Besoins identifiés, évolution des prélèvements et des donneurs



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Transcription:

Dossier de presse Février 2007 LE DON DE SANG EN FRANCE EN 2007 Besoins identifiés, évolution des prélèvements et des donneurs Contacts Presse. Stéphanie Kanoui T.01 41 23 41 82 / Courriel : kanouis@clm.bbdo.fr. Angélique d Esteve T. 01 41 23 42 60 / Courriel : destevea@clm.bbdo.fr 1

Sommaire I- Produits sanguins en 2007 : quels stocks? quels besoins? 3 Des besoins en augmentation constante Des prélèvements qui n augmentent pas suffisamment Conséquences de cet «effet de ciseaux» : un besoin permanent de dons supplémentaires II- Le donneur Français : qui est-il? Pourquoi donne t-il? 5 Profil type du donneur bénévole Qui sont les nouveaux donneurs? Les principales motivations au don de sang Les freins identifiés III- Donner son sang : partout en France, c est possible! 9 Les quatre étapes du don Que devient le sang collecté? Qui peut donner son sang? Annexes 12 Donner son sang : 10 idées reçues à combattre Fiche Etablissement Français du Sang 2

I- Produits sanguins en 2007 : quels stocks? quels besoins? Le sang est composé à 55% d'un liquide, le plasma, dans lequel baignent des cellules diverses : - les globules rouges transportent l'oxygène des poumons aux tissus et captent le gaz carbonique qui est éliminé ensuite par les voies respiratoires, - les globules blancs défendent l'organisme contre les agressions des microbes, bactéries et virus. - les plaquettes empêchent le saignement en colmatant les lésions des vaisseaux. Le plasma contient des protéines diverses dont les immunoglobul ines, l'albumine, les fractions coagulantes, Leur déficit entraîne une diminution des défenses immunitaires de l'organisme (immunoglobu lines), une incapacité à retenir l'eau dans les vaisseaux (albumine) ou des anomalies de la Chaque année, l EFS recueille environ 2,2 millions de dons de sang, 230 000 dons de plasma, 170 000 dons de plaquettes. Des dons qui ne suffisent plus pour combler les besoins. Aujourd hui, en France, il faut 2 500 000 dons de sang par an pour répondre aux besoins en produits sanguins de 500 000 malades. Le don de sang est indispensable pour sauver des vies. Ainsi, par exemple : - les globules rouges sont utilisés en cas d hémorragies importantes consécutives à un accident ou à une opération, mais aussi pour des maladies chroniques (drépanocytose, thalassémie.). - les plaquettes sont indispensables dans le traitement de nombreux cancers dont : les leucémies, lorsque la chimiothérapie a détruit les cellules sanguines. - le plasma est utilisé pour la fabrication des médicaments dérivés du sang destinés aux traitements des hémophiles, aux personnes atteintes de déficit immunitaire sévère (ex. bébé-bulle) mais aussi pour le traitement des grands brûlés. Aujourd hui, le traitement de ces maladies graves est devenu possible grâce à la transfusion sanguine et aux 1 600 000 volontaires qui, chaque année, font don de leur sang. Ces donneurs font généralement preuve d un engagement profond, d une générosité forte qui s apparente à un véritable don de soi. Beaucoup d entre eux se mobilisent ainsi plusieurs fois par an pour accompagner les malades sur le chemin de la guérison. Mais cette mobilisation reste malheureusement insuffisante au regard des besoins qui ne cessent d augmenter. Des besoins en augmentation constante Après une longue période de diminution des besoins en produits sanguins labiles, la situation s est inversée depuis 2003. A partir de cette date, les besoins ont évolué de manière constante jusqu en 2007 sur un rythme de 2 à 3% par an, soit une augmentation de près de 10% Ainsi, plus de 2,5 millions de produits sanguins labiles sont aujourd hui nécessaires pour faire face à la demande. Plusieurs facteurs expliquent cette augmentation des besoins en produits sanguins : par exemple, l allongement de l espérance de vie entraîne une augmentation du nombre de malades nécessitant l utilisation d une thérapeutique transfusionnelle. De même, les progrès de la médecine permettent le traitement de patients par chimiothérapie lourde pour leucémie et/ou cancer à des âges de plus en plus avancés. 3

Le nombre de poches de sang collectées en France a été divisé par 2 en 20 ans Des prélèvements qui n augmentent pas suffisamment Parallèlement, les prélèvements de sang tout comme le nombre de donneurs ont tendance à se stabiliser. L approvisionnement des établissements de santé a néanmoins pu être maintenu grâce à une gestion rigoureuse des produits prélevés. Ainsi, le taux de péremption des produits ou de non-utilisation est passé de 1,49% en 2003 à 0,63% fin 2006. Malgré les efforts déployés, le niveau global des stocks se réduit. Le délai de stock est ainsi passé de 10 jours à 7, voire 5 en cas de difficulté. Conséquences de cet «effet de ciseaux» : un besoin permanent de dons supplémentaires Pour répondre à l augmentation de la demande de produits sanguins avec les mêmes exigences de qualité et de gestion, l augmentation du nombre de dons nécessaires se situe entre 175 000 à 200 000 dons supplémentaires par an, notamment pour parer aux nouvelles mesures de sécurité transfusionnelles pour le donneur (détermination du taux d hémoglobine avant le don) mises en œuvre dès 2007 et susceptibles d écarter du don environ 4 % des donneurs. Au total, dès 2007, on estime qu il est nécessaire de mobiliser 200 000 candidats au don supplémentaires pour faire face aux besoins, soit 800 candidats supplémentaires chaque jour. De plus, le nombre moyen de don par an, tout donneurs confondus, n est que de 1,6. Deux dons par an seraient un immense progrès. Des régions plus touchées que d autres Dans certaines régions, le pourcentage de donneurs est bien plus faible que le taux moyen national, comme l'ile-de-france et le Grand Sud. Le décalage est d autant plus important qu il s agit de régions dont les besoins sont plus importants du fait d une forte concentration des établissements de santé. Par exemple, en Ile-de-France, seule 1,2% de la population âgée de 18 à 65 ans (âge requis), donne son sang (vs une moyenne nationale déjà faible de 4%). On estime ainsi qu il faudrait 30 000 donneurs franciliens supplémentaires en 2007 pour faire face aux besoins de la région. De même, dans la région Alpes-Méditerranée, il faudrait environ 12 000 nouveaux candidats. 4

II- Le donneur français : qui est-il? Pourquoi donne t-il? Résultats d une grande enquête menée par le Cerphi pour l EFS Parmi les Français de 18 à 65 ans en âge de donner leur sang, seuls 4% font chaque année ce geste indispensable et citoyen 1. Qui donne son sang? Pour quelles raisons? Quels sont les freins au don de sang?... Une grande enquête menée en avril 2006 par le Centre d Etude et de Recherche sur la Philanthropie (CerPhi) dresse un état des lieux précis du profil des donneurs et des non-donneurs ainsi que de leur état d esprit. Profil type du donneur bénévole 50 % des Français ont un jour donné leur sang mais peu d entre eux renouvellent chaque année ce geste. En matière de don de sang en France, quelques grandes tendances apparaissent ou se confirment. En 1998, les femmes représentaient 46% des donneurs. Le donneur est en majorité une donneuse! Ainsi et pour la première fois en 2005, 50,2 % des dons de sang sont à l initiative des femmes. Si cette progression se poursuit sur le même rythme, les femmes pourraient à l horizon 2010 représenter 51,5 % des donneurs de sang. Les jeunes sont également fortement représentés En 2005, 9,4 % des 18-19 ans se sont manifestés auprès de l Etablissement Français du Sang 34 % des donneurs et 67,2 % des nouveaux donneurs ont entre 18 et 29 ans. Moins accaparés par leur vie professionnelle et familiale, ceux-ci passent plus rapidement à l acte que leurs aînés mais ne renouvellent que rarement leur geste à court terme. Les jeunes femmes, plus présentes dans cette catégorie de population, sont également plus fidèles. Des disparités selon les âges Jusqu à l âge de 30 ans, les femmes sont beaucoup plus nombreuses que les hommes à donner leur sang. Entre 30 et 39 ans, c est la stricte parité entre les donneurs. Au-delà, les hommes reprennent nettement le dessus. La proportion des femmes qui donnent leur sang diminue avec l âge, sous l effet des contre-indications qui leur sont propres, et en particulier des maternités. 1 Etude réalisée par Louis Harris pour l EFS - 2002 5

Le nombre moyen de dons évolue plus fortement chez les hommes que chez les femmes Les dons moyens annuels : la constance des aînés Pour les hommes comme pour les femmes, le nombre moyen de dons augmente avec l âge. Bien souvent unique vers 18-19 ans, il croît régulièrement chez nos aînés pour atteindre 1,9 par an en 2005 sur la tranche 50-65 ans. La moitié nord de la france, championne du don de sang! Les départements de la moitié nord de la France - Nord, Pas-de-Calais, Saône-et-Loire, Haute-Saône, Côte d Or et Jura - enregistrent les plus forts taux de don avec un don moyen annuel supérieur ou égal à 2 pour les hommes (moyenne nationale de 1,7). Le don moyen féminin annuel est quant à lui supérieur à 1,6 (moyenne nationale de 1,4) dans le Jura, la Creuse, les Ardennes, le Nord et le Pas-de-Calais. Qui sont les nouveaux donneurs? Chaque année 22 % des donneurs font leur premier don. Les nouveaux donneurs, c est-à-dire ceux ou celles qui se présentent pour la première fois au don de sang et qui sont prélevés dans un établissement ou dans une collecte mobile, restent principalement des femmes et des jeunes. Ainsi en 2007, 54,9 % des nouveaux donneurs sont des femmes et 67,2 % sont des jeunes entre 18 et 29 ans. Parmi les 30-49 ans, ce pourcentage diminue fortement puisqu on enregistre seulement 26,4 % des nouveaux donneurs. Malgré cet afflux régulier, le volume des dons de sang annuel évolue peu. Il apparaît donc que les nouveaux donneurs ne renouvellent pas leur geste, du moins dans l immédiat. Les principales motivations au don de sang Les régions du Nord et de l Est de la France sont particulièrement sensibles au don de sang. Pour 60% de ceux qui envisagent de donner et notamment pour les plus jeunes, le don de sang est avant tout un geste de solidarité. Les raisons liées davantage au sentiment général que l on manque de sang, ou la motivation plus individuelle concernant les besoins spécifiques d un proche, sont plus présentes chez les femmes et sur la catégorie des 25/49 ans. 6

Les hommes et les 35/49 ans déclarent donner par habitude. Les objectifs de l EFS en 2007 Fort de tous ces enseignements, l EFS s est fixé deux grands objectifs en 2007 : convaincre de nouveaux donneurs (et prioritairement les hommes) de passer à l acte, et surtout fidéliser ceux qui sont déjà venus pour qu ils donnent au moins deux fois par an. Les freins identifiés Donner son sang ne comporte aucun risque pour le donneur. Dans leur immense majorité, les Français font d ailleurs confiance aux procédures rigoureuses mises en place par l Etablissement Français du Sang et n ont pas de doute quant à leur sécurité. Les freins sont donc à chercher ailleurs. La cause avancée par 51% des Français qui n ont jamais ou n envisagent pas de donner leur sang est leur état de santé : ainsi, 56% des femmes et 66% des plus de 50 ans mettent en avant ce frein qui ne leur permettrait pas de passer à l acte. Parmi les autres raisons invoquées : La crainte de la piqûre, citée par 17% des non donneurs, et plus souvent invoquée par les femmes. Cette crainte semble partagée par les plus jeunes générations et s atténue au-delà de 50 ans. Le manque de temps, plus souvent exprimé par les hommes, sans doute parce qu ils sont proportionnellement plus nombreux à exercer une activité professionnelle. Cette raison est également invoquée à 25% par la catégorie des 25-34 ans. La méconnaissance des lieux de collectes, qu ils soient fixes ou mobiles, n apparaît pas comme un obstacle au don de sang puisque seul 2% des non-donneurs disent leur ignorance sur ce point. Enfin, il est surprenant de noter que près d 1 non-donneur sur 10 ne sait pas pourquoi il ne donne pas! Il n est donc pas impossible de les convaincre un jour. Répartition du don en France Il y a en France chaque année environ 1 600 000 personnes qui donnent leur sang. Entre 2002 et 2005, ce nombre a stagné. Si le nombre de prélèvements a augmenté chez les jeunes, il a fortement baissé sur les 30-49 ans. Ainsi, on estime que le nombre annuel de dons pourrait diminuer de 28 000 à l horizon 2010 si aucune politique de relance n était mise en œuvre. 7

C est à Paris et dans le Sud-Ouest que l on est proportionnellement plus nombreux à avoir déjà donné son sang mais ce sont également dans ces régions que l on compte le moins de renouvellement du don. Paradoxalement, on trouve autant de donneurs dans les régions les plus rurales que dans les zones urbanisées. 8

III- Donner son sang : partout en France, c est possible! Les quatre étapes du don Quel que soit le lieu de la collecte (collecte mobile ou site fixe), le don de sang se déroule en quatre étapes selon l arrêté ministériel du 10 septembre 2003 qui définit les bonnes pratiques transfusionnelles : L inscription administrative Cette première étape permet de recueillir les renseignements nécessaires pour constituer le dossier du donneur. Celui-ci doit se munir d un document mentionnant son identité. L entretien médical Le saviez-vous? Les soins dentaires entraînent souvent un passage de microbes dans le sang et nécessitent un délai d attente de 3 à 10 jours. Confidentiel et couvert par le secret médical, l entretien médical préalable constitue une des étapes capitales du processus de don de sang (ou de la sécurité transfusionnelle). Donner son sang ne présente aucun risque si le donneur est en bonne santé. Par ses questions, le médecin cherche ainsi à déceler tous les éléments qui pourraient compromettre la santé du donneur (par exemple l hypertension artérielle) et celle du receveur (risques de transmission d une maladie infectieuse). Ne pas mentionner une information sur son état de santé, son mode de vie ou ses pratiques sexuelles revient immanquablement à risquer de mettre en péril sa santé mais aussi la santé du malade qui recevra le sang. Le prélèvement L acte de don de sang dure en moyenne 10 minutes. À l issue de l entretien préalable avec le médecin, le donneur, déclaré apte au don, passe dans la salle de prélèvements où il est pris en charge par le personnel infirmier. Celui-ci prélève quelques tubes échantillons sur lesquels seront effectués des analyses et des tests de dépistage. Il procède ensuite au prélèvement de sang lui-même (entre 400 et 450 ml). Le temps du repos et de la collation Après le don, le donneur reste sous l'œil vigilant des infirmières. Une collation lui est offerte avant de quitter le lieu de collecte. Il convient de respecter un délai de 8 semaines entre chaque don de sang total. 9

Que devient le sang collecté? Une fois le sang collecté, une phase de préparation et une phase de qualification sont réalisées par l EFS : o La phase de préparation Dès son arrivée sur le plateau de préparation des produits sanguins, les différents composants du sang sont séparés par centrifugation pour obtenir : du plasma qui contient de nombreuses protéines (comme l albumine et les immunoglobulines), est congelé et a une durée de vie de 1 an. des globules rouges- Ils apportent l oxygène aux organes et aux muscles, sont conservés à 4 degrés et pourront être utilisés pendant 42 jours. des plaquettes Celles-ci traitent les hémorragies. Elles sont très fragiles et ne conservent que 5 jours, à température ambiante (22 ). Les différents concentrés obtenus font l objet d un enregistrement informatique, d un étiquetage et d un conditionnement. o La phase de qualification Parallèlement, les tubes issus des dons de sang sont orientés vers les laboratoires de l EFS pour définir le groupe sanguin de chaque prélèvement et réaliser les tests sérologiques nécessaires permettant de prévenir la transmission de maladies infectieuses (virus, bactéries, parasites). Les produits sanguins dont la qualité est ainsi garantie sont ensuite délivrés aux patients selon les besoins. Qui peut donner son sang? Un 1 er don de sang ne peut se faire après 60 ans. Toutes les personnes âgées de 18 à 65 ans peuvent donner leur sang. Il suffit d être en bonne santé et de ne pas avoir été dans une situation à risques (voyages dans certains pays étrangers, rapports sexuels non protégés ) dans les mois précédant le don. Les soins dentaires et la prise certains médicaments peuvent entraîner une contre-indication temporaire au don de sang. Le don de sang s effectue exclusivement dans des sites fixes de l Etablissement Français du Sang ou lors de collectes mobiles organisées dans les entreprises, les communes, les administrations et les universités de toutes les régions. 10

www.dondusang.net, le site incontournable des donneurs Complet et pratique, le site de l Etablissement Français du sang recense tous les sites de collecte fixe rubrique «où donner?» mais également les collectes mobiles organisées dans chaque département en France. Pour chacune, des renseignements précis (dates, lieu, horaires, coordonnées téléphoniques) sont mis à la disposition des internautes. Le site délivre également de nombreuses informations sur le don de sang, son utilité, et le déroulement d un prélèvement. 11

Annexe 1 Donner son sang : 10 idées reçues à combattre 1- Donner mon sang me prendrait trop de temps, je suis trop occupé(e) Faux, l acte lui-même ne dure que 8 à 10 minutes. Si l on ajoute le temps de l entretien préalable avec le médecin, et le temps de repos qui suit le prélèvement, le don de sang total prend au total entre 30 et 45 minutes. 2- La piqûre est un acte douloureux. Cela m effraie! Plutôt Faux, personne n'aime les piqûres mais l origine de la peur est le plus souvent irrationnelle. Il suffit de détourner son attention pendant l acte, par exemple, en conversant avec l infirmier(e) qui vous prend en charge. 3- Je cours un risque pour ma santé, la sécurité de ce type d acte n est pas garantie Faux, le matériel de prélèvement utilisé (aiguille, tubes, poches) est stérile et à usage unique. Donner son sang ne présente absolument aucun risque. 4- Je n ai pas d endroit à proximité de chez moi pour donner mon sang Faux, l Etablissement Français du Sang propose 173 sites fixes de collecte répartis sur l ensemble du territoire français ; 39 000 collectes mobiles ont également lieu chaque année. Il suffit de renseigner sur le site www.dondusang.net ou par téléphone au 0 810 150 150. 5- Il faut être à jeun pour donner son sang. C est contraignant. Faux, au contraire, il vaut mieux avoir pris un repas léger en évitant matières grasses et boissons alcoolisées. Une collation vous sera servie ensuite! 6- On est fatigué après avoir donné son sang. Faux, chez une personne en bonne santé, cela n'entraîne aucun inconvénient. Après avoir donné son sang, l organisme est capable de reconstituer le stock de cellules sanguines. Le plasma et les plaquettes se régénèrent en quelques heures. Pour les globules rouges, il faut plusieurs jours (une quinzaine généralement) car la moelle osseuse libère les globules rouges progressivement à partir de «cellules précurseurs». 7- J ai déjà donné cette année. J attends l année prochaine avant de redonner mon sang, sinon ma santé court un risque! Faux, il n'y a aucun inconvénient à donner plus d une fois par an et pendant de très longues années. De nombreux donneurs de sang bénévoles ont donné pendant plus de 40 ans sans aucun effet secondaire. 12

8- Je donnerai mon sang si l un de mes proches en a besoin. Pour l instant ce n est pas le cas Faux, pour des raisons éthiques et médicales, le don dirigé est interdit en France. L'anonymat est un principe fondamental du don du sang, le donneur ne connaît pas le malade qui recevra son sang et vice-versa. 9- Il y a suffisamment de donneurs en France ; je ne donnerai qu en cas de pénurie ou d alerte! Faux, l Etablissement Français du Sang est en permanence en quête de dons supplémentaires. Pour répondre aux besoins, en 2007, l EFS estime qu il faudrait 4 000 dons supplémentaires chaque semaine! 10- Il faudrait que je puisse m absenter de mon bureau pour cela. Cela n est pas évident! Faux, il est tout à fait possible de demander l autorisation de s absenter à son employeur pendant les heures de travail puis fournir un justificatif de votre don de sang. 13

Annexe 2 Etablissement Français du Sang L Etablissement Français du Sang est un établissement public de l Etat, placé sous la tutelle du ministère de la santé et des solidarités. Il rassemble 8 600 personnes réparties sur 175 sites transfusionnels. Son budget prévisionnel est de 660 millions d euros. Il est composé d un siège et de 18 établissements qui assurent les activités de transfusion sanguine dans toute la France : activités de prélèvement du sang et de ses composants, de préparation, de qualification des produits sanguins labiles et de leur distribution aux établissements de santé, ainsi que les activités associées. Un siège national (environ 125 personnes) définit les orientations générales et assure le pilotage stratégique de l établissement. 18 établissements régionaux chargés de gérer dans chaque région les activités de transfusion sanguine. Chaque établissement est composé d une direction, d un ou plusieurs plateaux techniques de préparation et de qualification des PSL et de sites où sont assurés notamment le prélèvement et la distribution. Ils sont dotés de conseils d établissement chargés d émettre des avis à la demande des directeurs sur les prévisions et réalisations des recettes et dépenses, le projet d établissement, la politique locale de promotion du don et les projets de partenariats de l établissement. L Etablissement Français du Sang est un acteur de santé publique : qui développe une solidarité entre les régions déficitaires et les régions excédentaires pour assurer l autosuffisance nationale, qui garantit, tout au long de la chaîne qui lie le donneur au receveur la sécurité transfusionnelle, à travers l application des bonnes pratiques transfusionnelles régissant les activités de transfusion sanguine (prélèvement, préparation, qualification et distribution), qui assure la cohérence de l ensemble du réseau transfusionnel, qui renforce la veille sanitaire autour de son réseau d hémovigilance, qui développe des partenariats avec les établissements hospitaliers dans le domaine des activités associées à la transfusion (banques de tissus, laboratoires de biologie moléculaire, activités de soins, thérapie cellulaire ), qui augmente ses efforts de recherche et en assurant une veille technologique et scientifique. 14