Un rendez-vous exceptionnel Parallèlement à son offre solide de séries, TF1 a pour ambition de proposer à ses téléspectateurs des rendez-vous événementiels et n hésite pas à faire des paris audacieux en explorant de nouveaux territoires. Ce soir je vais tuer l assassin de mon fils, adaptation du best-seller choc de Jacques Expert, répond parfaitement à cette exigence. D abord grâce à son histoire particulièrement forte qui raconte la quête de vengeance d un père après la mort de son fils. Un sujet sombre, peu habituel pour la chaîne, mais dont le caractère exceptionnel ne pouvait laisser indifférent. Dans le domaine des unitaires, TF1 ne s interdit aucun thème ni aucun univers. Ensuite, par son casting prestigieux réuni autour du réalisateur Pierre Aknine, avec des comédiens de talent qui se sont illustrés sur grand écran à l image de Jean-Paul Rouve, Audrey Lamy, Sami Bouajila ou encore Anne Marivin. Ce soir je vais tuer l assassin de mon fils est un nouvel exemple de la volonté d ouverture de TF1 en matière de fiction et de son envie permanente d emmener les téléspectateurs toujours plus loin. 02
ˮ Un respect mutuel ˮ Jacques Expert est l auteur de plusieurs romans à succès parmi lesquels le best-seller "Ce soir je vais tuer l assassin de mon fils" dont est tirée cette adaptation. Comment ce roman est-il né? Mes livres résultent toujours d une sorte d intuition, d une idée de départ simple. Ensuite, je pars à l aventure puisque je ne connais jamais la fin de mes romans avant de les avoir terminés! En l occurrence, j avais en tête l histoire d un délit de fuite et d un père en quête de vengeance pour son fils. Dans un deuxième temps, je voulais installer un personnage accusé à tort - et connu comme tel par les lecteurs - pour créer une tension : le père tuera-t-il un innocent ou le vrai coupable? Avez-vous été impliqué dans la réalisation de cette adaptation? Je n ai pas eu un rôle de décideur mais la production a eu la courtoisie de me tenir informé tout au long de l élaboration de ce projet. Tout a été fait pour me rassurer. J ai pu lire le scénario en amont et en parler lors de rencontres avec le réalisateur, Pierre Aknine. J ai été associé au choix des comédiens puisque j ai pu donner mon opinion sur ceux qui pourraient incarner mes personnages. Par exemple, Audrey Lamy correspondait à une envie commune. J ai également eu l occasion d aller voir comment le tournage se déroulait. Nous avons vraiment collaboré dans un respect mutuel : je respectais l indépendance légitime dont l équipe avait besoin pour son travail d adaptation ; de son côté, la production a conservé l esprit de mon roman. Que pensez-vous du résultat? Je trouve cette adaptation vraiment réussie et j y adhère totalement! Le casting est judicieux et les comédiens sont très convaincants. Certains éléments varient mais un livre ne s écrit pas comme un scénario. L ambiance générale, tout comme la description des personnages et des rapports dans le couple correspondent à ce que j ai écrit. Mon univers est assez noir et je salue l audace de TF1 qui s éloigne de son registre habituel. Mes lecteurs reconnaîtront le livre, tout en y découvrant une écriture personnelle légèrement différente. Cela me convient parfaitement! 03
ˮ L histoire d une lâcheté ordinaire ˮ A la fois coscénariste et réalisateur de cette adaptation, Pierre Aknine livre une version personnelle du livre de Jacques Expert grâce à un parti pris de départ fort. Particulièrement impliqué dans ce film, il se souvient d un tournage émouvant. Comment ce projet est-il né? Après avoir lu le livre de Jacques Expert, la productrice Véronique Marchat a eu envie de l adapter pour la télévision. Après plusieurs tentatives, le projet est arrivé à moi. Et dès le début, j ai aimé les personnages. Quels ont été les enjeux du travail d adaptation? Le livre est écrit sous la forme d un roman à quatre voix dans lequel chaque personnage évoque l histoire de son point de vue. J en ai fait une adaptation assez libre. Je voulais réaliser un film de tension psychologique qui raconte avant tout l histoire d une lâcheté ordinaire. Mon parti pris de départ était de construire l image d un «salaud», sans idée de rédemption. Le personnage principal, un homme banal, renverse un petit garçon après avoir trop bu. Au lieu d appeler les secours et de se rendre à la police, il décide de fuir. Mais cette décision prise en un instant se transforme en délit de fuite, puis en assassinat, quand l enfant meurt suite à ses blessures. Et ce choix va bouleverser sa vie Oui, car ce personnage est pris dans une spirale de lâcheté, de mensonge, puis de déni révélatrice de son égocentrisme. Pourtant, son tempérament ne se serait jamais révélé de la sorte sans cet accident. Je voulais m attarder sur la manière dont il s enfonçait et comment ses relations avec les autres s en trouvaient bouleversées. Sa femme Christine, tout comme Sylvie et Antoine, les parents du petit garçon, ont une place essentielle dans l histoire. Mais le film reste construit autour de ce personnage central. Sans lui, les autres «n existent» pas. Par exemple, le désir de vengeance d Antoine est un épiphénomène de la lâcheté initiale de Philippe. 04
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Pourquoi avoir mis en parallèle deux couples très différents? Ma femme est psychanalyste et j ai moi-même suivi une thérapie. Cela a certainement influencé mon écriture! Il s agit d opposer deux visions du couple : l un s aime, l autre se déteste ; la mort va unir encore plus le premier et séparer le second. Ainsi, Sylvie et Antoine sont fusionnels, toujours proches l un de l autre. Dans une sorte de symétrie inversée, Christine et Philippe donnent l impression de rester ensemble uniquement par intérêt. Visuellement, ils sont toujours très éloignés. Les premiers habitent une maison chaleureuse ; les seconds une sorte de maison témoin, froide et vide. Cette description peut sembler excessive mais je crois que l équilibre se trouve dans l excès! Pendant le tournage, j ai enfermé les personnages dans des cadres serrés. Ils s y emprisonnent ou s en délivrent au fur et à mesure. Vous êtes à la fois coscénariste et réalisateur. Cette double casquette n a-t-elle que des avantages? Bien sûr! Les comédiens se fient au scénario et au metteur en scène. En cumulant ces deux fonctions, je connais le film par cœur... et ils me font une confiance totale. J apprends en amont tous les textes pour être décontracté et avoir la liberté de plaisanter pendant le tournage, unique moyen pour que les choses échappent aux acteurs. Par exemple, Anne Marivin s est totalement lâchée. La scène où elle s effondre quand Sami Bouajila la rejoint et finit par la porter est magnifique. J en ai pleuré sur le plateau. Que sont vos «notes bleues»? J adorais Michel Petrucciani. Un jour, je l ai entendu dire que la note bleue en jazz était celle que personne ne pouvait atteindre. Depuis une dizaine d années, avant chaque film, j envoie des notes aux comédiens. J y décris avec précision les personnages : leur enfance, leur état d esprit face à une situation En fait, j écris ce qu ils ne pourront jamais jouer mais qui leur apporte de la «nourriture». J ai pris cette habitude quand j ai commencé à donner des cours de direction d acteurs au conservatoire de Paris. Ce travail me prend du temps en amont mais m en fait gagner beaucoup au moment du tournage! Audrey Lamy et Anne Marivin sont plus connues dans le registre de la comédie. Avezvous rapidement pensé à elles pour ces rôles dramatiques? Je n aime pas les évidences. Un postulat de départ qui m a rapidement fait penser à elles. D ailleurs, elles ont tout de suite accepté de se joindre à ce projet et ont ensuite été formidables : Audrey, pleine de sensibilité et d intelligence ; Anne, bouleversante de vérité. Dans une certaine mesure, il en va de même pour Jean-Paul Rouve. Il n avait pas interprété de rôle comme celui-ci depuis longtemps... et il le fait très bien! Il a magnifiquement incarné ce personnage, n hésitant pas à caractériser un salaud dans les moindres détails. Quant à Sami Bouajila, il a été une évidence dans le rôle du père blessé. Ce soir j ai tué l assassin de mon fils est un film d acteurs. Cette histoire me tient vraiment à cœur! 06
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ˮ Je cherche toujours la part d humanité d un personnage ˮ Philippe est un père de famille ordinaire. Mais en rentrant chez lui après avoir trop bu, il renverse un petit garçon et prend la fuite. Une décision qui va bouleverser son existence. Intrigué par ce personnage ambigu, Jean-Paul Rouve a cherché à le comprendre tout au long du tournage. Avez-vous rapidement accepté de participer à cette aventure? Oui, car le scénario était très bien écrit. Philippe, mon personnage, m a tout de suite intéressé : cet homme vit un événement insolite mais qui aurait pu arriver à tout le monde puisqu il renverse un enfant par accident. Mais ensuite, il fait le mauvais choix en décidant de prendre la fuite. Il aurait pu agir différemment à un autre moment, mais cette décision d un instant va changer le cours de sa vie. Essayer de comprendre comment il s enferme dans le mensonge et la lâcheté m intriguait. En fait, cette histoire m a un peu évoqué la vie de Jean- Claude Roman qui a inspiré le film L adversaire. Quels sont ses sentiments envers sa femme? Philippe et Christine ne s entendent plus. Il est en partie responsable de la situation mais elle l est également puisqu elle s est placée dans le rôle de la femme soumise. Malgré tout, ils ne veulent pas divorcer. Ils appartiennent à cette catégorie de personnes qui vivent uniquement dans l image qu ils renvoient aux autres et n arrivent plus à en sortir. Entrer dans l intimité de ce couple m intéressait aussi beaucoup. J aime essayer de comprendre pourquoi certains s enferment dans ce genre de situation. Et si j ai un avis sur leur attitude, je ne les juge pas. Pourquoi Philippe se rapproche-t-il du père de l enfant qu il a renversé? La culpabilité monte en lui, même s il n a pas le courage d aller voir la police. Son inconscient parle et je crois qu au fond de lui, Philippe veut se faire arrêter. Il est dans la même logique que ces tueurs en série qui finissent par laisser des indices pour être démasqués. Je vois Philippe moins calculateur que l on pourrait le penser. En fait, plus il s enfonce dans son 08
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mensonge et plus il y croit. Dans un déni total, il se rapproche d une forme de schizophrénie. Est-ce une façon pour vous de le rendre moins sombre? Je voulais présenter Philippe dans son quotidien, par exemple quand il se brosse les dents avec ses filles, pour qu il renvoie l image d un homme «normal». Je ne cherche pas à le faire aimer, mais à faire comprendre sa descente. Sa faute n en est pas moins grande. Quel que soit le personnage, je cherche toujours sa part d humanité. En tous les cas, j ai abordé Philippe en ce sens. Mais j aurais certainement été meilleur dans le rôle d avocat que dans celui de procureur! Et d une certaine manière, en montrant que ces hommes restent humains, leurs actes semblent encore plus horrible. Cette approche vous a-t-elle permis de vous identifier à lui? Non, je ne suis pas dans cette réflexion. Je reste toujours dans le jeu, au même titre que les enfants jouent aux gendarmes et aux voleurs. Si j avais eu le rôle d Antoine, je me serais certainement identifié à lui car j ai un petit garçon. Mais à aucun moment je n ai voulu m identifier à Philippe. En interprétant un personnage comme celui-ci, je suis dans une autre démarche de travail. Connaissiez-vous les autres comédiens? Je connais Anne Marivin depuis longtemps puisqu elle avait joué dans mon premier film, Sans arme, ni haine, ni violence, et a ensuite interprété ma fiancée dans Le coach. Mais je n avais jamais travaillé avec Audrey Lamy et Sami Bouajila. J adorais les sketchs d Audrey et j ai toujours pensé qu elle serait excellente dans le registre dramatique. Son interprétation dans Polisse était extraordinaire. En travaillant avec elle, j ai découvert une actrice très généreuse dans le jeu. Quant à Sami Bouajila, je l admirais beaucoup. Je lui avais d ailleurs déjà dit que j aimerais tourner avec lui. C est un acteur d une grande profondeur et d une grande richesse de jeu. Comment s est passée votre collaboration avec Pierre Aknine? Pierre est un homme formidable. Uniquement préoccupé par l envie de faire le meilleur film possible, il n a pas d ego, dirige très bien ses acteurs et travaille dans l échange et l écoute. Certaines scènes étaient très dialoguées dans le scénario, mais au moment du tournage, nous avons retiré du texte pour ne dire que l essentiel. J ai aimé les silences de ce film. Vous souvenez-vous d une anecdote particulière? Je me souviens d une séquence dans laquelle Philippe pousse sa femme et tente de l étrangler. C était fascinant à jouer. Mais après la première prise, Audrey est venue me voir en me disant que j avais été très convaincant et que je lui avais fait un peu peur! Votre actualité vous maintient proche des sœurs Lamy! Effectivement! J ai joué aux côtés d Alexandra dans Jamais le premier soir, une comédie qui sort en janvier. Et je me suis tellement bien entendu avec Audrey que je lui ai demandé de venir faire un petit rôle dans mon troisième film comme réalisateur, l adaptation des Souvenirs de David Foenkinos. Au départ, je n osais pas lui proposer car je trouvais que le personnage n était pas assez important mais elle a tout de suite accepté. Et je suis ravi de la retrouver! 10
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ˮ Je n avais pas eu un tel coup de cœur depuis longtemps! ˮ Femme au foyer malheureuse, Christine s aperçoit rapidement que son mari a renversé un petit garçon. Elle va être tiraillée entre son envie de révéler la vérité et sa peur de le voir derrière les barreaux. Connue pour ses rôles comiques, Audrey Lamy est ravie de pouvoir s illustrer dans un registre plus sombre. Quel a été votre sentiment à la première lecture de ce scénario? Dès la dixième page, j ai su qu il était bien écrit et que j avais envie de jouer dans le film. J ai commencé à le lire avant de me rendre à un rendez-vous. J ai donc été obligée de m interrompre avant la fin mais je n avais qu une hâte : le terminer au plus vite! Le scénario réunissait des personnages intéressants et une histoire forte, une qualité assez rare. Dès la fin de ma lecture, j ai appelé le réalisateur pour lui dire que je voulais faire partie de l aventure. Je fonctionne à l instinct dans le choix de mes rôles et je n avais pas eu un tel coup de cœur depuis longtemps! Comment décririez-vous Christine? Christine est une femme malheureuse. Sans emploi, mariée à un homme qui la délaisse complètement, elle consacre sa vie à ses enfants et à l intendance de sa maison. En fait, elle n aime plus son mari et vit dans une sorte de prison dorée. Pourtant, elle ne songe pas à divorcer car elle est sans ressources et craint l image qu elle pourrait renvoyer à la société. Mais si elle vit dans la douleur, Christine n est pas dans le pathos car elle est aussi très forte. Avec beaucoup de pudeur, elle supporte tout en silence. Ayant des doutes sur la fidélité de son mari, elle le surveille de près et va rapidement s apercevoir qu il a renversé un enfant. Incapable de le dénoncer parce qu il reste son mari et le père de ses filles, elle aimerait pourtant que la vérité éclate et passe par des chemins sinueux pour y arriver. Ainsi, elle va entrer en contact avec Sylvie, la mère du petit garçon. Que cherche-t-elle avec cette rencontre? Consciente de la douleur que la perte d un enfant peut représenter, elle a envie d apprendre à connaître Sylvie pour constater 12
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les répercussions de la lâcheté de son mari. Je pense aussi qu elle est très seule et sans amis, une autre explication à ce désir qui peut paraître surprenant. Peu à peu, les deux femmes vont créer une complicité et Christine essayera d aider Sylvie à sa manière. Même si elle lui ment, elle est sincère dans sa démarche. Pour moi, c est une personne très humaine. Le public vous connaît plutôt dans le registre comique. Aviez-vous des appréhensions à l idée d interpréter ce rôle? Au contraire, j étais très heureuse! Si j adore la comédie et que le public m associe plutôt à ce registre, j ai fait beaucoup de tragédie au Conservatoire. J aime varier les genres et alterner avec des projets un peu plus noirs, tout comme j aime passer de la télévision au théâtre ou au cinéma. En fait, j aime tout faire! Je n ai pas eu d appréhension particulière car je me suis rapidement vue dans ce personnage. Par la suite, ma rencontre avec Pierre Aknine n a fait que renforcer ce sentiment. J étais très touchée qu il ait pensé à moi pour ce rôle et, dès notre premier rendez-vous, je lui ai fait confiance. Pierre est un homme humain et généreux, qui connaît parfaitement les acteurs et les dirige très bien. Il se remet tous les jours en question et nous nous sentions complètement libres. Sur le plateau, son équipe est à son image : sympathique et agréable dans le travail. Grâce à cela, l ambiance était étonnement très bonne sur le tournage malgré les scènes pesantes que nous interprétions. Quelle séquence a été la plus compliquée? Je redoutais un peu celle où je suis au lit avec Jean-Paul Rouve. Ce genre de scène ne met jamais très à l aise. Mais finalement, elle s est bien déroulée. Et je conserve un souvenir particulier de celle où Philippe tente d étrangler Christine. En un instant, par sa froideur et son naturel désarmants, Jean- Paul m a donné des frissons. J étais totalement investie dans la situation et le personnage et je n ai pas eu besoin de jouer : mes larmes sont venues naturellement! Vous travailliez ensemble pour la première fois. Oui, et j en conserve un très bon souvenir. L idée de jouer avec lui, qui plus est des scènes assez dures, m impressionnait un peu. Mais Jean-Paul Rouve est un comédien à l écoute et très accessible. Au final, tout s est passé très simplement. Connaissiez-vous les autres comédiens? Je connaissais seulement Anne Marivin. Juste avant le début du tournage, nous nous sommes appelées car nous savions que nous participions toutes les deux à ce film. Nous étions ravies de nous retrouver. Quelques semaines avant, nous nous étions croisées sur Working Girls pour Canal Plus. Avez-vous d autres projets? Nous nous sommes tellement bien entendus avec Jean-Paul Rouve qu il m a proposé un petit rôle dans le film qu il est en train de réaliser, Les souvenirs. J y jouerai une directrice de maison de retraite complètement «barrée». J ai aussi plusieurs projets pour le cinéma mais il est encore un peu trop tôt pour en parler. 14
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ˮ Ému par le parcours de cet homme ˮ Face au désarroi de sa femme après la mort de leur fils, Antoine s efforce d être fort pour la soutenir malgré son chagrin. Il va chercher à retrouver l assassin de son enfant pour se venger. Sami Bouajila interprète le rôle de cet homme meurtri et désarmé face à la douleur. Pourquoi avoir accepté de participer à ce film? Je n ai pas hésité une seconde car je savais que Jean-Paul Rouve faisait partie du casting. L idée de partager ce bout de chemin avec lui me plaisait. D ailleurs, ce fut ensuite le cas pour toute la distribution. Et le propos du film m a touché. Qui est Antoine? Antoine est un personnage assez simple. Il n a jamais connu de déception sentimentale et s est marié avec son premier amour. Ensemble, ils forment un couple très amoureux et vivent dans une relation sincère et harmonieuse. Mais lorsque son fils meurt après avoir été percuté par un automobiliste qui a pris la fuite, Antoine décide de le retrouver et de faire justice lui-même, une décision encouragée par sa femme. Pour découvrir l identité du chauffard, il ne s appuie pas sur des éléments concrets mais se focalise sur ses impressions. Intuitivement, il soupçonne rapidement Philippe Tessier, l un des cadres de la société dans laquelle il travaille. Mais il ne s agit pas d un plan organisé et construit. Plus qu un simple désir de vengeance, cette quête représente pour lui un moyen de faire son deuil. Sylvie et Antoine forment un couple uni mais vivent leur douleur différemment Complètement. Je pense qu un homme et une femme ne réagissent pas de la même manière. Ils sont dans deux trajectoires différentes : Sylvie perd complètement pied et Antoine essaye d être fort pour deux. Il souffre évidemment d avoir perdu son fils, mais aussi de voir sa femme s écrouler à côté de lui. Se sentant responsable d elle, il ne s accorde pas le droit de «craquer» en sa présence. Il y a d ailleurs une très belle scène entre ces deux personnages, quand Antoine s aperçoit qu elle continue à parler à son fils comme s il était toujours en vie. 16
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La difficulté de ce rôle consistait à trouver la justesse de ton pour ces parents détruits par la mort, notamment dans les silences. Vous êtes-vous identifié à votre personnage? Non! Et heureusement, car je pense que je ne m en serais jamais remis! Je n avais pas pour motivation d aller explorer les tréfonds de la douleur d un père en deuil. J ai épousé ma partition sans me poser de question. Mais bien sûr, il est difficile de ne pas être ému par le parcours de cet homme et de sa femme. Comment s est passée votre collaboration avec Anne Marivin et Jean-Paul Rouve? J avais déjà croisé Jean-Paul Rouve. Notre collaboration s est très bien passée. J ai rencontré un homme dynamique et positif, débordant d idées. Quant à Anne, je ne la connaissais pas, mais tourner avec elle a été un vrai plaisir. C est une belle actrice, simple et solaire. Dès notre première rencontre, il y a eu une évidence assez immédiate et nous nous sommes inscrits dans ce film de la même manière. Nous avions plaisir à jouer ensemble. Connaissiez-vous Pierre Aknine? Je le connaissais de nom, notamment pour son travail de scénariste, et j étais assez curieux de le découvrir. Pierre est un personnage surprenant, gouailleur et généreux, qui dit ce qu il pense, toujours dans l urgence de filmer. Sous sa direction, l ambiance sur le plateau était fluide, simple et agréable. Quels souvenirs conservez-vous de ce tournage? Nous avons tourné une partie du film au Havre. J aimais beaucoup les décors qui se prêtaient à la tristesse du film et à la violence que subissaient les personnages. Quelle est votre actualité? Je suis sur les planches au théâtre du Petit Saint-Martin dans Ring jusqu au 1 er février. J ai également tourné dans deux films : Divin enfant, une comédie qui sera sur les écrans en janvier, et Du goudron et des plumes de Pascal Rabaté, qui devrait sortir en juillet. 18
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ˮ Je suis fière de ce film ˮ Anéantie par la mort de son petit garçon, Sylvie sombre dans la dépression malgré l aide de son mari, Antoine. Son désir de vengeance va l aider à survivre. Un rôle intense et dramatique dont la comédienne Anne Marivin a eu du mal à se défaire Qu est-ce qui vous a plu dans ce projet? Dans un premier temps, la qualité du scénario et du casting m ont séduite. Ma rencontre avec le réalisateur Pierre Aknine m a définitivement convaincue car je l ai senti très imprégné de cette histoire. J étais très heureuse qu il m ait proposé d incarner ce personnage. Habituellement, on pense à moi pour des rôles moins dramatiques. Comment décririez-vous Sylvie? Sylvie est une femme épanouie, mariée à un homme qu elle aime et avec lequel elle a eu deux enfants. Mais un jour, il lui arrive le pire des cauchemars : la mort de son fils, renversé par un chauffard. Elle n est évidemment pas responsable de cet accident mais se sent immédiatement coupable de l avoir laissé partir faire du vélo. Je pense que ce sentiment est inévitable car toutes les mères pensent que protéger leur enfant est un devoir. Plongée dans une douleur atroce, Sylvie n accepte pas la mort de son fils. Au contraire, elle s évade par moments dans son monde et continue de faire comme s il était toujours vivant. Malgré cette catastrophe, Sylvie et Antoine restent très proches. Oui, heureusement pour elle, ils forment un couple très uni. Rapidement, Antoine promet à sa femme de retrouver le chauffard et de le tuer. Ce premier instinct, presque animal, m a semblé naturel et humain. Ce qui était intéressant chez Sylvie, c était son évolution tout au long du film. Au début, son désir de vengeance lui permet de survivre et elle se rend complice de la proposition de son mari, en le poussant implicitement. Puis, au fur et à mesure, elle va réaliser les conséquences dramatiques que ce geste pourrait 20
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entraîner. Il ne s agira pour elle ni de pardon, ni d acceptation, mais elle se rangera du côté de la vie, en partie pour sa fille. Comment vous êtes-vous préparée à ce rôle difficile? Ce genre de rôle ne se prépare pas vraiment et je ne peux pas imaginer la douleur que la perte d un enfant représente! Mais avant le début du tournage, Pierre Aknine nous avait envoyé ses fameuses «notes bleues», dans lesquelles il donne des détails sur tous les personnages. Je les ai lues attentivement et elles m ont aidée à nourrir le personnage. J ai beaucoup parlé avec lui durant le tournage. Pierre adore les acteurs et travaille énormément. La densité dramatique a-telle été facile à maintenir? Pour les personnages de Sami Bouajila et moi, il y avait une réelle tension sur le plateau. Heureusement, Pierre Aknine est un réalisateur extrêmement chaleureux qui apporte une ambiance très sympathique et détendue sur un tournage, à l opposé de ce que nous interprétions. Et travailler avec Sami a été un vrai bonheur. Nous n avions jamais joué ensemble mais dès la première rencontre, nous nous sommes complètement accordés. Sami est un acteur sensitif et instinctif, tout comme moi. Quels souvenirs conservez-vous de ce tournage? Depuis que je suis mère, il suffit que je lise un fait divers concernant un enfant pour être perturbée! Je me suis facilement identifiée à Sylvie. J ai remarqué que j avais énormément de difficultés à prendre du recul et à sortir de ce personnage. Ce rôle s est révélé éprouvant pour moi. J étais à la fois très épanouie d incarner Sylvie et très heureuse que le tournage se termine! Malgré tout, je suis fière de ce film. Je suis heureuse que TF1 propose ce genre de film en prime time. Vous serez à l affiche de deux films prochainement Effectivement. SMS, une comédie avec Guillaume de Tonquédec, devrait sortir au mois d avril. Et 2013 aura été mon année des expériences puisque j ai tourné un film de genre, Aux yeux des vivants, qui se classerait plutôt dans le registre des films d horreur. 22
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Un unitaire événement de 90 Scénario, adaptation et dialogues de Pierre Aknine et Gérard Walraevens D après le roman de Jacques Expert Réalisé par Pierre Aknine Avec Jean-Paul Rouve (Philippe Tessier), Audrey Lamy (Christine Tessier), Sami Bouajila (Antoine Harfouche), Anne Marivin (Sylvie Harfouche) Une production Véronique Marchat / GMT PRODUCTIONS avec la participation de TF1 CREDITS ET CONTACTS PRESSE TF1 Emilie Budzynski - 01 41 41 18 40 - ebudzynski@tf1.fr Sandrine Diot - 01 41 41 28 96 - sdiot@tf1.fr Dossier conçu et réalisé par la Communication externe et la Direction Artistique du Groupe TF1 Rédactrice : Aurélie Binoist / Graphiste : Nacim Harfouche Responsable photo : Marie-Laure de Frescheville / Chef de service : Maud Fayat Photos : Jean-Philippe Baltel / TF1 - Elodie Grégoire LA REPRODUCTION DE TOUT OU PARTIE DU DOSSIER, SUR UN SUPPORT QUEL QU IL SOIT, EST INTERDITE, SAUF AUTORISATION EXPRESSE ACCORDÉE PAR LA DIRECTION DE LA COMMUNICATION DE TF1 - Mars 2014