- La GAD est-elle la première structure promotionnelle et commerciale d art contemporain que vous initiez et gérez?



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Transcription:

INTERVIEW DU 29 JANVIER 2014 - MONSIEUR ARNAUD DESCHIN - Gérant de La GAD (Galerie Arnaud Deschin) - 34 rue Espérandieu 13001 Marseille - - Comment fonctionne la GAD au quotidien? Arnaud Deschin : Pour vous donner une idée, j ai en ce moment une exposition en cours à La GAD, une deuxième exposition en cours sur le stand aux puces à Paris, je développe pour le 7 février une exposition avec 8 à 9 artistes dans un espace à Marseille qui restera trois semaines, je fais parti d une exposition collective pour une foire à Lille, et pour finir je prépare le second volet de l exposition actuelle à la galerie pour le 13 février. - La GAD est-elle la première structure promotionnelle et commerciale d art contemporain que vous initiez et gérez? A.D : C est en réalité la quatrième expérience de ce type que j initie. La première était une exposition sur le toit de l immeuble que j habitais lorsque j étais encore étudiant aux Beaux-Arts de Marseille. J avais alors inviter plusieurs artistes à investir le lieu, un peu comme des chats qui en pleine nuit se regroupent sur les toits. Puis en 2003, toujours à Marseille, dans l espace associatif SMP, qui aujourd hui n existe plus, j ai été invité en tant qu artiste à concevoir une exposition. Pour sa réalisation j ai invité plusieurs médecins généralistes à créer des œuvres d art contemporain, et j ai signé l exposition comme une installation totale. Ces acteurs invités n étaient pas tous artistes à 100%, mais avaient une pratique soit de peinture, soit d installation. A cette occasion j ai eu l occasion de plus ou moins «coacher» les intervenants pour la mise en place de cette exposition et la mise en valeur des pièces. Suite à cela, j ai acheté un appartement dans les quartiers nord de Marseille. Au 17ème étage de l immeuble, dans cet appartement, l une des pièces était conçue comme une galerie. Cet espace a fonctionné grâce à une exposition, pour laquelle j avais demandé via internet, aux internautes de m envoyer des fichiers peu importe les sujets sous format PDF. Ensuite j ai imprimé et collé sur toutes les surfaces de la pièce ces fichiers pour réaliser une composition. Enfin, il y a quatre ans, j ai décidé en parallèle d une autre activité, d ouvrir un espace d exposition chez moi, pour vivre dans les expositions. Cette initiative a propulsée La GAD. Petit à petit un mode commercial c est installé, et cet espace s est modelé en galerie privée, en une vraie société, au statut juridique d EURL. Au bout de 4 ans, j ai quitté mon emploi en tant que salarié pour me consacrer uniquement à l activité de galeriste, car je développe tous les domaines de la structure seul et n ai pas d employé. - Quelles sont les motivations et les choix qui vous ont amené à la conception d une

«galerie - appartement»? A.D : Le but était avant tout de vivre dans les expositions. Pour cela il faut placer dans l espace un lit, et une cuisine. Avant La GAD, j ai conçue une exposition dans une chambre, en peignant les murs en blancs et en faisant appel à des architectes qui ont dessiné un projet de mise en valeur d oeuvres d art comme dans un espace public, pour un public, tout en étant dans un espace privé. L architecture a servie comme outil, parfois comme contraire, à la mise en valeur des oeuvres. Depuis le début je joue dans un mini white cube évolutif. Les oeuvres peuvent être présentées jusque dans le congélateur, comme dans les toilettes ou sur le rebord du lit, ainsi que partout dans l appartement et dans la cours. En janvier 2014, j ai commencé l année avec un cloisonnement, une restructuration et une nouvelle réflexion sur l espace de galerie. J ai morcelé et réduit l espace d exposition pour agrandir un espace privé, pour que cette partie privée devienne d avantage un showroom, et permettre de toujours voir les oeuvres en «deuxième accrochage». Ces idées sont de vieilles idées que j avais déjà lorsque j étais étudiant aux Beaux- Arts, notamment dans le cadre de La GAD, celle, qu une œuvre d art en présence de quelqu un était plus intéressante que dans une caisse dans des stocks. - Comment avez vous conçu la visibilité de La GAD et celle des artistes? A.D : Je conçois la galerie d avantage comme un centre d art privé. Je sponsorise depuis le début plusieurs projets et développe avant tout la mise en scène d oeuvres d art, sans forcement m attacher à un modèle économique de galerie classique. Suite aux expositions programmées, si les artistes me laissent certaines oeuvres je fais tout pour les montrer régulièrement. Depuis 4 ans je soutiens une quarantaine d artistes. Je travaille principalement avec des artistes européens. Ce choix est lié à certaines convictions mais également à des questions économiques, car travailler avec des artistes états-uniens par exemple, nécessite un budget plus important. J aime la rotation des oeuvres, et j essaye de les exposer le plus souvent possible, et pas uniquement dans mon espace. Rien que dans ma rue, je n ai aucun souci pour exposer les artistes chez mes voisins commerçants. Que se soit chez le coiffeur, dans la boulangerie ou le snack, je confronte les oeuvres à divers espaces et à plusieurs publics. Cela n est pas une stratégie marketing, mais une façon de réinventer et multiplier les rendez-vous entre spectateurs et oeuvres d art. L idéal est quand le spectateur est collectionneur.. La règle est qu à partir du moment où je montre par l exposition une œuvre, j essaie

de la vendre d une part pour l artiste, son évolution, et d autre part pour que je puisse rentrer dans mes frais. - Est ce que cette forme «galerie - appartement» aussi appelée «galerie - maison» a était envisagée pour répondre aux exigences d un marché spécifique? A.D : Je crois que le marché n attend personne. A travers La GAD l idée est de créer des nouveautés sur le marché. Notamment par de nouveaux modes d exposition et de visibilité d oeuvres contemporaines. Je me considère comme un spécialiste de l exposition et des systèmes de communication et de diffusion des artistes. Mon souhait est de développer un coté plus créatif que d autres galeries encrées dans un système classique ; en terme d économie, d ouverture, de vernissage, de durée d exposition et d accrochage, présentant des oeuvres plus ou moins identifiées et commerciales, celles des toujours mêmes artistes, et qui parfois conçoivent des événements avec quelques subterfuges en invitant des commissaires. Dans le cadre de La GAD, je suis le créatif de la structure, j invente les systèmes, les façons de montrer les oeuvres et les artistes. De plus, je collabore avec les artistes et m ouvre à tous les univers créatifs. Cet espace est donc plus un espace d exposition, que de marché. On contribue tous à la réussite de tout le monde mais certaine chose nous échappe. L artiste par les expositions en galerie perçoit une certaine «publicité», dont il peut profiter pour vendre en tant qu indépendant, car les artistes ont toujours cette possibilité. D autre part, en France tout se passe à Paris, et les collectionneurs, aussi bien que les acteurs comme moi, s y regroupent. - Quels sont les moyens d accès à la galerie par le public? A.D : En quatre ans les modes d accès ont changé. Au début j ouvrais uniquement les vendredis et samedis de 15h à 19h, et l accès était donc public. Mais même quand l accès est public, les visites ne sont pas permanentes, et le seul jour où la galerie est fermée, c est celui où quelqu un souhaite entrer Par ailleurs, je ne pouvais pas ouvrir toute la semaine car mon autre activité nécessitait des déplacements entre Cannes et Menton. Puis j ai ouvert l espace du mercredi au samedi, et ces derniers temps, la galerie fonctionne sur rendez vous uniquement, en dehors des vernissages et autres événements. En parallèle de La GAD j ai ouvert un autre espace au marché aux puces de Paris,

comme une antichambre de la galerie. Il s agit du premier stand d art contemporain au milieu des antiquaires. La dynamique est la même, être dans un endroit inattendu, où l art contemporain n est pas évident pour les visiteurs. Je suis pour ce projet, associé à Romain Tichit, directeur d une foire émergente d art contemporain appelée La YIA Art Fair. (Young International Artistes Art Fair). - Selon vous comment est reçue la galerie par les différents publics? A.D : Je n ai pas vraiment demandé. Je vois aux différents échos que j ai, aux suivis des publics, ou aux artistes qui veulent exposer, mais je n interroge pas vraiment tout le monde. J essaie de toujours faire des expositions de qualité et proche de l histoire de l art. De plus je m attache à toujours essayer d être avant-gardiste et précurseur dans la conception de mes expositions. Parfois trop d avant-gardisme peu amener à un décalage avec les goûts des collectionneurs, car les oeuvres ne sont pas encore «digérées» et ne permettent pas toujours de capter l attention. De plus, je suis surtout lié à des artistes encore émergents, très peu connus, mais avec de très bons cv. La route est donc encore longue. J ai dernièrement exposé une œuvre de Julio Le Parc, dont la valeur était de 390 000 euros. Je n ai pas vendu cette pièce car le coût était trop important et l encrage historique de cette pièce ne permettait pas aux collectionneurs français de l acquérir, et peut faire peur au public. Sur la même exposition, une œuvre à 2 000 euros d un jeune artiste sorti de la Villa Arson n est toujours pas vendue non plus, car il y a une vraie complexité à vendre de l art aujourd hui. - Nous savons que l activité d une galerie à deux facettes : d une part la promotion des créateurs actuels et de l autre la commercialisation d oeuvres. Comment s équilibre ces deux directives au cœur de La GAD? A.D : Toute l énergie est concentrée sur le travail d exposition. Pour le moment, les expositions que je propose sont créées à partir de travaux artistiques déjà existant. Je ne demande pas aux artistes de créer pour une exposition une œuvre spécifique. Cependant tout dépend des artistes, émergents ou non. Didier Marcel par exemple, que j avais invité dans un «group show» pour les trois ans de la galerie, a proposé deux pièces conçues spécialement pour cet événement, en dialogue avec les oeuvres des autres jeunes artistes. Pour cette création, il avait financé sa production et cet événement lui à donner l occasion de concevoir une nouvelle œuvre. Mais tout se passe dans la vente, si cette œuvre réalisée aux frais de l artiste est vendue, on soustrait d une part le cout de la production et les pourcentages.

A l heure actuelle, je participe à la production d avantage sous un système de remboursement des frais de déplacement ou d hébergement pour les artistes qui viennent à Marseille pour une exposition. Mais je ne peux pas financer la production d oeuvres pour tous les artistes que je suis et que j expose pour le moment. Pour les expositions à Paris, les frais sont réduits car la plupart des artistes s y trouvent déjà. En théorie on doit construire son propre groupement d artistes et d acheteurs pour avancer. J en suis à un moment où mon groupe d artistes et de visiteurs est solide mais celui des acheteurs reste à développer. J avance donc progressivement dans l univers du marché. - Vous participez donc actuellement à la foire d art de Lille, en dehors de cette action, avez vous déjà participé à d autres foires d art contemporain en France ou à l étranger? A.D : En 2013, j ai participé à une foire d art vidéo à Barcelone, LOOP. L ironie du sort est que j ai vendu une œuvre que je n exposais pas à LOOP, mais que j avais exposé à Marseille deux ans auparavant, à un collectionneur marseillais J ai donc dépensé environ 4 000 euros pour le stand, et vendu une œuvre 2 200 euros. Un ticket d entrée dans le marché à quelques milliers d euros pour rencontrer un collectionneur de la même ville mais cette initiative de participation est nécessaire. J ai également participé à la Docks Art Fair pendant la biennale de Lyon. Cette présence a de nouveau demandée beaucoup de dépense pour vendre finalement peu ou encore à un collectionneur que je connaissais déjà. Puis à la YIA à Paris, qui m a permis de rencontrer le directeur et construire avec lui le projet du stand d art contemporain au marché aux puces de la ville. Enfin le projet auquel je participe pour Lille Art Up découle d une initiative de la YIA. Il s agit de la conception d une exposition intitulée la YIA Unlimited, en référence à Bâle et la grande exposition Unlimited. Pour ce projet, la curatrice a sélectionné les oeuvres de trois artistes que je représente avec La GAD. - Votre activité de galeriste se lie-t-elle avec celles d autres acteurs artistiques et culturels tels que les institutions muséales, les Frac? A.D : Pas du tout pour le moment. Je me suis concentré avant tout sur les artistes, les oeuvres et l exposition en elle même. Pour ce type de démarches, je peine un peu à les réaliser car étant seul gérant et acteur de la galerie j ai tout simplement du mal à trouver le temps nécessaire pour les dossiers des commissions de frac ou de musées. - Les sources de revenus de La GAD sont-elles uniquement celles liées à la vente

des oeuvres? A.D : Non, si je devais compter uniquement sur les ventes d oeuvres je n irai pas loin. Mais je ne suis pas non plus subventionné, je dois donc selon des fonds propres développer l activité au mieux. Sur ce plan également, le nouvel espace que j ai ouvert à Paris contribuera je l espère à une visibilité et une introduction sur le marché plus importante, permettant des ventes plus régulières. - En considérant votre expérience et votre activité actuelle au cœur du marché de l art, que pensez vous du positionnement français, tant du coté des artistes et celui des acteurs professionnels? A.D : En tant que galerie, je suis lié au marché, à la vente d oeuvres, aux artistes contemporains et aux collectionneurs, mais je sais qu il y a un monde parallèle dans l Art, concentré sur l histoire de l art qui ne s intéresse pas du tout au marché, fonctionnant pour l œuvre avant tout. Et puis il y a différents marchés, différents types d arts qui permettent des visions très diverses. De plus concernant la représentation des artistes français, je fais parti de ceux qui y contribue. Mais l art états-unien est bien plus visible à l international que l art français, bien que des grands noms de l art contemporain soient français comme Pierre Huyghe. Ces artistes se sont construits depuis les années 1990. J ai d ailleurs était assistant dans une galerie Marseillaise pendant trois ans, qui représentait à l époque Pierre Huyghe. J ai donc suivi l évolution de la carrière de l artiste et retrouvé des oeuvres présentées en 1996 à Marseille à Beaubourg cette année. Mais cet artiste est passé par de nombreuses galeries entre temps, de Roger Pailhas aux énormes galeries américaines..