Dossier enseignant Niveau primaire Vivre en Normandie à l époque gallo-romaine Avant l arrivée des Romains, la Haute- Normandie actuelle était occupée par trois tribus : - les Véliocasses et les Calètes au nord de la Seine - les Aulerques-Eburovices au sud de la Seine A l époque romaine, des villes ont été créées, comme Rotomagus (Rouen) et Juliobona (Lillebonne) Ces villes s organisaient le long de rues principales et possédaient de grands monuments. A Rouen on trouvait : - l amphithéâtre - les thermes - le marché couvert L habitat Les maisons gauloises étaient le plus souvent bâties en matériaux périssables : bois, torchis et chaume. Avec l arrivée des Romains, les techniques de construction ont évolué. Les riches demeures étaient en pierre, brique, tuile, mortier et verre pour les fenêtres. Maquette de la domus de la cour d Albane En ville, la maison (la domus) s organisait autour d une cour centrale, l atrium. A la campagne s élevaient de grandes exploitations agricoles, les villae. Maquette de la villa de Saint Martin - Osmonville Service des publics des musées et sites départementaux 1
L intérieur des maisons était décoré. Les murs étaient ornés d enduit peint. Les sols étaient couverts de dalles de pierre, de plancher ou, pour les plus riches, de mosaïque. Tesselles La mosaïque La mosaïque est un décor de sol composé de petits cubes de pierre de différentes couleurs fixés entre eux par du mortier. Fragment d enduit peint La mosaïque de Lillebonne se lit comme une bande dessinée. Elle représente une chasse à «l appel», qui consistait à attirer les animaux sauvages à l aide d un cerf apprivoisé. La mosaïque de Lillebonne Service des publics des musées et sites départementaux 2
Certaines pièces des maisons les plus riches disposaient d une sorte de chauffage central par le sol : l hypocauste. L éclairage La nuit, on s éclairait au moyen de lampes à huile et de chandelles de suif ( graisse animale) ou de cire. La cuisine et sa vaisselle Fonctionnement d un hypocauste L équipement de la cuisine était assez simple. Un foyer en maçonnerie sur lequel on disposait poêlons, marmites, grils Des étagères supportaient la batterie de cuisine. Les récipients les plus courants étaient en bois, en terre cuite, en bronze ou en verre. Dessin d une cuisine gallo-romaine RECETTE PATINA DE PIRIS Pira elixa et purgata e medio teres cum pipere, cumino, melle, passo, liquamine, oleo modico. Ovis missis patinam facies piper super aspargis et inferes. «Faites cuire les poires à l'eau et ôtez-en le cœur: écrasez les avec du miel, du vin paillé du garum et un peu d'huile. Ajoutez les oeufs pour faire une patina, saupoudrez de poivre et servez.» Pelez un kg de poires bien mûres. Faites les cuire à couvert dans un 1 verre de vin doux avec 3-4 cuillères de miel, 1 petite cuillère de nuoc mam et une grosse pincée de cumin pulvérisé. Puis battez 6 oeufs, mélangez-les aux poires grossièrement écrasées et ajoutez éventuellement un peu de miel si cela n'est pas assez sucré. Donnez quelques tours de moulin à poivre et ajoutez 1 cuillère d'huile Enfournez dans un plat à gratin huilé pour environ 40mn à feu moyen. Service des publics des musées et sites départementaux 3
La toilette Chez les Romains, les soins du corps tenaient une place importante. Dans les grandes villes, il y avait des thermes. C étaient des bains publics où l on pouvait se laver mais aussi se distraire, se cultiver et faire du sport. Pince à épiler Miroir Strigile Vase à parfum ou à huile Le vêtement Le vêtement principal était la tunique portée par les hommes et les femmes. Nous en avons des exemples sur les stèles et la mosaïque de Lillebonne. Par dessus leurs tuniques, les enfants portaient le cucullus. Pour les adultes, il existait différents types de vêtements de laine qui protégeaient du froid. Buste d un enfant portant un cucullus Les femmes se couvraient la tête d un voile pour sortir. Les boutons n existant pas, les vêtements étaient fermés ou retenus par des fibules ou des lacets. Il existait une étonnante diversité de chaussures : sandales, gallicae, bottines de cuir et sabots de bois. Stèle de deux époux richement vêtus Fibule Stèle dite du savetier montrant des chaussures Service des publics des musées et sites départementaux 4
Les loisirs Avec l arrivée des Romains, la Gaule s est couverte de grands édifices de spectacle comme le théâtre, l amphithéâtre, le cirque et parfois des édifices mixtes ( théâtre/amphithéâtre comme celui de Lillebonne). Statuette de gladiateur Les jeux de l amphithéâtre, et particulièrement les combats de gladiateurs, attiraient la foule. Théâtre gallo-romain de Lillebonne Les enfants Enfant gallo-romain portant un petit chien Les jeux Dès ses premiers jours, l enfant recevait en cadeau un hochet et parfois un petit animal domestique (chien ou oiseau). Hochet d enfant Le jeu favori des petites filles était la poupée. Celui des garçons, les noix ou encore des petits chars en terre cuite ou en bois. D autres jeux tels que les dés, les billes ou les osselets étaient aussi bien pratiqués par les adultes que par les enfants, ainsi que les jeux de plateau (avec des pions). «Noix touchée, noix gagnée» : Placer au sol une rangée de noix et laisser une noix rouler sur une planchette inclinée : noix touchée, noix gagnée! L école Les enfants gallo-romains, filles et garçons à partir de l âge de 7 ans, apprenaient à lire, écrire et compter. A partir de 12 ans, les garçons des familles riches étudiaient les textes grecs et latins. Les autres entraient en apprentissage chez un artisan. L enseignement supérieur, pour les plus nobles commençait vers l âge de 16 ans. Les étudiants apprenaient l art de bien parler. Supports et instruments de l écriture Le support le plus courant était la tablette de cire que l on gravait au moyen d un stylet. Ces instruments étaient aussi bien utilisés par les enfants que par les adultes. Les textes importants étaient inscrits à l encre à l aide d un calame sur du papyrus importé d Egypte appelé volumen. Détail d une tablette de cire Service des publics des musées et sites départementaux 5
Les dieux Dans la société gallo-romaine la religion était très présente. Ils vénéraient en de nombreux dieux (Jupiter, Mars ) et déesses (Diane, Vénus ). Le culte se pratiquait soit dans des temples, soit dans la maison autour du laraire. CHRONOLOGIE Début du Moyen Age Chute de l empire romain d Occident 476 Fin de l Antiquité 0 Naissance du Christ - 52 Alésia Conquête de la Gaule par Jules César Les Francs, les Mérovingiens Les Gallo-romains A partir de -800 A partir de -2000 Age du Fer Age du Bronze Préhistoire Les Gaulois Service des publics des musées et sites départementaux 6
GLOSSAIRE Archéologie (fém.) : science qui permet, grâce à l étude des objets trouvés dans des fouilles, de connaître les activités des hommes du passé ainsi que leurs comportements sociaux ou religieux. Bronze (masc.) : métal composé de cuivre et d étain qu on utilise la plupart du temps coulé dans des moules. Les Calètes : peuple gaulois qui demeurait dans l actuel pays de Caux et dont la ville principale était Juliobona (Lillebonne). Dieu (masc.)/ Déesse (fém.) : esprit, être supérieur attaché à une fonction. Les Veliocasses : peuple gaulois qui demeurait dans l actuel Vexin et dont la ville principale était Rotomagus (Rouen). L habitat Mortier (masc.) : ciment romain constitué de sable, de chaux, d eau et de brique pillée. Torchis (masc.) : matériau de construction composé de terre et de paille hachée. Chauffage par hypocauste : système de chauffage à air chaud installé dans le sol et le sous-sol. La chaleur crée par un foyer circule dans le sol entre des pilettes et dans les murs par des tubulures. L espace des dieux Diane : déesse de la chasse et de la nature sauvage. Dieu Lare : esprit protecteur chargé de veiller sur la maison et ses habitants. Les lares sont des divinités exclusivement latines et n ont pas d équivalent dans le monde grec. Jupiter : le père et le maître des dieux. Laraire (masc.) : petit sanctuaire domestique destiné au culte des dieux lares (dieux protecteurs du foyer) et à d autres dieux. Mars : dieu de la guerre. Temple (masc.) : édifice consacré au culte d un dieu, temple de Jupiter, temple de Junon, etc La vie quotidienne, l éducation, les jeux, la toilette et les vêtements Amphithéâtre (masc.) : grand édifice à gradins de plan elliptique destiné à accueillir des spectacles de combats de gladiateurs, de chasses, etc Amphore (fém.) : vase à deux anses symétriques, au col rétréci servant à conserver et à transporter les aliments tels que le vin et l huile. Aryballe (masc.) : vase globulaire contenant l huile parfumée destinée aux soins du corps. Braies (fém.) : pantalon des gaulois aux couleurs vives, à rayures ou à carreaux, retenu ou non au bas des jambes par des lacets. Cirque (masc.) : édifice à gradins de plan ovale destiné aux courses de chevaux et de chars. A ce jour ce type d édifice n a pas encore été retrouvé en Normandie. Cucullus (masc.) : pèlerine courte à capuchon et par extension capuchon des manteaux. Fibule (fém.) : épingle décorée qui servait à fixer le vêtement à la place du bouton qui n existait pas encore. Gallica (fém.) : chaussures d origine gauloise en cuir avec une semelle de bois. Palestre (fém.) : lieu public pour les exercices du corps souvent située près des thermes. Strigile (fém.) : lame recourbée en métal utilisée pour racler la peau afin de la débarrasser de la poussière et de la sueur. Stylet ou style (masc.) : pointe en bronze ou en fer qui permettait de tracer des lettres sur des tablettes de cire. Une spatule à l autre extrémité du style permettait de gratter la cire en cas de faute. Tablette de cire (lat. tabellae ceratae) : tablette en bois dont la surface évidée était comblée de cire et sur laquelle on écrivait. Théâtre (masc.) : édifice destiné à la représentation de pièces, de tragédies, de comédies, etc Thermes (masc.) : bains publics ou privés. Tunique (fém.) : vêtement cousu court, mi-long ou long porté par les gallo-romains. Volumen (masc.) : rouleau de papyrus sur lequel les élèves écrivaient avec un calame (roseau taillé). Tous les objets représentés sont exposés au Musée départemental des Antiquités à Rouen. Photos : Y.Deslandes, Musées Départementaux, CG76. Document conçu et réalisé par le service des publics des musées et sites départementaux 02 35 15 69 11 musees.departementaux@cg76.fr Service des publics des musées et sites départementaux 7