Cercle Celtique Ar Vro Vigoudenn de Pont-l Abbé Fondé en 1954, le Cercle Celtique Ar Vro Vigoudenn porte avec fierté et dignité les couleurs du Pays Bigouden et de la ville de Pont-l Abbé. Son but est de transmettre et mettre en valeur le répertoire dansé et le patrimoine vestimentaire bigouden dont il présente plusieurs époques de 1814 à 1950. Depuis sa création, le groupe est classé parmi les meilleurs ensembles de danse de la confédération Warl Leur. Il travaille depuis plusieurs années avec le Bagad Cap Caval de Plomeur, un des meilleurs ensembles musicaux de Bretagne avec qui il a présenté deux créations Hepken et Ijin. L orchestre qui accompagne le cercle cette année en est en partie issu. Différentes époques vestimentaires du Pays Bigouden vous sont aujourd hui présentées. Elles témoignent de l évolution des modes entre les années 1880 à 1945.
Le costume de mariage des années 1880/1890 Les Femmes : Costume de la fin du XIXème siècle, porté par les jeunes filles lors de grande cérémonie notamment pour leur mariage. L ensemble des pièces est réalisé avec du drap de laine et agrémenté de broderies au niveau du plastron et des revers de manches. La couleur dominante des éléments décoratifs que sont cocardes, rubans, est le rouge qui était, à cette époque, la nuance réservée au mariage. Les tabliers sont, dans leur grande majorité, fabriqués dans des étoffes de couleur froide : violet, bleu, turquoise, mauve. Un faux-cul et trois vraies jupes superposées en drap de laine donnent aux femmes cette silhouette si caractéristique. La coiffe, haute d à peine dix centimètres, est surmontée d un petit appendice appelé «bigouden». L histoire voudrait que ce soit la coiffure des femmes qui ait donné son nom au terroir tout entier. Les Hommes : Les hommes portent des vêtements de la toute fin du XIXè siècle, la dernière mode encore entièrement traditionnelle. L ensemble des pièces est également taillé dans du drap de laine noir. La broderie bigoudène s organise en rangées au niveau de l encolure de leur gilet, elle gagne de plus en plus de terrain. La palette des couleurs de fils utilisés par les brodeurs s est restreinte aux jaune, orangé et rouge. Un chupen, veste courte à manches longues, le recouvre. Le pantalon à pont est toujours de mode en cette fin de XIXè siècle. Le chapeau à six guides est spécifique au pays. Toute une gamme de bijoux rehaussait les costumes masculins lors des mariages : chaînes de montre, épingles de pardon, sautoirs et autres pampilles.
Le costume de mariage du début des années 1920 Le costume que portent certaines jeunes filles est un vêtement de grande cérémonie. C est aussi un costume de mariage lorsqu il est agrémenté de livrées, noeuds de tabliers et cocardes. La coiffe a pris son envol et mesure 20 centimètres au sortir de la guerre. Tissus, fils, perles de rocailles sont des matériaux innovants. Les coupes et coutures restent cependant spécifiquement bigoudènes. Le satin a remplacé le drap de laine, la broderie réapparaît, les femmes osent maintenant mettre en valeur leur cheveux en s inspirant de la mode parisienne des accroches cœur. Le jour de leur mariage, barrettes, draperies, sautoirs, chaussures à bride, broches en pomponne, livrées les rendent plus coquettes que jamais.
Le costume de mariage ou de cérémonie de 1945 Les jeunes filles arborent une série de costumes de cérémonie portés entre 1946 et 1949. Les parures se sont considérablement allégées. Constitués de velours noir, ornés de grands motifs floraux, de broderie dite Cornouaillaise, ces costumes sont reconnaissables par leurs couleurs souvent assez vives (jaune, rouge, orange ), mais surtout par l organisation des motifs. Contrairement aux grands gilets de fils brodés par les hommes, il n y a plus ici de rangs de broderies mais des motifs dispersés sur l ensemble du costume. Les femmes se sont approprié les techniques de broderie et s affranchissent ainsi des codes ornementaux en usage dans la société traditionnelle. Beaucoup de femmes commencent à abandonner le costume mais celles qui le portent encore connaissent bien les modes citadines et se ré-approprient les nouvelles tendances : coiffures, accessoires, chaussures... La coiffe a pris de l ampleur et atteint alors les trente centimètres.