Le stockage géologique du CO 2

Documents pareils
Les Énergies Capter et Stocker le Carbone «C.C.S»

Bilan GES réglementaire d Eovi Mutuelle en France. Olivier Laguitton

Comment réduire les émissions de CO 2? Les réponses de l'ifp

Piegeage et stockage du CO 2

Le stockage géologique du CO 2

Le réchauffement climatique, c'est quoi?

Présentation générale des principales sources d énergies fossiles.

SOLUTIONS TECHNOLOGIQUES D AVENIR

VAlorisation et Stockage du CO 2. Un projet global de management du dioxyde de carbone sur la zone de Fos Berre Gardanne - Beaucaire

Radosław Tarkowski, Barbara Uliasz-Misiak 1. Le stockage souterrain : une solution pour le dioxyde de carbone 2

Bilan des émissions de gaz à effet de serre

I. Introduction: L énergie consommée par les appareils de nos foyers est sous forme d énergie électrique, facilement transportable.

Évolution du climat et désertification

Oléagineux, Corps Gras, Lipides. Volume 9, Numéro 5, 296-8, Septembre - Octobre 2002, La filière

Le changement climatique et le recours nécessaire au stockage géologique du CO

Monitoring de surface de sites de stockage de CO 2 SENTINELLE. (Pilote CO2 de TOTAL Lacq-Rousse, France) Réf. : ANR-07-PCO2-007

Changement Climatique (1/2) : Qu est-ce que c est?

Panorama de la recherche au BRGM sur le stockage géologique de CO2

Responsabilité sociale et environnementale POLITIQUE SECTORIELLE PRODUCTION D ELECTRICITE A PARTIR DU CHARBON

Les hydrocarbures non conventionnels : évolution ou révolution?

L observation et le contrôle des sites de stockage de CO 2

Projet SENTINELLE Appel àprojets «CO 2»Déc. 2007

Ressources minérales et Hydrocarbures. Hedi SELLAMI Centre de Géosciences MINES ParisTech

Quelques chiffres clés de l énergie et de l environnement

C3. Produire de l électricité

Chapitre 6 : les groupements d'étoiles et l'espace interstellaire

La place du charbon dans le mix électrique

CONSOMMATION ET PRODUCTION D ELECTRICITE EN ALLEMAGNE. Bernard Laponche 2 juin 2014 * Table des matières

Capture et stockage du CO2 (CCS)

L échelle du ph est logarithmique, c està-dire

L ENERGIE CORRECTION

Energie nucléaire. Quelques éléments de physique

4 ème PHYSIQUE-CHIMIE TRIMESTRE 1. Sylvie LAMY Agrégée de Mathématiques Diplômée de l École Polytechnique. PROGRAMME 2008 (v2.4)

Synthèse SYNTHESE DIRECTION GENERALE DE L ENERGIE ET DU CLIMAT. Service du climat et de l efficacité énergétique

L ÉNERGIE C EST QUOI?

BILAN GAZ A EFFET DE SERRE THALES S.A. Réf : DENV/CG/sbs/12/171//COU Page 1

Épreuve collaborative

NOTIONS FONDAMENTALES SUR LES ENERGIES

Pour l environnement. Strength. Performance. Passion.

Calcaire ou eau agressive en AEP : comment y remédier?

Quel avenir pour l énergie énergie nucléaire?

RAPPORT D ÉTUDE 19/03/2010 DRS B

Le ph, c est c compliqué! Gilbert Bilodeau, agr., M.Sc.

Bilan des émissions de gaz à effet de serre (BEGES)

Économiser l Électricité

Le pétrole fournit 40% de l énergie mondiale. C est lui qui a régulé jusqu à présent le prix de l énergie.

Application à l astrophysique ACTIVITE

LA MAISON ECOCITOYENNE ITINERANTE

Matériels de Formation du GCE Inventaires Nationaux de Gaz à Effet de Serre. Secteur de l'energie Combustion de Combustibles

La gestion à long terme des déchets de haute activité et/ou de longue durée de vie. Options

L énergie en France et en Allemagne : comparaisons

GLEIZE ENERGIE SERVICE

République Algérienne Démocratique et Populaire. Ministère de l énergie et des Mines. Résultat du Secteur de l Energie et des Mines pour l'année 2005

2 e partie de la composante majeure (8 points) Les questions prennent appui sur six documents A, B, C, D, E, F (voir pages suivantes).

Contribution des industries chimiques

Impacts de l'informatique : ressources, énergie, déchets ; que nous révèlent les analyses de cycle de vie?

L énergie sous toutes ses formes : définitions

HYDROCARBURES NON CONVENTIONNELS

Chapitre 1 : Qu est ce que l air qui nous entoure?

La fin (annoncée) des énergies fossiles

CHAPITRE 6 : LE RENFORCEMENT DU MODELE PAR SON EFFICACITE PREDICTIVE

Le gaz de schiste «pertubateur» du marché de l électricité? Jacques PERCEBOIS Directeur du CREDEN Professeur à l Université de Montpellier I

Biomasse forestière et bioénergie: Danger ou solution?

Plan Climat Territorial de la Communauté d Agglomération de l Artois

Origine du courant électrique Constitution d un atome

Transition énergétique Les enjeux pour les entreprises


Bilan GES Entreprise. Bilan d émissions de Gaz à effet de serre

Géothermie et stockage: quo vadis? Pascal Vinard

Bilan des émissions de gaz à effet de serre

l entretien des chaudières

Défi Transition énergétique : ressources, société, environnement ENRS Projet Exploratoire PALEOSTOCK

Drôme Service Nettoyage (DSN)

Bilan GES Entreprise. Bilan d émissions de Gaz à effet de serre

GUIDE de L ÉCO CITOYEN. au BUREAU

Présentations GTF. Point de vue d un utilisateur final. Durée de vie des ouvrages : Approche Prédictive, PerformantielLE et probabiliste

«Résoudre les problèmes de l'énergie, une clé pour la survie de l'humanité»

Abschlusskonferenz OUI Biomasse / Conférence de clôture OUI Biomasse

La voiture électrique. Cliquez pour modifier le style des sous-titres du masque

UN EXEMPLE D INSTRUMENT ÉCONOMIQUE DE PROTECTION DE L ENVIRONNEMENT :LA RÉDUCTION DES EMISSIONS DE GAZ A EFFET DE SERRE ET LA CRÉATION D UN MARCHÉ

Risques potentiels de l exploration et de l exploitation des hydrocarbures non conventionnels en Ile de France

L ÉLECTRICITÉ C EST QUOI?

RESULTATS FOURNITURE DE GAZ MEDICAUX, GAZ DE LABORATOIRE ET GAZ INDUSTRIELS : BOUTEILLES et CENTRALES DE PRODUCTION

BILAN DES EMISSIONS DE GAZ A EFFET DE SERRE SELON LE DECRET DU 11 JUILLET 2011

Comprendre l Univers grâce aux messages de la lumière

La modélisation, un outil pour reconstituer (et prédire) climat et végétation

Ingénierie du stockage souterrain de Gaz Naturel. Jacques GRAPPE, GEOSTOCK

Optimisation des ressources énergétiques

France Telecom SA. Bilan d émissions de Gaz à effet de Serre (GES) Décembre 2012

LA SOCIÉTÉ CANADIAN TIRE VIABILITÉ DE L ENTREPRISE EMPREINTE ÉCOLOGIQUE DE L ENTREPRISE ET DE LA CHAÎNE D APPROVISIONNEMENT 2007 (1)

UNE REFLEXION PREALBLE

Chapitre 02. La lumière des étoiles. Exercices :

Les enjeux de l'énergie Place du nucléaire. Olivier Appert, Président d'ifp Energies nouvelles Président du Conseil Français de l'energie

Gaz à effet de serre émis et consommations énergétiques inhérentes. à l habitation et aux déplacements d

Changements climatiques : les impacts de l'exploitation du gaz et du pétrole de schiste - Avril

L enfouissement des déchets ultimes

CORRIGE. CHAP 04-ACT PB/DOC Electrolyse de l eau 1/12 1. ALIMENTATION ELECTRIQUE D'UNE NAVETTE SPATIALE

La diversité des climats

Transcription:

Le stockage géologique du CO 2

l effet de serre le changement climatique le CO 2 les moyens de lutte le stockage géologique du CO 2

L Effet de Serre C est un phénomène naturel : des gaz de l atmosphère sont opaques au rayonnement infrarouge.

Les gaz "naturels" à effet de serre (GES) Les deux principaux gaz responsables (et pas seulement de son augmentation récente) sont : la vapeur d'eau (H 2 O), le gaz carbonique (CO 2 ). Les principaux autres gaz "naturels" à effet de serre sont : le méthane (CH 4 ),...le gaz naturel le protoxyde d'azote (NO x ), l'ozone (O 3 )

Absorption et émission du soleil et de la Terre Vapeur d'eau (H 2 O) Gaz carbonique (CO 2 ) Ozone (O 3 ) Méthane (CH 4 ) oxyde d'azote (NO x ) Oxygène (O 2 )

Les Gaz à Effet de Serre Le pouvoir de réchauffement global (ou PRG) d'un gaz se définit comme le "forçage radiatif" (c'est à dire la puissance radiative que le gaz à effet de serre renvoie vers le sol), cumulé sur une durée qui est généralement fixée à 100 ans, d'une quantité de gaz donnée. Cette valeur ne se mesure pas dans l'absolu, mais relativement au CO 2. Gaz Formule PRG relatif / CO 2 (à 100 ans) Gaz carbonique CO 2 1 Méthane CH 4 23 Protoxyde d'azote N 2 O 298 Perfluorocarbures C n F 2n+2 6500 à 8700 Hydrofluorocarbures C n H m F p 140 à 11700 Hexafluorure de soufre SF 6 23900

Temps de résidence Gaz carbonique Méthane Protoxyde d'azote Halocarbures 100 ans 12 ans 120 ans jusqu'à 50.000 ans

Le réchauffement climatique C est le changement de climat global dû à l augmentation de l effet de serre elle-même liée à l augmentation des dégagements de GES par les activités humaines. Facteurs à prendre en compte : - Pouvoir de Réchauffement Global (PRG) - Durée de vie du gaz dans l atmosphère - Quantité de gaz émis annuellement - 21% Contribution à l effet de serre additionnel 3% CO2 CH4 4% 15% 55% N2O CFC SF6

Evidence du réchauffement climatique

Manifestations du réchauffement climatique Depuis 1930, la température moyenne s'est élevée d'environ 0,6 C. La décennie 1990 aura été la plus chaude du siècle, et l'année 1998 l'année la plus chaude. L'épaisseur de la glace en Arctique à diminué de 42% pendant les dernières décennies. L'élévation du niveau moyen de la mer a été de 10 à 20 cm pendant le 20ème siècle. Le rythme d'élévation a été dix fois plus important durant le siècle dernier que pendant les derniers trois mille ans. Les précipitations se sont accrues au cours du siècle passé de l'ordre de 0,5% à 1% par décennie. Les dernières prévisions de l'ipcc (Intergovernemental Panel for Climate Change) pour 2100 sont : Hausse moyenne des températures..1,5 à 6 C Teneur en CO2 de l'atmosphère.540 à 970 ppm Elévation du niveau de la mer.0,14 à 0,80 m.

Augmentation de la teneur en CO 2 dans l atmosphère terrestre. Emissions anthropiques en 2010: 30 Gt CO 2 / an 370 ppm 280 ppm 1750 CO 2 atmosphérique (ppm) 2000 2100

L'ensemble de la planète est un énorme réservoir de carbone. La fraction mobile de ce carbone circule essentiellement sous forme de CO 2. Carbone, Gt Atmosphère 750 Océans 40 000 Sol superficiel 1 500 Biomasse 550 Couches géologiques 20 000 000 Depuis 1850, les activités humaines ont rejeté + de 400 Gt de carbone dans l atmosphère sous forme de 1450 Gt de CO 2 (1t de carbone donne 3,7 t de CO 2 ). Ce chiffre représente un peu moins de 50% du volume contenu dans l atmosphère. Dans le même temps, la teneur en CO 2 de l atmosphère est passée de 280 ppm à 370 ppm soit environ 32% de plus -> une partie de ce CO 2 résultant de l activité humaine a donc été recyclée, soit par échange avec les océans soit par la végétation.

Flux et stocks de carbone Stocks en Gt C Flux en Gt C/an 90 Atmosphère 750 + 4 /an 8 110 0,03 90 + 2 110 + 2 Océans 40000 Activité humaine Sol et Biomasse 2050 Volcans Ressources fossiles 5000

Une situation nuancée sur le plan géographique

et sur le plan des sources Emissions anthropiques : 32 Gteq CO 2 / an (9 Gt de carbone / an) Sources mobiles Transport 22% Résidentiel et Industrie 33% Production d'énergie 33% Autres 12% - Emissions de CO 2 importantes - Sources fixes

Ressources globales de Carbone Fossile Ressource Base GtC Pétrole (85 wt. % C) 250 Additional GtC Huiles non conventionnelles 440 1550 Gaz (75% C) 240 Gaz non conventionnel 250 220 Clathrates 10600 Charbon (70% C) 3400 2900 Total 4600 15300 Source Rogner, Ann. Rev. Energy and Env. 22, p. 249. Also used: 1 toe = 41.9 GJ; 20.3 kg(c)/gj(oil); 13.5 kg(c)/gj (gas); 24.1 kg(c)/gj(coal).

Conversion en équivalents carbone Pétrole en carbone : 8.6 milliards de barils/an = 1 GtC/an (10 9 tonnes de carbone), ou 23.6 million de barils par jour = 1 GtC/an Gaz en carbone : 6 milliards de m 3 par jour de gaz naturel = 1 GtC/an. Unité Climatique en carbone : 1 ppm de CO 2 dans l atmosphère = 2.1 GtC

Les 50 prochaines années Deux modèles de prédiction des émission de CO 2 : BAU: 1.5%/an (croissance exponentielle) WRE500: modèle de Wigley, Richels, Edmonds (stabilisation à 500 ppm).

Le triangle de stabilisation GtC/yr 21 14 Comme d habitude Maintien à 850 ppm 7 Réduction à 500 ppm 0 2004 2054 2104

Objectifs Respecter les engagements de Kyoto pris en 1997 afin de réduire l effet de serre. échéance 2008-2012 : réduction de 5.2% des émissions en CO 2 par rapport à 1990 pour l Europe : réduction de 8% En France : Grenelle de l environnement - 75 % d ici à 2030-2040!!!

Pour la France La France a signé le protocole de Kyoto et s'est engagé à réduire sa production de CO 2, mais au rythme actuel et si rien n'est fait les émissions de CO 2 devraient atteindre : 2010 128,7 Mt de carbone (102 en 2009) 2020.154,1 Mt de carbone La base retenue dans le protocole de Kyoto étant de 104,5 Mt de carbone, la France devrait acheter des permis d'émission à partir de 2005 sur la base de 100 la tonne de carbone, le coût total entre 2005 et 2020 serait donc de l'ordre de 50 milliards d'! rendre propre l'utilisation des hydrocarbures : nécessité sociale et nécessité économique

TEP/tête 2.0 2000 1.6 biomasse hydro nucleaire 1.2 0.8 0.4 1900 1950 Gaz Pétrole Transport Charbon Population en milliard 1.6 2.7 6.0 Ressources énergétiques mondiales: Fossiles 85% Nucléaire 14% Renouvelables 1%

Moyens de réduction techniques Evolution du mixte énergétique Charbon, pétrole Gaz naturel Energies renouvelables Maîtrise de l énergie Rendement énergétique & Utilisation rationnelle de l énergie Séquestration physique Capture & séparation du CO 2 Séquestration dans l océan Gestion du cycle du carbone Concepts avancés Séquestration géologique Ocean Gisementsdéplétés de gaz et de pétrole Veines de charbon Opérations à valeur ajouté EOR, EGR ECBM Formations salines Aquifère Sources:Derived FromNETL & IEA Illustrations Stocks naturels de carbone Techniques industrielles de capture et de stockage de CO 2

Séquestration physique du CO 2 Capture Transport Stockage

Capture du CO 2 La centrale EDF de Cordemais

Coût de la capture $/tco 2 30 30 à 60 par tonne de CO 2 $/tco 2 20 3% 15% concentration CO 2 40 20 1000 8000 t CO 2 /j Ä Potentiel de réduction des coûts : amélioration des solvants, d adsorbants

Transport

Transport CO 2 Aux USA: plusieurs milliers de km pour des actions de RAH ð pas de réglementation ð transport sous forme supercritique ð risque de corrosion/hydrates Coût du transport : Diamètre Epaisseur Longueur Lieu de pose (on ou off-shore )

Coût du transport Coût du transport ( /t CO2) 50 45 40 35 30 25 20 15 10 5 0 0 100 200 300 400 500 Longueur de la canalisation (km) 3 Mt CO2/an - on-shore 10 Mt CO2/an - on-shore 3 Mt CO2/an - off-shore 10 Mt CO2/an - off-shore 2 à 3 par tonne de CO 2 pour 100 km

Stockage géologique du CO 2 1) Les grands types de réservoir 2) Le CO2 dans le sous-sol 3) Expériences en cours 4) Risques et surveillance

5-150 Gt 920 Gt 400-10 000 Gt

Avantages / inconvénients n Gisements d'hydrocarbures (huile / gaz) n n n n Structures piégeantes Etanches (aux gaz non réactifs) Objets bien connus Intérêt économique via EOR / EGR n Veines de charbons (non exploitées) n n Volumes poreux et perméabilité faibles Récupération de méthane possible

Avantages / inconvénients n Aquifères salins n n n Grande capacité de stockage Eau non potable Généralement peu connus n Roches basiques n n Volumes poreux et perméabilité faibles Stockage minéral

Le stockage du CO2 dans les aquifères

Les états du CO2 Domaine super-critique 73.8 (7.38 MPa) (31 C) Pour P> Pc et T>Tc, le CO2 est à l état supercritique.

Types de piégeages

Les mécanismes de piégeage Piégeage par dissolution dans l eau CO 2 => [H 2 CO 3 ] + [HCO 3 - ] + [CO 3 2- ] et est transporté par diffusionadvection dans l aquifère. A l interface CO 2 eau, l équilibre est rapidement atteint, mais à l échelle globale du réservoir, le temps pour mettre à l équilibre le CO 2 injecté avec l eau de formation sera du même ordre de grandeur que celui du transport advectif dans le réservoir. La diffusion moléculaire dans les eaux de formation ne jouant qu à l échelle de quelques mètres sur des temps de 10 ans [distance parcourue = (Dt) 1/2 avec D 10-8 m 2 /s].

Piégeage minéral Par ce mécanisme, le CO 2 est piégé par la formation de carbonates (carbonates de Ca, Fe et Mg). Piégeage hydrodynamique Le CO 2 reste dans le réservoir à la faveur de pièges structuraux ou stratigraphiques et des contrastes de densité entre la phase supercritique CO 2 et l eau de formation.

Réactions chimiques de base CO 2 (gaz) CO 2 (dissout) (CO 2 se dissout dans l eau) CO 2 + H 2 O H 2 CO 3 H 2 CO 3 H+ + HCO 3 - HCO 3 - H+ + CO 3 2- La dissolution du CO 2, (1ère réaction) est l étape la plus lente ( 10-7 mole/kg/sec), les cinétiques des réactions acido-basiques successives sont considérablement plus rapides

Dissolution de minéraux Calcite + CO 2 + H 2 O Ca 2+ + 2HCO 3 - CaAl 2 Si 2 O 8 + 3 H 2 O + 2 CO 2 Al 2 Si 2 O 5 (OH) 4 (kaolinite) + Ca 2+ + 2 HCO 3 - Les lois de dissolution des carbonates et des silicates, ainsi que celles de précipitations sont très mal connues pour les milieux naturels en particulier avec une quantité de CO 2 aussi importante. Il existe des travaux sur leurs dépendances avec la salinité le ph, T et les concentrations en Ca 2+, Mg 2+, par exemple. Les carbonates sont généralement les minéraux les plus mis à contribution lors de ce processus, leur solubilité est assez grande et leur vitesse de dissolution importante. Ces jeux de dissolution/précipitation vont contribuer de façon complexe à l évolution de la porosité de la roche réservoir.

Précipitation de carbonates Ca 2+ + 2HCO 3 - Calcite + CO 2 + H 2 O Si l état de saturation vis-à-vis des ces minéraux peut être aisément estimé, les vitesses et les mécanismes de formation de ces minéraux dans les conditions du stockage sont aujourd hui mal connus, or ce piégeage par précipitation de carbonate est la voie imaginée pour le stockage en lithologie basaltique Les interactions entre les eaux de formation, le CO 2 supercritique et les minéraux sont fondamentales pour évaluer les capacités et la pérennité du stockage d un aquifère profond. Il est à noter que les interactions directes entre le CO 2 supercritique et les minéraux sont généralement considérées comme inefficaces, elles ne se réaliserait que par l intermédiaire des espèces dissoutes du système des carbonates en solution.

Aquifères gréseux et aquifères carbonatés Cette classification est une simplification car en général les roches des réservoirs sont plutôt des complexes hétérogènes qui associent ces deux types de roche. Les capacités des aquifères carbonatés dépendent essentiellement de la porosité et de son évolution en réponse à l injection de CO 2. Cette évolution est contrôlée par les recristallisations et les précipitations diagénétiques des carbonates. La capacité de stockage par piégeage minéral est très limitée du fait de l absence de source d ions Ca 2+ et Mg 2+ nécessaires pour la formation des carbonates. Les aquifères gréseux présentent généralement de bonnes porosités et de bonnes perméabilités primaires (5 à 20% de porosité et 5 à 100 md de perméabilité). Ils sont potentiellement plus intéressants pour le piégeage minéral du CO 2 parce que les réactions de dissolution des aluminosilicates, comme les feldspaths, les zéolites, les illites, les chlorites et les smectites consomment des H+ et libèrent Ca 2+ et Mg 2+ qui sont ensuite disponibles pour la précipitation des carbonates. Ces réactions faciliteront la formation de la kaolinite et par conséquence la neutralisation de l acidité induite par la dissolution du CO 2. Leur capacité de stockage est considérée comme plus grande que celle des autres aquifères (Gunter et al., 1996)

Un exemple de stockage de CO2 dans un aquifère, champ de Sleipner, Norvège

Stockage à Sleipner : pourquoi? Le gaz naturel du gisement de Sleipner contient 9% de CO 2 dans le réservoir les spécifications pour la vente du gaz autorisent un maximum de 2,5% La décision de réinjecter le CO 2 a été prise en 1991, suite à l'introduction en Norvège d'une taxe sur les émissions de CO 2 de 50 /tonne CO 2 émise L'injection a débuté en septembre 1996 (1 Mt / an)

Stockage de CO 2 dans l'aquifère d'ustira Sleipner T Sleipner A Injection de CO2 - puits A16 Aquifère d'utsira CO 2 Sleipner Ouest Puits de production et d'injection Sleipner Ouest Formation de Heimdal : gisement de gaz

En 2013 : 8 million de t Suivi par méthode sismique de l'injection de CO 2

Principe Récupération de 130 millions de barils d'huile supplémentaires

Enjeux techniques Techniques de contrôle : Méthodes sismiques, traceurs, capteurs Contrôler le stockage et ses environs Modélisation numérique : Assurer le confinement Optimiser le stockage échelle régionale, temps longs (5000 ans) échelle locale, temps courts (20-40 ans)

Enjeux scientifiques w w w Impact d'une injection de gaz acides sur une matrice rocheuse carbonatée - modifications minéralogiques, pétrophysiques Investigations à deux échelles de temps : - Echelle de l'injection (qq 10 aines d'années) - Echelle du stockage (10 000 ans) Influence et valeur ajoutée du couplage géochimie/écoulement

Vision à 2050 Fortes contraintes techniques et/ou sociologiques Faibles contraintes techniques et/ou sociologiques Mesures incitatitives et régulatoires faibles Mesures incitatitives et régulatoires fortes Déploiement du CSC est marginal Forte mutualisation et stockage géologique du CO 2 en offshore privilégiés CSC réservé à quelques gros émetteurs et secteur industriel ne pouvant aplliquer des mesures alternatives de réduction des émissions de CO 2 Déploiement du CSC à grande échelle

En France?