Les Tours de Montmayeur Les vestiges de la forteresse de Montmayeur se situent sur la commune de Villard-Sallet (73) au nord de la Rochette sur une crête à 800 mètres d altitude séparant les vallées du Gelon et de l Isère au nord de La Rochette. Perchées sur une étroite plate-forme dominant à la fois le Grésivaudan, la vallée de l Isère vers Albertville et la vallée du Gelon, les tours de Montmayeurs offrent un panorama superbe sur les massifs de Belledonne, de la Lauzière, des Bauges, de la Chartreuse et du Mont-Blanc. Cet emplacement stratégique explique l ancienneté de l occupation de Montmayeur dont nous allons brièvement, pour les visiteurs et amis de Px500, exposer l histoire. Un reportage exclusif Px500! L histoire de Montmayeur : à l origine des tours, la puissante maison savoyarde de Montmayeur. Elle apparaît dès le XIIème s. pour s éteindre vers 1487, et avait pour devise : Ungibus et rostro, I.E. «Par les ongles et par le bec», qui fait bien sûr référence à leur blason : ils portaient D argent, à l aigle éployée de gueules, becquée et membrée d azur, avec pour cimier : une aigle de même et support : deux aigles de même. Gageons que seuls les héraldistes amateurs comprendront quoi que ce soit à cet ésotérique amphigouri! Pour les autres, le blason est reproduit ci-dessous (cf. wikipedia). Le site apparaît pour la première fois en 1173 dans la liste des biens de la dot d Alix, fille d Humbert III, comte de Savoie, lors de son mariage avec Jean Sans Terre, fils du roi d Angleterre. Montmayeur comporte alors le château, l église paroissiale Saint Julien et un village de paysans. Vers le milieu du XIII s., le château appartient à une branche de la famille noble de Briançon-Aigueblanche qui prend le nom de Montmayeur. Aux XIV et XV siècles, les Montmayeur jouent un rôle important à la cour de Savoie comme maréchaux et conseillers du prince. La seigneurie est érigée en comté en 1449, mais en 1487 s éteint la famille de Montmayeur et le comté passe par héritage à la famille de Miolans.
Le site, saccagé en 1597 lors du passage de l armée dauphinoise de Lesdiguières, est déserté au profit de Villard-Sallet et la paroisse est supprimée. Montmayeur tombe alors à peu près dans l oubli. Toutefois, en 1989, le site archéologique et les tours sont inscris à l ISMH ; et de 1991 à 1998, le Centre Interuniversitaire d Histoire et Archéologie médiévales de Lyon y effectue des recherches et met en valeur le site, sous la direction de M. POISSON. La typographie du lieu évoque celle des Baux-de-Provence, une plate forme entourée de falaises, avec son village, son église et son château. À l extrémité nord, point culminant de la crête de Montraillant, s élève depuis le XII s. le donjon (20 mètres (!) de haut pour comparaison, le plus de France, celui de Vincennes, a 54 m. ; épaisseur des murs : 1.90 m.) et à côté le château : deux salles du XVIème et une grande salle de réception du XIIème s. Le donjon est aveugle (ou presque) et est percé de nombreux boulins (fonction de colombier? Si c est le cas, et au regard de leur grand nombre, le domaine devait être étendu : en effet, les colombiers étaient le privilège (en principe) de la noblesse et le nombre de boulins était fonction de l étendue du domaine, les pigeons se nourrissant sur les terres ensemencées). Il est construit en moellons de schiste mais est dépourvu d ouvertures de tir et de tout aménagement de confort. Il se compose de 4 niveaux et date du XII siècle, a été modifié et surélevé aux XIII et XIV siècles. Au centre de la plate-forme, légèrement plus bas que le donjon, se voient les vestiges du village et de l ancienne église Saint Julien. Elle se compose d une nef unique (11 x 7.5 mètres) ; et abrite de nombreuses inhumations médiévales qui ont été mis à jour : en effet, la coutume de se faire enterrer dans l église paroissiale a existé jusqu au début du XVIII s., puis interdite pour les régions d hygiène que l on devine. À proximité, les ruines de ce qui a dû être une maison forte, et, nous le supposons, une motte castrale. Tout au sud de la plate-forme rocheuse, une tour carrée, qui, au contraire de celle au nord, n est pas aveugle, comporte une belle porte avec une voûte, des fenêtres, et un manteau de cheminée remarquable.
Le site de Montmayeur est donc particulièrement beau et intéressant, plein de mystères (qui sait s il n y a pas des souterrains faisant communiquer entre elles les deux tours?). Galerie photos : Le donjon
Vue vers Belledonne Le Mont Blanc!
Une configuration évoquant le site des Baux de Provence. 1 : donjon ; 2 : château ; 3 : enclos ; 4 : église Saint Julien ; 5 : ruines de maisons ; 6 : four à pain ; 7 : maison forte (motte castrale?) ; 8 : tour carrée sud.
Donjon
Belledonne, vallée des Huiles Plan du château
Le château Echelle permettant l accès aux étages du donjon.
Panorama. De gauche à droite : Mont Blanc, Grand Pic de la lauzière, chaîne de la Lauzière, Maurienne, Belledonne.
Les boulins du donjon.
Le donjon. Remarquer les ruines du village au premier plan. Restes du four.
Façade nord de la tour carrée sud.
Entrée voutée de ladite tour.
Façade nord (vue intérieure). Remarquer les ouvertures, très larges à l intérieur, étroites à l extérieur, et le beau manteau de cheminée.
Le sous-bois.
Un système d aération?
L imposant donjon (hauteur : 20 mètres).