MARY ET ARABELLA Ma cousine et moi sommes nées de parents pauvres, mais honnêtes. Nos pères allaient en journée et nos mères nous élevaient, nous surveillaient, et nous apprenaient ce qui était indispensable. Jusqu à l âge de dix ans rien ne fut changé dans notre manière de vivre ; tout se passa. régulièrement et tranquillement. Nous aidions nos mamans autant que cela nous était possible ; mais à partir de cette époque, les besoins devenant plus grands, nos mères furent obligées, elles aussi, à aller demander de l ouvrage au dehors. Dès le matin nous restions seules à la maison, et nous devions, chacune de notre côté, faire le petit ménage de notre appartement et préparer le déjeuner. Plus tard il fut convenu que dès qu Arabella aurait terminé l ouvrage du matin, elle viendrait me rejoindre et resterait à la maison jusqu au soir, les deux familles s étant réunies pour prendre les repas ensemble. Pendant deux ans tout marcha au gré de nos parents, enchantés de nos attentions prévenantes et du 9
zèle que nous mettions dans tout ce que nous faisions. Arabella arrivait le matin à heure fixe, m aidait à préparer le déjeuner et nous jouions ensuite comme deux gamines. La nature ne nous avait pas oubliées du côté de la beauté, nous étions assez jolies. Arabella était plus petite que moi, moins élancée, mais plus grasse, plus potelée, plus formée que je ne l étais ; elle paraissait bien plus âgée et cependant elle n avait que quelques mois de plus. Il y avait une telle différence apparente entre nous, que j étais un bébé à côté de la petite femme. Elle avait à peine douze ans et néanmoins ses formes ne pouvaient plus être dissimulées. L ampleur de son corsage indiquait assez l état de sa poitrine dont le développement la faisait remarquer. Moimême j étais étonnée de lui voir de si gros nénés. Je les pressais quelquefois pour m assurer que tout était bien à elle, et je me demandais pourquoi je n avais rien moi qui était plus grande! C est vrai que j étais un peu frêle quoique très saine de corps, mais en revanche j étais mieux faite ; la peau était plus blanche, plus souple, plus veloutée au toucher. Mes grands yeux noirs, brillants, exprimaient la volonté, l énergie de mon caractère, la chaleur de mon tempérament et l ardeur de mes passions à venir. Quant à ma bouche, on verra plus loin combien elle était sensuelle, aussi gourmande que le con et que le trou du derrière. Au milieu de nos jeux, nous nous racontions des histoires et surtout ce qui nous avait le plus frappé 10
dans la journée, dans la soirée et même la nuit : nos rêves, nos insomnies, nos réveils. Ma cousine, plus curieuse que moi, me dit un jour, que, les soirs qu elle ne pouvait s endormir de suite, elle se levait doucement et allait voir par l entrebâillement de la porte ce que faisaient son père et sa mère. Si tu savais, Mary, comme c est drôle de les voir l un sur l autre, s embrassant et poussant avec force. Mère a toujours la gorge découverte et père lui tète ses gros nénés. Il parait qu il aime beaucoup le lait de mère. A mon tour je voulus savoir ce que mes parents faisaient quand ils étaient au lit : et le matin je dis à Arabella : Mon papa et ma maman font comme ton père et ta mère. Hier au soir je les ai vus, ils étaient tout nus. Papa enfonçait une grosse machine dans le ventre de maman. Il paraît que cela leur faisait du bien à tous les deux, car ils disaient que c était bien bon. Maman était dessous, elle soupirait et elle exclamait de temps à autre : «Pousse toujours... encore... encore... ne t arrête pas...» et au bout d un instant j entendis encore : «Dieu que c est chaud, tu décharges!... moi aussi je vais décharger... tiens le voilà... je me meurs...» Et je n entendis plus rien. Comment était cette machine que ton père enfonçait dans le ventre de ta mère?... Je n ai pu la distinguer ; la lumière de la veilleuse n éclairait pas assez. Ce soir je tâcherai de voir mieux s ils recommencent. De ton côté tâche de bien guetter. 11
Mais ce soir-là, les papas et les mamans se couchèrent tranquillement sans faire la moindre polissonnerie, et les deux petites curieuses en furent quittes pour aller se recoucher avec les pieds froids. Le matin, en entrant, Arabella me fit voir une pièce d argent. Où l as-tu pris? lui dis-je. C est un Monsieur qui me l a donnée. Comment, un monsieur, et pourquoi? Ecoute, Mary. Depuis plusieurs jours, ce monsieur me suivait et me parlait en marchant, mais je ne lui répondais pas, au contraire j accélérais le pas pour me débarrasser de lui. Ce matin c est lui qui m a devancé, il est entré dans la porte avant moi, et quand j ai été là, il m a arrêtée et m a dit que si je voulais me laisser embrasser il me donnerait la pièce qu il : tenait. Avant que j ai eu le temps de lui répondre il m a embrassée en me glissant la pièce dans la main. Comme tu le penses bien je me suis sauvée, et. lui m a suivie jusqu au premier palier en me criant : «Charmante, délicieuse ; à demain!» Quel drôle de coco! Est-il jeune ou vieux? Il est vieux et laid, mais il a l air d un milord. Qui sait si demain il m attendra! C est probable!... s il te donnait encore une autre pièce, pourquoi ne te laisserais-tu pas embrasser? Quel mal y a-t-il?... Nous ne dirons rien, nous garderons cet argent pour nous acheter des bonnes choses. Les jours suivants les pièces d argent arrivaient en échange des baisers que ma cousine laissait prendre. 12
Elle s était si bien habituée à ce petit commerce que lorsque le monsieur était en retard, elle l attendait. Un jour elle apporta deux pièces le monsieur l avait embrassée sur la bouche... Il m a dit, ajouta-t-elle, que si je voulais lui donner la langue quand il me baise, il m en donnerait trois. Je lui ai répondu que c était un cochon, mais en me sauvant je me suis rappelée que maman embrassait souvent papa ainsi ; ils se la mettaient mutuellement dans la bouche. N est-ce pas, Mary, comme tout cela est drôle? Demain, si je l ose, je lui donnerai la mienne. Nous verrons s il est généreux. Le lendemain au lieu de trois elle en reçut quatre. Il m a baisée sur la bouche en me serrant dans ses bras ; alors je lui ai donné le bout de ma langue et peu à peu je l ai toute poussée. Si tu avais vu comme il la suçait, comme il la mordillait! Il était tellement. content qu il m a dit. qu il m aimait beaucoup, qu il me vou1ait, mais qu il me voulait toute. Que peut bien signifier cela? Cela veut dire, il me semble, qu il voudrait que tu ailles rester avec lui, probablement pour t embrasser toute la journée et te sucer la langue. Pourquoi ne t at-il pas donné la sienne? Mais si, il me l a poussée toute dans la bouche, et j ai fait comme lui, je la lui ai sucée. Il m a appelée son ange adoré. Si tu le voyais comme il est aimable et gentil! Maintenant je n aurai plus honte avec lui, je me laisserai faire. 13