A fond, à fond, à fond!

A fond, à fond, à fond! Dernière ligne droite dans les présentations des équipages qui feront partie du Twingo R1 Swiss Trophy, en compagnie de Thierry Krummenacher, à la limite du «junior» et Sébastien Studer, qui lui a déjà dépassé le seuil du «junior», mais qui continue à se faire plaisir et tenter de grapiller des primes dans le cadre du Twingo R1 Swiss Trophy. CV Nom Prénom Age Lieu de résidence Etat civil Profession Début en compétition Krummenacher Thierry 28 ans Yverdon En couple Chef de projet web 2006 CV Nom Prénom Age Lieu de résidence Etat civil Profession Début en compétition Studer Sébastien 34 ans La Chaux-de-Fonds (NE) Marié Moniteur auto-école avril 2012 Pourquoi avez-vous rempilé pour une nouvelle saison? T. Krummenacher : J'ai adoré l'organisation de ce trophée. C'était super intéressant de pouvoir se comparer avec des autos qui sont les mêmes et proches de la série. L'ambiance de la coupe et le fait que j'avais déjà la voiture m'ont décidé à rempiler. Mon objectif serait de faire mieux que 2012. Cette année, nous serons aux côtés de la Rallye Académie d'éric Fabre, nous allons pouvoir profiter des stages et progresser. S. Studer : Pour l'ambiance du trophée, son organisation. C'est bien de pouvoir comparer nos niveaux sachant qu'on a les mêmes voitures. Le plus c'est les primes de courses, qui permettent de nous aider à l'entretien de la voiture par exemple. C'est un trophée très bien pour débuter. J'aimerais terminer dans le top 5, et faire quelques podiums dans la saison. Thierry, en intégrant le championnat junior l'an dernier, pensais-tu que le niveau serait aussi étoffé? T. Krummenacher : En toute honnêteté, c'était un peu dur de le savoir. On ne connaissait pas les personnes mais dès le premier rallye, on a vu que le niveau était très haut, beaucoup de gens pouvaient prétendre aller loin. J'ai été étonné, en bien, que cela aille si vite. Je ne savais pas trop où me situer au début, je visais le milieu de

classement. On a tout de suite remarqué que, comme chaque coupe de marque, celui qui est devant n'y est pas pour rien. Comment juges-tu le niveau de performance au sein du championnat junior? T. Krummenacher : Je trouve qu'il y a un très bon niveau pour des petites voitures proches de la série. La voiture n'a pas une grosse suspension, un moteur super fougueux, donc cela prouve que ceux qui sont derrière le volant sont capables d'aller vite et je pense que ceux qui sont en haut de classement du Twingo R1 ont compris comment marchait la voiture. Généralement, les têtes d'affiches dans le championnat suisse sont issues des coupes de marque et ce n'est pas pour rien. Penses-tu que le podium est accessible? T. Krummenacher : C'est dur à dire : je pense qu'on a tous beaucoup appris cette première année et travaillé sur nos points faibles. Il faudra voir ça à partir du premier rallye. Si on peut atteindre quelques podiums cette saison on sera très heureux, en espérant peut-être une marche du podium en fin de saison. Je préfère ne pas trop me projeter et voir de rallye en rallye. Thierry Krummenacher, plus connu sous le nom de «Krummy», à l attaque lors du Rallye du Mont-Blanc 2012 Sébastien, tu as une auto-école dans le civil, penses-tu que le Twingo R1 Swiss Trophy est formateur pour progresser dans la discipline? S. Studer : Tout à fait. La Twingo est une voiture qui demande de la finesse dans son pilotage, et quand on sait la conduire, on garde cette finesse pour en conduire d'autres, sachant que les autres peuvent aller plus vite. C'est la meilleure base. En tant que moniteur d'auto-école, qu'as-tu appris en conduite que tu ne connaissais pas? S. Studer : Au niveau du regard, de l'anticipation, de la fluidité. Quand on est moniteur on doit réfléchir trois secondes avant l'élève, donc il faut une rapidité du regard. Le moniteur d auto-école n a pas oublié de mettre son «L» lors de la première manche du trophée

N'est-ce pas frustrant de ne pas pouvoir se battre aux avant-postes durant la première saison? S. Studer : Oui et non. Oui parce qu'on pense qu'on va pouvoir faire quelque chose et en voyant les résultats on se rend compte qu'il y a encore du boulot, et non parce que c'était notre première expérience en rallye donc on était surtout là pour apprendre. Conseilleriez-vous à des jeunes de participer au Twingo R1 Swiss Trophy? Quels conseils leur donneriez-vous? T. Krummenacher : Évidemment! Des personnes qu'on ne soupçonnait pas ont réalisé de très belles performances et ont été très vite à l'aise. Je conseille à toute personne qui veut se lancer de tester et sans investir beaucoup de moyens on peut avoir beaucoup de plaisir. Il faut au moins essayer (on peut louer des voitures à des prix abordables), sans se précipiter, en y allant pas à pas. S. Studer : Oui, c'est un bon apprentissage pour aller plus haut. Il a un bon rapport qualité-prix et il est très formateur. Il ne faut pas se lancer tout seul : il vaut mieux avoir une équipe derrière soit. Ça ne sert à rien de brûler les étapes, il faut prendre son temps. La prise de notes est essentielle, c'est important qu'elles soient précises. Toute de bleue vêtue, la Twingo de Krummy n est pas passée inaperçue en 2012! Comment avez-vous commencé dans la course automobile? T. Krummenacher : J'ai commencé en 2006 comme copilote pour le frère d'un ami, qui m'avait demandé deux ans auparavant de lui faire un site web. Je me suis rapproché du monde du rallye et il m'a demandé par la suite si j'étais intéressé pour un test en tant que copilote : j'ai tout de suite dit oui. Nous avons fait deux années de copilotage avec des très bons résultats. En parallèle, j'ai pris part à quelques slaloms puis je me suis décidé à piloter moi-même. Mon premier rallye était en 2009, et j'ai participé à 4 rallyes avant de participer au Twingo R1. S. Studer : Mon papa était copilote : toute la famille allait le voir, et j'ai donc baigné dedans. J'ai décidé d'acheter un karting, mais je n'en ai pas fait en compétition.. J'ai commencé par le slalom de la Vue des Alpes avec une Ford Focus RS en 2006. Au bout d'un moment, on s'habitue au slalom et au circuit et j'ai voulu voir autre chose, évoluer ; je suis alors passé au rallye, plus difficile. Y a-t-il une course qui vous a marqué plus qu'une autre? T. Krummenacher : Le rallye du Mont Blanc a été une expérience mi-figue mi-raisin : on avait cassé la boîte de vitesse avant l'épreuve et nous avons dû rouler avec celle d'origine. C'est un rallye qui m'a marqué par les routes, les paysages, l'ambiance, et j'ai eu beaucoup de plaisir à le découvrir. S. Studer : Au Jura, où on a fait une sortie de route. Mais c'est surtout le rallye du Tessin parce que c'est le premier rallye que nous avons terminé.

Quels sont vos loisirs pendant votre temps libre? T. Krummenacher : Je pratique le VTT, la course à pied. J'aime la cuisine et passer du bon temps autour d'un verre ou d'un bon plat. S. Studer : J'ai peu de temps libre, c'est le revers de la médaille du rallye, très prenant, mais je pratique plusieurs fois par semaine du unihockey. La roue avant gauche levée, Sébastien Studer a l attaque dans ses gênes! Si vous pouviez vous mettre au volant de n'importe quelle voiture, laquelle choisiriez-vous? T. Krummenacher : Une 306 Maxi. C'est une des premières grosses voitures que j'aie pu voir. Elle est très agressive, c'est un mythe, une référence. Même aujourd'hui beaucoup de monde se déplace à un rallye s'il y a une 306 Maxi. S. Studer : Une Lancia 037 : c'est une voiture mythique, unique et qui m'a toujours fait rêver. Pour terminer cette interview, inforallye.ch a posé des questions croisées, chaque pilote devant répondre à des questions sur l autre pilote Questions sur Sébastien posées à Krummy Dans le cadre du championnat junior, est-ce que Sébastien est plus pour toi un adversaire ou un ami? Les deux. On s'est connu au cours de copilote où j'étais là pour aider ceux voulant se lancer ; on a un peu discuté et on a eu du plaisir à se retrouver dans le cadre du Twingo R1 Trophy en 2012. Il s'est avéré qu'il avait des capacités à très bien rouler et nous étions souvent, dans les premiers rallyes, dans les mêmes secondes ou même classement. C'est pour cela que je l'apprécie mais que je m'en méfie aussi pendant les rallyes. Si tu devais qualifier Sébastien avec un seul mot, lequel utiliserais-tu? Discret. Selon toi, quelle est sa meilleure qualité en terme de pilotage? Il est constant, il a pris le temps d'apprendre. Il n'est pas fougueux, ce qui lui permet de garder les pieds sur terre et de ne pas prendre trop de risques. Que penses-tu de sa saison 2012? Je trouve qu'il a eu une très bonne saison : c'était sa première et il a fait une seule petite sortie de route.

Quelle est sa voiture de course préférée? Je dirais une Mini WRC : il me semble que c'est la voiture sur laquelle il donne des cours en tant que prof d'auto-école. Quel est son rallye préféré en championnat suisse? Celui du Valais. En championnat du monde? La Suède. Quel est son pilote favori? Je pense qu'il a de l'admiration pour Sébastien Loeb. Questions sur Krummy posées à Sébastien Dans le cadre du championnat junior, est-ce que Thierry est plus pour toi un adversaire ou un ami? Un ami : on a fait connaissance à des cours de copilotes et il y a eu un bon feeling. Si tu devais qualifier Thierry avec un seul mot, lequel utiliserais-tu? Je dirais bonnard, parce que c'est quelqu'un de sympa, cool, drôle et toujours prêt à aider. Selon toi, quelle est sa meilleure qualité en terme de pilotage? Sa sagesse et sa régularité. Que penses-tu de sa saison 2012? Il n'a pas voulu brûler les étapes et est monté crescendo. Il a très bien fini au Valais, il a été rapide. C'est une bonne saison. Quelle est sa voiture de course préférée? Une Polo WRC. Quel est son rallye préféré en championnat suisse? Le Valais. En championnat du monde? Celui du Monte-Carlo. Quel est son pilote favori? À mon avis Sébastien Loeb. Copyright photographique : Daniel Estèves, Corinne Cazé, Peter Hartmann