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A vous Je voudrais simplement dédicacer mes mots, A celles qui près de nous vont éclairer nos vies, De la première étoile au-dessus du berceau Jusqu à la toute dernière, aux portes de la nuit. A nos mamans chéries qui ont donné le jour, A leur sourire le soir, avant de s endormir, Jusqu à la fin des temps elles seront là toujours, Pour nous montrer la route, pour un bel avenir. A nos sœurs si jolies qui ont donné leurs jeux, A leurs câlins si doux quand maman n est pas là, Et à cette étincelle tout au fond de leurs yeux Quand pour nous consoler, elles nous ouvrent les bras. A la femme simplement, qui a donné l amour, A ses petits baisers quand on cherche tendresse, Et à ses mains si douces qu on dirait du velours, Quand elles se posent sur nous, pour de tendres caresses. A ces femmes quelquefois que l on croise un beau jour, Qui nous donnent un regard, et c est déjà beaucoup, Elles vous donnent un aller, sans le moindre retour, Mais ce regard d un jour, il restera en nous. 2 3
Et a ces femmes de l ombre qui sont là, près de nous, On ne les voit même pas, mais à quoi bon les voir? Elles sont là simplement, et le sont malgré tout, Que serions-nous sans elles? Je ne veux pas savoir. Je vous dédie ces mots dans ce petit poème, Vous qui auprès de nous avaient comblé nos vies, Sachez que nous les hommes à part vous dire «je t aime», On doit vous dire aussi, tout simplement merci. 24
Quand le ciel pleure La pluie dans mon cœur a laissé des sillons, On dirait que le ciel est venu s y poser, Qu à l abri des regards et des qu en dira-t-on, Il est venu ici pour simplement pleurer. Mais du fond de mes yeux ces gouttes qui s échappent, En coulant sur mes joues avant de s envoler, Vers ces nuages blancs qui soudain les attrapent, Ce sont pourtant des larmes, que mon cœur a versées. Mais est-ce bien de l eau qui tombe ainsi des nues? En laissant dans mon cœur quelques sillons tracés, Ou simplement mes larmes que mon amour perdu, A fait naître en mes yeux, comme une pluie d été. Et ces larmes en mon cœur ont laissé des sillons, On dirait que mes yeux sont venus déverser, A l abri des regards et des qu en-dira-t-on, Un petit peu des nues, quand le ciel a pleuré. 2 5
Quand pleure dans la nuit Quand pleure dans la nuit une étoile qui se meurt, Au milieu du silence et de l immensité, On croirait voir pousser tout un millier de fleurs, Illuminant le ciel d une infinie beauté. Soudain on voit passer comme un voile majestueux, Qui se perd au lointain vers l horizon sans fin, On dit que c est son âme qui traversant les cieux, Vient mourir en ce lieu, pour renaitre au matin. Et l étoile filante qui s en va dans la nuit, Emporte un peu du ciel et de ses souvenirs, Avant de s endormir dans un dernier oubli. Et de ses larmes alors dans l espace infini, Vont renaître au matin pour un autre avenir, Tout un millier d étoiles, pour éclairer nos nuits. 26
Condamné Je suis là, silencieux, au fond de ma cellule, Au fond de ma prison, au fond de mon oubli, Renfermé sur moi-même, un peu comme une bulle, Un peu comme dans le ventre, qui va donner la vie. Je regarde devant moi, mais je ne vois que vide, Je ne vois pas la grille, mon unique horizon, Et ce mur si banal, que je dirais livide, Qui pendant des années, fut mon seul compagnon. Au-dessus de ma tête, une ampoule allumée, Un peu comme un soleil, un peu comme un espoir, Un dernier signe de vie, un peu de mon passé, Je ne la vois même pas, il n y a que le noir. J écoute ce silence qui me casse les oreilles, Ce silence effroyable qui va me rendre fou, Je guette un moindre bruit, une légère étincelle, Un petit bruit de pas, mais c est déjà beaucoup. Car je sais que ces pas s approcheront alors, Et que devant ma grille, ils viendront s arrêter, Je lèverai la tête dans un dernier effort, Et je ne verrai rien, que mes larmes échappées. Puis ce couloir sans fin, qui n en finira pas, Et ce bruit de ferraille, ce ne sont que mes pieds, Et le son cadencé de mes tous derniers pas, Me traînant vers la fin, sans la moindre pitié. 2 7
Je sais que la pitié, je ne l ai pas connue, Quand j ai fait cette erreur qui m a mené ici, Maintenant je me dis, «si seul ment j avais su», Mais il est un peu tard, pour la pitié aussi. Puis se sera la porte, qui s ouvre lentement, On me pousse en avant et je l entends claquer, Derrière elle resteront mes souvenirs d antan, Ma vie tout simplement, à bientôt effacée. Puis un tout dernier pas, pas besoin de pousser, Et toujours ce silence qui me fait mal au ventre, Un bruit auprès de moi qui me fait sursauter, Et je tourne la tête, c est le bourreau qui rentre. Je regarde la pendule sur le mur, droit devant, Et d abord les minutes, qui passent sans se presser, Elles vont bien lentement, elles vont trop lentement, Et cette putain d aiguille, qui ne va pas bouger. Puis ce sont les secondes qui se mettent à filer, Elles iront bien trop vite, c est du moins mon avis, Et alors la pendule se mettra à sonner, Je ne l entendrai pas, car tout sera fini. Je suis là, silencieux, au fond de ma cellule, Au fond de ma prison, au fond de mon oubli, Puis c est soudain un bruit, et je sors de ma bulle, Car ce sont bien des pas, tout au fond de ma nuit. 28
Rides Elles sont là, bien en nous, gravées au plus profond, Comme des sillons de blé au soleil rayonnant, Qui s évadent au lointain vers un bel horizon, En laissant une trace qui défiera le temps. Elles soulignent un sourire en petits traits joyeux, Ou des yeux fatigués qui ont vu temps de choses, Sur un front volontaire en petits plis furieux, Com la caresse du vent qui fait plisser la rose. Et il arrive parfois qu on essaie d effacer, Quelques sillons de blé à l horizon fuyant, Mais à quoi bon le faire, à quoi bon supprimer? Ces marques de beauté, que nous laissent les ans. 2 9
L étoile filante Dans le ciel étoilé d une nuit douce et claire, Quand le monde endormi rêve à des lendemains, Comme après le tonnerre on voit briller l éclair, Elle surgit du néant puis disparaît soudain. Comme un voile de mariée dans le vent caressant, Ou la voile d un bateau que balancent les flots, Elle apparaît alors sans se soucier du temps, En laissant son reflet sur l étendue de l eau. Puis quand elle disparaît au bout de l horizon, Où le ciel et la mer ne font qu un à présent, Etait-elle bien réelle ou n était qu illusion? C est au fond de la mer que la réponse attend. Quand on la voit passer dans le ciel étoilé, On dit que c est une âme qui a rejoint les cieux, Et qu avant de mourir dans cette éternité, Elle passe tout simplement, pour un dernier adieu. 210