ETUDE DE LA RENTABILITE DES ENTREPRISES «PRIVEES VS PUBLIQUES»ALGERIENNES : TEST DE DIFFERENCE DE MOYENNE



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ETUDE DE LA RENTABILITE DES ENTREPRISES «PRIVEES VS PUBLIQUES»ALGERIENNES : TEST DE DIFFERENCE DE MOYENNE Ali Nabil Belouard Université de Mhamed Bouguerra-Boumerdès Belouard_na@yahoo.fr Résumé: L objectif de ce papier est de comparer la valeur créée par les entreprises s et celle créée par les entreprises s, à l aide du test de Student appliqué sur deux indices de rentabilité, à savoir : la rentabilité économique et la profitabilité. Pour ce faire, Nous avons utilisés les données des entreprises algériennes de propriété s et s afin de tester la différence de moyenne de la rentabilité entre ses deux types d entreprises, via le test de différence de moyenne de Student. Les résultats obtenus indiquent clairement que les entreprises s sont plus rentables que les entreprises s. Mots clés : Entreprise algérienne, forme de propriété, rentabilité, profitabilité, test de Student. 43

I-Introduction : L objectif de ce papier est de comparer la valeur créée par les entreprises s et celle créée par les entreprises s, à l aide de test statistique appliqué sur deux indices de rentabilité. Dans ce papier, nous tentons de reconduire le même test effectué par Boardman & Vining 1 et ce sur des données des entreprises algériennes, avec une méthodologie de comparaison légèrement différente de celle adoptée dans les études existantes. La présente étude s inscrit dans le courant de nombreuses études empiriques et/ou théoriques qui confronte les entreprises s avec les entreprises s. D un point de vue théorique, les entreprises s sont considérées comme plus rentable comparativement aux entreprises s ; Alors que empiriquement, les résultats des différents travaux statistiques se ressemblent rarement, certains d entre eux présentent des résultats qui infirment les hypothèses théoriques tandis que d autres montrent des résultats qui vont de pair avec la prééminence des entreprises s, et d autres études proposent des résultats indécis qui peuvent être commenté en différant sens. Il semble intéressant, d essayer, d examiner ce sujet dans le contexte local ; dans la suite de ce papier, nous essayerons de répondre à la question suivante : «Les entreprises s créent-elles plus de richesse ou de valeur que les entreprises s?» La réponse préalable à cette question, selon le modèle théorique, est affirmative ; i.e. les entreprises s procréent plus de valeur (de rentabilité) que les autres entreprises (s). Pour ratifier cette hypothèse empiriquement, deux échantillons ont été utilisés, l un regroupe des entreprises s algériennes et l autre des entreprises s algériennes, sur lesquels les tests statistiques seront appliqués afin de soit d accepter ou bien de rejeter l hypothèse indiquée ci-dessus. Le reste de ce papier est organisé en quatre sections, la deuxième tente de présenter brièvement le cadre théorique alors que la question susmentionnée est analysée empiriquement dans la troisième section. La dernière et quatrième section est consacrée à la conclusion. II- Cadre théorique 2 Il est certainement clair pour certain que les entreprises s sont moins profitables que les entreprises s. Les théoriciens justifient, cette faiblesse de profitabilité, par le fait que les entreprises s utilisent avec excès les travailleurs. De plus, ces entreprises ont réflexion d oublier la maximisation du profit dans la poursuite des objectifs sociaux 3. De surcroît, les créances résiduelles ne sont pas cessibles volontairement (comme les actions), ce qui entraîne une dégradation dans la fonction incitative de contrôler les dirigeants, et par conséquent, la rentabilité de l entreprise s amoindrit 4. Toutefois, les contestations et litiges sur la prédominance de l entreprise sur l entreprise subsistent encore entre les économistes 5. 1 Boardman, A,E. et Vining, A, «Ownership of Performance in Competitive Environments: A Comparison of the Performance of Private, Mixed and State-Owned En terprises», Journal of Law and Economics, vol 32, n 1, 1989. 2 Pour plus de détail sur cette question voir: Furbotn, E.G. et Pejovich, S. «Porperty Rights and Economic Theory: A Survey of recent Literature», Journal of Economic Literature, vol 10, 1972. et De Alessi, L «Property rights and privatisation», Proceedings of the Academy of Political Science, vol 36, n 3, Prospects for Privatisation, 1987. 3 Dewenter, K. et Malatesta, P.H., «State-Owned and Privately-Owned Firms : An Empirical Analysis of Profitability, Leverage, and Labour Intensity», American Economic Review, vol. 91, n 1, March 2001. 4 Idem. 44

Il s ensuit de cette courte discussion que les entreprises s sont considérées, théoriquement, comme étant moins profitable que les entreprises s, bien que cette réflexion mérite d être décortiquer empiriquement sur des données d entreprises algériennes (voir cidessous). III- Analyse empirique : L étude empirique proposée ici est de nature quantitative, car la méthodologie retenue se présente sous forme d une étude comparative qui vise à expérimenter si la moyenne de la rentabilité des entreprises s est supérieure à celle des entreprises s algérienne. 3-1- Hypothèse testée : En référence aux prédictions de la littérature économique, l hypothèse théorique à tester se résume ainsi 6 : «L entreprise créée plus de richesse et de valeur que l entreprise» Cette hypothèse est examinée sur des données des entreprises algériennes, et les résultats y afférents sont présenté ci-dessous. 3-2- Collecte des données Notre échantillon est composé de 34 entreprises algériennes, dont 20 sont de propriété s (n 1 =20) et le reste sont des entreprises s (n 2 =14), appartenant toutes au secteur industriel. Elles sont hétérogènes de part leur taille et leur chiffre d affaires. Les données, de ses entreprises, utilisées dans cette étude représentent uniquement l année 1999. 3-3- Mesure de la richesse La valeur ou la richesse créée est mesurée par la rentabilité 1) des actifs (ROA) dite également la rentabilité économique et 2) des ventes (ROS) dite également la profitabilité, définie ciaprès 7 : La rentabilité économique (ROA) Celle-ci représente la richesse créée pour l ensemble des apporteurs des capitaux, i.e. elle montre la rémunération des capitaux investis par les actionnaires et les créanciers. Elle est égale à la somme du montant perçu par les actionnaires et le montant reçu par les créanciers, le tout sur la somme du montant investi par les actionnaires et le montant investi par les créanciers. Elle se calcule de la manière suivante : résultat net intérêt ROA capitaux propres dettes La rentabilité des ventes (ROS) Appelée également profitabilité et représente une mesure de la richesse créée par l entreprise. Elle est égale au rapport entre le revenu et la vente. ROS est définie comme étant «l aptitude de l entreprise à sécréter un niveau de résultat au revenu par un volume d affaires données» 8. La profitabilité peut se mesurer par le ratio suivant 9 : 5 Gathon, H-J. et Pestieau, P. «La performance des entreprises s : une question de propriété ou de concurrence», Revue économique, n 6, 1996. 6 De Alessi, L «Propery rights and privatisation», Proceedings of the Academy of Political Science, vol.36, n 3, Prospects for Privatisation, 1987. 7 Charreaux, G., «Finance d entreprise»», Éditions EMS, 2000. 8 Hoarau, C. «Maîtriser le diagnostic financier», Groupe Revue Fiduciaire SA, Paris, 1998, p : 73. 9 Richard, J., «L'audit des performances de l'entreprises», Éditions La Villegérin, Paris, 1993, p : 38. 45

Revenu ROS Vente En générale, lorsque la rentabilité est positive, cela signifie que le management a crée de la richesse, en revanche, si elle est négative dans ce cas-là, il y a une destruction de la richesse. Eu égard des données à notre disposition, nous avons calculé pour chaque entreprises les deux types de rentabilité définies ci-dessus, à savoir la ROA et ROS. La littérature économique montre généralement que les mesures de richesse ou de valeur sont scindées en deux catégories : La première catégorie regroupe les mesures de richesse dite actionnariales, ces mesures représentent seulement l intérêt des actionnaires. La seconde catégorie comporte les mesures de richesse créée (dite partenariales) pour l ensemble des parties prenantes telles : les actionnaires, les clients, les employés, les fournisseurs, etc. récemment, Charreaux et Desbrière 10 ont proposé une mesure partenariale de la richesse. On se limite, dans cette étude uniquement à utiliser les mesures définies auparavant supposées représenter la richesse créée par l entreprise. 3-4-Méthodologie utilisée En s intéresse donc à tester l hypothèse de prééminence de l entreprise à l aide du test de Student, autrement dits, nous voulons savoir s il y a une différence entre les deux groupes d entreprises en terme de rentabilité, bien entendu en faveur de l entreprise. Pour ce faire, deux échantillons ont été sélectionnés. Posons (R entabilité ) comme étant la rentabilité moyenne de la population des entreprises du secteur, et (R entabilité ) la rentabilité moyenne de la seconde population (entreprises s). Comme H 0 représente le statu quo qui correspond ici à ce que les deux populations ont la même rentabilité, c'est-à-dire que les entreprises s rentabilisent aussi bien (mais pas mieux) que celles du secteur public, donc nos hypothèses sont formulées ainsi : H 0 : ( R entabilité ) ( Rentabilité ) Contre : H a : ( R entabilité ) ( Rentabilité ) Avec H a est l hypothèse alternative soutenant le résultat théorique, i.e. l entreprise génère en moyenne une rentabilité supérieure à celle engendrée par l entreprise ; et cette supposition est examinée ici selon deux mesures de rentabilité, d abord avec la ROI et ensuite avec la ROS. Deux types de test ont été effectués afin de savoir quel groupe d entreprises est le plus rentable que l autre groupe ; l un porte sur l homogénéité des variances (écart-types) de rentabilité, et l autre porte sur la différence de moyenne de rentabilité, des deux populations. 1- Test t de différence de moyenne Les entreprises ont été regroupées en deux groupes selon la nature de propriété, le premier groupe comporte 14 entreprises s et le reste constituant le second groupe représentant les 10 Charreaux, G. & Desbrière, P. «Gouvernance des entreprises : valeur partenariale contre valeur actionnariale», Finance Contrôle Stratégie, Vol 1, N 2, juin 1998. 46

entreprises s. Pour chaque groupe d entreprises la moyenne, des deux ratios (à savoir ROI et ROS), est calculée 11. Le test t de Student de différence de moyenne permit de déterminer dans quelle mesure la différence de la rentabilité moyenne, selon chaque ratio, entre les deux groupes est significative. Comme les deux échantillons sont petits n 1 et/ou n 2 sont inférieur à 30, et la mise en pratique du test t de Student requière la normalité des données ; pour cela, nous admettons à priori que la rentabilité -ROI et ROS- des deux groupes sont distribué selon une loi normale 12. Il nous reste maintenant de savoir, à l aide du test de Fisher (voir infra), si les deux populations ont la même variance de rentabilité que se soit pour ROI ou pour ROS ; afin d utiliser et de choisir la statistique de t de Student adéquate avec la nature de la variance 13 de la rentabilité des deux groupes. 2- Test d égalité de la variance (test de Fisher) : Ce test consiste à vérifier si les deux populations ont la même variance, le résultat de ce test sert à définir la statistique t de Student de différence de moyenne entre les deux groupes indépendants. Il s agit ici d appliquer le test Fisher pour tester l égalité de la variance de rentabilité des deux groupes. Ce test est applique sur la variance des ratios suivant : ROS et ROI. Ici également les hypothèses à tester sont exprimé de la manière suivante : H 0 : 2 Contre H a : 2 2 2 Les résultats de ces différents testes sont exposés ci-après. 3-5- Résultats du test Ci-après les résultats des deux tests, de Fisher et de Student, présentés ci-dessus 14 : 3-5-1-Résultat du test de Fisher : Le tableau suivant tente de résumer les résultats du test de Fisher portant sur l homogénéité des écart-types (variances) appliquée sur le ratio ROI entre les deux groupes d entreprises (resp. pour le ratio ROS) : 1. ROI Tableau 1 : Résultat de test de Fisher (ROI et ROS 11 La moyenne de l échantillon notée : ROS ]. ROI et privé ROS privé [resp. ROI et 12 La distribution des rentabilités est normale de moyenne µ (µ ) et de variance 2 ( 2 ), c est-à-dire que les observations des deux échantillons respectent la règle empirique i.e. que leur histogramme est une cloche. (Uni modale, symétrique). 13 Nous avons effectué, dans le premier temps un test sur l homogénéité des variances des deux groupes d entreprises, et en second temps un test sur la différence de la moyenne de rentabilité en fonction du résultat du test de la variance. 14 Nous avons choisi, pour ces tests, la probabilité d erreur de première espèce alpha α égale à 5%. 47

Variance ratio test Group Obs Mean Std. Err. Std. Dev. [95% Conf. Interval] 0 20.0932227.0116675.0521786.0688024.117643 1 14.0207582.0093842.0351123.000485.0410314 combined 34.0633844.0099464.0579972.0431482.0836206 Ho: sd(0) = sd(1) Ha: sd(0) ~= sd(1) F(19,13) observed = 2.208 P value = 0.1308 2. ROS Variance ratio test Group Obs Mean Std. Err. Std. Dev. [95% Conf. Interval] 0 20.0625404.0153774.06877.0303551.0947258 1 14 -.011153.0249843.0934828 -.0651284.0428224 combined 34.0321961.0148728.0867228.001937.0624551 Ho: sd(0) = sd(1) Ha: sd(0) ~= sd(1) F(19,13) observed = 0.541 P value = 0.2391 L examen de la statistique empirique de Fisher, pour les deux ratios, est à l intérieure de l intervalle des deux valeurs extrêmes de Fisher théorique 15, donc l hypothèse nulle (d égalité de variance) ne peut être écartée ; i.e. la variance de ROI (resp. ROS) est égale entre les deux groupes d entreprises. Sur la base de ces résultats, le test t de Student de différence entre les deux moyennes est effectué et construit avec l hypothèse d égalité des écart-types des deux groupes 16. 3-5-1-Résultat du test de Student : Le tableau suivant résume les résultats du test t de différence de moyenne du ratio ROI entre les deux groupes d entreprises (respectivement pour le ratio ROS) : Tableau 2 : Résultat du test de Student (ROI et ROS) 1) ROI Two-sample t test with equal variances 15 Pour α=97.5%, la statistique théorique de Fisher à (19 :13) degrés de liberté (DL) est 2.95 alors que pour α=2.5%, la valeur théorique de Fisher à (19,13) DL est approximativement égal à 0.338. donc, l intervalle =[0.338 : 2.95]. 16 Pour davantage de détail voir : Freund, J.E., et Walpole, R.E., «Mathematical Statistics», Prentice-Hall Internationl, London, 1980. 48

Group Obs Mean Std. Err. Std. Dev. [95% Conf. Interval] 0 20.0932227.0116675.0521786.0688024.117643 1 14.0207582.0093842.0351123.000485.0410314 combined 34.0633844.0099464.0579972.0431482.0836206 diff.0724645.0160347.0398028.1051262 Degrees of freedom: 32 Ho: mean(0) - mean(1) = diff = 0 Ha: diff ~= 0 t = 4.5192 P-value = 0.0000 2) ROS Two-sample t test with equal variances Group Obs Mean Std. Err. Std. Dev. [95% Conf. Interval] 0 20.0625404.0153774.06877.0303551.0947258 1 14 -.011153.0249843.0934828 -.0651284.0428224 combined 34.0321961.0148728.0867228.001937.0624551 diff.0736935.0277862.0170947.1302922 Degrees of freedom: 32 Ho: mean(0) - mean(1) = diff = 0 Ha: diff ~= 0 t = 2.6522 P > t = 0.0062 La lecture statistique de ces résultats montre que la valeur t de Student empirique est, pour les deux ratios 17, supérieure à la valeur critique figurant dans la table t de Student 18. Par conséquent, l hypothèse nulle est rejetée avec une probabilité 5% de se tromper, en faveur de l hypothèse alternative. i.e. il y a une différence de moyenne significative entre les deux groupes d entreprises, bien entendue au profit des entreprises du premier groupe. En d autres termes, les entreprises s (premier groupe) créent plus de valeur que les entreprises du second groupe (). Les résultats obtenus offrent l avantage pour les entreprises s au détriment des entreprises s. VI - Conclusion : 17 La valeur de t de Student empirique est égale à 4.5192 et 2.6522 pour ROI et ROS respectivement. 18 La statistique t de Student théorique à 32 degrés de liberté est égal 1.697. 49

L objectif de ce papier était de tenter de mettre en évidence empiriquement la supériorité des entreprises s sur les entreprises s algériennes. Ce travail se situe dans le courant des nombreuses études portant sur la comparaison de la profitabilité des entreprises s et s. L étude empirique a porté sur des entreprises algériennes sur lesquelles a été possible d estimer deux indices de la valeur créée moyennant l indice de ROI et ROS pour les deux groupes d entreprises «vs», puis, deux tests statistiques ont été effectués, l un sur l homogénéité des variances de ROI (resp. ROS) et l autre sur la différence de la moyenne de ROI (resp. ROS), entre les deux types d entreprises. Les résultats obtenus, du premier test, indiquent que la variance de ROI (resp. ROS) est pratiquement identique entre les deux groupes d entreprises ; Cependant, les résultats du second test présentent une différence significative de la moyenne de ROI (resp. ROS) avantageant ainsi les entreprises s. Ces conclusions doivent être prises avec prudence compte tenu de la faible ampleur de l échantillon. V - Référence: Boardman, A.E. et Vining, A. «Ownership of Performance in Competitive Environments: A Comparison of the Performance of Private, Mixed and State-Owned Enterprises», Journal of Law and Economics, vol 32, n 1, 1989. Charreaux, G., «Finance d entreprise»», Éditions EMS, 2000. Charreaux, G. et Desbrières, P. «Gouvernance des entreprises : valeur partenariale contre valeur actionnariale», Finance Contrôle Stratégie, vol 1, n 2, 1998. De Alessi, L «Propery rights and privatisation», Proceedings of the Academy of Political Science, Vol.36, N 3, Prospects for Privatisation, 1987. Dewenter, K. et Malatesta, P.H., «State-Owned and Privately-Owned Firms: An Empirical Analysis of Profitability, Leverage, and Labour Intensity», American Economic Review, vol. 91, n 1, March 2001. Freund, J.E., et Walpole, R.E., «Mathematical Statistics», Prentice-Hall Internationl, London, 1980. Furbotn, E.G. et Pejovich, S. «Porperty Rights and Economic Theory: A Survey of recent Literature», Journal of Economic Literature, 10, 1972. Gathon, H-J. et Pestieau, P. «La performance des entreprises s : une question de propriété ou de concurrence», Revue économique, n 6, 1996. Hoarau, C. «Maîtriser le diagnostic financier», Groupe Revue Fiduciaire SA, Paris, 1998. Richard, J. «L'audit des performances de l'entreprises», Éditions La Villegérin, Paris, 1993. 50