EPHATA DON BOSCO PROJET PEDAGOGIQUE

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EPHATA DON BOSCO PROJET PEDAGOGIQUE Septembre 2006 Page 1

EPHATA DON BOSCO PROJET PEDAGOGIQUE 0. QUI SOMMES-NOUS? 0.1. «Ephata Don Bosco» est, au sein de l Eglise Catholique, un mouvement d éducation et de spiritualité créé et animé par les salésiens et salésiennes de Don Bosco en collaboration étroite avec des laïcs. «Ephata Don Bosco» s insère dans la «pastorale des jeunes» proposée par les deux provinces salésiennes (SDB-FMA). Il s est érigé en ASBL en 1997. 0.2. Le nom «Ephata» est un mot araméen. Il fut prononcé par Jésus sur un sourd-muet alors que ses disciples ne comprenaient pas le signe du pain partagé et multiplié. Jésus plaça ses doigts dans les oreilles de cet homme. Il lui toucha la langue et, levant les yeux au ciel, soupira : «Ephata» ce qui veut dire : «Ouvre-toi grandement, largement.» (Marc 7, 31-37). Cette parole résume de manière significative le projet développé ci-dessous. 0.3. Aperçu historique En 1976, le chapitre provincial des salésiens décidait de mettre sur pied une commission pour relancer la pastorale «vocationnelle» au sens strict du terme dans les maisons salésiennes. Celle-ci proposa un cheminement spirituel d orientation de vie aux jeunes entre 16 et 24 ans, et ce à partir de week-ends à Farnières. En 1977, cette «commission des vocations» se joint à celle des sœurs salésiennes pour cette pastorale vocationnelle dans ses objectifs et ses moyens. L expérience aidant, le sens du mot «vocation» s élargit à l appel de Dieu à tout chrétien, à tout baptisé. En 1978, en plus des week-ends, une activité est lancée durant les grandes vacances : marche itinérante ou travail sur un chantier. En 1980, le nom «Ephata Don Bosco» fut adopté pour nommer l ensemble des activités. Le texte évangélique de St Marc (7, 31-37) devient la Parole fondatrice du projet. En 1986, Ephata s ouvre aux jeunes qui ont 14-15 ans. Cette même année naît le journal «Ephata Don Bosco, des jeunes sur le chemin de l Evangile». Il s est voulu mensuel. Il visait à maintenir le lien entre les jeunes, à proposer des éléments de réflexion chrétienne et salésienne et à donner un suivi à la démarche des week-ends. Sa parution cesse en 2002 et est remplacé par un site Internet, mis à jour au gré des bonnes volontés. Page 2

La commission des vocations se double d une équipe «animation Ephata» composée de cinq jeunes adultes, d un salésien et d une salésienne. En 1988, les aînés lancent à leur tour des week-ends à leur niveau et ils choisissent, non sans humour, le nom de «fossiles». Cette année-là aussi, sur proposition de la commission des vocations, les conseils provinciaux acceptent la distinction entre l équipe d animation «Ephata Don Bosco» et les commissions des vocations. L autonomie de chacune est reconnue. En 1990, suite aux chapitres généraux des salésiens (1989) et des salésiennes (1990), traitant de l éducation des jeunes à la foi, les provinciaux (SDB-FMA) demandent à l équipe d animation Ephata de préciser davantage son projet éducatif. En 1994, les tranches d âge sont réajustées de la manière suivante : les 14-15 deviennent 14-16, les 16-24 deviennent 17-24. Il est décidé également d ajouter un week-end par an intitulé «Vie et Evangile» suite à la demande des jeunes en âge d études supérieures (les 22+). En 1995, le projet pédagogique est proposé à l ensemble des sections lors du premier week-end «Formation», destiné à tous les animateurs et animatrices d Ephata. Depuis lors, ce week-end est mis à l agenda de chaque année. Le 27 février 1997 naissait l ASBL Ephata Don Bosco. Il fallait une structure juridique officielle pour se conformer aux dispositions prises dans le cadre des restructurations des œuvres dans nos provinces salésiennes. Les statuts sont adoptés, le règlement d ordre intérieur est précisé. L assemblée générale et le conseil d administration délèguent à l équipe de coordination l animation et l organisation des sections. En septembre 2002, Ephata fête ses 25 ans à Farnières. En 2005, nouveau remaniement. Les sections se répartissent comme suit : les 14-16, les 17+, les familles. Cette dernière section choisit de vivre une session de cinq jours durant la période des grandes vacances et de vivre les week-ends «Foi et Nature» organisés par les communautés de Farnières. En 2005, l équipe de coordination retravaille le projet pédagogique de 1995 pour l actualiser afin de le présenter aux sections en 2006, au cours du week-end de formation. En 2006, année «anniversaire» : 30 ans du mouvement Ephata, 20 ans de la section 14-16. Action de grâce et bon vent pour l avenir. Page 3

1. FINALITE Ephata Don Bosco est une équipe d animation plurielle, composée de salésiens, de salésiennes et de laïcs, qui propose à des jeunes et des familles diverses activités : week-ends, camps, temps de rencontre. Ces activités ont pour but de permettre à chacun de relire sa vie, en liberté, face au message biblique et dans le style propre à Don Bosco. Cette finalité s appuie sur les convictions suivantes : 1.1. La Parole de Dieu enracine la démarche de foi. Elle est chemin d éducation menant à la pleine maturité humaine et chrétienne. Son lien permanent avec la vie quotidienne nous amène à continuer notre route : ce que nous sommes, ce que nous faisons a du sens en Dieu. 1.2. La figure de Don Bosco, son esprit, sa façon d être et d agir, sa spiritualité donnent un style spécifique aux animations diverses que nous proposons aux jeunes et aux familles. 1.3. La vie spirituelle et la sainteté sont à la portée de tous, et nous voulons en faire profiter en premier lieu les jeunes, et en particulier ceux qui en ont le plus besoin, ceux qui se sentent mal aimés par la société et éloignés de l Eglise. La pédagogie de Don Bosco est une pédagogie de la médiation : elle met à la portée des jeunes toutes les richesses de la culture, elle les introduit dans la citoyenneté et les réconcilie avec l Eglise. 1.4. Tous et chacun témoignent de l humain et du divin en eux. Nous invitons chacun à investir ses énergies, selon ses moyens, dans son milieu de vie habituel. Page 4

2. OBJECTIFS 2.1. Objectifs généraux : «l esprit de famille» Héritiers de la pédagogie et de la spiritualité de Don Bosco, nous allons à la rencontre des jeunes et des familles avec un esprit ouvert, optimiste et rempli d espérance. Dans nos animations, nous nous appuyons sur les trois piliers mis en valeur par Don Bosco dans son approche éducative à savoir : la raison, la foi ou la religion et l affection. Les trois se relient entre eux, en «système». Nous aimons en rappeler les grandes lignes significatives. 2.1.1. La raison Il s agit de s appuyer sur la capacité de réflexion propre à chacun. Ainsi peuvent se développer : - une bonne compréhension des situations, - un heureux discernement des choix à faire et des engagements à prendre, - un «bon sens» face aux événements de la vie à tous niveaux, - une confrontation salutaire des idées, des points de vue différents 2.1.2. La foi ou la religion Il s agit de s appuyer sur la vision biblique et chrétienne de Dieu, de l homme, du monde pour, dans tous les domaines, vivre en «confiance» avec soi-même, avec Dieu, avec les autres. Ainsi peuvent se développer : - une bonne compréhension du message évangélique, - une heureuse mise en œuvre quotidienne des valeurs chrétiennes dans nos engagements divers, - une communion concrète et sacramentelle par des célébrations festives, priantes et signifiantes, - une confrontation salutaire entre croyances, philosophies et religions différentes 2.1.3. L affection Il s agit de s appuyer sur la capacité de s émouvoir de chacun et sur celle de pouvoir rejoindre l autre sur son terrain avec une «affection» ajustée. Ainsi peuvent se développer : - une juste compréhension du ressenti émotionnel de chacun, - une amicale rencontre faite d écoute et de dialogue, de proximité et de distance respectueuses, - une confrontation salutaire lorsque l on s oppose ou que l on entre en conflit, - une démarche de pardon lorsque l on est blessé dans ses relations et dans son histoire Page 5

2.2. Objectifs spécifiques : les trois axes d Ephata Don Bosco Nous développons un projet pédagogique selon trois axes : identité, réciprocité, solidarité, avec une accentuation selon les animations proposées au cours de l année. Ils restent cependant toujours en interaction les uns avec les autres. 2.2.1. Identité Cet objectif peut s expliciter autour des questions suivantes : - Qui suis-je, moi? - Où j en suis, humainement, spirituellement? - D où je viens, où je vais? - Je suis fils/fille, frère/sœur, masculin/féminin. Comment est-ce que je vis cette identité au jour le jour et dans ma foi? - Pour moi, que représente ma famille? - Qui sommes-nous en famille pour chacun, face aux autres, au monde, à Dieu? Ephata Don Bosco souhaite aider chacun à mieux connaître et respecter son corps, son cœur et son âme ; à se forger une identité personnelle en développant ses qualités, ses talents personnels, en tenant compte de ses fragilités, difficultés, échecs ; à trouver du sens et des repères dans ce qu il voit, entend, dit et entreprend pour mieux se situer lui-même face à Dieu et aux autres et à mieux être lui-même dans les milieux qu il côtoie. Page 6

2.2.2. Réciprocité Cet objectif peut s expliciter autour des questions suivantes : - Qui suis-je, moi, dans mes rencontres avec les autres? - Comment est-ce que je gère mes émotions, mes sentiments, mes besoins, ma vie affective? - Comment est-ce que je peux améliorer mes relations familiales, fraternelles, amicales? - Comment est-ce que je vis la différence, le conflit, la mixité culturelle et sociale? - Comment, en famille, vivons-nous notre relation au quartier, dans nos différents lieux d engagement? - Comment est-ce que j évalue ma croissance humaine et spirituelle à travers l écoute, le dialogue, le respect, la confiance, le pardon, le partage des responsabilités? Ephata Don Bosco souhaite aider chacun à mieux connaître ses réactions affectives et relationnelles ; à mieux harmoniser et respecter en l autre : ressemblance et différence, affectivité et sexualité, besoin immédiat et désir profond, confiance et déception ; à trouver du sens et des repères dans sa relation à Dieu et aux autres à mieux communiquer et se mouvoir dans ce monde complexe des relations quotidiennes. Page 7

2.2.3. Solidarité Cet objectif peut s expliciter autour des questions suivantes : - Qui suis-je, moi, dans mes idéaux, mes valeurs, mes choix de vie, mes engagements, mes expériences, mes solidarités? - Comment puis-je découvrir ce à quoi je suis appelé? - Comment j habite mes espaces de vie, de travail, de loisirs, d engagement, de responsabilité? - Comment je m informe et me forme aux réalités économiques, politiques, sociales, culturelles, écologiques, ecclésiales de mon quartier, de ma ville, de mon pays, du monde? - Comment, en famille, actualisons-nous les interpellations de notre monde? Ephata Don Bosco souhaite aider chacun à mieux connaître le monde dans lequel il vit (rouages, structures, situations) - pour développer son sens du service à l intérieur de sa famille et des grou- pes dont il fait partie ; - pour réfléchir un projet de vie ou un engagement plus solidaire ; à trouver du sens et des repères dans ses engagements humains et spirituels pour bâtir un monde plus juste et plus fraternel. Page 8

3. MOYENS Les moyens sont au service de notre finalité et de nos objectifs. 3.1. Au cours de nos animations, nous privilégions les temps spécifiques suivants (l ordre dans lequel nous les exprimons n indique pas une quelconque priorité, il se veut suggestif et propice aux évaluations) : - Les temps d enseignement et de témoignage invitent chacun à se confronter à la Parole de Dieu et à la vie chrétienne. - Les temps de désert et de prière personnelle invitent chacun à répondre aux interpellations, à ajuster ses relations et ses engagements, en faisant une rencontre personnelle avec Dieu. - Les temps de partage, de «carrefour» invitent à écouter, à échanger, à confronter la pensée, le vécu, l expérience de chacun dans le respect des points de vue exprimés. - Les temps ludiques et créatifs invitent chacun à exprimer, à partager autrement sa personnalité, ses talents pour en faire bénéficier l ensemble du groupe. - Les temps de célébration et de prière - l Eucharistie en particulier - permettent de fêter Dieu, de créer une communion fraternelle avant d être envoyés pour en témoigner chacun chez soi. - Les temps de détente et de convivialité souhaitent faire vivre chacun dans cette joie simple et cordiale propre à la spiritualité de Don Bosco. - Les temps de service permettent à chacun de contribuer à la réussite des animations et de se préparer à des engagements solidaires dans son existence. - Pour les sessions familles, tous ces temps se vivront en cohérence et unité d esprit lorsque enfants, jeunes et parents les vivent de manière séparée. 3.2. Le site Internet Créé pour remplacer le journal mensuel Ephata, le site Internet de l ASBL a évolué en plusieurs sens. Il sert actuellement de vitrine pour les gens désirant trouver plus d informations au sujet du mouvement (petite présentation, articles, adresses utiles, dates des activités, ). De plus, certaines photos des différentes sections sont disponibles. Quelques points nécessitent un soutien de l équipe : - Motivation des jeunes à l écriture et à l apport de photos au site, - Participation de plusieurs personnes dans la mise à jour des informations. Page 9

4. ATTITUDES DES ANIMATEURS Ce développement des attitudes chez les animateurs se propose plus comme un outil d évaluation que comme des normes impératives. 4.1. Attitudes «d équipier» En tant qu animateur au sein du mouvement «Ephata Don Bosco», nous formons EQUIPE à tous les échelons : de la coordination aux différentes sections. - Faire équipe : il en va de la cohérence du projet, du message et du témoignage que nous voulons offrir aux jeunes. Les premiers impliqués, c est chacun de nous. - Adhérer à ce projet pédagogique, le faire sien, le faire nôtre, s y référer pour mieux intégrer sa finalité, ses objectifs, ses moyens et les attitudes souhaitées sont autant de signes de communion à vivre aussi bien dans les décisions prises en commun que dans notre comportement auprès des jeunes lors des animations. - Etre solidaire, en cohésion avec l ensemble des animateurs est gage d unité, de crédibilité de ce que, ensemble, nous voulons transmettre et partager aux jeunes. 4.2. Attitudes «d animateur» Les jeunes sont au cœur de notre engagement. En tant qu animateur, nous tenons à mettre en œuvre les objectifs spécifiques d «Ephata Don Bosco» (cf 2.2). Nous les rappelons brièvement tant du point de vue de notre rapport aux jeunes que dans notre relation entre animateurs. - Axe identité : que chacun puisse se sentir écouté et respecté, accueilli et reconnu, mis en valeur et responsabilisé avec ses qualités et ses limites. - Axe réciprocité : que l accent soit mis sur la qualité relationnelle, sur l échange entre personnes, sur l implication au sein de l équipe d animation comme au sein de la section. - Axe solidarité : que tous et chacun «tirent» dans le même sens pour le «bien vivre» ensemble ; que points de vue différents, tensions, conflits se gèrent en solidarité et en responsabilité. - Désir d acquérir un minimum de compétences. Page 10

4.3. Attitudes personnelles Certaines attitudes essentielles sont à travailler en soi pour un témoignage mobilisateur : - être le mieux possible bien dans sa peau, son histoire, ses engagements, sa foi ; - s exercer au regard qui accueille, à l écoute respectueuse de la réalité du jeune et de la Parole de Dieu ; - s exercer à la disponibilité à chacun, y compris dans ses côtés blessés ; - s exercer au discernement et à une parole qui interpelle ; - s exercer à l optimisme malgré tous les aspects plus négatifs et destructeurs de l existence ; - avoir le désir d acquérir un minimum de compétences ; - prendre distance, voire s effacer pour ne pas être le «tout» du jeune ; - ne pas essayer de résoudre avec les jeunes nos propres difficultés personnelle et relationnelles. 4.4. Moyens pour vivre et créer un esprit d équipe - Les rencontres préparatoires aux animations : elles sont lieux de discussion, d ouverture, de débat pour créer ensemble un même événement. Ta présence à ces différentes rencontres est indispensable pour la bonne marche des animations et l esprit d équipe. - Les temps d évaluation : ils sont donnés pour relire le vécu des animations dans le but de discerner, d ajuster, de corriger les comportements et les manières de faire personnels et en équipe, tant du point de vue des animateurs que des jeunes animés. - Le week-end de formation : il permet de se rencontrer, de se former et d échanger nos expériences ainsi que d élaborer les grandes lignes du programme d année. Il est donc d une importance fondamentale. - Ton engagement. Page 11

«LES CARREFOURS» Compte-rendu du WE de formation 2005 Page 12

Les carrefours Préalable : l identité d Ephata C est difficile à définir, c est plus facile de le vivre. Donc : «Viens et vois». Mais on peut apparaître comme une secte. Qu est-ce qui permet de dire que ce mouvement, cette assemblée est une secte. Parmi les caractéristiques typiques d une secte, je retiendrais la fermeture. Seul le gourou, le maître de la secte détient la vérité. Les membres de la secte n ont de vérité que s ils adhèrent à celle du maître, c est-à-dire qu elles collent à celles du maître Une ambiance, un climat, qui permet que certaines choses se passent, d aborder des sujets (vitaux) dont on ne parle pas dans les autres milieux : la rue (les amis, le monde des loisirs et des temps libres), l école, et même pas la famille. Si Ephata est un lieu de rencontre différent des autres, s il tolère en son sein différentes vérités, Ephata ne peut être une secte. Quelques caractéristiques de ce climat : pas de masque, confiance réciproque, entre jeunes, entre jeunes et adultes, accueil, écoute, expression de soi, créativité. On privilégie habituellement le groupe. On y laisse une place à chacun, ou plutôt on l offre, on permet à chacun de prendre sa place. Le jeune l accepte. Mais il ne doit pas la trouver de force. Ce climat est celui de Don Bosco : - le jeu, l affectif, le corps, la joie, la spontanéité - la raison, la réflexion, les enseignements, l authenticité - célébrer, se référer à Dieu, à la Parole, à l Evangile. Une question : quelle place fait-on aux parents? nous devons avoir la confiance des parents, nous la cherchons. En général, les parents nous confient leur enfant, ils ont confiance. Mais nous ne les avons pas toujours comme interlocuteurs. En même temps, nous devons protéger les jeunes : Ephata est leur jardin, le lieu où ils se travaillent autrement (éventuellement) qu en famille, ils se forgent une autre image. Mais les parents s aperçoivent souvent que leur enfant a changé, il a une autre image à leurs yeux. Nous pouvons renvoyer aux parents l image d un jeune différent de ce qu il est en famille. C est souvent bénéfique. Mais qu est-ce que le jeune sait de ce que nous allons renvoyer? Nous nous efforçons de ne pas disqualifier les parents, mais de les valoriser, de leur donner toute leur place. Nous ne nous substituons pas à eux. Lorsque le jeune confie les choses difficiles qu il vit, il convient de s assurer que le jeune a des personnes autour de lui auxquelles il peut recourir pour trouver de l aide. Déontologie : jusqu où avons-nous le droit de nous substituer aux parents (exemple, autoriser à fumer, contre leur avis ; interrompre un traitement médical même dans une bonne intention)? jusqu où avons-nous le droit (ou le devoir) de nous mêler de la vie des jeunes? - Le décret de 2004 sur la maltraitance oblige à mettre en place une aide. Pas seulement pour la maltraitance physique, mais aussi morale! Page 13

- Si un jeune nous confie quelque chose dans ce sens, nous devons agir, sinon, nous donnons de nouveau l image d adultes lâcheurs. - Premier principe : référer à l équipe, ne pas rester seul avec ma question. Cela permet de dégonfler les possibles affabulations. Cela permet aussi d ouvrir les perspectives - Deuxième principe : pas de complicité malsaine, notamment lorsque le jeune se confie en exigeant notre silence. Nous avons toujours le devoir de juger par nousmêmes, notamment s il faut se taire ou parler. Mais toujours expliquer au jeune pourquoi on va dire, ou pourquoi on va taire. - Nous devrions sans doute, préventivement, nous entourer de personnes ressources, pour nous aider. Services d aide à la jeunesse, Infor-jeunes, centres PMS, etc. Qu est-ce qu un carrefour? - Un partage du vécu, d identité, d idées. Il y a un corpus d affirmations, une idéologie, des valeurs, une rencontre de personnes qui se reconnaissent comme telles. - Un lieu où le groupe se construit. Chacun met en jeu une partie de son identité personnelle pour créer l identité du groupe. Chacun amène des matériaux qui seront remodelés ensemble. La mise en jeu d une partie de son identité permet de renforcer sa propre identité car elle permet de briser certaines images que l on a de soi, mais comme un poussin doit briser la coquille de l œuf pour en sortir afin de grandir. - C est un laboratoire, ou même une cuisine : on n en sort pas «crus» ou séparés, mais mijotés, unissant nos arômes. - Un lieu où l on cultive ensemble un jardin extraordinaire. Avec des idées, ses productions artistiques - Un lieu où, en entendant les autres, on peut «booster» une idée que l on a en soi, quelque chose que l on porte. Mais qui peut aussi remettre en question mes opinions et mon image. - Un lieu pour intérioriser, fixer des idées, des opinions - Mettre en mots ce que les autres vivent pour mettre mon vécu en ordre, lui donner du sens. Mieux savoir comment je deviens «je» et «nous» - Ce que les autres pensent et disent de moi finit par me persuader. Cela peut être bénéfique, mais on peut aussi patauger dans la pathologie. Qu est-ce qu un carrefour «réussi» ou «raté»? - Est-ce lorsque tout le monde est (plutôt) satisfait? Mais il s agit d un critère d évaluation pour les publicités! - Lorsque chacun est respecté, tout en étant interpellé, stimulé. Chacun peut s exprimer ou se taire, mais accepte d être bousculé par les autres. Il articule la liberté de chacun avec des invitations, ou incitations à s exprimer. - Lorsqu on a pu créer un climat de confiance où l on s écoute et où l on peut s exprimer à l aise. - Lorsque chacun est valorisé, c est-à-dire reconnu comme sujet ayant toute sa valeur en lui et qu il puisse se reconnaître comme tel, avec ses richesses et ses propres banalité. - Lorsqu on a eu du plaisir. C est pas mal de s amuser un peu beaucoup. - Quand tout le monde sort «gagnant» - Chacun dit, et on n est pas jugé Page 14

Quelles sont les peurs ou les difficultés? - le sujet n est pas développé comme on le sent - trouver les bonnes questions - être accepté par le groupe, nécessité d accrocher - de ne pas y trouver du plaisir. - Les premières minutes sont décisives. Je regarde sur qui je peux compter - Le souci des règles, et distribuer la parole - Les messages personnels, qui cassent le groupe - Quand il y a trop d animateurs par rapport au nombre de jeunes - Quand on n a pas le même feeling avec l autre animateur, ou avec tous les animateurs - Il est bon de s accorder avant. D où les «feuilles de route» - Peur du vide. D où on anticipe, on prévoit du contenu. - Au moment de la conclusion : pouvoir unifier des propositions diverses, valoriser le plus de bonnes idées possibles, choisir la «bonne», la concrétiser - Le carrefour me renvoie à mes propres incompétences - Attention à la compétition entre animateurs, et à la comparaison - Attention à la production : la surenchère dans le spectaculaire peut nuire au contenu, les «productions» sont boostées artificiellement. - Parfois, on n arrive pas à la «production». Dans ce cas, on rapporte les idées, ou du moins une partie de celles-ci - Il faut admettre le droit au banal, ou au silence - Le poids de l avis des adultes est grand, peut être intimidant. Mais celui des 16 ans prend aussi beaucoup d importance pour les 14 ans. D autre part, les jeunes attendent l avis des adultes. Leur avis est d ailleurs «qualifié» par leur présence proche (partager de nombreux moments de vie, repas, dortoir, récréations, etc.) ; une présence amicale et familière, sans être démagogique.. - Donner son avis avant peut bloquer, mais aussi amorcer. Il convient que l avis soit ouvert et non fermé. Donner son avis après ressemble à une conclusion, avoir le «dernier mot» ; mais cela peut faire aller plus loin. - Le danger de l «enkystement» : un couple qui fait bande à part - Attention au groupe «voyeur» : nécessité de respecter chacun, avoir de la pudeur Les rôles et le déroulement - l animateur est le gardien de la forme et le garant du climat, à savoir un lieu de rencontre vraie entre des personnes. Gardien de l histoire du carrefour et garant du contrat de base. - le rapporteur est le gardien du contenu : il peut témoigner du chemin parcouru, et permet de rebondir. Il est le miroir du groupe en train de se former : il renvoie au groupe ce qui se passe. Il peut dire où on en est, mais aussi signaler les désaccords. - trois étapes : discussion, lecture du rapport, moment pour rebondir - ces carrefours ne se limitent pas aux temps de rencontre : ils se prolongent dans plusieurs activités successives : cela donne une histoire. Page 15