 par établissement, soit 700 personnes). 5. L'analyse des données Nous ferons ici une remarque préliminaire concernant la comparaison des données entre les catégories d'enseignants. Les résultats sont mentionnés à l'état brut, sans pondération quant à la représentativité de chaque catégorie. Or, les spécialistes forment à eux seuls 51.3 % des réponses contre 19.2 % de généralistes et 29.5 % de semi-généralistes. Il convient donc de relativiser ces chiffres qui révèlent néanmoins des tendances intéressantes. 5.1. Photographie de la population 51.7 % sont des femmes, 48.3 % des hommes. 20.8 % ont jusqu'à trente ans; 12.3 % ont entre 41 et 45 ans ; 6.6 % ont plus de 56 ans. Plus globalement, 65 % appartiennent à la tranche d'âge de 25 à 45 ans et 35 % ont plus de 45 ans. Ce tableau indique pour chacun le nombre d'années consacrées à l'enseignement de l'histoire : Nombre de personnes 50 40 30 20 10 0 5 3 7 9 54 11 21 34 Nombre d'années d'enseignement 1 2 3 4 5-10 11-15 16-20 21 + Notre échantillon est donc constitué, pour l'essentiel, d'une population plutôt expérimentée. De l'utilisation du manuel "HG" - LEP 7

Beaucoup de titulaires d'une licence ont omis de préciser leur statut sur le terrain (spécialiste, semi-généraliste, généraliste). Suivant la logique de formation, nous avons regroupé dans la seule catégorie des spécialistes tous ces diplômés, catégorie majoritaire avec 51.3 % des personnes sondées. Nous signalons néanmoins dans le tableau ci-dessous ces spécialistes "non déclarés" en. D'autre part, nous avons considéré comme semigénéralistes des généralistes ayant une formation supplémentaire (BFC1, BFC2, etc.). Ces derniers enseignent actuellement au CYT et souvent aussi aux 7 ème / 8 ème / 9 ème. spécialistes spécialistes 29.5% 20.5% généralistes semi-généralistes 19.2% 30.8% Le tableau suivant recense les types de classes dans lesquelles intervient notre population 16. 5 CYT 76 7 VSO 22 8 VSO 20 6 CYT 74 9 VSO 17 7 VSG 32 8 VSG 34 9 VSG 30 7 VSB 20 8 VSB 17 9 VSB 19 Note : les chiffres indiquent le total des mentions pour chaque classe, quelle que soit la matière donnée (et donc pas seulement l'histoire). 5.2. Votre avis sur le "HG" - LEP L'avis des enseignants et des élèves Nous avons demandé aux enseignants d'évaluer les manuels sur la base de cinq critères : l'approche historique, le découpage de la matière, les textes de base, l'iconographie et la proportion entre textes de base et documents. Nous avons envisagé deux approches : la représentation qu'a l'enseignant de la perception de ses élèves : Note : nous voulions connaître ici le sentiment des enseignants. Ces questions n'étaient donc pas formulées pour être posées directement aux élèves. Pour 60.6 % des enseignants, il apparaît que l'approche historique est "mauvaise" ou "à améliorer" du point de vue des élèves. Le découpage de la matière leur convient par contre à 56.1 % ("bon" ou "très bon"). 16 CYT = cycle de transition (5ème / 6 ème ) ; VSO = voie secondaire à options / VSG = voie secondaire générale / VSB = voie secondaire de baccalauréat. De l'utilisation du manuel "HG" - LEP 8

83.2 % estiment la compréhension générale des textes et 60.8 % leur intérêt / pertinence "mauvaise" ou "à améliorer". Pour 59.8 %, ils sont bien mis en relation avec l'iconographie, laquelle est trouvée bonne dans son ensemble : 52.9 % pour sa compréhension globale; 58.2 % pour son intérêt et sa pertinence; 48.5 % pour ses liens aux textes. La proportion entre textes et documents est, elle, considérée comme "bonne" ou "très bonne" par 50.5 % des élèves. Note : environ 19 % des enseignants ont jugé qu'ils ne pouvaient évaluer les avis et intérêts de leurs élèves. Nous reproduisons ici les représentations des enseignants sans autre information sur leur(s) source(s) : simple observation personnelle en classe et/ou sondage spécifique auprès des élèves. l'avis de l'enseignant : 63.4 % estiment l'approche historique "bonne" voire "très bonne", de même que le découpage de la matière (58.2 %). Les textes de base recueillent également un indice de satisfaction plutôt positif : compréhension globale : 53.2 %; intérêt / pertinence : 67.9 %; lien avec l'iconographie : 67.5 %. L'iconographie est dans l'ensemble bien appréciée : compréhension générale : 71.6 % ("bonne" et "très bonne"); intérêt / pertinence : 74.1 %; lien avec les textes : 64.4 %. La proportion entre les deux apparaît quant à elle moins convaincante : 44.5 %. La comparaison des résultats au sein des catégories d'enseignants apporte quelques informations plus nuancées : Compréhension des textes : (résultats spécialistes / généralistes / semi-généralistes) mauvaise 11.4 % / 7.7 % / 10 % bonne 47.1 % / 42.3 % / 47.5 % à améliorer 30 % / 46.2 % / 35 % très bonne 11.4 % / 3.8 % / 7.5 % Intérêt / pertinence des textes : (résultats spécialistes / généralistes / semi-généralistes) mauvaise 4.3 % / 0 % / 10 % bonne 63.8 % / 57.7 % / 42.5 % à améliorer 20.3 % / 30.8 % / 30 % très bonne 11.6 % / 11.5 % / 17.5 % Constat : Les enseignants ont un avis globalement positif sur ces ouvrages considérés dans leur ensemble. L'iconographie en particulier est mise en évidence. Elle paraît s'intégrer avantageusement à des textes eux aussi pertinents mais à propos desquels l'appréciation est plus partagée. Spécialistes et semi-généralistes se retrouvent sur la compréhension des textes qu'ils estiment majoritairement "bonne", voire "très bonne" alors que, chez les généralistes, les plus nombreux estiment qu'elle devrait être rendue plus accessible aux élèves. Même si l'opinion des élèves doit être considérée comme purement indicative, sa comparaison avec celle des professeurs n'en demeure pas moins pleine d'enseignements. De l'utilisation du manuel "HG" - LEP 9

Les avis sont relativement proches sur certains points : [ avis favorables cumulés (bon et très bon) élèves enseignants ] le découpage de la matière 56.1 % 58.2 % la proportion textes - documents 50.5 % 44.5 % Mais les adultes y trouvent des qualités qui ne semblent pas apparaître aux yeux des enfants. Les élèves ne seraient que peu satisfaits du "HG" - LEP, à preuve l'appréciation en dessous de la moyenne sur des points essentiels à prendre en compte dans l'utilisation d'un manuel scolaire. [ avis favorables cumulés (bon et très bon) élèves enseignants ] textes : compréhension globale 16.8 % 53.2 % textes : intérêt / pertinence 39.3 % 67.9 % iconographie : compréhension globale 52.9 % 71.6 % Textes : intérêt / pertinence Textes : compréhension globale 60 50 40 30 20 10 0 55 42 36.6 25.7 18.8 6.4 1 2 3 4 12.9 2.7 50 40 30 20 10 0 46.2 44 37 35.5 16 11.3 9.2 0.8 1 2 3 4 élèves enseignants 1 mauvaise 2 à améliorer 3 bonne 4 très bonne Cette tendance se retrouve dans les commentaires qui soulignent leur accès difficile : "Le vocabulaire n'est pas du tout adapté au niveau des élèves, c'est beaucoup trop difficile pour eux. L'iconographie manque cruellement de dessins, de croquis qui nous montrent la vie de l'époque, comme on en trouve énormément dans les livres destinés aux jeunes." "Comme ouvrages de référence familiaux, ils sont excellents mais le "mix" avec des aspects pédagogiques a, à mon avis, gâché pas mal de choses". "J'apprécie beaucoup ces deux manuels (Antiquité et Moyen Âge). Ils offrent un grand choix; ils sont objectifs (la plupart du temps); ils ne se perdent pas en tout et n'importe quoi : bonne synthèse.". Le livre du maître 25 % des enseignants affirment ne jamais utiliser le livre du maître dans leur pratique quotidienne et 59.3 % rarement. Au vu des résultats relevés plus haut, nous pouvions nous demander si le livre du maître favoriserait une plus grande accessibilité du "HG" - LEP aux élèves. Ce n'est pas le cas, les De l'utilisation du manuel "HG" - LEP 10

enseignants n'y trouvant majoritairement pas l'appui souhaité. Les commentaires déplorent presque unanimement l'absence de "clés" d'utilisation et de supports pratiques. De ce fait, il est considéré comme une simple ressource par une très large majorité (81 %) qui n'y voit pas un complément indispensable au livre de l'élève (86 %). De nombreux enseignants n'y ont pas découvert l'outil permettant notamment la création et la planification d'activités variées et différenciées. On se souvient que la philosophie guidant la conception du livre du maître répondait à d'autres critères. Il y avait dès lors peu de points de convergence possibles et, en dehors de tout jugement qualitatif, les commentaires soulignent ce décalage : "Des fiches qui permettent aux élèves de s'approprier des connaissances et d'exercer des méthodes de travail". "Tout y est, même trop!" "Un véritable manuel comme en France (exercices, bilans, approfondissements )." "Davantage de fiches de travail, des résumés, des transparents couleurs (cf. Nathan), bref : de l'aide pour ne pas avoir à tout faire nous-mêmes." On notera sur ce point des variations assez sensibles au sein des catégories d'enseignants : spécialistes généralistes 70 60 50 40 30 29.6 26.9 17.1 53.5 65.4 68.3 25 59.3 12.9 2.9 * semi-généralistes 20 10 12.7 7.7 12.2 4.2 0 2.4 utilisation du livre du maître 0 jamais rarement souvent toujours * Le petit graphique donne les pourcentages toutes catégories confondues. Fait relativement surprenant, les utilisateurs réguliers ("souvent" et "toujours") se rencontrent là aussi davantage chez les spécialistes : 16.9 %. On aurait pu imaginer le contraire, de par la formation ou le temps de préparation à consacrer spécifiquement à l'histoire (moins on en a, plus on recourrait au livre du maître). Cela s'explique peut-être par le fait que les activités proposées sont relativement complexes et conviennent peut-être mieux à des classes prégymnasiales. Vos attentes sont-elles satisfaites par les manuels "HG" - LEP? 31.5 % des enseignants se déclarent insatisfaits de ces manuels. D'autres - 39.9 % - y trouvent partiellement réponse à leurs attentes. Il apparaît clairement qu'au-delà des conceptions et des expériences personnelles, deux tiers des professeurs n'ont pas ou peu trouvé dans ces manuels un modèle sur lequel ils pouvaient fonder leur enseignement. 39.9 31.5 25.2 3.5 De l'utilisation du manuel "HG" - LEP 11

La variation de pourcentages est relativement importante selon que l'on considère les personnes ayant jusqu'à dix ans et celles ayant plus de dix ans d'enseignement : Attentes satisfaites : (résultats jusqu'à 10 ans / depuis 10 ans et plus) Non 35.1 % / 28.1 % Oui 19.5 % / 31.3 % Partiellement 44.2 % / 34.4 % Parfaitement 1.3 % / 6.3 % De même, on trouve des différences très marquées : au sein des catégories : Attentes satisfaites : (résultats spécialistes / généralistes / semi-généralistes) Non 31.9 % / 25.9 % / 35.7 % Oui 18.1 % / 29.6 % / 35.7 % Partiellement 48.6 % / 37 % / 23.8 % Parfaitement 1.4 % / 7.4 % / 4.8 % en comparant les catégories entre elles : Attentes satisfaites (en pourcentages) : spécialistes généralistes semi-généralistes 33.3 15.6 51.1 18.2 18.2 63.6 41.7 22.2 36.1 40.0 40.0 20.0 non partiellement oui parfaitement Constat : L'indice de satisfaction augmente fortement lorsque l'on a plus de dix ans d'enseignement. L'évolution est encore plus spectaculaire selon que l'on est généraliste ou semi-généraliste : on passe de 18.1 % (spécialistes) à 29.6 % et 35.7 % de "oui". Considérant la relative bonne appréciation générale exprimée plus haut, le nombre important d'enseignants ne trouvant pas ce qu'il espérait dans ces manuels peut surprendre. On passe de 63 % d'opinions favorables à un 71.4 % de "non" ou "partiellement satisfaits". La contradiction n'est pourtant qu'apparente, cette dernière question faisant cette fois directement allusion à l'utilisation pédagogique du "HG" - LEP. Ce résultat rend compte des difficultés d'utilisation rencontrées dans la pratique. "C'est un livre magnifique. Il est intéressant à lire "pour le plaisir" et les élèves aiment beaucoup le feuilleter, aller regarder une illustration. [ ] Mais il n'est pas suffisamment pédagogique (à l'image des livres français qui allient cartes, documents en tous genres, synthèses, questionnaires)." "Attentes satisfaites pour le maître uniquement, car ce sont des amanuels scolaires." De l'utilisation du manuel "HG" - LEP 12

Les manuels "HG" - LEP sont-ils adaptés au PEV? Rappelons que la conception des manuels "HG" - LEP n'a pas été guidée par les principes du PEV. Mais, ce matériel étant l'outil officiel à la disposition des enseignants, nous nous sommes naturellement intéressés à son intégration dans le cadre des programmes. Il ressort que ces manuels trouvent difficilement leur place dans le contexte défini par le PEV. partiellement adaptés adaptés non adaptés 19.1% 1.5% 41.9% parfaitement adaptés 37.5% selon l'ancienneté des enseignants : Manuels adaptés ou non au PEV (résultats jusqu'à 10 ans / depuis 10 ans et plus) Non Partiellement Oui Parfaitement 12.2% 2.7% 44.6% 26.7% 0.0% 40.0% 40.5% 33.3% Jusqu'à 10 ans Depuis 10 ans et plus au sein des catégories d'enseignants : Manuels adaptés ou non au PEV (résultats spécialistes / généralistes / semi-généralistes) Non Partiellement Oui Parfaitement 11.3% 1.4% 4.2% 25.0% 20.5% 2.6% 46.5% 37.5% 46.2% 40.8% 33.3% 30.8% Spécialistes Généralistes Semi-généralistes Constat : si les "non" sont équilibrés entre les enseignants ayant jusqu'à 10 ans de pratique et ceux qui en ont plus (44.6 % / 40 %), les avis favorables sont bien plus tranchés: 26.7 % de "oui" pour les "plus de 10 ans" contre 12.2 % seulement pour les autres. chez les généralistes, plus de 41.7 % estiment le manuel compatible avec le PEV ("oui" et "parfaitement"). Le clivage est très marqué sur ce point avec les semi-généralistes (23.1 %) et plus encore avec les spécialistes (environ 13 %). De l'utilisation du manuel "HG" - LEP 13

la comparaison transversale entre catégories démarque elle aussi très nettement les spécialistes pour ce qui est des "non et des "partiellement". Les données sont par contre équilibrées pour le "oui" et le "parfaitement" : spécialistes généralistes 31.6 10.5 24.5 16.3 32.0 36.0 33.3 33.3 57.9 59.2 32.0 33.3 non partiellement oui parfaitement "Aucun chapitre n'est adapté au PEV. Ne vise aucune compétence, peu de savoir-faire, que des savoirs!!! Ce n'est pas une banque de données historiques!!! C'est une reconstruction de l'histoire peu utilisable." "Le découpage du programme du PEV ne correspond pas à celui des volumes!" "Plus généralement, [il manque] des activités, des suggestions pédagogiques pour les élèves en lien avec les objectifs fondamentaux. Il me semble que le PEV invite à travailler sur l'interprétation de documents; en fournir davantage (beaucoup!) serait donc logique. 5.3. Votre utilisation dans votre réflexion pédagogique globale Pour cerner au plus près cette réalité, nous nous sommes d'abord intéressés à l'aspect pédagogique à travers trois stades de préparation 17 : Le programme annuel. Le manuel sert de référence générale, d'aide à la recherche d'un thème de séquence et à sa planification; La séquence d'enseignement. Plus centrée sur un thème, l'approche du manuel est plus détaillée. Elle aide à la structuration de la séquence et lui sert d'appui (textes et documents à exploiter); La période. L'utilisation est ici encore plus spécifique puisqu'elle implique le recours direct aux documents pour le travail des élèves. Considérés globalement, les résultats dénotent une constante d'utilisation dans les trois cas de figure : 62.4 % dans l'élaboration du programme annuel (31.2 % souvent / 31.2 % toujours), 58.9 % pour les séquences (39 % / 19.9 %) et 61.1 % pour les périodes (46 % / 15.1 %). 17 Notons que cette conception n'était pas explicitée en détail dans le questionnaire. De l'utilisation du manuel "HG" - LEP 14

31.2% 14.2% 19.9% 7.8% 15.1% 6.5% 33.3% 32.4% 23.4% 31.2% 39.0% 46.0% Programme annuel Séquences Périodes jamais rarement souvent toujours Constat : Plus on se rapproche d'un usage "pédagogique", plus on recourt "souvent" aux manuels "HG" LEP : de 31.2 % à 46 %. Ce constat peut surprendre dans la mesure où, considérant les chiffres cités plus haut, on aurait pu s'attendre à un résultat inverse. En effet, les enseignants semblaient mieux disposés à l'égard du "HG" - LEP dans une optique encyclopédique que dans celle d'un manuel scolaire. On aurait pu en déduire qu'il serait moins utilisé dans la préparation des périodes où sa fonction devrait plus être celle d'un outil pédagogique. Il est aussi vrai qu'à l'inverse, ceux qui disent l'utiliser "toujours" sont bien moins nombreux pour la période que pour le programme annuel (de 15.1 % à 31.2 %). Considérant la période, ce sont finalement 78.4 % des enseignants qui utilisent "rarement" ou "souvent" le manuel "HG" - LEP. On se souvient pourtant qu'il répondait peu aux attentes des enseignants et aux principes du PEV. Malheureusement, le champ limité de notre étude ne nous permettra pas d'analyser plus en détail ce paradoxe. Les hypothèses sont nombreuses et parfois contradictoires : il suffit d'imaginer, par exemple, que l'enseignant "fait avec", en l'adaptant du mieux qu'il peut; ou à l'inverse, que le manuel sert fréquemment parce que le PEV n'est pas ou peu appliqué par le maître. Tout au plus peut-on penser que certains des "non" ou "peu satisfaits" se reconnaîtront dans ces témoignages : "C'est le matériel officiel, celui qui est fourni à l'élève. Donc difficile de faire autrement que de l'intégrer à notre réflexion pédagogique." "Utilisation dans notre réflexion pédagogique : il le faut! Non?" dans votre pratique quotidienne. Nous avions établi une échelle d'évaluation "dégressive" dans le degré d'utilisation : base de travail, référence principale, référence complémentaire, simple banque de données. 51 % des enseignants affirment baser leurs cours sur le manuel "souvent" ou "toujours" (42.4 % / 8.6 %). Pour ceux-là, cours et manuel sont étroitement imbriqués. A l'inverse, 12.9 % n'y recourent "jamais" et plus d'un tiers "rarement". Cette répartition se retrouve sensiblement quand on parle du manuel comme référence principale, occupant donc une place moins essentielle : 53.6 % (44.9 % / De l'utilisation du manuel "HG" - LEP 15

8.7 %). On l'utilise le plus fréquemment en complément à d'autres sources : 67.6 % (52.9 % / 14.7 %). Enfin, 52.7 % (48.8 % / 3.9 %) disent l'utiliser comme une banque de données. Les réponses au sein des catégories d'enseignants nous donnent le schéma suivant : Cours basés sur le manuel (résultats spécialistes / généralistes / semi-généralistes) jamais 14.3 % / 8 % / 14.6 % souvent 35.7 % / 60 % / 49.3 % rarement 41.4 % / 32 % / 29.3 % toujours 8.6 % / 0 % / 12.2 % Manuel : source principale (résultats spécialistes / généralistes / semi-généralistes) jamais 8.7 % / 4 % / 5 % souvent 42 % / 52 % / 45 % rarement 40.6 % / 40 % / 37.5 % toujours 8.7 % / 4 % / 12.5 % Manuel : banque de données en classe (résultats spécialistes / généralistes / semi-généralistes) jamais 10.6 % / 8.7 % / 5.1 % souvent 56.1 % / 57.7 % / 43.5 % rarement 28.8 % / 47.8 % / 33.3 % toujours 4.5 % / 15.4 % / 0 % Constat : Généralistes et semi-généralistes basent plus volontiers leurs cours sur le livre que les spécialistes (60 % et 61.5 % contre 44.3 %). On voit bien là une approche différente des manuels et il serait intéressant d'analyser si elle recoupe aussi une conception différente de l'enseignement. "Je crée quasiment toujours mon matériel en faisant diverses synthèses d'autres manuels. C'est long mais ça me correspond mieux." "J'utilise d'autres livres d'histoire, des documents historiques, des documents interactifs. J'utilise ces manuels lorsque j'ai besoin d'informations rapidement accessibles pour compléter mes notes. Parfois, nous étudions certains chapitres en classe mais pas souvent. Je préfère amener l'information autrement, parfois en la vulgarisant un peu plus que ne le fait le manuel." "Mes cours sont basés sur d'autres sources, mais qui sont alimentées par les manuels LEP. L'ossature reste les manuels, mais ceux-ci sont peu utilisés en classe." Quatre enseignants disent n'avoir jamais utilisé le manuel "HG" - LEP. Ils l'ont remplacé par du matériel français ou d'autres cantons romands. Treize enseignants ont renoncé à ces manuels après avoir essayé de les intégrer dans leur pratique. Difficultés d'accès pour les élèves, manque de documents et d'attractivité motivent ces choix. De l'utilisation du manuel "HG" - LEP 16

5.4. Après le manuel "HG" - LEP Dans cette troisième partie de notre enquête, nous avons cherché à élargir notre propos. Nous avons d'abord demandé aux enseignants ce qu'ils pensaient de la décision de ne pas rééditer cette collection : résultat global 70 60 55.2 63 53.7 spécialistes résultat global généralistes 50 40 30 20 37 25.9 26.8 21 16.4 23.8 20.5 37 19.5 semi-généralistes 10 0 décision justifiée non justifiée sans opinion répartition des réponses globales "justifiée" par catégories d'enseignants : 28.2% 12.9% 58.9% Constat : La surprise vient de ce que le pourcentage global de réponses "justifiée" (55.2 %) est très sensiblement plus bas que ceux exprimant l'indice de satisfaction ou l'adaptation au PEV 18. Le nombre d'"insatisfaits" dans ces deux cas de figure laissait en effet prévoir un résultat encore plus net en faveur des "justifiée". On peut risquer quelques hypothèses justifiant cet avis plus nuancé : utilisation possible de ces manuels, même si elle n'est pas toujours idéale; utilisation par obligation; amortissement du matériel personnel développé par les enseignants autour de ces manuels; amortissement financier de la collection elle-même; aspect intéressant mais aussi contraignant de toute démarche d'adaptation à un nouveau matériel. "Je n'ai pas compris pourquoi cette collection n'était pas rééditée." "Il est regrettable que le canton de Vaud ait une fois de plus fait cavalier seul et englouti des sommes considérables dans une édition luxueuse mais inappropriée!" "Je trouve la décision non justifiée vis-à-vis des collègues qui ont créé du matériel en lien avec ce manuel! (Pour moi, elle est justifiée)." Quels futurs moyens d'enseignement? 18 Indice de satisfaction : 71.4 % (31.5 % de non, 39.9 % de partiellement) - Adaptation au PEV : 79.4 % (41.9 % de non, 37.5 % de partiellement). De l'utilisation du manuel "HG" - LEP 17

Nous invitions ici les enseignants à faire part de leurs souhaits et suggestions pour remplacer à plus ou moins court terme les manuels "HG" - LEP. Nous proposions quelques options, plusieurs d'entre elles pouvant être choisies par une même personne. 1 2 3 4 5 un autre manuel plusieurs manuels à choix des propositions de séquences d'enseignement (à l'exemple de "S'exprimer en français" 19 ). une banque de données 70 60 50 40 30 20 10 0 23.9 une banque de données accessible en ligne Constat : 36.6 61.3 50 48.6 Les enseignants recherchent des moyens mettant l'accent sur des propositions concrètes d'utilisation avec les élèves. Leurs arguments reposent essentiellement sur deux éléments : ce type d'aide permet de se renouveler et de ne pas avoir à créer soi-même tout le matériel nécessaire; il favorise aussi la motivation et l'intérêt des élèves. Les commentaires des enseignants mettent en lumière la difficulté de concevoir un matériau performant et convenant au plus grand nombre. "Surtout pas de propositions de séquences." 1 2 3 4 5 "Surtout ne pas gaspiller des millions pour réinventer la roue. Utiliser du matériel déjà existant et garder les moyens financiers pour une banque de données." "Je souhaite vivement que l'élève reçoive un manuel d'histoire aux textes courts et simples. L'iconographie et des documents devraient y être joints en quantité importante et en qualité. Le maître recevrait des propositions pour exploiter ces documents." Les manuels les plus souvent proposés comme références ou modèles sont français. Bordas est mentionné 32 fois, Nathan 22, Hachette 11, Belin 9, Hatier 8. Les moyens fribourgeois et neuchâtelois sont suggérés 12 fois chacun. Ces ouvrages ont en commun l'intégration de fiches de travail, de questionnaires, de pistes d'activités pour les élèves. Plusieurs enseignants ont souhaité disposer d'un complément spécifique à l'histoire suisse. Par ailleurs, les moyens extra-scolaires sont beaucoup sollicités : internet, revues du type Akéojunior, Histoire du monde, 6. Conclusions 19 S'exprimer en français aborde l'enseignement de l'expression orale et écrite à travers le concept de la séquence didactique (mise en situation, production initiale, modules de travail, production finale). Le matériel, disponible sur supports écrits et informatique (CD), propose une démarche complète par thème (le fait divers, l'exposé oral, la nouvelle fantastique, etc.). Elle offre au choix de l'enseignant beaucoup de textes de référence, des propositions d'activités directement exploitables, s'appuyant sur des fiches de travail prêtes et reproductibles. S exprimer en français. Séquences didactiques pour l oral et l écrit. (2001). Bruxelles : De Boeck. De l'utilisation du manuel "HG" - LEP 18

sur le débat autour du manuel HG - LEP Dans le contexte de la discussion autour des manuels "HG" LEP, nous souhaitions nous confronter à la réalité. Le débat existe bien, à témoin les nombreuses réponses qui nous sont revenues, réponses souvent nuancées. Elles reflètent en cela une réalité dont les paramètres sont très nombreux et, en définitive, très personnels : conception de l'histoire et de son enseignement; interprétation du PEV; choix de la pédagogie mise en œuvre; choix des moyens utilisés; etc Le "HG" - LEP arrive au moment où de nouvelles options sont définies. Entre sa conception et sa diffusion, la réflexion historique et pédagogique a fait du chemin en amenant de nouveaux concepts. Le "HG" - LEP devenait du coup une sorte de "malentendu pédagogique" qui avait, de ce fait, peu de chance de rencontrer l'adhésion d'une majorité d'enseignants. Ce manuel, dont la conception participait au fond d'une autre culture, ne pouvait que difficilement entrer dans un cadre et un fonctionnement pour lesquels il n'avait pas été créé. Beaucoup d'enseignants attendaient un outil plus opérationnel. Or, le parti pris des auteurs était très clair : "Il appartient aux maîtres de présenter la matière et de faire le choix des chapitres pertinents, selon le programme et l'intérêt des élèves." 20 Une liberté d'action à double tranchant et diversement appréciée. Les maîtres regrettent aussi l'absence de projet didactique, quelle qu'en soit d'ailleurs la référence pédagogique. On peut d'ailleurs s'interroger sur ce parti pris, sachant que l'aspect didactique est l'un des critères à la base de la conception d'un manuel scolaire. D'où la réserve de certains enseignants qui estiment que ce matériel les laisse bien seuls avec leur matière et qui peinent à trouver une cohérence entre ces moyens et les directives du PEV. sur l'utilisation du manuel "HG" - LEP On pourrait d'abord relever qu'auteurs et enseignants se retrouvent assez largement sur la fonction référentielle de ces manuels. Dans ce sens, l'objectif des auteurs est plutôt atteint. L'ouvrage lui-même est relativement bien accueilli. Les commentaires font apparaître que la discussion porte sur deux éléments distincts, même s'ils sont naturellement indissociables : les qualités d'un manuel en lui-même et sa conformité à une exigence pédagogique. Il ne nous appartient pas ici de déterminer le seuil de réussite dans la conception, l'exploitation ou la pertinence d'un manuel. Nous avons vu que le "HG" - LEP divise les enseignants en trois groupes sensiblement proches, entre ceux qu'il a déçus, ceux qu'il satisfait partiellement et ceux pour qui il constitue une réponse à leurs attentes. Le score élevé des "partiellement" satisfaits (39.9%) est évidemment déterminant, selon qu'on l'associe plutôt aux réponses positives ou négatives. Il marque, pour le moins, une certaine distance dans l'accueil réservé à un manuel sans critères didactiques explicites. 20 "HG" - LEP, Livre du maître. Avant-propos. A ce sujet, voir aussi ci-dessus le chapitre La Collection. De l'utilisation du manuel "HG" - LEP 19

La collection rencontre davantage d'adhésion auprès des enseignants ayant plus de dix ans d'enseignement et, plus spécifiquement, chez les semi-généralistes et les généralistes. On peut constater - avec toute la réserve à accorder à des résultats non pondérés - un écart très important sur ce point entre les spécialistes et les autres, sachant qu'ils représentent, d'une part, 51.1 % des "non" et 63.6 % des "rarement" et, d'autre part, 36.1 % des "oui" et 20 % des "parfaitement". L'enquête montre la difficulté de conjuguer emploi du "HG" - LEP et prescriptions du PEV. Un enseignant sur cinq estime pouvoir le faire bien ou parfaitement. On constate que les enseignants plus expérimentés sont aussi les plus positifs. Le malaise vis-à-vis du "HG" - LEP vient pour une part de la difficulté de lui trouver sa place. Ces manuels étaient en quelque sorte des objets hybrides : délicat d'être source de référence et outil pédagogique proposant questionnements, objets d'analyse et dossiers d'activités. Malgré les réserves que nous venons de voir, les enseignants recourent aux manuels à tous les stades de leurs préparations, utilisations qui peuvent recouvrir des usages pédagogiques différents. L'expérience professionnelle et le degré d'application du PEV en sont sans doute des composantes essentielles, qu'il conviendrait d'évaluer à travers une étude véritablement centrée sur la pratique des enseignants. Certains peinent à entrer dans une démarche d'enseignement trop définie et dans laquelle ils ne se retrouveraient pas. D'autres ressentent le besoin d'être guidés, de disposer d'une référence à laquelle confronter leur pratique. Mais, quelle que soit la nature du matériel, la part de l'enseignant demeure très importante. Les maîtres ne recherchent d'ailleurs pas majoritairement le manuel parfait, clé en mains, mais plutôt celui qui, tout en laissant place à cette part personnelle, propose des pistes susceptibles de la compléter, de la stimuler et de l'aiguiller dans ses choix pédagogiques. De l'utilisation du manuel "HG" - LEP 20