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Transcription:

Réalisation initiale du diaporama: Jacinthe Marchand, CLSC-CHSLD des Pays-d en-haut Extrait du rapport de recherche Alary, M., Godin, G. et G. Lambert (2005) Étude de prévalence du VIH et de l hépatite C chez les personnes incarcérées au Québec et pistes pour l intervention, Instituts de recherche en santé du Canada et Service de lutte contre les ITSS du Ministère de la Santé et des Services sociaux du Québec, 78 pages Le rapport et le résumé sont disponibles à l adresse Internet suivante : http://www.msss.gouv.qc.ca/sujets/prob_sante/itss/index.php?id=52,110,0,0,1,0 Octobre 2008 1

Il y avait deux volets à cette étude : 1. Volet épidémiologique : prévalence (nombre de personnes atteintes dans une population à un moment donné) des infections au VIH et au virus de l hépatite C (VHC) chez les personnes incarcérées du Québec 2. Volet psychosocial (comportements, croyances, déterminants sociaux) : description du contexte du tatouage, du perçage et de l utilisation de l eau de Javel en détention Octobre 2008 2

1. Volet épidémiologique Tableau 1 : Comportements à risque d infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS) des personnes incarcérées dans les établissements de détention provinciaux du Québec (tous les participants = 1607) Comportements à risque d ITSS HORS prison, à vie Avoir sniffé de la drogue Injection de drogue (UDI) Tatouage Piercing Avoir eu relations sexuelles anales Avoir reçu argent pour sexe anal/vaginal Relations sexuelles avec d autres UDI* EN prison, à vie Avoir sniffé de la drogue Injection de drogue Tatouage % des hommes 78.9 % 27.8 % 48.4 % 30.7 % 42.5 % 6.0 % 26.0 % 24.0 % 4.4 % 37.9 % % des femmes 80.8 % 42.8 % 60.4 % 54.4 % 50.4 % 42.0 % 44.8 % 12.8 % 0.8 % 4.8 % Ces données indiquent une forte proportion de comportements à risque, que ce soit à l intérieur ou à l extérieur de la prison. Même si l injection de drogue est moins fréquente en prison (4,4 des et 0,8 % des ) que le tatouage (37,9 % des et 4,8 % des ), le risque lié au partage de matériel d injection est beaucoup plus élevé pour la transmission du VIH et surtout de l hépatite C. *UDI : personne utilisatrice de drogue par injection Octobre 2008 3

1. Volet épidémiologique (suite) Tableau 2 : Prévalence de l infection au VIH et au VHC chez les personnes en détention selon chacun des 7 établissements de détention provinciaux sélectionnés au Québec. Établissement carcéral Hommes Québec Montréal Chicoutimi Baie-Comeau St-Jérôme Total hommes Femmes Québec Maison Tanguay Prévalence du VIH 1.7 % 3.0 % 0.0 % 0.0 % 2.2 % 2.3 % 6.1 % 9.8 % Prévalence du VHC 16.8 % 18.4 % 6.9 % 18.5 % 13.0 % 16.6 % 28.2 % 29.4 % Au moment de la collecte de données, [...] 16,7% des personnes incarcérées infectées par le VIH ignoraient leur statut et 32,9% ignoraient qu elles étaient infectées par l hépatite C. Total femmes 8.8 % 29.2 % Grand total 3.4 % 18.5 % Octobre 2008 4

1. Volet épidémiologique (suite) Tableau 3. Comparaison de la prévalence de l infection au VIH et au VHC de la population en générale et des personnes incarcérées au Québec Prévalence Population québécoise en générale Québécois incarcérés Québécoises incarcérées VIH 0,2 % 1 2,3 % 8,8 % VHC 0,8 % 1 16,6 % 29,2 % Les personnes en détention ont des taux beaucoup plus élevés (de 12 à 44 fois selon le sexe) de prévalence du VIH et du VHC que la population générale. 1 Lambert, G., Markowski, F, Minzunza, S. et L. Rozon (2008) Portrait des infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS) au Québec année 2006 (et projections 2007), Ministère de la Santé et des Services sociaux, 74 pages Octobre 2008 5

Pistes d intervention pragmatiques proposées par les chercheurs 1. Les efforts de dépistage du VIH et du VHC doivent être poursuivis ainsi que la vaccination contre les hépatites A et B. 2. La mise en place de programmes réguliers d éducation sur les infections transmissibles sexuellement et par le sang (ITSS) auprès des personnes incarcérées. 3. Fournir le matériel de protection : matériel stérile pour le tatouage et l injection de drogues; condoms non-lubrifiés pour les fellations et carré de latex pour les cunnilingus; condoms et lubrifiants pour les relations sexuelles vaginales et anales. 4. Le milieu carcéral constitue une opportunité privilégiée pour procéder à l évaluation et la prise en charge clinique des personnes infectées ou ayant un problème de toxicomanie. Octobre 2008 6

2. Volet psychosocial à l égard du tatouage en détention 74 % des personnes incarcérées questionnées avaient des intentions fortes d exiger que le matériel servant au tatouage ou au perçage en détention soit nettoyé avec l eau de Javel. Par contre, l efficacité de l eau de Javel comme désinfectant contre le VHC est mise en doute, veuillez consulter le document à l adresse suivante : http://reductiondesmefaits.aitq.com/index.php?option=com_docman&task=doc_det ails&gid=160&itemid=37. Ainsi, à défaut d accès à du matériel d injection ou de tatouage stérile, la désinfection avec de l eau de Javel demeure utile pour prévenir la transmission du VIH et d autres microbes pouvant causer des infections locales telles que les abcès ou les cellulites. Conclusion : Plusieurs actions reconnues efficaces au plan scientifique pourraient être envisagées pour stimuler la lutte contre le VIH et le VHC auprès des personnes incarcérées mais cela représente toujours et encore des défis à relever. Octobre 2008 7