Laboratoire d'ingénierie d'idées, Paris. www.liid.fr Territoire Créatifs? L'apport de l'art, des artistes, et des lieux de la culture dans le développement territorial. Raphaële Bidault-Waddington Artiste - Chercheuse - Conseil contact : rbw@liid.fr
Rappel sur le "Développement basé sur l'immatériel" (ou "Knowledge-Based Development") Rapport Lévy - Jouyet 2006 sur l'économie de l'immatériel : "la croissance de demain". Les clés du développement économique et territorial basé sur l'immatériel : 1 - Production de connaissances (universités, laboratoires de recherche), 2 - Créativité, Design, Attractivité (institutions et acteurs artistiques et culturels). 3 - Création de lien (pôle de compétitivité, organes publics, véhicules de concertation, associations, etc.). 4 - Création de Capital Symbolique ("branding territorial" enrichi par l'histoire, mythe fondateur, imaginaire et vision politique, aura culturelle, existence virtuelle, etc.). 5 - Traduction économique (entreprenariat, investissement, initiative, société d'amorçage, etc.). Manque : Traduction territoriale (urbanisme, usages des sites, réflexion du point de vue des potentiels locaux et de l'analyse contextuelle). NEW FRONTIER : ID de Planning stratégique global :mix économie / éducation / culture / affaires sociales / urbanisme
Le Point sur la Classe Créative selon Richard Florida Agglomération de catégories sociales, très hétérogènes : artistes, designers, acteurs culturels, producteurs de contenu média, innovateurs technologiques, chercheurs universitaires, communautés et mixités sociales productrices d'originalité, de nouveaux modes de consommation, ou d'innovation sociale, etc. Avantages : intuition conceptuelle qui rend stratégique, "dans le coup", et réinclus une population traditionnellement vue comme marginale (vertue intégrante); accompagne le renversement des modèles économiques vus par l'immatériel; permet un certain décloisonnement social à valeur libératrice, favorable à la prise d'initiative tous azimuths. Inconvénients : amalgame des intérêts parfois vus comme divergents (orientation privé/éco vs publique/affaires culturelles et sociales), mal compris (semble toujours marginal et accessoire / "c'est n'importe quoi"), voire vexants (certains ne veulent pas être vu comme des "artistes"), ou inquiétants (l'angoisse de l'"acteur historique" qui prendrait le pouvoir).
Un autre regard possible sur l'idée de Classe Créative C'est une réelle innovation sociologique qui peut être abordée plus simplement par une cartographie des acteurs et leurs "systèmes d'intérêt" : 1 - Artistes, auteurs, et producteurs de capital symbolique autonome : liberté d'expression, lieux de création et de visibilité, soutien ou "laisser-faire" public, accès à la scène internationale pour "trouver son public". 2 - Designers et créatifs intégrés au tissu économique soit les talents et industries créatives : vitalité économique, ouverture d'esprit, culture d'innovation, sensibilité aux tendances et au marketing. 3 - Producteurs de connaissance académique : universités puissantes, soutien public, facilité de partage et de "translation" des connaissances, accès à la visibilité scientifique et à la scène internationale. 4 - Designers de la forme urbaine/territoriale (mix 1, 2 et 3) et de projets territoriaux, créateurs de lien, de concertation, d'implication locale, de germe d'activité économique, culturelle, et sociale : prise de conscience politique de leur rôle transitionnel.
L'apport de l'artiste dans les rouages économiques Scénario classique (externe) Evènementiel / Sponsoring / Mécénat : Enrichir ou actualiser un univers de marque; rassembler dans un lieu physique. Les apports d'un artiste/designer DANS l'entreprise (prestation de service artistique) : Dpt Communication : Imaginer un discours et un univers visuel autour d'une offre. Ex : collaboration PIIMS / Séphora - voir www.piims.fr Dpt Marketing : Injecter de la créativité dans l'élaboration même d'un positionnement. Ex : collaboration PIIMS / Dupont de Nemours - voir www.piims.fr NEW FRONTIER et moins instrumental : Dpt Recherche et Développement (concept de think-tank artistique) : imaginer des produits, des services, des usages, des vocabulaires en amont de toute prise de décision et avec une réelle distance critique sur la société (responsabilité sociale des entreprises). Créativité bien supérieure et mieux canalisée (discernement de l'artiste) que dans les mécanismes d'innovation ascendante qui deviennent vite très chaotiques. Ex : L'offre de Stylisme d'idées du LIID : www.liid.fr NB : Et travailler avec des artistes est souvent une expérience bien plus riche humainement qu'avec n'importe quel prestataire
L'apport de l'art(iste) dans les enjeux du territoire Re-valorisation des territoires "délaissés" (friches, anciennes infrastructures urbaines/agricoles) : Mise à disposition, laisser-faire et accompagnement public léger. Ex : quartier de Christiania devenu le deuxième spot touristique de Copenhague. Lieux et moments culturels (expositions, concerts, etc.) : création de lien social où se mélangent et dialoguent les populations locales (potentiellement l'entrepreneur, l'artiste, le chercheur, l'investisseur, etc.). ID : Lieux ou projets culturels vus comme outil "transitionnel" non contraignant, sympathique, et créateur de dynamique locale, économique, scientifique. Institutions ou Ecoles artistiques et culturelles d'envergure (ex : FRAC) : Création de lien social, de Capital Symbolique, et ouverture sur la scène internationale. ID : Enrichir la mutation de ces institutions par de nouvelles missions de portail de prestation de service artistique pour les entreprises et universités. Ex : FRAC = Future Research Artistic Center?! Voir aussi le Campus Artem Les artistes comme détecteur et révélateur du Capital Immatériel d'un territoire, et fabricant d'imaginaire stratégique du territoire (ex : Epinal). ID : Enrichir d'imaginaire le mix Economie / Education / Culture / Urbanisme Ex : Prestation Audit Esthétique + Projection future du LIID
L'apport de l'art(iste) dans les enjeux de la recherche Méthode de recherche développée par Bruno Latour : impliquer des artistes dans les mécanisme de recherche et de production de connaissance. Introduire de l'artistique et du culturel dans les universités pour les ouvrir à une mixité d'acteurs locaux (investisseurs, entrepreneurs, politiques) et y inséminer une culture plus créative. Accompagner les projets artistiques pour créer des prototypes d'application et d'usage des recherches. Possibilité d'innovation sociale en suivant les artistes dans leur projets. Ex : Centre d'art Bétonsalon et Université Paris 7. De manière générale, voir les expériences artistiques comme des processus de recherche formelle et conceptuelle, et des mécanismes de production de production de connaissance critiques, para-académiques, et orientés vers la concrétisation des idées dans des projets ou pratiques, etc. Ex : collaborations du LIID avec CNAM, HEC, Paris Tech, etc. Voir aussi initiative www.creativite-et-territoires.org
Christiania : Urban Patchwork, 2004
Christiania : Human Patchwork, 2004
PIIMS : projet «B-Fly-Bubblefly», Parc de la Villette, Paris, 2003.
PIIMS : Projet «B-Fly-Bubblefly», Parc de la Villette, Paris, 2003.
Palette imaginaire "Mc Image" pour Séphora et prototype "i-tube" / Dupont de Nemours Création de PIIMS ayant valeur de recherche pour des marques
«Paris Galaxie Inc.» Scénario alternatif et non-conventionnel pour l agglomération parisienne www.parisgalaxie.blogspot.com