LE MONSTRE POILU Les élèves de CM de Saint-Gérand-de-Vaux Projet Comenius Du bestiaire européen à l'écriture collective de contes Ani-Europe Ani-Tales
LE MONSTRE POILU Il était une fois une petite fille capricieuse qui n'aimait pas la nourriture préparée par sa mère. Un soir, elle s écria : «Je vais dîner chez grand-mère car elle cuisine mieux que toi! - Non, n'y va pas, le chemin est dangereux! - Si je pars tout de suite!»
Et la petite capricieuse se mit aussitôt en route. En chemin, elle rencontra l'oiseau enchanté sur son arbre mort. La créature magique lui prédit ceci: «Tu auras de nombreuses épreuves à affronter mais si tu réussis, tu deviendras moins capricieuse. - Tu es joli, oiseau, mais tes paroles sont étranges!» répondit la petite en riant. Puis elle continua son chemin à travers la forêt en sautillant et en chantant. Elle admira des oiseaux qu'elle n'avait jamais vus auparavant, cueillit des fraises sauvages et des fleurs.
La petite fille arriva devant le fleuve et demanda à la sirène, gardienne du fleuve: «Sirène, puis-je passer? - Je te laisserai passer si tu me donnes ton collier.» La petite fille s exécuta et la sirène ordonna : «Vagis vagos, fleuve, écarte-toi comme-ci, écarte-toi comme ça.» Les eaux lui obéirent et la capricieuse put continuer son chemin.
Tout à coup, elle arriva devant une immense porte protégée par le Germakochi. La fillette demanda au gardien de la porte : «Puis-je passer s'il vous plaît? - Je t y autoriserai si tu réponds à mes questions. Tout d'abord quel âge me donnes-tu? - Euh, je pense que vous avez cent dix ans. Exact. Comme tu es très intelligente, je vais te poser une question plus compliquée. A ton avis, combien ai-je de poils? - Je dirais quatre milliards, répondit la petite après un moment de réflexion. - Réponse exacte. Mais il te reste encore une épreuve! - Laquelle? -Tu devras me peigner avec mon grand peigne sans me tirer les cheveux.» La capricieuse le peigna si délicatement qu'il prononça les paroles magiques : «Galice galoce, porte, ouvre-toi comme-ci, ouvre-toi comme ça!» La porte obéit.
La petite fille put enfin passer et continuer son chemin. Elle arriva enfin chez sa grand-mère. Elle toqua à la porte. Sa grandmère lui dit: «Passe par la serrure! - Mais Grand-mère, voyons, c'est trop petit! - Passe alors par la fenêtre! - C'est bien trop haut grand-mère!» Alors cette dernière lui jeta une corde. La petite fille y grimpa et demanda : «Grand-mère, puis-je manger s'il te plaît? - Bien sûr mon enfant, mange les haricots qui sont sur la table. - Mais ils sont trop durs!» s exclama la petite après les avoir goûtés.
En fait, les haricots étaient les dents de la véritable grandmère. Celle-ci avait été dévorée par un petit Gruffalo qui s'était éloigné de la forêt. Affamé, il s'était dirigé vers la maison de la vieille dame, était entré puis avait mangé la grand-mère. Il avait aussi arraché les dents de la vieille et versé du sang dans une bouteille. Puis il s'était allongé dans son lit et s'était endormi. C était la voix de la capricieuse qui l avait réveillé! «Alors bois le vin qui est à côté! dit le Gruffalo en modifiant sa voix. - Mais ton vin n'est pas bon non plus! - Alors viens te coucher avec moi!» La petite fille obéit et alla se coucher dans le lit, à côté de sa grand-mère qui bien sûr était en réalité le Gruffalo.
Surprise par l'aspect de la vieille, elle lui demanda : «Grand-mère pourquoi as-tu de si longs poils? - Car je suis vieille et malade. Grand-mère, pourquoi as-tu une grosse verrue verte sur le nez? - Une araignée géante m'a piquée. - Pourquoi as-tu comme des cornes sur la tête?» Alors, le Gruffalo ne sut plus que répondre. Tout à coup, la petite sentit une queue poilue sous la couverture. Elle prit peur et eut la certitude que ce n était pas sa grand-mère qui était couchée à côté d elle. Elle demanda alors si elle pouvait aller faire pipi dans l'étable. «Oui mais attache cette corde à ta cheville et je te ferai descendre», répondit le Gruffalo. Arrivée dans l étable, la fillette se détacha et attacha la corde à l un des sabots de la chèvre. Puis elle cria au monstre poilu : «Ça y est, tu peux me remonter!»
Le Gruffalo tira sur la corde et tomba nez à nez avec la chèvre! Furieux d avoir été dupé, il se mit à la poursuite de la petite fille. Celle-ci était déjà loin. Elle rencontra à nouveau le Germakochi devant la porte. Celui-ci lui dit: «Tu peux passer parce que tu as répondu à mes questions et que tu m as peigné.» La porte s ouvrit et la petite fille passa mais le Gruffalo, qui courait très vite, réussit aussi à passer avant que les battants ne se referment. La poursuite continua et la fillette arriva à nouveau devant le fleuve.
Le monstre poilu hurlait : «Sirène, ne la laisse surtout pas passer! - Je la laisserai passer car elle m a donné son collier, répondit la belle créature. Vagis vagos, fleuve, écarte-toi comme-ci, écarte-toi comme ça.» La petite fille put traverser mais le Gruffalo se fit emporter par les eaux tourbillonnantes du fleuve et se noya.
Soulagée, la fillette se hâta et retrouva l'oiseau enchanté : «Tu avais raison, oiseau, j aurais dû t écouter! - Tu ne m as pas cru mais tu as quand même surmonté toutes les épreuves.» La petite se dépêcha de rentrer chez elle et se réconcilia avec sa mère. Depuis ce jour-là, la fillette est raisonnable et obéissante. Elle ne fit plus aucun caprice et finit son assiette à chaque repas! Les élèves de CM de Saint-Gérand-de-Vaux