PROGRAMME DU CONCERT SÉRIE LES DOMINICALES
DIMANCHE 25 OCTOBRE 2015, 11H15 BEAT ANDERWERT HAUTBOIS CRISTIAN MACELARU DIRECTION ORCHESTRE DE CHAMBRE DE LAUSANNE FRANÇOIS SOCHARD, PREMIER VIOLON SOLO PIERRE JALBERT NÉ EN 1967 Into the Tempest (9 ) WOLFGANG AMADEUS MOZART 1756 1791 Concerto pour hautbois et orchestre en do majeur, K 314 (285d) (20 ) 1. Allegro aperto 2. Adagio ma non troppo 3. Rondo : allegretto JOSEPH HAYDN 1732 1809 Symphonie n 59 en la majeur, Hob. I/59 «Feuer Symphonie» (20 ) 1. Presto 2. Andante Allegretto 3. Menuetto 4. Allegro
DU FEU ET DE L ÉLAN «Tempête et ruée» ou «Tempête et élan», ainsi pourrait-on traduire un moment de la sensibilité germanique qui s épanouit à la fin du XVIII e siècle sous le nom Sturm und Drang. Faut-il y voir là comme un prélude au souverain romantisme, qui fécondera aussi bien la littérature avec les frères Schlegel, Novalis, Hoffmann et bien d autres, que la musique avec Weber, Schumann et toute cette cohorte qui s épanouira jusqu au début du XX e siècle? N entrons pas dans ces querelles d historiens. Il reste que, tout classique qu il fut (entendons par là un inventeur de formes stables et un champion de la musique tonale), Joseph Haydn ne fut pas qu un musicien de château ou un compositeur en perruque ; une vraie fantaisie et de vrais tumultes habitaient son esprit, et c est depuis quelques années qu on prend vraiment la mesure de l apport de ce musicien. Non, Haydn ne fut pas simplement le port d attache d où partirent les vaisseaux appelés Mozart et Beethoven! En témoigne sa Cinquante-neuvième symphonie, dite «Symphonie du feu», qui a quelque chose d un manifeste du Sturm und Drang en musique. Composée en 1769, cette symphonie n a pourtant aucune intention descriptive ; le sous-titre, qui n est pas dû au compositeur, peut s expliquer par l impétuosité du premier mouvement (un Presto, indication souvent réservée aux finales) et aux fanfares de cor du quatrième qui donnent sa verve et son acidité à la partition. mystères de la Nature : Autumn Rhapsody, Fire and Ice, Les Espaces infinis, Icefield Sonnets, etc. Into the Tempest fut commandé et créé par l Idyllwild Arts Academy Orchestra, sous la direction de Peter Askim, en 2011 à Los Angeles. Quant au Concerto pour hautbois en do majeur de Mozart, il fut composé en 1777 pour Giuseppe Ferlendis, qui venait d être nommé premier hautbois de l orchestre de la chapelle du prince-archevêque de Salzbourg (et à ce titre touchait une pension supérieure à celle du compositeur!), mais fut aussi joué dès l année suivante à Mannheim par Friedrich Ramm, autre hautboïste admiré par Mozart. Il est vrai que les concertos pour hautbois ne sont pas légion. Cette partition, par ailleurs, fut transcrite pour flûte par Ferdinand Dejean, chirurgien de la Compagnie des Indes orientales néerlandaises : c est dire combien son charme et sa ductilité produisirent rapidement leur effet, ce qui ne l empêcha pas de disparaître mystérieusement et d être retrouvée, en 1920, par le chef d orchestre, musicologue et compositeur Bernhard Paumgartner. On notera que le thème principal du troisième mouvement du concerto deviendra l air «Welche Wonne, welche Lust» chanté par Blondchen dans L Enlèvement au sérail du même Mozart. CHRISTIAN WASSELIN La tempête, même maîtrisée, est aussi au cœur de la première œuvre de ce concert dominical, signée par un compositeur d origine québécoise mais né aux États-Unis en 1967, Pierre Jalbert. Célèbre pour ses œuvres instrumentales, il a acquis la célébrité avec In aeternam et composé nombre de pièces dont les titres évoquent les
«BEAT ANDERWERT, PREMIER HAUTBOIS DE L ORCHESTRE DE CHAMBRE DE LAUSANNE, SUBLIME MOZART» BEAT ANDERWERT HAUTBOIS Né en 1979, Beat Anderwert a étudié le hautbois moderne avec Simon Fuchs et le hautbois baroque avec Martin Stadler au Conservatoire de Zurich où il a obtenu son diplôme avec distinction. Après avoir été, en 2005 2006, stagiaire à l orchestre de l Opéra de Zurich, il a assuré dès 2007 la partie de cor anglais solo auprès du même ensemble. Depuis 2008 il est hautbois solo à l Orchestre de chambre de Lausanne. Il joue également dans diverses formations de musique de chambre telles que le Berner Bläseroktett et avec des orchestres tels que La Scintilla, l orchestre de l Opéra de Zurich, le Kammerorchester Basel, la Camerata de Berne, le Berner Sinfonieorchester, l Orchestre de la Tonhalle de Zurich ou encore l Orchestre philharmonique de Monte Carlo. Il a effectué de nombreux enregistrements et se produit régulièrement sur les antennes radiophoniques.
«UN CONCERTO ET UNE SYMPHONIE PLEINS D ALLANTS, TYPIQUES DU CLASSI- CISME VIENNOIS, ICI PRÉCÉDÉS PAR UNE PIÈCE MORDANTE DE PIERRE JALBERT, L UN DES COMPOSITEURS AMÉRICAINS DONT ON PARLE.» CRISTIAN MACELARU DIRECTION Né en Roumanie et vainqueur de l édition 2014 du Solti Conducting Award, Cristian Macelaru a attiré sur lui l attention en 2012 en remplaçant Pierre Boulez à la tête du Chicago Symphony Orchestra. Il a étudié avec David Zinman, Murry Sidlin, Rafael Frühbeck de Burgos, Robert Spano, Oliver Knussen et Stefan Asbury, mais aussi avec Larry Rachleff à la Rice University (Texas) où il a reçu ses diplômes de direction d orchestre et de violon, instrument qu il a également travaillé à l Université de Miami (il fut d ailleurs le plus jeune premier violon de l histoire du Miami Symphony Orchestra). Conductor-in-Residence à l Orchestre de Philadelphie, il a fait ses débuts au cours de la saison 2014 2015 à Carnegie Hall avec l Orchestre symphonique national du Danemark. Il dirige la plupart des orchestres d Amérique du Nord (Toronto, Baltimore, Houston, Saint-Louis, Seattle, Detroit, Milwaukee, Indianapolis) et du Royaume-Uni (Hallé Orchestra, Bournemouth Symphony). Il a fait ses débuts à l opéra avec Madama Butterfly au Houston Grand Opera et a assuré la création américaine de Turning Point de Colin Matthews lors du Tanglewood Contemporary Music Festival.
L ORCHESTRE DE CHAMBRE DE LAUSANNE Fondé en 1942 par le violoniste Victor Desarzens, l Orchestre de Chambre de Lausanne (OCL) n a cessé de déployer ses ailes pour devenir aujourd hui l une des phalanges de chambre les plus demandées d Europe. La nomination à sa tête en 2015 de l un des jeunes chefs les plus prometteurs de la nouvelle génération, l Américain Joshua Weilerstein, en est la preuve éclatante. De formation Mannheim (soit une quarantaine d instrumentistes), il embrasse un vaste répertoire qui va des premiers baroques à la création contemporaine. Très vite convié à l étranger il participe au Festival d Aix-en- Provence dès la deuxième édition, ses tournées en Allemagne puis aux Etats-Unis sont des succès retentissants, comme ses concerts plus récents au Théâtre des Champs-Elysées, au Musikverein de Vienne ou aux BBC Proms de Londres. Parmi ses dernières invitations, on citera le Théâtre Mariinski de Saint-Pétersbourg, le Festival Rostropovitch de Moscou et le Festival d Istanbul. Ses concerts sont rythmés par l engagement de solistes de premier plan : de Clara Haskil, Alfred Cortot, Walter Gieseking et Edwin Fischer à Murray Perahia, Radu Lupu, Martha Argerich et Nikolai Lugansky chez les pianistes, d Arthur Grumiaux à Frank Peter Zimmermann chez les violonistes, de Paul Tortelier à Truls Mørk chez les violoncellistes, ou encore de Jean-Pierre Rampal à Emmanuel Pahud chez les flûtistes, les plus grands noms l ont gratifié de leur concours et continuent plus que jamais à lui faire confiance. L OCL a aussi toujours su attirer les baguettes les plus intéressantes du moment : de Günter Wand à Charles Dutoit, de Paul Hindemith à Ton Koopman, de Jeffrey Tate
à Bertrand de Billy (actuel principal chef invité), il s enrichit sous leur direction des influences les plus diverses. À l instar du disque, qui offre un miroir pérenne de cet esprit d ouverture : de l intégrale des opéras de Haydn dans les années 1970 1980 sous la direction d Antal Dorati aux concertos de Beethoven avec Christian Zacharias (qui viennent de sortir en DVD chez Bel Air Media), en passant par les récentes gravures chez Alpha dédiées à Schönberg et Webern (avec Heinz Holliger) et à Spohr (avec Paul Meyer), à la faveur d une nouvelle collaboration avec Outhere Music, la vitrine est séduisante et parfaitement en phase avec l identité historique de l OCL. Le premier disque sous la direction de Joshua Weilerstein sera consacré à Stravinski, à paraître chez MDG. Résident de la Salle Métropole, écrin idéal au centre de Lausanne, l OCL est l hôte régulier de la fosse de l Opéra de Lausanne et le partenaire privilégié de nombreuses institutions de la région telles que la Haute école de musique de Lausanne, l Auditorium Stravinski de Montreux, la Fondation Pierre Gianadda de Martigny, le Festival d opéra Avenches ou le Concours de piano Clara Haskil de Vevey. Il est également un partenaire historique de la Radio Télévision Suisse, dont il nourrit les programmes depuis l origine et profite en retour de son vaste réseau de diffusion national et européen. C est ainsi que ses concerts, enregistrés par Espace 2, sont mis à la disposition du public en écoute à la demande sur www.espace2.ch. Une phalange du rang de l OCL, c est bien sûr des affiches aux noms de solistes et de chefs invités prestigieux, mais c est d abord une identité forte forgée au fil des ans par un petit nombre de directeurs artistiques. Au fondateur Victor Desarzens (1942 1973), qui marque l institution par son engagement infatigable en faveur des créateurs suisses (Frank Martin en tête) succèdent Armin Jordan (1973 1985), qui par les disques (chez Philips et Erato) accentue considérablement le rayonnement international de l orchestre, puis Lawrence Foster (1985 1990), Jesús López Cobos (1990 2000), Christian Zacharias (2000 2013) avec une exceptionnelle intégrale des concertos pour piano de Mozart chez MDG, pour arriver en 2015 à Joshua Weilerstein, qui d emblée déclare son intention de poursuivre l œuvre de ses prédécesseurs tout en inscrivant l OCL dans le 21 e siècle, par le biais de programmes audacieux ou l exploitation plus efficace des nouveaux moyens de communication.
NOS PROCHAINS CONCERTS LES DÉCOUVERTES SAMEDI 31 OCTOBRE 2015, 17H00 Piero Lombardi DIRECTION Nastassja Tanner ANIMATION Marion Thomas MISE EN ESPACE La Chèvre de monsieur Seguin Musique d Olivier Penard, Texte d Alphonse Daudet LES GRANDS CONCERTS LUNDI 16 & MARDI 17 NOVEMBRE 2015, 20H00 Cédric Pescia PIANO Joshua Weilerstein DIRECTION Œuvres de Bohuslav Martinu, Robert Schumann, Osvaldo Golijov, et Ludwig van Beethoven LES ENTRACTES MARDI 17 NOVEMBRE 2015, 12H30 LES DOMINICALES DIMANCHE 22 NOVEMBRE 2015, 11H15 Alexander Grytsayenko VIOLON Eli Karanfilova ALTO Joël Marosi VIOLONCELLE Delia Bugarin VIOLON Nicolas Pache ALTO Lionel Cottet VIOLONCELLE Daniel Spörri CONTREBASSE Lorenzo Viotti DIRECTION Œuvres de Serge Koussevitzky et Francis Poulenc Œuvres d Alexandre Borodine et Piotr Ilyitch Tchaikovski Responsable de la publication Benoît Braescu Graphisme trivial mass Impression Imprimerie Cornaz SA Photographies Sorin Popa Couverture, p.5 Rue de Genève 12 CH 1003 Lausanne T +41 21 345 00 20 F +41 21 345 00 21 www.ocl.ch L OCL est résident de la Salle Métropole