MBA. Cergy-Pontoise, le 14 juin 2004. Madame, Mademoiselle, Monsieur,



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MBA Le Directeur LIGNE DIRECTE : 01 34 43 31 35 FAX : 01 34 43 31 11 E-MAIL : MOTTIS@essec.fr Cergy-Pontoise, le 14 juin 2004 Madame, Mademoiselle, Monsieur, Etudiant, diplômé, candidat, collègue universitaire, entreprise partenaire ou recruteur, vous nous avez posé de nombreuses questions sur l ESSEC et sa stratégie. Dans un environnement académique complexe et surtout changeant considérablement depuis quelques années, l ESSEC a comme de nombreuses fois dans le passé fait dès 1998 un choix ambitieux et innovant : transformer le programme de Grande Ecole pour le positionner au niveau MBA. Compte tenu des évolutions internationales que l on observe aujourd hui, ce choix de l ESSEC apparaît chaque jour plus pertinent parmi les stratégies que peuvent engager les Grandes Ecoles françaises de management pour affronter les enjeux de la scène mondiale et s y développer. Notre première promotion d étudiants ESSEC MBA étant sortie à l été 2003, soit 4 ans après la réforme débutée en 1999, nous pouvons maintenant illustrer ce que nous avons voulu faire. L objectif de cette note est donc de répondre à vos questions et, pourquoi pas si vous le souhaitez, de stimuler dialogues et réflexions Très cordialement, Nicolas Mottis, Directeur de l ESSEC GROUPE ESSEC AVENUE BERNARD HIRSCH - BP 105 95021 CERGY-PONTOISE CEDEX FRANCE TÉL. : 33 (0) 1 34 43 30 00 FAX : 33 (0) 1 34 43 30 01 WEB : WWW.ESSEC.FR GROUPE ESSEC, ÉTABLISSEMENTS PRIVÉS D'ENSEIGNEMENT SUPÉRIEUR, ASSOCIATION LOI 1901, ACCRÉDITÉ AACSB INTERNATIONAL - The Association to Advance Collegiate Schools of Business, AFFILIÉ A LA CHAMBRE DE COMMERCE ET D'INDUSTRIE DE VERSAILLES VAL D'OISE - YVELINES.

Pourquoi avoir décidé de changer? Parce que dans notre secteur, comme dans d autres, l immobilisme est dangereux et les situations acquises durent de moins en moins longtemps Après avoir été la première institution accréditée par l AACSB hors Amérique du Nord en 1997, après l expérience réussie de 5 années d apprentissage, l ESSEC a engagé une importante réforme pédagogique en 1999 pour transformer la Grande Ecole en MBA. L objectif de l accréditation à l époque était de développer la visibilité de l école au niveau international, en particulier dans les zones (Amérique du Nord, Asie ) où le modèle Grande Ecole n évoque pas grand chose. Cette réforme pédagogique était basée sur une analyse du contexte stratégique développée dans les pages suivantes et qui est aujourd hui confirmée par les faits : le modèle «classique» de MBA pour des étudiants d environ 30 ans rencontre de sérieuses difficultés et l on voit se renforcer deux phénomènes, le rajeunissement des MBA à temps plein et l explosion des Executive MBA pour des participants de 35 ans ou plus. Le pari de l ESSEC a donc été de développer un «MBA Intégré» combinant expériences professionnelles de grande qualité et exigence académique du plus haut niveau. Par une intégration poussée de l expérience dans le cursus, notre objectif est de donner tôt à nos étudiants une grande maturité à la fois personnelle et professionnelle. Donc l ESSEC n est plus une Grande Ecole mais un MBA? En fait, c est les deux à la fois! L ESSEC est à la fois une Grande Ecole et un MBA. Il n y a pas dichotomie entre les deux. Le choix que nous faisons est que pour assurer la survie et le développement de notre modèle français de Grande Ecole c est précisément au niveau MBA qu il faut positionner ce programme après l avoir transformé. Le label MBA accroît la visibilité du diplôme à l international et facilite la mobilité des diplômés de l ESSEC à travers le monde. L ESSEC, c est une superbe carte d identité, le MBA, un passeport. Pourquoi avoir fait ce choix? Qu on le veuille ou non, au niveau mondial la grille de lecture dominante de la formation au management est : Bachelor, MBA, PhD. Cela ne veut surtout pas dire qu il faut bêtement aligner le système universitaire français ou européen sur ce qui se fait aux Etats-Unis, mais simplement que pour assurer la lisibilité de nos institutions au niveau international il faut en tenir compte. La Grande Ecole française historique était calée à Bac + 4 ou 5 (1 ou 2 ans de prépa + 3 ans d école). A ce moment-là, la question du positionnement au niveau Bachelor pouvait encore se poser. Aujourd hui, une école comme l ESSEC est au minimum à Bac+6 (2 ou 3 ans de prépas + 4 ou 5 ans d école) pour les étudiants entrant par les classes prépas et au minimum à Bac+7 pour l admission sur

titre, qui est fixée au minimum à Bac+4 dans notre cas, sachant que nous recrutons essentiellement des Bac+5 (ingénieurs, médecins, pharmaciens, DESS en droit...) auxquels il faut ajouter 2 à 3 ans d école selon l expérience antérieure. Par rapport à ce qu était la Grande Ecole, nous avons donc fait un grand pas vers le «MBA historique» en termes à la fois d âge et surtout de maturité personnelle et professionnelle des étudiants. La question à laquelle nous avons répondu dès 1998 fut donc simple : comment capitaliser sur le socle très robuste de «Grande Ecole Française» pour se positionner au niveau international par rapport à un modèle MBA qui lui-même évolue fortement? L évolution du contexte stratégique du MBA Premièrement, le secteur de la formation au management se fragmente : un nouveau modèle l Executive MBA explose et s adresse aux 30-40 ans qui auraient pu faire un MBA auparavant. Ceci n est pas seulement une évolution sémantique : les formats sont différents (part-time, modulaire, on-line ), les contenus sont souvent très orientés sur les pratiques et les attentes individuelles (coaching, bilans personnels ) sont souvent fortes. L ESSEC fut d ailleurs l une des premières en Europe à créer un Executive MBA dès 1993. Il est aujourd hui classé meilleur Executive MBA français dans les classements internationaux. Deuxièmement, les meilleurs MBA traditionnels rajeunissent : ils recrutent une proportion significative d étudiants sans expérience et ils remettent fortement l accent sur les compétences académiques solides. Voir par exemple les slogans MBA d Harvard «If you have the skills why wait?» (i.e. si vous êtes bon, pourquoi attendre?) ou de Stanford «We want people who come for a learning experience, not for a social experience» (i.e. nous voulons d abord des bons profils académiques motivés pour apprendre, plutôt que des gens qui viennent pour échanger leurs histoires). On peut noter au passage, qu historiquement, dans les années 60-70, les MBA recrutaient déjà massivement des étudiants sans expérience. A Chicago, par exemple, dans les années 70, 70 à 80% des étudiants n avaient aucune expérience professionnelle et étaient recrutés d abord pour leur potentiel académique. Seuls les MBA «accélérés» en dix mois, comme celui de l Insead, semblent résister à cette évolution, notamment parce que le coût d opportunité est plus faible que pour un programme en deux ans. La vraie question aujourd hui est donc : ce rajeunissement est-il durable et quels sont les principaux facteurs qui l engendrent? - il faut noter d abord que la situation est contrastée selon les pays : en Grande-Bretagne, du fait de l organisation du système d enseignement supérieur (on sort jeune et sans expérience de l université, puis on y revient plus tard), le MBA a été longtemps centré autour des trentenaires, mais il rencontre actuellement de graves difficultés de recrutement et est en train d évoluer. A la LBS par exemple, les plus de 30 ans sont quasi systématiquement orientés vers l Executive MBA et le MBA est plutôt réservé aux «jeunes». Aux Etats-Unis le rajeunissement est en cours dans pratiquement tous les grands MBA. En France, l Insead avec le lancement de son Executive MBA à l automne 2003 cherche à capter un marché qui ne se tournerait plus vers le MBA classique, même accéléré (en 10

mois). On voit également apparaître de plus en plus de «MBA for Young Professionals» s adressant à l équivalent de nos admis sur titres actuels (Instituto de Empresa, UPF à Barcelone ), - un facteur économique pour les candidats pousse à ce rajeunissement : interrompre à 30 ans sa carrière pour deux années pleines avec tout l investissement que cela suppose devient extrêmement risqué, surtout quand le marché du travail est difficile comme aux Etats-Unis et en Europe actuellement, et que le remboursement des emprunts est dur... Régulièrement évoqué par les responsables de business schools, le risque d une sélection uniquement par l argent est réel : n avoir comme candidats que ceux qui peuvent se le permettre et qui ne correspondent pas nécessairement aux participants les plus brillants ou au plus haut potentiel - un facteur économique pour les entreprises : «pourquoi payer une fortune pour des MBA alors que souvent les Bachelors sont intellectuellement aussi bons (par exemple à Wharton, les scores obtenus aux tests par les Bachelors sont souvent supérieurs à ceux des MBA...) et que l on peut les former à nos pratiques?». Reprise dans la presse, cette question de nombreux recruteurs met le doigt sur une faiblesse du profil MBA classique : après un gros investissement personnel, à 30 ans les attentes en termes de salaire et de niveau de poste sont souvent jugées totalement excessives. - un premier facteur social pour les universités : avec les gestions de carrière actuelles, beaucoup d étudiants brillants qui feraient éventuellement un MBA en tout début de carrière ne reviendront pas en faire un vers 30 ans alors qu ils ont atteint des postes déjà élevés. Autrement dit, soit on fait un MBA jeune vers 24-25 ans, soit l optimum est d attendre 35 ans et de faire un Executive MBA (partiellement financé par l entreprise) tout en conservant son poste. On voit d ailleurs qu aux Etats-Unis ce sont les universités de second rang qui continuent à afficher que la durée de l expérience est un facteur positif de sélection (il est vrai que les plus âgés des étudiants ont plus facilement de quoi payer 40 à 60.000 dollars de fees ). Autre point majeur, il n est absolument pas prouvé que l expérience professionnelle soit un facteur de performance académique lors du MBA ou même professionnelle après 1. - un deuxième facteur social pour les universités, que l on voit progressivement émerger : le MBA à 28-32 ans est très discriminant contre les femmes. Pour avoir des groupes plus équilibrés, mieux vaut recruter plus jeune. 1 Voir par exemple l article «A suspect MBA selection model : the case against work experience», G.F. Dreyer, K. C. Ryan, Academy of Management Learning and Education, 2004, Vol.3, No1, 87-91, qui fait une synthèse des travaux de recherche dans ce domaine.

Vision stratégique Age 20 25 30 35 40 45 50 Ancien modèle MBA 28-35 ans 5-7 ans d exp. Nouveau modèle MBA 23-30 ans 3-4 ans d exp. Exec MBA 30-40 ans 5-10 ans d exp. ESSEC 21-28 ans 2-3 ans d exp.* 70 s & 80 s ESSEC 19-25 0-1 * expérience intégrée (variée, avec tutorat, VEP, alternance cours/terrain ) Nicolas Mottis - Direction ESSEC * Advanced Management Program Quel a été le choix de l ESSEC? Le «MBA Intégré» Notre modèle ESSEC est celui d un «MBA Intégré» au sens ou l expérience professionnelle est encadrée et capitalisée avec un système original et structuré de tutorat/coaching. En forçant à peine le trait, mieux vaut avoir eu deux ans d expérience dans le système ESSEC avec un suivi personnalisé et des allers retours entre le terrain et les cours, qui ont permis de réfléchir à ses pratiques, d appliquer et discuter ses théories, que 4 ans seul au fond du Middle West ou tout seul devant un ordinateur Et surtout, au-delà du label MBA qui recouvre une réalité très hétérogène, l important est ce qui se passe vraiment à l école : la qualité des professeurs, des étudiants, les trajectoires professionnelles futures (souvent excellentes), les processus pédagogiques, etc. Notre conviction est qu il n y a pas dichotomie entre Grande Ecole et MBA : notre choix stratégique est précisément de capitaliser sur le socle de la Grande Ecole pour développer un format de MBA original et innovant, qui trouve sa place dans un paysage académique en profonde évolution. Comme vous l avez peut-être constaté, les esprits sont encore fortement marqués aujourd hui par l ancien modèle de MBA (Cf. graphique ci-dessus). Logiquement, de nombreux discours illustrent le syndrome de Keynes, qui disait : «les hommes politiques sont souvent victimes d économistes déjà morts», c est-à-dire qu ils appliquent des théories obsolètes mais apprises dans leur jeunesse alors que la réalité évolue.

Sur le concept de MBA beaucoup d idées ne correspondent plus à la réalité actuelle : comparer le MBA classique (28-35 ans avec expérience longue ex ante) à la Grande Ecole ancien modèle (étudiants de 19-21 ans sans expérience) a effectivement peu de sens. Mais ni le MBA ni la Grande Ecole ne sont plus ce qu ils étaient le monde a changé. Comment ça marche? Une «période initiale» + une «période MBA» + des expériences intégrées Depuis la «réforme ESSEC MBA de 1999», le cursus comprend deux périodes la période Initiale et la période MBA au sein desquelles sont intégrées de nombreuses expériences professionnelles : au total, 18 mois au minimum, idéalement par blocs de 6 mois. La période initiale couvre les fondamentaux du management et propose quelques cours d ouverture. La période MBA conduit à valider au minimum 24 unités de valeurs (une UV = un cours de 30h) : 7 sont des cours fondamentaux obligatoires, les autres sont librement choisis dans un catalogue de plus de 180 électifs comprenant notamment une douzaine de chaires d enseignement et de recherche (Marketing, Santé, Finance et gouvernement d entreprise, Economie urbaine, Ethique et biotechnologies, Entrepreneuriat social, etc.), des cursus spécialisés (droit, actuariat ). Une expérience internationale est obligatoire pour obtenir le diplôme. Elle se réalise soit dans l un des accords d échange ou de double diplôme (plus de 70 en tout), soit dans le cadre d un stage à l étranger, soit les deux. Elle est désormais au minimum de 6 mois. Un cursus très flexible Période Initiale Période MBA + Expérience + Expérience 4 ans en général une «brique» de base : le trimestre N. Mottis - Direction ESSEC

Autre point très important, les différentes populations étudiantes sont systématiquement brassées : les 360 étudiants recrutés après les classes préparatoires sont rejoints, en début de Période MBA, par 160 Admis sur Titres que nous recrutons au minimum à Bac+4 (ou après au minimum un «Bachelor s degree» pour les internationaux), sachant qu en pratique la moyenne est à Bac+5-6. Dans le cadre du catalogue de cours ESSEC MBA, ces étudiants retrouvent des étudiants d autres programmes MBA (Luxe, Hospitality Management et Executive MBA). Cette grande diversité des profils contribue à la richesse de l enseignement et des échanges d expériences. En particulier, elle accélère également la maturité des étudiants de la filière Grande Ecole traditionnelle, issus des classes préparatoires, qui sont en moyenne plus jeunes que les autres, mais obtiennent des performances comparables. Un cursus très flexible 360 ASC +160 AST +200 Autres MBAs Période Initiale Période MBA 1800 étudiants au total A l entrée en période MBA... ASC: Bac + 3,5 ans minimum (souvent 4) AST: Bac + 5-6 ans en moyenne fi ingénieurs, juristes, ScPo... N. Mottis - Direction ESSEC A l ESSEC vous demandez des stages comme les autres, rien de plus, rien de moins? Si! Des Grandes Ecoles de management, l ESSEC est celle qui demande le plus d expérience professionnelle : 18 mois pour valider le diplôme. En pratique les étudiants font davantage, puisque la moyenne d expérience à la sortie est aujourd hui de 22 mois, soit pratiquement 2 ans. L école encourage fortement les étudiants à réaliser des expériences par blocs de 6 mois. Cette répétition d expériences longues permet à l étudiant de tester de nombreux métiers et contextes originaux avant de prendre des options engageant à plus long terme.

La valeur de cette expérience pour l étudiant se situe dans l interaction entre le terrain et l école : - avant l expérience, au travers de la rédaction d un projet personnel et professionnel régulièrement discuté avec un professeur tuteur et du suivi de cours dans les domaines qui l intéressent a priori, - après l expérience, au travers d un entretien de synthèse avec le tuteur, de la participation à des séminaires de discussion et, bien sûr, du suivi de cours dans des domaines découverts ou souhaitant être approfondis. Totalement rendue à la responsabilité des étudiants sur une base trimestrielle (les cartes sont rebattues tous les 3 mois), la flexibilité des trajectoires est constitutive de notre modèle pédagogique et favorise considérablement cette intégration de l expérience dans la formation académique et réciproquement. Elle favorise aussi l apprentissage de la décision, puisque tous les trimestres l étudiant décide de son avenir à court (trois mois) ou moyen (un an ou deux) terme, en choisissant l organisation de sa scolarité. Autre point important, ces expériences permettent de contribuer au financement des études, voire de les financer intégralement comme dans le cas de l apprentissage, lancé dès 1993 et qui touche aujourd hui 35 % des étudiants. Dans ce cas, l étudiant signe un contrat de 2 ans avec une entreprise, il partage son temps entre entreprise et école, reçoit un salaire proche du SMIC et voit ses frais de scolarité payés par l employeur. Avec les bourses - plus de 220 par an - ce sont près de 45 % des étudiants qui bénéficient ainsi d un soutien financier. Qu est-ce qui permet de dire que l ESSEC est un MBA? Plusieurs éléments! N importe qui peut aujourd hui créer un MBA dans son garage... Le concept n est pas déposé et recouvre des réalités extrêmement diverses. Il existe tout de même quelques points de repère, citons en trois : Premièrement, les accréditations : il en existe un grand nombre au niveau mondial, dans chaque pays développé ou presque! Il est donc facile «d aligner les tampons», beaucoup n ayant en fait qu une valeur très limitée, pour ne pas dire un effet d emballage marketing assez peu convaincant pour qui connaît le secteur. Au niveau mondial, une accréditation domine encore largement toutes les autres l AACSB, à la fois - par son antériorité : créée en 1916, cette association des business schools américaines a démarré un processus d accréditation en 1919. 480 écoles sont aujourd hui accréditées, dont 62 hors Etats-Unis, - par sa réputation : le modèle MBA est né aux Etats-Unis et c est toujours là que se trouvent les business schools les plus réputées au niveau mondial, - par la robustesse de son process, qui est très lourd, très rigoureux et comprend de multiples étapes de validation intermédiaire, qui limitent considérablement les effets de «copinage».

Cette accréditation AACSB, qui couvre tous les «degree programs» (programmes diplômants) de l institution concernée, est aujourd hui la plus difficile à obtenir et, au niveau mondial, seules les institutions qui ont les reins solides postulent. Le système s étendra progressivement, comme ce fut le cas aux Etats-Unis après des premières décennies réservées à l homologation des plus grandes universités (Harvard, Stanford, Yale ). Avec son internationalisation depuis 1997, cette norme AACSB intègre aujourd hui des modèles d organisation académiques très différents du schéma classique américain : les nouveaux standards validés en janvier 2004 mettent encore plus l accent sur la qualité des activités (enseignement, recherche, suivi des étudiants, supports, etc.) dans des cadres organisationnels ou culturels pouvant être en pratique très divers. La deuxième accréditation la plus connue internationalement est celle développée depuis 1998, sous le nom d EQUIS, par l EFMD (European Foundation for Management Development), qui regroupe les business schools et universités de management européennes. Les principes sont très proches de ceux de l AACSB, dont elle s inspire fortement (démarche d audit reposant sur les principes de la Qualité Totale : cohérence entre missions/moyens/résultats), tout en étant plus souple sur certains aspects quantitatifs (taux d encadrement par des professeurs permanents notamment) et conçue d emblée comme plus ouverte aux questions de diversité institutionnelle que l AACSB, qui n a révisé ses standards qu en 2004. EQUIS a accrédité plus de 60 institutions en 5 ans depuis sa création, dont 10 hors d Europe, et appuie sa notoriété sur la force et la richesse des traditions universitaires européennes. Parmi les autres accréditations, il en existe une qui est assez connue en Europe et dans les pays du Commonwealth : celle de l association britannique des MBA (AMBA), créée en 1967 et qui a accrédité près de 80 MBA dont une quarantaine uniquement au Royaume-Uni (où l on trouve aujourd hui près de 150 MBA ), sans compter l Australie ou la Nouvelle Zélande. Face à la pression internationale de l AACSB, et, dans une moindre mesure, à la montée en puissance d EQUIS, l AMBA fait aujourd hui de gros efforts pour développer sa présence hors Royaume-Uni, à commencer par les pays les plus proches, France et Pays-Bas notamment, mais reste très marquée par la vision «classique» du MBA, qui correspond bien au contexte britannique. Le Groupe ESSEC a été accrédité par l AACSB dès 1997 et, dans ce cadre, le rapport d accréditation a précisé que le programme Grande Ecole l était comme «équivalent à un MBA». L ESSEC fut la première institution hors Amérique du Nord à obtenir cette reconnaissance. Il est intéressant de noter que l application de ce label à notre école n a posé aucun problème à nos auditeurs américains, qui découvraient largement le système Grande Ecole et furent impressionnés par sa force et son originalité. L ESSEC a également obtenu l accréditation Equis (la norme européenne) en juin 2003. Deuxième élément permettant de caractériser un MBA : l expérience professionnelle Il est reconnu au niveau international qu un MBA sanctionne le plus souvent un parcours comprenant une certaine expérience professionnelle. Ce n est pas toujours vrai : voir par exemple le cas américain

historique, où l on enchaînait très souvent bachelor et MBA, et la pratique actuelle où l on prend des étudiants de plus en plus jeunes, voire sans aucune expérience. Ceci dit, les modalités d acquisition de cette expérience peuvent être très variées : l AACSB ne dit rien sur le sujet, Equis évoque le modèle britannique renvoyant à une expérience réalisée avant d intégrer le programme de formation, tout en restant souple dans son application (seule l AMBA demande formellement 3 ans d expérience à l entrée). De notre point de vue, plus que la durée, ce qui importe c est la qualité de cette expérience, sa densité et sa «valeur d apprentissage» pour l étudiant. A cet égard, la tradition des Grandes Ecoles françaises est exceptionnelle : dès l origine il y a plus de deux siècles, elles ont pris le parti de confier d importantes responsabilités à des jeunes et d utiliser les passages sur le terrain comme des facteurs clés de la formation. Cette tradition est très originale au plan mondial : le modèle britannique de formation des élites, par exemple, intègre beaucoup moins l expérience dans les cursus. Le temps passé à l université est académique, puis il est suivi d expériences longues, après lesquelles on revient éventuellement faire un diplôme complémentaire. Positionner le MBA forcément après une expérience traduit dans leur norme cette philosophie de formation. Dans l esprit de la tradition française des Grandes Ecoles, le choix de l ESSEC a été de capitaliser sur ce savoir-faire d expérience intégrée comme temps de formation à la responsabilité. A titre d illustration, quand nous expliquons à nos partenaires internationaux que nous recevons plus de 8000 offres de stages par an, très peu comprennent comment cela est possible, parce que le mot «stage» évoque «job d été chez McDo» et en aucun cas ce qui est confié à des étudiants de grandes écoles, dans la tradition historique de la formation des jeunes officiers chez les militaires. L habitude de notre société et de nos diplômés à intégrer des jeunes étudiants, en attendant d eux une vraie contribution, l explique largement et constitue un actif immatériel considérable du système Grandes Ecoles. Le modèle du MBA Intégré n est donc pas un gadget, c est l expression moderne et rénovée d une tradition de formation qui a plus que prouvé sa valeur depuis deux siècles. Augmenter cette expérience à un minimum de 18 mois, ce que nous avons décidé en 1998, permet de densifier la professionnalisation de nos étudiants et de pousser les avantages du système. Avec près de deux ans d expérience en moyenne à la sortie, nos étudiants peuvent tout à fait légitimement prétendre obtenir un diplôme de MBA. Ils le font dans un cadre original, qui trouve ses racines dans une tradition universitaire particulière, mais très pertinente. Troisième élément de caractérisation d un MBA : les partenaires internationaux Dis-moi avec qui tu travailles, je te dirai qui tu es Lorsqu on accueille de nombreux étudiants de MBA internationaux dans un programme, lorsque les étudiants sont acceptés en échange ou double diplôme dans les plus grands MBA mondiaux (Kellogg, Chicago, Cornell, IIMA, Instituto de Empresa, Keio, TEC-EGADE, etc.) obtiennent de très bons scores dans des classes de MBA où leurs camarades sont souvent un peu plus âgés

lorsque tous les nouveaux accords d échange et de double diplôme sont signés avec les meilleurs MBA des pays concernés (pour ne prendre que le dernier exemple de juin 2004, un accord vient encore d être signé entre l ESSEC MBA et le MBA de Berkeley), ce programme ne démontre-t-il pas là d une certaine façon sa caractéristique de MBA? Répondre non, c est considérer que l ensemble des institutions concernées ont fait une exception. Répondre oui, c est simplement constater la réalité et reconnaître la diversité des modèles de MBA. L ESSEC n apparaît pas dans les «rankings», quelles autres écoles ont fait ce choix, n êtes-vous pas un peu seul? OUI ET NON L ESSEC a été la première à faire ce choix de transformer la Grande Ecole pour la positionner au niveau MBA dès 1998. Pour l instant les autres écoles françaises sont restées sur le schéma classique : la Grande Ecole est en dehors du système Bachelor/MBA et, dans certains cas, des MBA «imités», au sens où ils reproduisent l ancien modèle, ont été développés (ou préexistaient). Les programmes Grande Ecole sont alors, en général, appelés «Master in Management», ce qui au niveau international est mal compris : la différence entre Master in Management et Master in Business Administration, repose sur le présupposé selon lequel dans le MBA les étudiants sont plus âgés et ont de l expérience professionnelle L évolution du contexte stratégique fragilise considérablement cette distinction. Le risque de positionner la Grande Ecole au niveau Master in Management est également important : dans pratiquement tous les pays, ces Masters correspondent à des formations strictement académiques, de durée souvent plus réduite (pas d expérience professionnelle ou internationale obligatoire) et au spectre intellectuel souvent étroit (spécialisation disciplinaire notamment), alors que nos Grandes Ecoles comprennent une formation généraliste très robuste. Se placer sur Master in Management, c est risquer de se positionner dans une catégorie qui ne reflète pas la richesse de notre modèle. Au niveau mondial, celui-ci correspond bien davantage au MBA. En outre, nos amis anglais ont une capacité avérée à promouvoir une norme à leur avantage, c est-à-dire ici des «Masters in Management» les plus courts possibles (3 + 1, 3 + 1,5 ans), ce qui réduira d autant le standard de référence correspondant à ces «MIM». Contrairement à d autres, le Groupe ESSEC n avait pas de MBA «classique» ce qui nous laissait plus de liberté : l option d en créer un a été étudiée de manière approfondie, mais éliminée après analyse de la combinaison contexte stratégique/spécificités Grande Ecole. De façon plus stratégique, la vraie question est la suivante : si l on veut faire reconnaître le système universitaire français au niveau mondial, ne vaut-il pas mieux le faire avec le «cœur» du système, la Grande Ecole, où se trouvent les meilleurs étudiants, professeurs, etc., qu avec

des MBA imités, qui seront toujours considérés comme des «seconds couteaux» par les grandes institutions anglo-saxonnes? Par ailleurs, quand on demande à nos collègues français qui ont construit un programme de MBA d où viendront sans doute les plus grands leaders diplômés de leur école dans 30 ans, ils répondent tous «de la Grande Ecole» : quelles raisons y aurait-il alors, autres que financières, à ne pas donner à la Grande Ecole le meilleur positionnement parmi les programmes de l institution, s il en est le meilleur, alors que le MBA représente toujours le navire amiral chez nos grands concurrents internationaux? Ce choix suppose de déplacer un peu la norme actuelle, mais l évolution du secteur lui-même (rajeunissement des MBA, explosion des ExecMBA) rend la vision classique assez fragile. Comme pour l admission sur titre, l apprentissage, ou l accréditation lors de leur lancement, cette option risquée et très innovante à court terme ne le sera peut-être pas tant que cela à long terme Enfin pour ce qui est des «rankings» ou classements, la réponse est simple : 1/ pour être reconnu au niveau mondial, il faut d abord être reconnu chez soi. L ESSEC est systématiquement classée 1 er ou 2 ème parmi les grandes écoles de management françaises, 2/ aucune grande école n est actuellement classée dans les rankings «internationaux» (Financial Times, The Economist, Wall Street Journal, Business Week ). Certains noms d écoles apparaissent, mais par pour la Grande Ecole, pour les «MBA imités» en phase avec le schéma classique et facile à faire rentrer dans les cases et souvent à des places qui ne reflètent pas la qualité des ces institutions (les premiers français sont au-delà de la cinquantième place ), 3/ mieux vaut ne pas être classé que l être à des positions qui n ont pas de sens ou ne servent qu à justifier un marketing de façade, 4/ ces rankings, qui font l objet de critiques très profondes actuellement, évoluent et il n est pas du tout exclu qu ils soient réellement capables d intégrer prochainement des modèles différents. Harvard et Wharton ont fait savoir récemment qu ils refuseraient désormais de contribuer à l élaboration de ces rankings vu les problèmes méthodologiques et les effets pervers auxquels ils conduisent. Par exemple, un des critères utilisés est le delta de rémunération avant/après le MBA : dans notre cas, selon le mode de calcul, il peut être soit de + l infini (nos étudiants de prépas ne gagnaient rien, ils sortent avec une rémunération moyenne de plus de 40.000 euros ), soit de +250 % (de 1.000 euros par mois pendant le premier stage à 3.500 euros au premier emploi). Autre illustration, le classement d une école peut changer si la rémunération d étudiants sortis 3 ans plus tôt évolue fortement. Cela fut le cas récemment avec des écoles dont beaucoup de diplômés travaillent dans le secteur financier ou les hautes technologies. Sur un plan strictement méthodologique, quel est le lien de causalité entre la qualité intrinsèque d un programme et l évolution de la rémunération dans un secteur économique donné si elle est due à l éclatement d une bulle financière par exemple? C est absurde.

5/ accessoirement, gérer un programme d enseignement supérieur à partir de ces critères (très critiqués) et en négligeant des tendances de fond n est pas forcément la meilleure chose à faire D une façon plus générale, ces classements internationaux posent aujourd hui un problème majeur pour «lire» le système mondial de formation au management. A titre d exemple, dans le classement probablement le plus ouvert ( ), celui du Financial Times, sur les 100 meilleurs MBA en 2004, 57 sont américains, 7 canadiens et 28 européens. Sur les 28 européens, 14 sont britanniques (50 % du potentiel européen ), deux sont néerlandais, il n y a aucun allemand ou scandinave, juste un italien et cinq français (dont l Insead), mais aucun pour leur meilleur programme c est à dire la Grande Ecole. De plus, certains noms qui apparaissent à des niveaux assez élevés sur la liste correspondent à des institutions d une qualité académique moyennement convaincante pour qui connaît le domaine. Prétendre que ces classements donnent aujourd hui une image correcte du paysage mondial est donc assez hasardeux. Alors concrètement, qu est-ce qui a changé depuis cette réforme ESSEC MBA de 1999? Beaucoup de choses! La première vraie promotion «ESSEC MBA» est sortie l été 2003, soit 4 ans après la réforme. Nous disposons donc maintenant des premières données sur les résultats de cette réforme : - l expérience professionnelle intégrée moyenne est aujourd hui de 22 mois à la sortie, alors que le minimum avait été fixé à 18 mois. Ceci en fait l expérience intégrée la plus longue de toutes les grandes écoles et ces presque deux années contribuent considérablement à la maturité personnelle et professionnelle de nos étudiants. C est l un des points qui surprend actuellement le plus les recruteurs, - l intégration de cette expérience par des méthodes encore très originales dans le paysage universitaire (assessment center, tutorat, Development-Day, etc.) est un succès et sera encore développée. Cela demande des ressources importantes, mais l ESSEC a acquis un savoir-faire de pointe dans ce domaine, - du fait des deux points précédents, nos méthodes pédagogiques sont en pleine évolution : brassage plus fort des différentes populations d étudiants rendu plus facile par la plus grande maturité des étudiants Grandes Ecoles «classiques», augmentation du niveau d exigence et d effort, révision de l offre de cours, etc. Pour résumer, nos étudiants doivent réellement travailler et progresser tout au long des études et dès la première année, la réussite au concours n est qu une première étape, - l exposition internationale des étudiants a considérablement augmenté : plus de 600 étudiants étrangers sur le campus, une expérience internationale moyenne (académique et professionnelle) de nos étudiants de 6 mois, un corps professoral composé pour 1/3 d enseignants non français. Cela va encore s accentuer fortement du fait des nombreux accords d échanges et partenariats internationaux signés récemment.

Ces évolutions se traduisent par une excellente intégration de nos étudiants dans le monde professionnel, y compris dans la période économique difficile récente, et des niveaux de rémunération et surtout de poste très encourageants. En France, l ESSEC est le plus souvent citée comme l école de management préférée des recruteurs. La dernière enquête emploi a montré que la moitié des étudiants trouve un emploi avant d être diplômés et les autres dans les mois qui suivent. Cela a été préservé malgré la conjoncture récente. De plus en plus d étudiants voient leur niveau MBA reconnu par les employeurs internationaux, par exemple par le recrutement au niveau Associate dans les banques d affaires. La première vraie promotion ESSEC MBA venant d être diplômée, ce processus de reconnaissance par les recruteurs ne fait que commencer, mais les premiers retours sont plus qu encourageants. En résumé, de très nombreux éléments d information externes factuels confirment que le choix fait par l ESSEC il y a maintenant 4 ans est le meilleur possible pour une Grande Ecole française dont l ambition est de se positionner réellement au niveau mondial. Nous sommes aussi convaincus que c est le meilleur moyen de valoriser notre modèle de formation «Grande Ecole», qui, par sa densité intellectuelle et sa capacité à intégrer expériences professionnelles et académiques, présente une richesse infiniment plus grande que la plupart des diplômes de niveau «M» qui se développent aujourd hui en Europe. Autrement dit, le «M» de la Grande Ecole, c est le MBA. Enfin, nos développements récents - nouveaux accords d échanges et de double diplôme au niveau MBA, alliance ESSEC Mannheim, implantation à Singapour, etc. montrent que cette option a beaucoup de sens pour nos grands partenaires internationaux.