FLASH Sécurité des vols n 5 SGS Conduite du vol en cas de panne ou perte de contrôle en vol : conscience de la situation et prise de décision. Un équipage a eu à traiter dernièrement une panne en vol délicate qui aurait pu avoir des conséquences très importantes tant matérielles qu humaines, en l occurrence une défaillance de la boîte Alternate Air (l équivalent de la réchauffe carburateur) entraînant une perte de puissance du moteur à injection dû à l obstruction de l entrée d air (rapport mélange AIR/ ESSENCE altéré). Je vous invite à lire le compte-rendu très complet et très enrichissant mis librement à notre disposition par notre ami pilote sur l écran de l ordinateur (coté «Aérogest-vol») et sur le site FFA onglet REX. Ce compte-rendu sera exploité par vos instructeurs afin d améliorer votre formation et celles de nouveaux élèves-pilotes par des mises en situation s inspirant le plus possible de faits réels, vécus. Éventuellement en améliorant la présentation des check-list. J insisterai sur le fait que pour identifier une panne, il faut absolument connaître les circuits de notre avion au travers du manuel de vol, de l enseignement reçu au cours de notre formation de pilote et transmise par nos instructeurs, nos antécédents professionnels. Les sources de pannes liés au moteur proviennent du circuit carburant, du circuit d huile, d air, d allumage, ensuite nous avons les pannes sur les circuits électrique et radioélectrique, le circuit anémométrique, les commandes de vol (blocage). Voici quelques éléments de réflexion sur le sujet de la panne en général, son traitement et la conduite du vol. Conscience de la situation Avant le vol,la lecture des «ajouts signalement» sur Aerogest peut révéler une future panne.par exemple,le signalement d une dépression faible doit vous inciter à surveiller en vol votre horizon artificiel et votre conservateur de cap. Un bon circuit visuel sur tous les instruments de bord, la bonne réponse des commandes de vol à vos sollicitations pendant le vol devraient vous permettre de détecter une anomalie et d anticiper la conduite à tenir. Exemple :
Reportez-vous à vos C/L Si tel n est pas le cas, le constructeur au travers du «panneau d alarmes et témoin de position» va vous rappeler à l ordre et même établir grâce à la couleur du voyant le degré d urgence de la panne à venir. En d autres termes : Rouge c est grave et peu de temps pour analyser et agir. (ex:pression essence faible) Orange : moins grave et plus de temps pour analyser et réagir. (cas de la panne d Alternateur) Ensuite, nous avons les problèmes de pannes moteur franches (rupture interne) ou plus difficile car chronophage en énergie et en compréhension, les vibrations moteur entraînées par le givrage, un mélange air/essence défectueux, des impuretés essence, un circuit d allumage défaillant et la situation la plus grave à traiter pour un pilote : L INCENDIE qu il soit au parking lors du démarrage moteur, en vol sur un feu moteur et le plus redouté de tous le feu en cabine
Conduite du vol C est à ce moment qu intervient l importance de l ANNONCE à voix haute qui détermine le Type de la panne, la phase du vol dégageant ainsi une notion de temps et de stress pour traiter ou non cette panne. EX : différence entre une annonce «Panne moteur immédiatement après le décollage» (300FT) et une annonce «Panne moteur» avant la rotation avec une piste de 2000 m devant soi. N oublions pas de citer également la perte de contrôle en vol suite à une position inusuelle (vrille,décrochage) car ce qui relie ce paragraphe au suivant c est qu une fois que l on a une conscience relative de ce qui se passe il faut impérativement en premier lieu : «faire voler l avion»sur une trajectoire connue en adoptant une incidence de vol qui permette au minimum le vol horizontal ou une incidence permettant de rejoindre la vitesse de finesse max (panne moteur) ou avec une symétrie du vol parfaite (sortie de vrille,décrochage) et une bonne utilisation de la puissance moteur si disponible. Pour cela une seule solution : un entraînement au pilotage régulier (perfectionnement, voltige) avec ou sans instructeur dans des conditions météo et en des lieux différents de ceux de sa formation de base et de connaître au minimum la vitesse de finesse max de son avion. 2) Sachant ensuite où l on se trouve au moment de la panne, au sol ou en vol et dans quelle phase du vol (au parking, au roulage, sur la piste, en montée initiale, montée normale, en croisière, en descente, en finale en remise de gaz..) deux options : soit On a le temps d exécuter le traitement de la panne : ALTITUDE suffisante,obstacle lointain et on passe au paragraphe 3) soit pas de temps suffisant : incendie, faible altitude, obstacle. Alors il est urgent de sécuriser son avion, ses passagers pour une évacuation sur terre ou sur l eau et si possible, ensuite prévenir les secours via l ATC, Balise de détresse sur ON, Transpondeur 7700, téléphone portable.. 3) Pour bien traiter une panne, il faut l identifier et connaître les options de traitement possible et là intervient notre formation de base. Rappelez vous tous les exercices traités avec votre instructeur, les solutions proposées selon le manuel de vol et transcrites dans vos check-lists. 4) établir ensuite un bilan de la panne : RESOLUE ou non, ses conséquences sur le reste du vol. 5) Décider de la suite du vol : Poursuivre ou non
Pour cela il ne faut aucun doute sur le bilan sinon on s abstient et on se déroute pour atterrir dès que possible sur le terrain le plus proche pour un dépannage en envisageant un éventuel atterrissage forcé en campagne. nota : l assurance rapatriement FFA sera alors d une grande utilité : n hésitez pas!! Des exemples: A) Annonce panne de moteur immédiatement après le décollage. 1) trajectoire Gestes qui sauvent : manche secteur avant vers vitesse plané finesse max et vers un espace dégagé 2) pas de marge d altitude donc je n ai pas le temps de traiter la panne mais 3) panne moteur identifiée pas de redémarrage possible, donc 4) je sécurise mon avion avant le touché contre le risque d incendie en.fermant le robinet d essence.magnétos.. off.batterie off.verrière..déverrouillée pour l évacuation La C/L ne dit pas autre chose. 5) avion arrêté bilan si pas de graves dommages corporels après impact 6) décision Evacuer l avion B) Annonce panne moteur en croisière au FL 85 par exemple 1) trajectoire Gestes qui sauvent : prendre la vitesse de finesse max vérifier robinet essence ouvert sur le plus plein pompe élec sur on mixture plein riche gaz réduit magnétos both 2) j ai une marge d altitude suffisante par rapport aux obstacles je connais ma distance de plané (en gros 10xAltitude sur nos avions)
3) mon moteur en panne identifié, quelle option: 4) traitement : je tente le démarrage 5) bilan : démarrage oui ou non hélice calée ou en moulinet 6) décision : dans les 2 cas je me déroute vers le terrain ou le champ le plus proche en envisageant un éventuel atterrissage forcé en campagne sur le parcours, en prévenant l ATC de la situation d urgence car ce n est pas normal d avoir une panne de moteur en vol à part si on n a plus d essence ou oublié de changer de réservoir. la C/l ne dit pas autre chose. Les anomalies détectées lors du circuit visuel de pression d huile,essence,de génération électrique se traitent de la même façon avec comme décision de se poser dès que possible pour faire vérifier le circuit concerné en se préparant à un éventuel atterrissage en campagne pour le circuit huile ou essence.la panne de génération électrique n empêchant pas le moteur de fonctionner mais de perdre les moyens de communication et de navigation. Reportez-vous à vos C/L Pour les pannes au sol c est simple : Au parking nous sommes à l arrêt,la panne la plus grave étant le feu au démarrage la procédure consiste à sécuriser l avion contre l incendie, évacuer ensuite l avion en recherchant les extincteurs pour combattre le feu.revoir la vidéo sur le site internet et vos C/Lists. Au roulage sur un taxiway ou sur la piste on s arrête, on prévient l ATC, on traite la panne puis retour parking si panne réelle ou non clairement identifiée pour un dépannage ou on sécurise et on évacue l avion si le risque d incendie est avéré. Conclusion Entrainez-vous au sol, imaginez les différents scenari que vous pourriez rencontrer lors de votre prochaine navigation ou vol local en fonction des prévisions météo, de la région survolée avec une méthode bien rodée mais surtout entretenez votre pilotage et vos connaissances techniques, manuels de vol, vos Check-lists, la lecture des REX, des comptes rendus du BEA pour améliorer votre conscience de la situation en cas d urgence et votre compétence de pilote. Le plaisir du vol c est de savoir anticiper Je vous souhaite de bons vols en toute sécurité. Limoges Jean-Louis Responsable SGS et «Candi»mon adjoint