L électricité en images 1

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Transcription:

L électricité en images 1 Contenu Structure de la matière... 2 Il existe deux formes d électricité : - L électricité statique qui résulte d une accumulation de charges électriques sur les isolants ou les conducteurs isolés. - L électricité dynamique qui se manifeste par une circulation de charges électriques dans les conducteurs. C est elle que nous allons évoquer ici. Matière et charges électriques... 2 Corps conducteurs... 4 Corps isolants... 4 Circuit électrique... 5 Générateur électrique... 5 Structure de la matière Les savants et philosophes grecs de l Antiquité furent les premiers à penser que la matière était composée d atomes (du grec : «atomos», qui signifie «non sécable»). Courant électrique... 6 Résistance électrique... 6 Potentiel et tension électrique... 8 Matière et charges électriques Potentiel en un point d un circuit électrique... 10 Dommages corporels causés par le courant... 11 Toute la matière contenue dans l Univers, qu elle soit solide, liquide ou gazeuse, est composée d atomes, euxmêmes constitués de particules électrisées et de particules neutres. Si les atomes d un même corps sont semblables, les atomes qui appartiennent à deux corps différents ne sont pas identiques entre eux. 1 Illustrations et commentaires issus de la brochure «L électricité», INRS (Institut National de Recherche et de Sécurité), 2001 Page 1 sur 11 Page 2 sur 11

Corps conducteurs Dans un atome, les particules électrisées (électrons et protons) portent des charges électriques de signes contraires, mais de valeur absolue identique, appelée charge électrique élémentaire, et sont identiques en nombre. Les protons et les neutrons sont confinés dans le noyau, les électrons «tournent autour» du noyau. Dans un métal tel que le cuivre, certains électrons quittent volontiers les atomes auxquels ils appartiennent : ce sont des électrons libres, ils se déplacent constamment à l intérieur du matériau. La matière solide conductrice de l électricité est constituée d ions positifs entre lesquels circulent des électrons libres. Corps isolants L atome est électriquement neutre, et ses composants forment, en général, une famille très unie. Remarque : la distance qui sépare les électrons du noyau est considérable : si on suppose que le noyau a la dimension d une balle de tennis, alors les premiers électrons se situent à 10000 m de ce dernier environ. Les électrons des atomes qui constituent les corps isolants (air, caoutchouc, matière plastique, porcelaine, verre etc ) sont prisonniers des noyaux : il n y a pas de possibilité de transfert de charge entre atomes voisins. Les électrons d un atome se déplacent sur des orbites différentes, les électrons des couches externes étant les moins liés au noyau. Certains facteurs peuvent changer les propriétés électriques d un corps isolant et le faire passer de «bon isolant» à «mauvais conducteur» : effets de température (ci-contre), effets mécaniques, application d une tension électrique élevée sur le matériau (voir plus loin). Page 3 sur 11 Page 4 sur 11

Circuit électrique Dans les récepteurs électriques, les électrons libres «perdent leur tension», leur énergie se transformant en une autre forme d énergie : - lumineuse (ampoule) - mécanique (moteur) - thermique (radiateur) Le générateur électrique redonne aux électrons l énergie qu ils ont perdue dans les récepteurs. Remarque : dans un matériau conducteur, la vitesse de déplacement des électrons libres est ridiculement faible par rapport à la vitesse d établissement du courant électrique qui est comparable à celle de la lumière. Cette vitesse d établissement correspond à la vitesse de propagation quasi-instantanée des phénomènes d attractions successives évoqués cidessus. Si un générateur délivre des charges électriques à une cadence excessive, sa température de fonctionnement va augmenter et sa «tension électrique» va diminuer. Courant électrique Générateur électrique Un générateur transforme de l énergie chimique (pile) ou mécanique (alternateur) en énergie électrique. Les générateurs électrochimiques possèdent la propriété d accumuler des charges positives sur leur borne «+» et des charges négatives sur leur borne «-» : ils sont alors dit «sous tension». Lorsqu un conducteur électrique est connecté aux bornes d un générateur, les charges positives accumulées sur la borne «+» du générateur attirent les électrons libres contenus dans ce conducteur. Cette attraction s'exerce tout d abord sur les électrons les plus voisins puis se répercute de proche en proche sur tous les électrons libres présents dans le conducteur. jusqu à la borne «-» du générateur, et c est l ensemble de ces déplacements d électrons libres qui constitue le courant électrique. Page 5 sur 11 Le courant électrique résulte d un mouvement d ensemble ordonné des charges libres dans une direction privilégiée. L intensité du courant électrique correspond au nombre d électrons débités chaque seconde par le générateur électrique : elle s exprime en A (Ampère). Résistance électrique Suivant la nature des matériaux, les électrons périphériques peuvent quitter plus ou moins facilement les atomes auxquels ils appartiennent. Cette propriété permet de différencier les matériaux conducteurs des matériaux isolants et de leur affecter une «résistivité» qui conditionne leur résistance électrique. La résistance électrique traduit l opposition au déplacement ordonné des charges électriques, ou passage du courant électrique, dans un matériau. Page 6 sur 11

libres, doubler la section du conducteur équivaut à diviser sa résistance par deux. La résistance d un conducteur est donc inversement proportionnelle à sa section. C est pourquoi, en plaçant deux résistances côte à côté, «en parallèle», on diminue la résistance de l ensemble. Conclusion : Elle dépend : de la résistivité du matériau, qui caractérise l opposition plus ou moins marquée qu il manifeste à se séparer de ses électrons (classement, par résistivité croissante, des métaux : Ag, Cu, Al, Fe ). La résistance électrique traduit la difficulté plus ou moins grande qu ont les électrons libres à se déplacer à l intérieur des conducteurs. Cette résistance dépend de la longueur et de la section du conducteur. de la longueur du conducteur Le milieu dans lequel évolue un électron libre s oppose à son déplacement, tout comme un piéton a du mal à se mouvoir dans une foule très dense. Le milieu étant supposé homogène, si l électron libre dépense une énergie E pour parcourir la distance d, il lui faudra dépenser une énergie 2E pour parcourir la distance 2d : chaque unité de longueur du milieu lui oppose la même résistance à l avancement. La résistance électrique d un conducteur est donc proportionnelle à sa longueur. C est pourquoi, en ajoutant des résistances bout à bout, «en série», la résistance totale est la somme de toutes les résistances. de la température du conducteur de la section du conducteur Soit N le nombre d électrons libres disponibles dans le conducteur de section S, de longueur l et de volume V = S l. En doublant sa section, à l constant, le volume devient V = 2S l = 2V. Or comme la densité de charges est homogène, le nombre d électrons libres disponibles double, passant à 2N. Et comme la résistivité est inversement proportionnelle au nombre d électrons Page 7 sur 11 L agitation électronique et la vibration des atomes (dont l amplitude de vibration détermine la température d un corps) croissent avec la température et augmentent la résistance électrique des conducteurs. Au voisinage du zéro absolu, cette agitation et ces vibrations sont pratiquement nulles et la résistance électrique est minimale. Potentiel et tension électrique Pour créer un courant électrique dans un circuit, il faut provoquer un déplacement ordonné d électrons, obtenu grâce à un générateur. L énergie électrique W emmagasinée par une charge q qui sort d un générateur est proportionnelle à une grandeur qui s exprime en V (Volt) et que l on appelle le potentiel électrique (noté V) : W = qv. Page 8 sur 11

z Pour saisir le sens de la tension électrique, on peut effectuer une analogie avec le domaine de la mécanique. Une masse au repos sur le sol possède une énergie potentielle de pesanteur nulle (z = 0 E pp = mgz = 0). Pour élever la masse m à une hauteur h depuis le sol, l opérateur doit fournir un travail mécanique W, qui est l opposé du travail du poids qui s exerce sur la masse. Ce travail mécanique est ici proportionnel à la hauteur h, et, dans le cas général, à la différence d altitude dont on élève la masse. L énergie potentielle de la masse, c est-à-dire la quantité d énergie que la masse peut libérer en tombant, correspond, au rendement près, au travail W que l opérateur a dû fournir pour la déplacer. Elle est donc ici proportionnelle à la hauteur h : W = mgh. Ainsi, par analogie entre les deux formules, on constate qu une charge électrique q située à un niveau électrique ou à un potentiel V peut être assimilée à une masse m située à une hauteur h. Augmenter le potentiel V d une charge électrique q (positive) revient donc à augmenter son énergie W. C est le rôle du générateur. L énergie emmagasinée par une charge électrique est proportionnelle à son potentiel ou à son «niveau électrique» V. Ce potentiel traduit l énergie qu il a fallu dépenser sous forme thermique, mécanique ou chimique pour élever cette charge au niveau électrique considéré depuis le niveau 0V. L énergie acquise peut être libérée dans un récepteur, par exemple sous forme mécanique, si celui-ci fait «chuter» le potentiel de la charge : le récepteur abaisse le potentiel des charges positives. Potentiel en un point d un circuit électrique Un générateur électrique joue le rôle de «télésiège» pour les charges élémentaires : si on dépense une énergie mécanique de 1,610-19 J pour élever une charge élémentaire (q = + e) du niveau de potentiel 0V au niveau de potentiel de 1V, la différence de potentiels entre ces deux niveaux sera de 1V et l énergie acquise par la charge sera de 1eV ou 1,610-19 J. Page 9 sur 11 Conclusion : les électrons perdent de l énergie en parcourant le circuit. Ils circulent du potentiel le plus bas vers le potentiel le plus haut, car leur énergie diminue au cours de leur parcours et leur charge est négative. Page 10 sur 11

Dommages corporels causés par le courant Le corps humain peut être considéré comme un récepteur et se laisse parcourir par le courant électrique, qui suit des trajets préférentiels à travers les organes offrant la moindre résistance (cœur, poumons ). La barrière la plus efficace contre la pénétration du courant électrique dans le corps est la peau : sa résistance électrique dépend de son état de surface (sèche ou humide) et de son épaisseur (fine ou caleuse). Pour une peau sèche et fine, la barrière isolante de la peau cède au-delà d une cinquantaine de volts, et la seule résistance qui s oppose au passage du courant est celle des organes internes, d environ 300 (faible). Selon le trajet du courant dans l organisme et sa durée de passage, les dégâts occasionnés peuvent être très variables. Lorsque la tension est alternative, les muscles parcourus par le courant se contractent (effets tétanisants) et les mains peuvent se crisper sur les conducteurs, augmentant la surface de contact et diminuant la résistance de la peau, d où l augmentation du risque de brûlures. 10 ma, qui traversent le corps d une personne pendant quelques secondes, sont suffisants pour provoquer des brûlures superficielles ou des troubles respiratoires et cardiaques qui peuvent être irréversibles. Un courant électrique de 25 ma, soit environ 1/10 ème de celui qui circule dans le filament d une ampoule, peut tuer un homme. Page 11 sur 11