Jérémy LERAT Sous la responsabilité de Martine BUATIER, Delphine CHARPENTIER et Jean-Pierre SIZUN

Documents pareils
Thème Le domaine continental et sa dynamique

FORD C-MAX + FORD GRAND C-MAX CMAX_Main_Cover_2013_V3.indd /08/ :12

RÔLES DE LA MICROSTRUCTURE ET DE LA COMPOSITION MINERALOGIQUE DE SOLS ARGILEUX DU BASSIN DE PARIS SUR LEUR SENSIBILITE AU RETRAIT - GONFLEMENT

Interprétation de l'affleurement 3: a: argilites compactes, b: niveaux oxydés, a: argilites shistées, riches en charbon (bitumineuses)

Défi Transition énergétique : ressources, société, environnement ENRS Projet Exploratoire PALEOSTOCK

Ressources minérales et Hydrocarbures. Hedi SELLAMI Centre de Géosciences MINES ParisTech

HYDROCARBURES NON CONVENTIONNELS

Comment réduire les émissions de CO 2? Les réponses de l'ifp

Gaz Non conventionnels DES RESSOURCES pour le futur

Consolidation des argiles. CUI Yu-Jun ENPC-CERMES, INSTITUT NAVIER

Sophie Guézo Alexandra Junay

Les hydrocarbures non conventionnels : évolution ou révolution?

MISE EN DÉCHARGE. Une entreprise de Bayer et LANXESS

Présentation générale des principales sources d énergies fossiles.

La gestion à long terme des déchets de haute activité et/ou de longue durée de vie. Options

Introduction. Henri Poincaré

BESNARD YANN 3 1 DP3 FICHES METIERS

On peut être «lourd» et agile!

Notice technique La filtration sur terre

Le stockage géologique du CO 2

STOCKAGE SOUTERRAIN. Gestion de l élimination en Europe toute entière Sécurité à long terme Solutions répondant aux besoins de nos clients

AVEC ARDEX, vous MORTIERS DE JOINTOIEMENT ARDEX

Quel avenir pour l énergie énergie nucléaire?

CURRICULUM VITAE DE MONSIEUR ONADIEN ELVIS JEAN CONSTANTIN

Paris, le 22 décembre 2008 N 39-08

Utilisation historique de nanomatériaux en pneus et possibilités de nouveaux développements

Quel avenir pour les combustibles fossiles?

Les Énergies Capter et Stocker le Carbone «C.C.S»

Chapitre 6 : les groupements d'étoiles et l'espace interstellaire

Après un Bac technologique STI Energie et environnement

Vanne à tête inclinée VZXF

Solutions complètes de vidéosurveillance. au secteur pétrolier et gazier

Portage de cadres. Quels profils sont concernés par le portage salarial?

Exploitation de la micro-sismique pour le monitoring de la fracturation Etude de faisabilité

Formation L.M.D. en instrumentation biomédicale. Mise en œuvre dans une université scientifique et médicale : Claude Bernard Lyon I

Processus de rupture dans les roches fragiles : déformations, variations de perméabilité et émission acoustique

Risques potentiels de l exploration et de l exploitation des hydrocarbures non conventionnels en Ile de France

L PRESENTATION GENERALE SCPIO

Phénomènes dangereux et modélisation des effets

EPFL TP n 3 Essai oedomètrique. Moncef Radi Sehaqui Hamza - Nguyen Ha-Phong - Ilias Nafaï Weil Florian

Microstructure des soudures de titane. Paul Danielson, Rick Wilson, et David Alman U. S. Department of Energy, Albany Research Center Albany, Orégon

ACADEMIE DE MONTPELLIER UNIVERSITE MONTPELLIER II THESE

L énergie sous toutes ses formes : définitions

Pour l environnement. Strength. Performance. Passion.

DYNAMIQUE DE FORMATION DES ÉTOILES

LES RÉPLIQUES MÉTALLOGRAPHIQUES

Plate forme de modélisation en vue de la prédiction de la durée de vie des bétons vis-à-vis de la pénétration d agents agressifs

LES ENJEUX DE LA VOLATILITE DU PETROLE ET DU GAZ ENTRETIENS ENSEIGNANTS-ENTREPRISE 28 AOÛT INSTITUT DE L ENTREPRISE

Surveillance et Detection des Anomalies. Diagnostic d une digue: rappel méthodologique

Bachelors Technologiques

Le gaz de schistes : son exploitation

Mission d information et d évaluation sur le gaz de schiste *** Département de Lot-et-Garonne Novembre 2012

Les sols, terreau fertile pour l EDD Fiche activité 3 Que contient un sol?

Présentation d une matrice emplois-expositions aux fibres céramiques réfractaires

L E BILAN DES ACTIVITÉS

SIMULATION DU PROCÉDÉ DE FABRICATION DIRECTE DE PIÈCES THERMOPLASTIQUES PAR FUSION LASER DE POUDRE


Piegeage et stockage du CO 2

Monitoring de surface de sites de stockage de CO 2 SENTINELLE. (Pilote CO2 de TOTAL Lacq-Rousse, France) Réf. : ANR-07-PCO2-007

Demain, le bâtiment intelligent

Stage Ingénieur en développement logiciel/modélisation 3D

Manuel d application pour S&P C-Sheet 240

VAlorisation et Stockage du CO 2. Un projet global de management du dioxyde de carbone sur la zone de Fos Berre Gardanne - Beaucaire

UTILISATION DES SÉDIMENTS VALORISÉS : exemple de la plate-forme expérimentale SOLINDUS pour le pré-traitement des produits de dragage

*"&# +',-./! -! " #$$%&'$## '( '$## ) *! " '%+,&,( '-. #/,(0 )0 ) 1 0 5%6'7'0 5%6'7-0 5%6'760 5%6'7+0 5%6'7%0 5%6'7(0

RESERVOIR MONITORING A PARTIR D IMAGES SATELLITES APPLICATIONS POUR LES ACTIVITÉS AMONT DE SONATRACH EN ALGÉRIE

Le changement climatique et le recours nécessaire au stockage géologique du CO

Comprendre l Univers grâce aux messages de la lumière

CALENDRIER DES STAGES 2014/2015

PHYSIQUE-CHIMIE. Partie I - Propriétés de l atome

L Ecole des Sourciers À la Tour Lombarde du Bourg de Conthey

PERSPECTIVES DU SECTEUR MINIER A MOYEN ET LONG TERME

Le droit et les hydrocarbures «non conventionnels»

METIERS DES SCIENCES DE LA TERRE. Dossier Thématique élaboré par le SUIO de l'université d'orléans. dans le cadre du Projet Personnel et Professionnel

FORMATIONS STAGES INSERTION PROFESSIONNELLE. UFR Sciences Orsay. Isabelle DEMACHY

Etude expérimentale et numérique de la Sédimentation/Consolidation de sols à très forte teneur en eau

Chapitre 6 La lumière des étoiles Physique

Colloque Groupama AM CEPII. La Zone EURO: Où en est-elle? Où va-t-elle?

Fès. Licences Fondamentales. Filière SMC : Sciences de la Matière Chimie Coordonnateur : Pr. Mohammed KHALDI

Analyse, par le personnel de l Office, de la demande de modification du plan de mise en valeur du champ White Rose

Séquence 9. Étudiez le chapitre 11 de physique des «Notions fondamentales» : Physique : Dispersion de la lumière

CHAPITRE 6 : LE RENFORCEMENT DU MODELE PAR SON EFFICACITE PREDICTIVE

Poser un carrelage mural

LA MESURE DE PRESSION PRINCIPE DE BASE

Eîude réalisée dans le cadre des actions de Service Public du BRGM 02PIR115. E. Equilbey, J.F. Vernoux. mars 2002 BRCMIRPB 1576-FR

La gravure. *lagravureparvoiehumide *lagravuresèche

Le polissage par laser

Notions de base sur l énergie solaire photovoltaïque

L empreinte carbone des banques françaises. Résultats commentés

1. IDENTIFICATION ET LOCALISATION GEOGRAPHIQUE 2. DESCRIPTION DE LA MASSE D'EAU SOUTERRAINE CARACTERISTIQUES INTRINSEQUES

Gaz moléculaire et formation stellaire dans les galaxies proches : maintenant et à l'époque ALMA Jonathan Braine

BTS BAT 1 Notions élémentaires de chimie 1

Manuel Management Qualité ISO 9001 V2000. Réf Indice 13 Pages : 13

D O S S I E R D E P R E S S E

Mario Geiger octobre 08 ÉVAPORATION SOUS VIDE

PRODUITS D EXPLOITATION

MEMOIRE DE MAITRISE DES SCIENCES DE L ENVIRONNEMENT (Module 3M86SEM)

T.I.P.E. Optimisation d un. moteur

Manuel. Tome 1 : Fondements. de Mécanique des Roches. par le Comité français de mécanique des roches Coordonné par Françoise Homand et Pierre Duffaut

8 Ensemble grand-canonique

Transcription:

Journées Grands Témoins 11, 12 et 13 janvier 2012 Besançon Jérémy LERAT Sous la responsabilité de Martine BUATIER, Delphine CHARPENTIER et Jean-Pierre SIZUN M2 VTESS

LES RESSOURCES EN PÉTROLE - Composé d origine organique piégé dans les formations géologiques - Ressource indispensable et pilier de l économie mondiale 2

LES RESSOURCES EN PÉTROLE INCONVÉNIENTS - Énergie fossile non renouvelable - Raréfaction des ressources 3

LES RESSOURCES EN PÉTROLE INCONVÉNIENTS - Énergie fossile non renouvelable - Raréfaction des ressources - Amélioration des technologies - Recherche de nouveaux gisements toujours plus difficiles à exploiter 3

LES RESSOURCES EN PÉTROLE INCONVÉNIENTS - Énergie fossile non renouvelable - Raréfaction des ressources - Amélioration des technologies - Recherche de nouveaux gisements toujours plus difficiles à exploiter RÉSERVOIRS PROFONDS 3

LES RÉSERVOIRS PROFONDS - Un réservoir est une roche perméable et poreuse susceptible de stocker des fluides (pétrole, huile, gaz, ) 4

LES RÉSERVOIRS PROFONDS - Un réservoir est une roche perméable et poreuse susceptible de stocker des fluides (pétrole, huile, gaz, ) Grès 4

LES RÉSERVOIRS PROFONDS - Un réservoir est une roche perméable et poreuse susceptible de stocker des fluides (pétrole, huile, gaz, ) Image MEB d un grès (D. BEAUFORT) 4

LES RÉSERVOIRS PROFONDS - Réservoir profond > 4000 m - 25 % des réserves découvertes entre 1999 et 2005 correspondent à des réservoirs profonds (source TOTAL) 5

LES RÉSERVOIRS PROFONDS - Longtemps considérés comme étant stériles - Conditions d exploitation extrêmes (pression et température très élévées) 5

LES RÉSERVOIRS PROFONDS ENJEUX - Comprendre l évolution diagénétique et l évolution des propriétés pétrophysiques (porosité et perméabilité) - Comprendre l impact des failles sur les circulations des fluides 5

LES RÉSERVOIRS PROFONDS - Rôle des failles Barrière Réduction du flux Drain Neutre 6

LES RÉSERVOIRS PROFONDS - Rôle des failles Modification des propriétés pétrophysiques (porosité et perméabilité) Interactions fluide-roche (dissolution, cimentation, transformations minérales) Établir un modèle d architecture des zones de failles 7

LES GRÈS D ANNOT Série turbiditique d âge éocène-oligocène situé dans le bassin d avant-chaîne alpin 8

LES GRÈS D ANNOT Intérêt particulier - Cette formation est considérée par les pétroliers comme un bon analogue de réservoir profond à l affleurement 8

LES GRÈS D ANNOT 10,4 km 4,6 km Intérêt particulier 1,9 km - Fortes variations de l état diagénétique corrélées avec la situation tectonique 9

LES GRÈS D ANNOT d après Joseph et Lomas, 2004 Pourquoi cette formation? - Sédiments déposés dans un bassin soumis à une tectonique compressive et à un enfouissement très rapide sous des nappes de charriage 10

LES GRÈS D ANNOT d après Cavailhès et al., in press Pourquoi cette formation? - Sédiments déposés dans un bassin soumis à une tectonique compressive et à un enfouissement très rapide sous des nappes de charriage 11

LES GRÈS D ANNOT d après Cavailhès et al., in press Mise en place de failles qui ont fonctionné très tôt (Miocène, 22 Ma) et qui sont liées à l exhumation des massifs cristallins (massif de l Argentera, dôme du Barrot) 11

LA FAILLE DU POINT VERT DANS LES GRÈS D ANNOT Zone d étude Zone à enfouissement maximal compris entre 6,5 km et 8 km d après Cavailhes et al., in prép. 12

LA FAILLE DU POINT VERT DANS LES GRÈS D ANNOT d après Cavailhes et al., in prép. 13

LA FAILLE DU POINT VERT DANS LES GRÈS D ANNOT Grès déformé Pélite Cœur de la zone de faille Zone d affleurement 14

BUT DU STAGE DE MASTER ORIGINE ET COMPORTEMENT DES ARGILES DANS LES ZONES DE FAILLES Quelle est la nature et l origine des phyllosilicates? Quelles ont été leurs conditions de formation (température, profondeur)? Quel est leur comportement au sein de la zone de faille? Quelles sont les conséquences induites par les phyllosilicates sur les propriétés pétrophysiques des grès d Annot? 15

LES PHYLLOSILICATES Phyllosilicates : minéraux du groupe des silicates formé d un empilement de feuillets. Ces feuillets se composent de couches tétraédriques et octaédriques Image MEB d un phyllosilicate (D. BEAUFORT) 16

LES PHYLLOSILICATES Intérêt : rôle important sur les propriétés pétrophysiques (porosité, perméabilité) du fait de leur petite taille et marqueurs des conditions pression-température et des évènements tectoniques Image MEB d un phyllosilicate (D. BEAUFORT) 16

ÉCHANTILLONNAGE 12 échantillons de pélite 11 échantillons de grès 6 échantillons dans le cœur de la zone de faille 17

NATURE ET ORIGINE DES PHYLLOSILICATES PROTOLITHE ET ROCHE DÉFORMÉE Diffraction par rayons X 18

NATURE ET ORIGINE DES PHYLLOSILICATES PROTOLITHE ET ROCHE DÉFORMÉE Diffraction par rayons X 3 types de préparation : Roche totale < 16 µm < 2 µm pour observer la fraction argileuse 18

NATURE ET ORIGINE DES PHYLLOSILICATES PROTOLITHE ET ROCHE DÉFORMÉE Diffraction par rayons X Microscopie (optique et MEB) 18

NATURE ET ORIGINE DES PHYLLOSILICATES - Microscopie optique et électronique Phyllosilicates hérités ou néoformés 100 µm 100 µm 19

NATURE ET ORIGINE DES PHYLLOSILICATES - Microscopie optique et électronique Phyllosilicates hérités ou néoformés 20

LIEN ENTRE PHYLLOSILICATES ET PROPRIÉTÉS PÉTROPHYSIQUES GRÈS (= réservoir) Texture Microstructure (Microscopie optique et électronique) Propriétés pétrophysiques 21

LIEN ENTRE PHYLLOSILICATES ET PROPRIÉTÉS PÉTROPHYSIQUES Perméabilité host rock 0,005 md 0,005 md 0,02 md 0,01 md 0,07 md Rôle phyllosilicates 22

CONDITIONS DE FORMATION DES PHYLLOSILICATES - Indice de cristallinité de l illite - Polytypes des phyllosilicates (à partir des données DRX) BUT : renseigner sur les conditions d enfouissement lors de la formation des phyllosilicates 23

CONDITIONS DE FORMATION DES PHYLLOSILICATES - Indice de cristallinité de l illite - Polytypes des phyllosilicates (à partir des données DRX) - Composition chimique des chlorites (microsonde électronique) À partir de la composition chimique, calcul de la température de formation par le modèle thermodynamique de Vidal et al. (2001 et 2005) Définir la profondeur lors de l initiation de la faille 23

Ce sujet de Master s articule autour de trois points : - Nature et origine des phyllosilicates (composition minéralogique et origine héritée ou néoformée) - Lien entre les phyllosilicates et les propriétés pétrophysiques (influence des phyllosilicates) - Conditions de formation des phyllosilicates (température et profondeur) Origine et comportement des argiles dans les failles Étude des failles affectant les réservoirs profonds 24

INDICE DE CRISTALLINITÉ DE L ILLITE Illite (10 Å) Diffractogramme fraction < 2 µm

INDICE DE CRISTALLINITÉ DE L ILLITE Largeur à mi-hauteur Diffractogramme fraction < 2 µm

INDICE DE CRISTALLINITÉ DE L ILLITE Mesure des indices de cristallinité de l illite sur des échantillons standards : - SW1, argilite siliteuse de conditions de diagenèse tardive - SW2, argilite siliteuse clivée de conditions de diagenèse tardive, proche de l anchizone - SW4, ardoise grise située au milieu de l anchizone - SW6, ardoise gris-vert issue de conditions épizonales

IC mesuré INDICE DE CRISTALLINITÉ DE L ILLITE 0,35 0,3 0,25 0,2 0,15 0,1 0,05 0 0 0,1 0,2 0,3 0,4 0,5 0,6 0,7 IC mesuré par Warr et Rice (1993) y = 0,5425 x 0,0146 41

Indice de cristallinité (IC) INDICE DE CRISTALLINITÉ DE L ILLITE 0,800 0,700 0,600 0,500 Diagenèse 0,400 0,300 Anchizone 0,200 0,100 Épizone 0,000 échantillons