2008, l année internationale des récifs coralliens

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Q U E S T I O N S. 2/ Le soleil nous procure (plusieurs réponses correctes) De la lumière De l énergie Du feu De la chaleur De la pluie

Transcription:

LES DOSSIERS THEMATIQUES Dossier n 5 Juin 2008 2008, l année internationale des récifs coralliens Le corail, mi-minéral, mi-animal, peuplent nos mers et nos océans depuis plus de 100 millions d années. Il existe d ailleurs 2500 espèces de coraux différents. (Source : www.mddep.gouv.qc.ca) (Source : www.transat-croisiere.com/blog/) Sa définition A la base, il y a le polype, petit animal microscopique, qui vit au fin fond des mers et qui se fabrique un squelette calcaire, qui le protège des dangers. C est ce squelette qui constitue la charpente du corail, auquel s ajoute les algues, les éponges ou encore les mollusques. Les polypes vivent par groupe et forment donc les récifs coralliens, lorsque l un d entre eux meurt, il est naturellement remplacé par un autre corail, ajoutant ainsi une nouvelle couche au récif. Dans chaque corail vit la zooxanthelle (cellule végétale microscopique), la symbiose entre les deux joue un rôle important sur leur métabolisme, elle influe sur leur morphologie et leur coloration (couleurs rouge, blanche, noire ) Les coraux durs, ou scléractiniaires, apportent une contribution majeure à l édification de la structure des écosystèmes appelés récifs coralliens, toutefois ils

ne sont pas les seuls coraux à élaborer un squelette rigide. Certains «coraux mous» présentent aussi cette caractéristique. Les coraux mous appartiennent à la classe des Anthozoaires (comme les coraux durs) mais s en distinguent par la présence de huit tentacules par polypes. On admet généralement que les coraux mous sont aussi caractérisés par la présence de ramifications latérales sur les tentacules (appelées pinnules), qui leur confèrent un aspect plumeux. Toutefois ce n est pas une règle absolue. Le corail se nourrit de lumière (soleil), de végétaux et d animaux microscopiques (phytoplancton et zooplancton), de particules inertes ou de matières organiques dissoutes (neige marine), de fèces de poissons (source de nourriture offerte par les poissons qu ils abritent), ainsi que de crustacés, et d escargots. Classification Embranchement des coelenterata Sous classe des Scyphozoa (méduses) Sous classe des Hydrozoa Sous classe des Anthozoa Ordre des Scleractinia (Coraux durs) 3 grandes catégories de récifs Le récif frangeant, qui borde immédiatement la côte, sans créer de lagon profond. Le récif barrière, qui est séparé de la côte par un lagon. L atoll, qui est un anneau de récifs coralliens enfermant en son centre un profond lagon. Son environnement La plupart des espèces de coraux vivent à moins de 45 mètres de profondeur, car ils ont un besoin vital de lumière. Ils privilégient les eaux chaudes, entre 18 et 29. Toutefois il existe aussi des coraux abyssaux, qui vivent au fin fond des mers. Vivant dans des eaux d une température de quatre à treize degrés Celsius, ils sont présents à des profondeurs de 200 à 1 000 mètres. Ce type de coraux peut toutefois croître à seulement 40 mètres de la surface jusqu à des profondeurs abyssales de 6 300 mètres. Les coraux sont présents partout dans le monde. Ils existent dans 80 pays et couvrent environ 284 300 km2 (d après le Centre Mondial de Surveillance Continue de la Conservation de la Nature). La grande barrière de corail, qui est le plus long massif corallien du monde, se trouve en Australie.

Le corail attire et fait des envieux. Nombreux sont ceux (espèces animales et végétales) qui s abritent en lui et se nourrissent. Il fait parfois office de «maternité», puisque les jeunes poissons y trouvent également refuge. D après les scientifiques, près d un million d espèces différentes vivent à l intérieur et autour des récifs : poissons, anémones, éponges, étoiles de mer, méduses C est un maillon important de la chaîne alimentaire. Ses apports (Source : www.notre-planete.info) Alimentaires : près d un demi milliard d êtres vivants vivent à proximité des récifs. Les coraux représentent un véritable garde manger pour ces populations, qui vivent et se nourrissent essentiellement de la pêche. Environnementaux : les coraux protègent les côtes de l érosion, c est un véritable rempart. Leur destruction condamnerait ces territoires à être submergés par les eaux. Médicaux : les propriétés du corail dans l industrie pharmaceutique ne sont plus à prouver. Utilisé dans les traitements contre le sida, le cancer, ainsi que pour les maladies d Alzheimer et de Parkinson, il permet d améliorer le quotidien de millions de personnes. Un avenir peu certain Comme beaucoup d autres espèces animales et végétales de la planète, le corail est menacé. Quelques chiffres : - 10 % des récifs coralliens de la planète sont morts - 30 % d entre eux sont d ores et déjà condamnés - 60 % sont menacés de disparaître dans les années à venir

Les causes sont multiples, voici les principales causes naturelles : Le réchauffement : avec les années la température a augmenté, ce siècle dernier le globe a connu une évolution d 1 C, ce qui n est pas sans conséquences puisque l environnement se modifie. A cause de la chaleur, les coraux rejettent la zooxanthelle, par conséquent ils perdent leur source d énergie et leur pigmentation. Suite à cela, les coraux blanchissent puis meurent, c est ce qu on appelle la «mort blanche». Les catastrophes naturelles : les cyclones et les tempêtes, très fréquents dans les zones chaudes font de réels dégâts sur le corail. Les destructions et les mouvements de terrain déposent au fond des mers de nombreux sédiments, qui par la suite absorbent la lumière indispensable au corail et entraîne sa mort. Le phénomène El Nino (1998) a par exemple détruit environ 16 % des récifs mondiaux. Les maladies et les microbes : le corail aussi peut attraper des maladies. Avant la mort blanche, les récifs peuvent aussi être victimes d épidémies telle que la maladie des bandes noires, des bandes jaunes et des bandes rouges, qui perturbent leur développement. Dernièrement, des scientifiques ont révélé la présence de microbes marins, les microbialithes, qui encore une fois absorbent la lumière nécessaire aux coraux. Toutefois, le principal ennemi du corail reste l homme, la mort de la plupart des récifs est du à ce dernier. D ailleurs, 60 % des récifs devraient être détruit par l Homme et ses activités dans les décennies à venir. La pêche : il existe différentes techniques de pêche, comme l utilisation des filets maillants, le déversage de poison (cyanure) et la pêche à la dynamite, cette dernière est d ailleurs la plus dévastatrice et menace 82 % des récifs. (Source : www.reefkeepers.net)

La pollution : peut importe d où elle provient, elle n a que des effets négatifs pour les mers et les océans. Les produits chimiques, les engrais, les pesticides, les déchets en plastique et en métal étouffent le corail. La conquête de la nature : l Homme ne s arrête plus, il veut tout modifier : exploitation minière, déforestation, construction sur les côtes déposant de nouvelles couches de sédiment qui privent encore une fois le corail de lumière. Il bouleverse totalement la nature. De plus, les essais nucléaires n arrangent rien, puisqu ils endommagent les écosystèmes et par la même occasion les coraux. La Nouvelle Calédonie par exemple, est une île qui possède une des premières réserves mondiales de nickel. En 1997, avec près de 30% des ressources mondiales, elle se situait au second rang des producteurs mondiaux. Mais cette exploitation a des effets négatifs sur l environnement, notamment sur le corail, qui se trouve très vite encrassé. Sur du long terme, c est sa survie qui est en jeu. La valeur économique : la valeur économique totale des récifs est estimée entre 100 000 et 600 000 dollars par kilomètre carré par an. La plupart des bénéfices résultent de la pêche, de l exploitation du bois pour la construction et le chauffage, du tourisme et de la protection du littoral. Le tourisme : d après les spécialistes, les répercussions du tourisme sur l environnement serait une des causes principales de destruction des coraux. Il y a par exemple les aménagements nécessaires à ce secteur, les infrastructures, la construction de ports et de chenaux, la plongée, la pêche sous marine et enfin le commerce d objet en corail. (Source : www.gpspassion.com) (Source : www.futura-sciences.com) Notons que les coraux croient au rythme de 1.3 cm à 10.2 cm par an, tout prélèvement, toute cassure, peuvent annuler un siècle de construction de récif. Coopération internationale : afin de sauvegarder les récifs coralliens, une politique globale associant les Etats, les Régions et les ONG est nécessaire.

1994 : l ICRI, l Initiative Internationale pour les Récifs coralliens et écosystèmes associés est créée suite à l association des Etats-Unis, des Philippines, du Japon, de l Australie, de la France, de la Jamaïque, de l Angleterre et de la Suède, dans le but de lutter pour la protection des récifs. Elle regroupe aujourd hui 102 pays. 1996 : naissance du Réseau International d Action pour les Récifs Coralliens (ICRAN). 70 pays y collaborent. 1997 : année baptisée «année internationale des récifs coralliens» 1998 : les récifs coralliens (coraux durs) sont inscrits à la CITES (Convention sur le Commerce International des Espèces de faune et de flore sauvages menacés d extinction). 1999 2001 : des partenariats entre l ICRI et d autres organismes internationaux ont été mis en place. En 2000, le PNUE (Programme des Nations Unies pour l Environnement) a ainsi créé une Unité des récifs coralliens pour coordonner les efforts internationaux. Selon les spécialistes, le corail ne passera pas le siècle. D autant plus que l on sait qu il faut 100 millions d années à cette étonnante créature pour se réimplanter après sa destruction totale. Avec la mort des coraux, c est tout un écosystème qui disparaît, plus riche encore que la forêt tropicale. (Source : www.australia-australie.com) Sources : http://www.rfo.fr/article6.html http://www.univers-nature.com/inf/inf_actualite1.cgi?id=2167 http://www.actu-environnement.com/ae/news/1502.php4 http://www.unep.org http://nouvellecaledonie.rfo.fr/article320.html