Bilan de la surveillance de la qualité de l'air en proximité du trafic de la RN 11, pour la commune de CASTRIES Année 26 Date : 13/6/27 Rédacteur : AFM I. CONTEXTE AIR LR a réalisé, pour 8 communes adhérentes et participantes à cette étude, un bilan des résultats de l'étude de la surveillance en proximité du trafic routier, afin de mettre à la disposition des acteurs locaux (collectivités, associations ) les éléments scientifiques pouvant servir à alimenter les politiques publiques. Dans cette fiche sont présentés de manière synthétique les résultats obtenus sur la commune de Castries. II. DISPOSITIF DEPLOYE A CASTRIES L étude réalisée par AIR LR comporte une campagne de terrain réalisée avec le concours du service technique de la commune et une modélisation de la qualité de l air à l échelle de la rue sur le centre-ville de la commune. 2. 1 Mesures par échantillonneurs passifs (mai-juin 26, puis octobre-décembre 26) 2. 1. 1 Polluants mesurés Ces mesures ont concerné des traceurs de la pollution automobile : Le dioxyde d azote (NO 2 ) est le principal traceur de la pollution automobile. Le benzène et les autres composés aromatiques monocycliques (toluène, xylènes et éthylbenzène), aussi appelés BTEX. Le benzène est un bon indicateur de la pollution automobile représentatif des Composés Organiques Volatils (COV), car la part des émissions liée aux transports est importante, plus particulièrement en milieu urbain (moteur froid, vitesse peu élevée). De plus, l OMS le classe comme étant un cancérigène certain chez l homme. 2. 1. 2 Sites de mesure Le choix des sites a été effectué afin de définir un "transect" 1 dans chaque commune, pour évaluer la décroissance supposée des polluants dans le centre-ville en fonction de la distance à la nationale. A Castries, le transect est situé dans le de la commune, de part et d'autre de la RN 11 au niveau de l'aqueduc. Ce site a été choisi afin de limiter l impact des travaux de voirie réalisés dans le centre de Castries, qui se sont terminés à la mi juin (au milieu de la campagne estivale). - La partie du transect est placée dans le centre historique (rue du balcon rond) et se termine au niveau de l'église, axe "canyon" 2, sans circulation. - A l opposé, la partie est un axe plus large (avenue du 11 novembre, non "canyon") avec un faible trafic routier (accès au collège, données non renseignées). 1 Un transect est une "coupe" transversale à l axe de circulation étudié, afin de définir la dispersion des polluants en proximité du trafic routier dans la commune. 2 Axe "canyon": Axe avec un bâti continu et bilatéral, dont le rapport H/D est supérieur à,7, avec H la hauteur des bâtiments et D la largeur de la voirie. 1/7
Compte tenu des très forts niveaux de NO 2 mesurés en été sur le site n 3 (82 µg/m 3 ), 2 capteurs supplémentaires ont été installés pendant l hiver (voir points violets sur le plan précédent) : l'un (n 6) a été ajouté sur le feu de signalisation opposé, à titre de comparaison avec le site n 3 ; Le second site (n 7) est placé à l'intersection de la rue des Aires et de la RN 11 intersection sans feu tricolore afin d'évaluer l'impact de la vitesse de la circulation sur les émissions en NO 2 et de disposer d un autre point de comparaison le long de la RN 11 à Castries. 2. 2 Modélisation AIR LR utilise un outil de modélisation de la qualité de l'air à l'échelle de la rue (le logiciel STREET), qui permet de modéliser les principaux polluants d'origine automobile. Les résultats obtenus se rapportent à des concentrations moyennes annuelles pour le benzène, les particules (PM1), le dioxyde d azote (NO 2 ), le monoxyde de carbone (CO) et le dioxyde de soufre (SO 2 ). Afin d'estimer la pollution d'origine automobile à laquelle est soumise la population en proximité de ces principaux axes de circulation, les résultats des modélisations sont comparés aux normes françaises existantes pour l air ambiant. Pour le CO, en l absence de seuil annuel français, on a retenu comme valeur de référence 1 µg/m 3 en moyenne annuelle, en référence aux normes allemandes de qualité de l air. La modélisation porte sur la RN 11 dans le centre-ville de Castries. Au total, 5 tronçons de voirie ont été étudiés à Castries : Castries Index Axe Début Fin 1 N11-1, Av. de Sommières - av. du 11 novembre 2 N11-2, Av. de rue du cours rue de la boulange Sommières complémentaire 3 N11-3, Av. de rue du cours avenue de la Montpellier complémentaire promenade 4 N11-4, Av. de avenue de la Montpellier promenade rond point 5 N11-5, intersection av. du 11 novembre rue de la boulange 2/7
III. RESULTATS DES MESURES 26 3. 1 Comparaison des concentrations par saison mesurées sur la RN 11 à Castries Les mesures réalisées sur la RN 11 dans la commune de Castries se distinguent par des teneurs élevées en NO 2. Ces concentrations élevées ne semblent pas dues aux travaux en centre-ville, car la dernière série de mesure estivale (réalisée après la fin des travaux) est l une des plus élevées de la campagne. La comparaison des concentrations moyennes hivernales montre les résultats suivants : Site Concentration moyenne estivale en µg/m 3 Concentration moyenne hivernale en µg/m 3 N 3 82 74 N 6-51 N 7-36 La concentration mesurée sur le feu de signalisation opposé au site n 3 (site n 6) est plus faible, en raison d une typologie moins canyon. La concentration moyenne mesurée à l intersection entre la rue des Aires et la RN 11 (n 7) est, en l absence de feu de circulation et de l aqueduc, moitié moindre que celle mesurée sur le point n 3. Par conséquent, la concentration la plus élevée en NO 2 est restreinte aux alentours de l aqueduc (site n 3), en raison des caractéristiques particulières de ce site : une typologie "canyon" située à proximité d un aqueduc, qui augmente encore le confinement des polluants au niveau de la voirie, un trafic important de l ordre de 14 4 véhicules par jour, un point de mesure situé au niveau du feu de circulation, ce qui entraîne un taux de congestion du trafic important à proximité du capteur. En conclusion, la forte concentration mesurée sur le site n 3 (près de l'aqueduc) est spécifique à ce point de mesure et n est pas représentative de l ensemble des concentrations en proximité de la RN 11 dans la commune de Castries. Toutefois, AIR LR utilise ce point de mesure pour le transect annuel de Castries, car il est représentatif des conditions de pollution maximale sur l année. 3. 2 Estimations annuelles en NO 2 et benzène A Castries, les concentrations en NO 2 sont particulièrement élevées sur certaines portions de la RN 11, avec un non-respect de la valeur limite annuelle. Le graphique de la page suivante permet de visualiser la décroissance des niveaux de NO 2 quand on s'éloigne de la RN 11. 3/7
3. 2. 1 NO 2 Conce ntrations annue lles en NO 2 autour de la RN 11 à Castries 12 1 NO 2 en µg/m 3 8 6 Valeur limite 4 Objectif de qualité 2-1 -5 5 1 Distance en mètres à la RN 11 Les concentrations en NO 2 sont similaires de part et d autre de la RN 11, alors que les configurations sont très différentes (rue "canyon" au, bâti ouvert au ) : Pour la partie (rue du balcon rond), les concentrations mesurées sont dues à la diffusion des émissions du trafic routier de la RN11 et au bâti "canyon" de ces tronçons. Pour la partie (avenue du 11 novembre), les concentrations mesurées proviennent à la fois des émissions de la circulation présente sur cet axe (avenue du 11 novembre) et de la diffusion des émissions de la route nationale. Ainsi, cette zone de bâti discontinu associée à un léger trafic routier présente des concentrations similaires à celles mesurées rue du balcon rond. 3. 2. 2 Benzène Le long de la RN11, les concentrations de benzène peuvent être assez élevées (non-respect de l'objectif de qualité). Elles sont légèrement plus importantes au de la RN 11 (avenue du 11 novembre) qu au (rue du balcon rond), car la vitesse de circulation est probablement plus faible 3 sur l'avenue du 11 novembre (présence d'un feu tricolore). Concentrations annue lle s e n benzène autour de la RN 11 à Castries 5 Valeur limite benzène en µg/m 3 4 3 2 1 Objectif de qualité -1-5 5 1 Distance en mètres à la RN 11 3 Une vitesse de circulation réduite entraîne des émissions en benzène plus importantes que celles en NO 2. 4/7
3. 2 Contrastes saisonniers Les résultats des 2 campagnes de mesure mettent en évidence des concentrations plus élevées en benzène durant l hiver, alors que les concentrations en NO 2 sont relativement similaires entre les deux saisons. Cette augmentation hivernale s explique par la conjugaison de plusieurs phénomènes propres aux BTEX (Benzène, Toluène, Ethylbenzène et Xylènes) : en été, avec le rayonnement solaire élevé, les BTEX interviennent dans les réactions photochimiques et sont donc consommés ; en hiver, à température basses, les émissions d hydrocarbures (dont les BTEX) dues au trafic automobile sont en général plus élevées, compte tenu du moteur froid ; en revanche, en été, se produisent davantage d évaporations des composés organiques volatils et en particulier des BTEX. Ainsi, ce phénomène tend à augmenter les teneurs en BTEX dans l air ambiant. Les 2 premiers phénomènes interviennent dans des proportions plus importantes que le dernier, si bien que globalement, les concentrations de BTEX sont plus élevées en hiver dans l air ambiant. Concentrations en NO 2 autour de la RN 11 à Castries par saison 1 NO2 en µg/m 3 hiver 26 8 6 4 2 été 26-1 -5 5 1 Distance en mètres à la RN 11 Concentrations en benzène autour de la RN 11 à Castries par saison 5 benzène en µg/m 3 hiver 26 4 3 2 1 été 26-1 -5 5 1 Distance en mètres à la RN 11 5/7
IV. RESULTATS DE LA MODELISATION Pour l'ensemble des rues étudiées à Castries, la modélisation montre que : - les objectifs de qualité ne sont pas respectés pour les particules PM1, et risquent de ne pas être respectés non plus pour le NO 2 - les seuils réglementaires sont respectés pour le benzène et le CO, à l'exception de la portion de l'avenue de Sommières (RN 11) située au niveau de l aqueduc (entre l avenue du 11 novembre et la rue de la Boulange). Sur ce tronçon de la RN 11, les seuils réglementaires ne sont respectés pour aucun des 4 polluants (NO 2, PM1, Benzène et CO) ; ces valeurs calculées sont confirmées par les résultats de la campagne de terrain 26 pour le benzène et le NO 2. 6/7
V. BILAN SUR LA COMMUNE DE CASTRIES Le centre-ville de la commune de Castries est traversé par un axe de circulation ayant un trafic dense de 14 437 véhicules par jour, la RN 11. Pour le NO 2 et les PM1, c'est dans toute la traversée de Castries que les abords immédiats de la RN 11 présentent un non-respect possible voire certain pour les PM1 des objectifs de qualité. La partie de la RN 11 située à proximité de l aqueduc (entre la rue de la Boulange et l avenue du 11 novembre), se distingue tout particulièrement avec le non-respect de l objectif de qualité en benzène et les dépassements des valeurs limites en NO 2 et PM1 et de la valeur de référence allemande en CO. Les résultats de la campagne de terrain 26 en benzène et en NO 2 ont permis de confirmer ces valeurs et de montrer que la concentration mesurée à proximité de l aqueduc est spécifique à ce point de mesure et n est pas représentative de l ensemble des concentrations en proximité de la RN 11. VI. CONCLUSIONS POUR L'ENSEMBLE DES COMMUNES 6. 1 Une forte influence du trafic Sur l'ensemble des sites étudiés en Languedoc-Roussillon, les concentrations les plus élevées correspondent à des voies présentant une ou plusieurs des caractéristiques suivantes : des configurations étroites de type "canyon" (exemple à Castries : RN 11 à proximité de l aqueduc), un important trafic (exemple à Castries : RN 11), un ralentissement du trafic, voire un arrêt des véhicules intersection, forte congestion (exemple à Castries : RN 11 à proximité de l aqueduc). Pour ces rues, la dispersion des polluants s effectue généralement mal et, quand les conditions météorologiques sont "défavorables", on observe une accumulation des polluants. Dans certaines communes, certains seuils réglementaires ne sont pas respectés le long de la route principale. 6. 2. qui diminue rapidement avec la distance à la route principale. Néanmoins, dès que l'on s'éloigne de plus d'une vingtaine de mètres de la route principale, les seuils réglementaires sont généralement respectés pour le benzène et le dioxyde d'azote (principaux traceurs de la pollution d'origine automobile). En général, à 5 mètres de la voie principale, on retrouve entre un tiers et la moitié des concentrations de polluants mesurés au plus près de la grande route. Cette décroissance est d'autant plus rapide que le milieu environnant (bâti, relief ) est ouvert et que le vent souffle majoritairement parallèlement à la route principale. 6. 3. hormis pour quelques sites Dans certaines communes, d'autres émetteurs de pollution ont été mis en évidence (route secondaire, garage ), ce qui modifie le profil de diminution de la pollution avec l'éloignement à la grande route. 7/7