Fiche Prévention - F1 F 04 11 Travaux d étanchéité des toitures-terrasses Les étancheurs travaillant le plus souvent en hauteur, il est nécessaire d installer des protections collectives provisoires contre les risques de chute à la périphérie des toitures-terrasses et dans les trémies. L installation de ces protections nécessite, de la part du personnel qui en est chargé, d utiliser un équipement de protection individuelle contre les chutes de hauteur (par exemple harnais et antichute à rappel automatique de câble relié à un ancrage sûr). Garde-corps périphériques La protection en périphérie des toitures-terrasses doit être assurée par des garde-corps rigides supportés par des montants ou potelets fixés habituellement sur un acrotère bas, par l intermédiaire d une platine de fixation spécifique. Cet acrotère peut remplacer la plinthe de 0,10 m à 0,15 m de hauteur prévue par la réglementation. Garde-corps rigides Pour être efficace, un garde-corps rigide doit être composé : d une lisse située entre 1 m et 1,10 m de hauteur par rapport au plan de travail (étanchéité terminée) ; d une sous-lisse située à mi-hauteur (Fig. 1a) ; d une plinthe de 0,10 à 0,15 m s il n existe pas d acrotère pour remplir cette fonction. Les lisses métalliques peuvent être remplacées par : un panneau constitué d une grille métallique dans un cadre rigide ; un filet de sécurité tendu dans un cadre rigide. Fig. 1a La norme européenne NF EN 13374 (octobre 2004 mais en cours de révision 2011/2012) définit les garde-corps périphériques temporaires lors de la construction et de l entretien des bâtiments (les classes B et C comportent en plus une fonction d absorption d énergie pour arrêter une chute). La norme française NF E 85-015 (avril 2008) définit les garde-corps permanents pour le personnel de maintenance, d exécution et d exploitation sur les lieux de travail. Garde-corps en filet Le filet de sécurité inclus dans un tel garde-corps doit arrêter une personne (de masse 90 kg) se déplaçant en direction du dispositif de protection à une vitesse de 2 m/s (énergie d essai de 180 j). Il doit avoir une durabilité de deux ans après mise en service, résister aux intempéries et aux UV, avoir une traçabilité (marquage, références, etc.), disposer d une
notice du fabricant, et comporter une ralingue périphérique (Fig. 1b). Fig. 1b La norme française NF P 93-355 publiée en octobre 2010 spécifie les exigences minimales et méthodes d essais relatives à ce type de protection périphérique spécifique pour travaux d étanchéité des toitures. L entraxe maximum des potelets est de 1,50 m, la lisse haute métallique comprend un dispositif empêchant le déboîtement et doit exister en deux modèles, soit sur deux appuis avec un entraxe de 1,50 m maximum, soit sur trois appuis avec deux entraxes de 1,50 m maximum. Elle doit comprendre des parties permettant de relier les potelets d angles. Les potelets permettent de maintenir la lisse haute, d accrocher la ralingue haute du filet, et sont adaptés au support de potelet retenu, qui comporte un moyen d accrochage de la ralingue basse du filet et permet d accrocher la plinthe si nécessaire. IMPORTANT Tous les dispositifs de protection collective contre les chutes doivent être continus dans l espace et dans le temps, du début à la fin des travaux. Dispositifs de fixation à la construction Ils doivent être conçus de manière à éviter au personnel d avoir à se pencher lors de la mise en place des montants de garde-corps. Dispositifs permanents intégrés à la construction Ces dispositifs sont particulièrement recommandés car : ils assurent en général une bonne fixation des montants ; ils peuvent être réemployés pour les travaux d entretien. Du fait de leur permanence, ils doivent être correctement protégés contre la corrosion par galvanisation ou, ce qui est nettement préférable, réalisés avec des matériaux résistant à la corrosion dans la masse. Ceci concerne en particulier les dispositifs inamovibles. Il s agit principalement : de douilles métalliques scellées dans l acrotère (Fig. 2), de fourreaux métalliques fixés par scellement ou par chevilles à expansion ou chimiques sur les faces de l acrotère, de points d ancrage multifonctions scellés dans la partie haute de la façade des bâtiments et offrant une résistance statique à la rupture de 1 000 dan. Ils sont également destinés à supporter notamment des échafaudages de couvreurs et des surfaces de recueil (Fig. 3). Fig. 2 Fig. 3 1m minimum Montants des garde-corps Les montants de garde-corps, en tube d acier rond ou carré, protégés contre la corrosion et conçus pour ne pas retenir l eau, comprennent des dispositifs de maintien pour le garde-corps et sont fixés dans ou sur la construction. Les sections minimales à employer pour réaliser les montants sont : soit des tubes carrés de 28 x 28 ; soit des tubes ronds de Ø 33, épaisseur 1,5 mm. Support des garde-corps Les montants sont conçus avec des supports permettant de placer la lisse et la sous-lisse, ou le cadre ou le filet du côté du plan de travail. Les supports sont équipés d un dispositif simple d immobilisation des lisses ou cadres (clavetage, boulonnage, etc.). Dispositifs de serrage par vis intégrés aux montants et se bloquant sur l acrotère Le serrage de ces dispositifs doit être conçu pour se visser du côté de la terrasse. Les dispositifs ne doivent pas pouvoir se desserrer accidentellement. Ils doivent avoir un encombrement réduit sur la terrasse afin de ne pas gêner le travail et la circulation du personnel (Fig. 4). C est ainsi que le dispositif de réglage doit être opposé au dispositif de serrage. 2
Fig. 4 NOTA Essai résistance à 1 200 joules : essai consistant à déterminer la résistance au choc d une masse de 80 kg tombant d une hauteur de chute de 1,50 m sur un lanterneau en œuvre sur son chevêtre. Fourrure bois Règles d installation Utiliser un équipement individuel de protection contre les chutes (harnais et antichute à enroulage/ déroulage de câble) pour mettre en place les gardecorps. Respecter l écartement des montants en fonction de la résistance des garde-corps. Installer les montants de garde-corps à fixation par serrage à vis de telle manière que le serrage soit fait côté terrasse. Assurer la continuité du garde-corps : -- soit par chevauchement des lisses au droit des montants ; -- soit par des dispositifs de jonction. Immobiliser les garde-corps sur les montants pour qu ils ne puissent se déplacer. Lorsqu il n a pas été possible d équiper les trémies de la structure définitive qu elles sont destinées à accueillir (lanterneau, trappe d accès, machine...), celles-ci doivent être pourvues d un dispositif provisoire de protection spécifiquement destiné à interdire toute possibilité de chute de hauteur (proscrire toute solution improvisée qui pourrait masquer le risque). D une manière générale, les trémies comportant une costière en béton peuvent être équipées d un garde-corps rigide. Cette solution est particulièrement adaptée aux trémies servant d accès au personnel (Fig. 5b et 6). Fig. 5b 1m minimum 0,45 m Protection des trémies Équiper au plus tôt la toiture des équipements définitifs : lanterneaux, accès, exutoires de fumées, etc. Pour les appareils avec une partie éclairante, prévoir des équipements intrinsèquement résistants aux chocs supérieurs à 1 200 joules ou un dispositif anti-effraction offrant une résistance équivalente (Fig. 5a). 0,15 m minimum étanchéité terminée Fig. 6 Fig. 5a 1,20 m 0,15 m minimum étanchéité terminée Pour les appareils ouvrants, prévoir des «surfaces de recueil» intégrées à l équipement, par exemple, une grille de protection antichute ou un barreaudage agréé 1 200 joules. La fixation des montants de garde-corps peut être assurée : soit par des douilles métalliques scellées dans les costières en béton ; soit par des dispositifs de serrage par vis se bloquant sur les costières. 3
Protection par obturation Divers moyens peuvent être employés. Armature métallique de la terrasse Lors de l étude du bâtiment, il peut être décidé : soit de laisser filer le treillis soudé au droit des trémies ; soit de mettre en place, au moment du coulage de la terrasse au droit des trémies, un panneau de treillis. Le treillis doit être constitué de fils ayant au moins 5 mm de diamètre. Les côtés de la maille ne doivent pas dépasser 100 mm (Fig. 7). Fig. 7 Fig. 9 Lorsque le platelage repose sur une costière, les éléments de protection peuvent ne pas être jointifs (sans toutefois permettre la chute d un travailleur) pour permettre l éclairage du niveau inférieur. Dans ce cas, un polyane recouvrant la protection peut, si nécessaire, assurer l étanchéité à la pluie. Filets de sécurité Les filets de sécurité, équipés d une ralingue doivent être conformes à la norme NF EN 1263-1. Les filets de sécurité protégeant les trémies lanterneaux peuvent être rapportés ou intégrés : rapportés : dans ce cas, le filet est maintenu par la ralingue dans les angles et, si nécessaire, entre les angles, par des esses en acier rond d un diamètre au moins égal à 6 mm (Fig. 9) ; Pour la protection par treillis soudés, il est recommandé de consulter la fiche «Protection des petites trémies pour conduits verticaux de grande section». À la différence des trémies de bâtiment courantes, les treillis obturant les trémies de lanterneaux n ont à supporter que des efforts engendrés par la chute d un homme tombant de sa hauteur. En conséquence, il peut être envisagé que la plus petite dimension des trémies de lanterneaux puisse être limitée à 1,50 m. Le panneau de treillis soudé doit être d une seule pièce et ancré sur ses quatre côtés. La phase transitoire de mise en place de l élément prévu sera étudiée avec soin, ainsi que l accès. Dispositif anti-effraction Les caractéristiques de la protection par dispositif anti-effraction (section des barres, dimension des mailles, ancrage dans la terrasse) doivent être au moins égales à celles du treillis soudé. Platelage En bois ou métallique, le platelage formant un panneau rigide doit être fixé afin d empêcher son déplacement accidentel (Fig. 8). Fig. 8 Intégrés : les lanterneaux sont alors livrés par le constructeur équipés d un filet fixé sur la costière. Ce filet peut être laissé en place après la fin des travaux (Fig. 10). Fig. 10 Pour les trémies de grandes dimensions, un filet de sécurité peut être solidement fixé à la sous-face de la terrasse ou entre la costière métallique et la dalle. Dans le cas d une construction ou la pose de la couverture se fait avec une protection de filet de sous-face en grande nappe, ceux-ci seront conservés jusqu à la pose des lanterneaux (1 200 joules ou anti-effraction). Entretien des protections Les protections des trémies doivent être vérifiées périodiquement, notamment après chaque utilisation. Un filet ne peut rester en place plus d un an sans vérification de sa résistance. En conséquence, il convient de respecter quelques consignes. 4
Parties métalliques Détruire les montants et les dispositifs de fixation à la construction quand ils sont déformés : ne jamais les redresser. S assurer que les dispositifs de fixation des garde-corps sont toujours efficaces. Remplacer les pièces défectueuses ou manquantes (vis de serrage, goupilles, clavettes). Graisser périodiquement les parties mécaniques. Surveiller l état de la protection antirouille : si nécessaire la refaire. Le matériel oxydé en profondeur dans les parties les plus sollicitées (partie basse des montants, en particulier) doit être détruit. Filets Examiner régulièrement l état des mailles. Retirer les filets qui ont arrêté une chute ou qui ont dépassé la date limite de l essai obligatoire (essai tous les ans, voir notice du fabricant). S assurer que les conditions d entreposage indiquées dans la notice sont respectées. RéGLEMENTATION Code du travail DOCUMENTS à CONSULTER Protection des trémies de grandes sections par treillis soudés Fiche Prévention B1 F 03 10 - Édition OPPBTP Norme NF P 93-355 Garde-corps périphériques pour travaux d étanchéité en terrasse Norme NF EN 13374 Garde-corps périphérique en toiture OPPBTP 25, avenue du Général Leclerc - 92660 Boulogne-Billancourt Cedex - 01 46 09 27 00 - www.preventionbtp.fr 5