Représentation de la couleur

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Représentation de la couleur François Faure Résumé Les intensités lumineuses sont représentées par des valeurs discrètes variant de 0.0 (noir) à 1.0 (intensité maxi). Pour l oeil humain les couleurs peuvent se représenter par trois composantes : rouge, vert, bleu. D autres représentations sont possibles selon l application. Table des matières 1 Intensité 2 1.1 Échantillonnage des intensités......................... 2 1.2 Gamma-correction............................... 2 1.3 Dithering.................................... 3 2 Notion physique de couleur 3 3 Modèle RGB 5 4 Modèle CMY 6 5 Modèle CYMK 6 6 Modèle YIQ 6 7 Modèle HSV 6 8 Modèle HLS 7 1

1 Intensité Approche physique : intensity, luminance (W ou W/m 2 ou W/m 2 /st) Approche perceptuelle : brightness Niveaux de gris : 0.0 noir 1.0 blanc 1.1 Échantillonnage des intensités La perception humaine est logarithmique : on perçoit la même différence entre 0.10 et 0.11 W qu entre 0.50 et 0.55 W. On répartit donc les intensités de manière exponentielle. Par exemple sur 8 bits : I 0 = I 0 I 1 = ri 0 I 2 = r 2 I 0... I 255 = r 255 I 0 où I 0 est la plus faible intensité affichable avec le matériel donné. 1.2 Gamma-correction Désigne la fonction de transfert utilisée pour obtenir une intensité donnée sur un écran. L intenisté émise par les pastilles luminescentes (phosphores) suit la loi : I = kn γ où N est le débit d électrons, k et γ sont des constantes du matériau. Le débit d électrons étant proportionnel au voltage V appliqué, on obtient : I = KV γ Pour obtenir une intensité I on se ramène à la plus proche en calculant : j = round(log r (I/I 0 )) (0 j 255 pour 8 bits) On affichera donc l intensité I j = r j I 0. Le voltage à appliquer vaut : V j = round((i j /K) 1/γ ) Les valeurs de γ, K et I 0 dépendent du matériel. Certaines stations graphiques proposent un réglage de γ, voire d un γ pour chaque couleur de base (rouge, vert, bleu). 2

1.3 Dithering Le dithering consiste à obtenir l illusion de nuances de gris en combinant points noirs et blancs, comme illustré sur la figure 1. Cette technique permet de limiter les artefacts dûs à un nombre trop réduit de nuances, comme illustré sur les figures 2(a), 2(b) et 2(c). Le dithering peut aussi s appliquer aux couleurs. Fig. 1 Vus de loin, les motifs noirs et blancs donnent l illusion de gris. (a) dégradé (b) dégradé en 6 niveaux (c) dégradé en 6 niveaux avec dithering Fig. 2 Dégradé avec dithering. À gauche, l image voulue. Au centre, l image seuillée sur six niveaux. À doite, les six niveaux combinés par dithering. 2 Notion physique de couleur La lumière est une onde électromagnétique, visible pour les longueurs d onde comprises entre 400nm (violet) et 700nm (rouge) (fig. 3). L oeil humain possède trois types de capteurs (cones) pour le rouge, le vert et le bleu. Les trois courbes présentées sur la figure 4 permettent de calculer les quantités de bleu, de vert et de rouge à combiner pour restituer à l oeil humain les sensations de couleur. En abcisse, la couleur à simuler (cible). En ordonnée, l intensité des différentes composantes. Le fait que certaines valeurs sont négatives traduit que certaines sensations de couleur ne sont pas restituables au moyen de ces trois composantes. Si on ajoute à la couleur cible la valeur absolue de la composante négative, alors la cible devient restituable. Heureusement, l ensemble des couleurs restituables est suffisamment grand pour la plupart des applications. Les couleurs se combinent selon deux méthodes possibles : en synthèse additive, les couleurs s ajoutent les unes aux autres pour couvrir un spectre plus large comme illustré sur la figure 5(a). C est le phénomène utilisé dans les écrans; 3

d e n s ité d é n erg ie lu m ière m o n o c h ro m a t iq u e lu m ière o rd in a ire 4 0 0 (v io let ) 7 0 0 (ro u g e ) λ (n m ) Fig. 3 Spectre d une lumière polychromatique et d une lumière monochromatique. 0.4 0.2 0 0.2 4 0 0 5 0 0 6 0 0 7 0 0 λ Fig. 4 Les trois fonctions de base permettant de projeter les couleurs dans la base (rouge, vert, bleu). 4

en synthèse soustractive, des pigments retiennent une partie des couleurs de la lumière incidente, réduisant son spectre, comme illustré sur la figure 5(b). Ce phénomène intervient dans la peinture, l imprimerie et les filtres optiques. (a) additive (b) soustractive Fig. 5 Les deux types de synthèse des couleurs 3 Modèle RGB Le modèle RGB (Red, Green, Blue) correspond à la synthèse additive des couleurs : chacune ajoute sa participation pour former l illusion de couleur quelconque. Chaque valeur de couleur étant comprise entre 0 (aucune contribution) et 1 (intensité maxi), on peut se représenter l espace des couleurs comme un cube (fig. 6). Ce modèle est adapté à la représentation des couleurs sur un écran d ordinateur. Fig. 6 Le cube des couleurs vu sous deux angles différents 5

4 Modèle CMY Le modèle CMY (Cyan, Magenta, Yellow) correspond à la synthèse soustractive des couleurs (fig. 5(b)). Chacune retire une composante à la lumière blanche. Par exemple, le cyan correspond à l absorbtion de la lumière rouge : Cyan = White Red = Green+Blue. On peut résumer le phénomène par : C M Y = W W W Ce modèle est adapté à l utilisation d encres d imprimerie. 5 Modèle CYMK Le modèle CYMK (K pour noir) est une variante du CMY dans laquelle l encre noire permet d économiser les encres de couleur, en réalisant la synthèse soustractive des trois couleurs simultanément. K min(c, M, Y ) C C K M M K Y Y K 6 Modèle YIQ Ce modèle correspond à un changement de base du RGB. La valeur Y code l intensité, les deux autres codent les couleurs. Le changement de base a la formule suivante : Y I Q = R G B 0.299 0.587 0.114 0.596 0.275 0.321 0.212 0.523 0.311 Notez la prédominance du vert dans l intensité. Ce système, utilisé dans la norme vidéo américaine NTSC, a deux intérets principaux : des Y différents donnent à coup sûr des couleurs différentes, même sur un écran monochrome : l oeil humain étant plus sensible aux variations de luminosité aue de couleur, on peut ainsi optimiser le codage en affectant plus d information à la composante Y qu aux autres. En NTSC analogique, la composante Y occupe une largeur de bande de 4MHz, la composante I 1.5MHz et la Q seulement 0.6MHz. R G B 7 Modèle HSV Le modèle HSV (Hue, Saturation, Value) correspond à une notion plus intuitive des couleurs pour un artiste. 6

H couleur S pureté V luminosité L espace des couleurs a la forme d un pseudocone à six faces (hexcone) comme illustré sur la figure 7. Le plan V = 1 correspond à la projection du cube RGB parallèlement à sa diagonale principale. Les autres plans V = constante correspondent aux projections des sous-cubes. Green V Yellow Green Yellow Cyan 1.0 White Red Cyan White Red Blue Magenta Blue Blue Magenta White Green Black H S Red Fig. 7 Le modèle HSV. Le pseudocone à six faces correspond au cube RGB vu selon sa diagonale. Le plan supérieur correspond aux faces visibles, les autres plans correspondent aux faces des différents sous-cubes. 8 Modèle HLS Le modèle HLS (Hue, Luminosity, Saturation) est une déformation du modèle HSV aboutissant à deux cônes à six faces inversés (fig. 8). 7

V 1.0 White Green Yellow Cyan 0.5 Red Blue Magenta Black H S Fig. 8 Le modèle HLS, variante du HSV. 8