Procnemidocoptes janssensi g. ll., sp. ll.

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Transcription:

316 (Rev. Zool. Bot. Afr., LXXIII, 3-4). (A paru le 30 juin 1966). Procnemidocoptes janssensi g. ll., sp. ll. et Neocnemidocoptes g. ll. Remaniement des Knemidokoptidae, parasites cuticoles des Oiseaux (IACARINA: SARCOPTIFORMES) * PAR A. FAIN La position systématique du genre Knemidokoptes FÜRSTENBERG 1870 est encore incertaine. VITZTHUM (1942) de,même que BAKER et WHAR TüN (l952) l'ont rangé dans la famille Sarcoptidae alons que DUBININ (1953) le rattacha aux Epidermoptidae mais dans une sous-famille indépendante. FAIN (1962 et 1965) a montré que ce genre présentait en fait des caractères intermédiaires entre les Epidermoptidae et les Sarcoptidae tout en étant plus proche de cette dernière famille. La femelle se rapproche des SaI'Coptidae par la forme globuleuse du corps, :la brièveté des pattes 'et la forme transversale de 'la vulve; le mâle par la fusion des épimères 1 en un long 'Sternum. Cependant si on compare les tarses on doit reconnaître que Knemidokoptes n'est pas un vrai Sarcoptidae. En effet dans cette famille les tarses sont toujours dépourvus d'ongle (=,prolongement chitineux du tarse) mais présentent,par contre plusieurs poils modifiés en forme d'épines. Chez Knemidokoptes les poils des tarses sont toujours simples, jamais du type épineux, en outre tous les tarses portent un (ou deux) ongle apical recourbé bien déve loppé. Cette disposition est en tous points semblable à celle rencontrée dans les Epidermoptidae. Notons encore que lachaetotaxie idiosomale * Ce travail a été effectué avec l'aide du Research grant AI-0487G-04 du National Institute of Ai1lergy and Infectious Disea,ses, Public Health Service, U. S. A.

- 391 E E o' Fig. 1-2. - Procnemidocoptes janssensi g. n., sp. n. - Holotype femelle en vue dorsale (1) et ventrale (2).

- 392 est plus réduite que chez les Sal'coptidae,et rappelle davantage celle des Epidermoptidae. Nous pensons donc qu'il est indiqué de séparer ce genre dans une famille indépendante. En 1962 nous avons créé la famille Evansacaridae pour une espèce remarquable (Evansacarus lari FAIN) qui était caractérisée chez la femelle principalement par l'extraol'dinaire allongement du corps, la disparition des pattes IV et la réduction considérable des pattes III. Les nymphes femelles présentaient également une disparition des pattes IV alol's que chez les nymphes mâles les pattes postérieures étaient normalement développées. Par tous 'les autres caractères cet Acarien présentait des affinités évidentes avec le genre Knemidokoptes. Nous pensons maintenant qu'il est préférable de rattacher cette famille aux Knemidokoptidae mais dans une sous-famille indépendante. Nous proposons donc le nouveau groupement suivant: Famille KNEMIDOKOPTIDAE (DUBININ, 1953) FAIN emend. et n. comb. Sous-famillre KNEMlDOKOPTINAE DUBININ, 1953, FAIN emend. Définition: FemeUe, mâle et nymphes à corps globuleux ou sub-globuleux, avec quatre paires de pattes. Genre type: Knemidokoptes FÜRSTENBERG, 1870 (espèce type: Sarcoptes mutans ROBIN, 1860). Sous-famille EVANSACARINAE FAIN, 1962 n. comb. Définition: F,emelle à corps très allongé, et muni 'seulement de trois paires de pattes, la quatrième paire ayant complètement disparu. Tritonymphe et protonymphe femelles avec seulement trois paires de pattes. Mâle et nymphes mâles avec quatre paires de pattes. Genre type: Evansacarus FAIN, 1962 (espèce type: Evansacarus lari FAIN, 1962). KNEMIDOKOPTIDAE (DUBININ, 1953) FAIN emend. et nov. comb. KNEMIDOKOPTINAE (DUBININ, 1953) FAIN emend. et nov. comb. Genre KNEMIDOKOPTES FÜRSTENBERG, 1870 (fig. 3, 4, 10) L'espèce type de ce genre est Sarcoptes mutans ROBIN, 1860 (= Knemidokoptes viviparus FÜRSTENBERG, 1870). Knemidokoptes mutans (ROBIN) est caractérisé chez le mâle par l'absence complète de ventouses adanal'es; chez la femelle par:

- 393 1) 'le racoourcissement très marqué du tarse et du tibia de toutes les pattes et la fusion de œs deux segments; 2) la présence de deux ongles apicaux aux tarses 1 et II; 3) l'absence complète de ventouses tarsales et de prétarses; 4) la fonne des stries dorsales qui sont fréquemment interrompues et fornnent des plaques ovalai:res ou arrondies rappelant des écailles. 9 Fig. 3-10. - P'attes 1 dorsajement (3, 5, 7) et III (seulement les quatre articles apicaux) ventralement (4, 6, 8) chez les femelles de Knemidokoptes mutans (ROBIN) (3, 4), Neocnemidocoptes laevis gallinae (RAILUET) (5, 6) et Procnemidocoptes janssensi sp. n. (7, 8). Fémur 1 ventralement chez P. janssensi (9) et tarse 1 ventralement chez K. mutans (10). (N.B.: 1) les trochanters III ne sont pas figurés; 2) les spécimens de K. mutans et de N. laevis gallinae proviennent de la poule). Le genre Knemidokoptes comprend plusieurs espèces très voisines et,dont certaines sont probablement des synonymes de l'espèce typique. Toutes ces espèces sont parasites d'oiseaux et elles produisent une gale localisée aux pattes ou à la 'tête, ppincipalement à la base du bec.

- 394 NEOCNEMIDOCOPTES gen. nov. (fig. S. 6) Définition: Ce nouveau genre se distingue du genre Knemidokoptes : chez le mâle par la présence de ventouses adanaies. petites mais de structure normale. Chez,la femehe par la forme et le développement normaux et l'absence de soudure des tarses et tibias du niveau des pattes l à IV; par la présence d'un seul ongle aux tarses l et II; par l'absence de ventouses tarsales mais avec cependant persistance d'un prétarse vestigial; par la longueur nettement plus grarude de certains poils idiasomaux et tarsaux; par la forme nettement plus étroite des pattes postérieuœs; par la forme des stries dorsales dans la région médiane du dos qui sont régulièrement transversales et non interrompues ne formant pas de grandes plaques écailleuses mais dont certaines sont très finement denticulées. Chez :les larves cette denticulation des stries médianes existe dorsalement et ventralement, elle est plus marquée que,chez la femelle et prend un aspect nettement écaiueux. Espèce type: Sarcoptes laevis var. gallinae RAILLlET, 1887. Ce genre ne,comprend qu'une espèce, qui parasite la peau molle du corps et les follicules plumeux de divers oiseaux. PROCNEMIDOCOPTES gen. nov Définition: Ce nouveau genre se distingue des deux genres précédents par la présence chez la femelle d'une petite ventouse pédonculée à toutes les pattes et par l'existence sur la face postédeure des fémurs l et II d'un fort crochet chitineux. Forme des pattes comme dans le genre Neocnemidocoptes mais ave'c deux ongles aux tarses l et II. Stri.es dorsales comme chez ce genre mais ces stries ne sont pas denticulées. Le mâle est inconnu. Espèce type: Procnemidocoptes janssensi sp. n. Procnemidocoptes janssensi spec. nov. * FEMELLE (holotype et seul spécimen connu) (fig. 1. 2, 7, 8, 9): Corps globuleux, long au total de 285 fa. large au maximum de 237 Il. Cuticule striée. sans trace d'écailles. Ecusson propodosomal formé de deux bandes sdéri~iées, soudées en arrière en forme de U et à branches latéral,es légèrement divergentes en avant. Ces bandes sont espacées * Cette espèce est dédiée amicalement au Prof. P. G. JANSSENS, directeur de l'institut de Médecine Tropicale d'anvers.

- 395 l'une de l'autre de 37 '!! en avant et d'environ 30!! en arrière. Les angles postérieurs de ce U sont prolongés latéralement sur une longueur de 12 à 15!!!. Un grand écusson.chagriné couvre la plus grande partie de ce U et déborde même,celui-ci latéralement, il est long au maximum de 48!! et 'large de 75,!!. Epimères 1 très épais et légèrement convexe en dedans. Epimères II en forme de L, brusquement recourbés en dehors dans leur tiers apical. Apodèmes génitaux fortement recourbés. Vulve subterminale dorsale. Tarses 1 et II avec deux ongles apicaux recourbés; tarses III et IV avec un ongle recourbé. Chaetotaxie de l'idiosoma: sont présents les poils sc i, sc e, d 2, d 3, d4, d 5,11,14,15, h, sh, ex l, ex III. Il n'y a qu'une seule paire de poils anaux et deux pair,es de poils génitaux. Les poils vi, ve, dl, 12, 13, manquent. Les poils h sont 'longs de 40 fa., les poils 15 mesurent 90!!.,Autres poils idiosomaux beaucoup plus courts. Chaetotaxie des pattes '(1 à IV): Tarses: au moins 6 pohs simples - au moins 6 poils simples - au moins 3 poils simples - au moins 3 poils simples. Tibias 1-1-1-? Genus 2-2-0-0. Fémurs 1-1-0-0. Trochanters 1-1-1-0. Solenidiotaxie: Tarses 2-1-0-0. Tibias 1-1-1-1. Genus 1-1-0-0. Hôte et localité: Sur 'la peau du ocorps d'un Agapornis nigrigenis originaire de Rhodésie et mort à Anvers quelques jour~ après son arrivée dans cette ville, 'le 14 janvier 1966. Type et unique spécimen connu au Musée Royal de l'afrique Centrale à Tervuren. EVOLUTION DES KNEMIDOKOPTINAE Des trois genres qui composent 'cette sous-famille, c'est le genre Knemidokoptes FÜRSTENBERG qui est le plus évolué. Cette évolution se traduit chez le mme par la perte des,ventouses adanales, chez la femelle par un raccourcissement notable des tibias et des tarses, avec fusion de ces segments, et la disparition complète des ambulacres (pédoncu!'es et ventouses). Chez la femelle de Procnemidocoptes les tihias et les tars,es sont normaux et toutes,les pattes sont munies d'une ventouse pédonculée. Le mâle dans ce genre est inconnu. Le genre Neocnemidocoptes est une forme intermédiaire entre les deux précédentes, la femelle a des pattes normales, non modifiées mais l'ambulacre n'est plus représenté que par un moignon de prétarse, chez le mâl'e 'les ventouses adanales sont présentes.

- - 396 Les espèces du genre Knemidokoptes vivent principalement dans la peau relativement dure des pattes et de la base du bec alors que celles des deux autres genres vivent dans la peau molle du,corps. C'est peutêtre cette différence d'habitats qui a été à Ia base de l'évolution divergente de 'Oes genres. BIBLIOGRAPHIE BAKER E. W. & WHARTON G. W., 1952. - An introduction to AcaroIogy. - The Macmillan Cy. New York. DUBININ V. B., 1953. - Fauna U.S.S.R. Arachnoidea. U.S.S.R. 6 (6) pp. 110-159 (en Russe). Inst. Acad. Sei. FAIN, A, 1962. - Un Acarien remai'quable combinant les caractères de plusieurs familles: Evansacarus lari n. g., n. sp. (Evansacaridae nov. fam.: SaI'coptiformes). - Bull. Ann. Soc. Roy. Ent. Belgique: 98 (9): 125-145. FAIN, A., 1965. - A review of the famhy Epidermoptidae TROUES3ART parasitic on the skin of bir:ds (Acarina: SaI'coptiformes). Koninkl. VI. Acad. Wetensch. Lett. Sch. Kunst. België, 84 (I-II): 1-176; 185 fig. VITZTHUM H. G., 1940-42. - Acarina. BRoNNs'Klassen und OI'dungen des Tierreiches. 5, Sect. 4, Book 5: 1-1011.