BOB HARVEST. de l'académie des 13

Transcription

1

2 JE SUIS UN NUDISTE!

3

4 BOB HARVEST de l'académie des 13 Médaille d'or de St-François Grand Prix Littéraire du Roman Populaire de la Haute Académie Internationale de Lutèce Prix d'honneur Hors-Concours de l'ile des Poètes pour l'ensemble de ses Oeuvres JE SUIS UN NUDISTE! Photographies hors texte et dessin de l'auteur FRANCONVILLE (VAL-D'OISE) 19 MILLE

5 Copyright by Bob Harvest Tous droits réservés pour tous pays, y compris l'u.r.s.s.

6 ŒUVRES COMPLETES DE BOB HARVEST PAR ORDRE CHRONOLOGIQUE : JE SUIS UN NUDISTE! Reportage romancé 17 mille. FANTAISIE NUDISTE Nouvelles 18 mille. Prix C.E.R.C.L.E. Nudo-Naturiste Prix Saphir. PARADIS NUDISTE Reportage 10 mille. Prix Objectif. LA PRESTOGRAPHIE La sténo en une journée 10' mille. Second Prix Tourmaline. ALBION TOUTE NUE Reportage 5 mille (épuisé). Grand Prix International de Reportage Grand Prix International de Reportage Photographique. CHEZ LES DIEUX NUS Reportage romancé 8 mille. Prix Objectif. NOVICIAT NUDISTE Reportage 8 mille. L'ANGE NOIR CONTRE LE SPECTRE BLANC Roman Policier 5 mille. Grand Prix du Roman Policier. HANOVRE A L'HEURE NUDISTE Reportage 5 mille. QUATRAINS NUS Fantaisie en vers et en photos 5 mille. Prix Humoristique Grand Prix de la Poésie Populaire Accessit du Prix Gaulois. L'APOLLON NOIR Reportage 3 mille. QUEL VOYAGE AU DANEMARK! WHAT A TRIP TO DENMARK! Reportage bilingue 3 mille. Accessit du Prix Jade. LE CATCH, CET INCONNU Reportage 3 mille. Grand Prix du Reportage Sportif Illustré Prix Jade. ETUDES CULTURISTES ET NATURISTES Reportage (épuisé). HUMOUR PRESTO Humour en prestographie. LINE ET PAULO contrepèteries.

7

8 AVANT-PROPOS Me rappelant ce que j'avais été ce que vous êtes probablement j'ai cru devoir écrire ce livre. Après avor gâché plus d'un quart de siècle à suivre et à défendre des règles criminelles pour l'espèce humaine, je découvris mes complices, c'est-à-dire vous tous. Vous apparûtes à mes côtés, et nous étions tous des monstres! Le miroir de la «Vérité» que j'avais découvert par hasard ne reflétait qu'un triste leitmotiv : Monstre! Montre! Monstre!... «Ab irato», j'aurais pu briser cette glace qui me renvoyait les pitoyables images de l'existence misérable que nous subissons par ignorance et, surtout, par lâcheté, et continuer calmement ce que j'appelais ma «petite vie». Je serais alors, comme par le passé, resté inaperçu parmi mes semblables. Ma conscience a refusé de commettre cette pleutrerie. De ce monstre que j'étais, j'ai essayé de faire un être humain, un véritable être humain et non pas une de ces

9 imitations qui pullulent par le monde. Y suis-je arrivé? probablement pas encore entièrement ; combattre et vaincre tant d'années d'erreurs n'est pas une tâche qui peut être accomplie en l'espace de quelques mois. Mais je sais que je suis maintenant sur la bonne voie, l'unique voie! Vous avez aussi le droit de vivre! C'est pour cela que je veux vous donner la possibilité de vous regarder dans ce miroir de «Vérité». Je voudrais que le monde entier des terriens vît sa véritable image. Triste spectacle! Il faut viser un seul but : «Vitam impendere vero». La Terre, paradis naturel, a été transformée en enfer par une race qui ne mérite plus d'être appelée humaine. Comme l'écrivait déjà si justement Camille Flammarion au siècle passé : «Que peut-on espérer de gens qui élèvent des statues à ceux qui les condamnent à la boucherie!» Flammarion, génie en avance de plusieurs générations, est mort ; la bêtise humaine qu'il a dénoncée est, hélas! toujours vivante. On trouve normal de fabriquer des tonnes et des tonnes d'engins de mort ; soit qu'ils ne serviront à rien, donc argent gaspillé, soit qu'ils seront utilisés, résultat : carnage. Et l'on ne trouve pas de fonds pour fournir un toit convenable à chaque individu! On trouve normal d'enlever des gosses de vingt ans à leur famille, pendant des mois et des mois, dans l'unique intention de leur apprendre les mille et un moyens de tuer leurs semblables. On trouve normal de vanter le tabac et l'alcool dans le seul dessein de faire rentrer de l'argent dans les caisses de l'etat. Argent qui n'est, d'ailleurs, pas suffisant pour soigner les fumeurs et les alcooliques.

10 On trouve normal de se ronger la santé en se gavant d'aliments, souvent néfastes à l'organisme, en buvant de l'alcool, en fumant et en se droguant. Plaisir, d'ailleurs, très relatif, qui est payé avec des maladies et une vieillesse prématurée, gâteuse et impotente. On trouve normal d'admirer et de suivre ceux qui nous commandent de haïr des êtres identiques à nous, pour la seule raison qu'ils sont américains ou russes, noirs ou blancs, chrétiens ou juifs, etc. On trouve normal de ne pas éduquer la jeunesse sur le problème sexuel. Le résultat est l'expansion des maladies vénériennes et l'homosexualité. On trouve normal de faire, sur les plages, un tas de complications pour se mettre en costume de bain, afin de cacher une petite partie du corps à peu près identique chez chaque individu. On trouve normal qu'un individu «couche» nu avec des tas de gens du sexe opposé... ou du même sexe ; mais on traite de vicieux ceux qui prennent «in naturalibus» un bain de soleil pour leur santé. On trouve normal... Dans ce monde de fous, tout ce qui est anormal est normal, et tout ce qui est normal est anormal! Que chacun raisonne et agisse sainement pour que tout redevienne dans l'ordre naturel. Libérez-vous des chaînes de préjugés! Tentez une expérience : la mienne! Vous ne le regretterez pas et, ainsi, un autre véritable être humain naîtra. Qu'il sera beau ce jour où chaque individu sera libre de vivre!

11

12 Je tiens à remercier tout particulièrement : M. KIEN- NE DE MONGEOT, Président-fondateur du «Sparta- Club» ; M ROZEE, Président-fondateur de l'association «Air et Soleil» ; M. LECOCQ, Président-fondateur du «Club du Soleil» ; M. HOUDELINE, Présidentfondateur du «Groupement Gymnosophique Nature», M. ROUSSEAU, président des A.D.I.L., et MM. les dirigeants du «Club des Titans», ainsi que M. et Mme MATTEI, responsables des «Libres Culturistes de Provence», qui m'ont, grâce à leurs réalisations et leur aide, permis de pouvoir écrire ce livre entièrement vécu... L'histoire commence... Pour respecter l'anonymat de quelques personnes figurant dans cet ouvrage, certaines situations ont été légèrement modifiées et certains noms ont été transformée.

13

14 Nous ne devons jamais avoir honte de ce que Dieu n'a pas eu honte de créer. Clément d'alexandrie, I IL ETAIT UNE FOIS... IL ETAIT UNE FOIS, MINCE A RENDRE JALOUX une allumette, un grand garçon qui allait bientôt connaître son vingtième printemps. Cette «grande perche» avait été façonnée par quatre années d'occupation c'est-à-dire par quatre années de privations et par un manque, presque total, de sport. Vous pensez probablement que si, hélas, les restrictions il fallait subir, rien n'empêchait ce jeune homme de pratiquer l'activité physique nécessaire à sa santé. Eh bien si! Car «Elle» était là! «Elle»

15 était complètement maîtresse de lui. «Elle» l'avait affaibli autant physiquement que spirituellement. «Elle»! monstre entièrement créé par une société qui se croit morale et supérieure! «Elle», entretenue par les parents et les éducateurs! Folie! Oui, folie collective qui, chaque jour, voit ses victimes et ses malades sombrer dans le malheur, dans l'insanité et même dans le crime! Combien de refoulés, vivant une existence lamentable, seraient parfaitement heureux sans «Elle». L'avez-vous reconnue? Probablement pas! Car «Elle» se cache sous un aspect respectable. «Elle» se fait appeler «Pudeur» ; mais elle se nomme «Fausse-pudeur». «Errare humanum est». Le grand «étique» était une de ses victimes, il ne savait pas encore nager à son âge! Car, tenez-vous bien, il avait peur de se montrer en costume de bain! Incroyable? Non! Il n'était, hélas, sûrement pas le seul exemplaire de ce cas lamentable. Ce garçon enragé de la «petite reine» n'osait pas se faire inscrire à un club vélocipédique de crainte d'avoir à porter un short!

16 Il est impératif que la Société fasse un effort systématique pour transformer les coutumes et les insti. tutions qui violent les lois de la vie. Dr Alexis Carrel. Il IL ETAIT UNE AUTRE FOIS... IL ETAIT UNE AUTRE FOIS, NOYEE SOUS UNE longue chevelure brune, une ravissante jeune fille qui venait de connaître sa majorité embellie par ses fiançailles. Elle travaillait, ainsi que son futur mari, dans le même quartier, du côté de la place de l'etoile. Chaque jour de la semaine, un banc de métro de la station Concorde épiait leur tendre rencontre. Puis, les deux

17 tourtereaux remontaient amoureusement les Champs- Elysées. Lui, fort de ses quelques années qu'il avait d'avance sur sa bien-aimée, lui dérobait, de temps en temps, un baiser, et les oiseaux envieux chantaient en environnant le couple. Ce matin-là, les deux mignons soupirants bavardaient sentimentalement quand l'heureux élu proposa de raconter à sa fiancée une histoire que Dame Radio avait diffusée la veille : Un jeune ménage faisait repeindre son appartement par un vieil ouvrier d'environ soixante-dix ans. Un soir, par mégarde, le mari posa sa main sur la porte de la chambre à coucher fraîchement repeinte. Bien entendu, les empreintes des doigts s'incrustèrent sur le bois. Le lendemain matin, la jeune femme alla trouver le vieux bonhomme et lui dit : «Venez dans ma chambre à coucher, je vais vous montrer où mon mari a mis sa main hier soir.» «Vous savez, Madame, à mon âge, je préfererais plutôt un coup de rouge!» Histoire, bien gentillette, qui pouvait à peine être interdite aux moins de seize ans. C'est ce que pensait le futur chef de famille ; mais il nageait dans la profondeur de son erreur! Après avoir écouté cette anecdote, la douce fiancée se fâcha, déclarant avec colère que c'était honteux d'avoir osé raconter une telle chose à une jeune fille et, sur ces déconcertantes paroles, elle tourna ses ravissants talons tout en paralysant sa langue. La discorde fut de courte durée. A peine vingtquatre heures après, l'heureux banc de la station Concore put jouir de son tendre spectacle quotidien. Ce petit incident ne fut pas le seul pendant la

18 période prénuptiale. D'autres semblables vinrent aussi amasser quelques nuages sur ce bonheur que le vent de l'amour souffla violemment dans l'abîme de l'oubli. Heureusement, le futur époux comprit que la cause de ces altercations était due à la lamentable éducation bourgeoise de sa bien-aimée qui avait été élevée dans l'ignorance la plus totale de certaines connaissances tout à fait correctes, tout à fait normales et, surtout, tout à fait indispensables. Une pudeur épouvantable et asphyxiante rendait cette fille d'eve vulnérable à la lâcheté et à l'hypocrisie des sans-crupule... qu'heureusement elle ne rencontra pas sur le chemin de son destin.

19

20 Etes-vous allé vous rendre compte vousmême de ce fait, ou alors comment le connaissez-vous? Socrate. III LES BACCHANALES MES OREILLES, TRAINANT PAR - Cl PAR - LA, m'avaient rapporté l'existence d'un camp de nudistes dans les environs de Paris. La première idée, qui me vint à l'esprit, fut que cet endroit devait être extrêment coûteux. Dame, la débauche se paie cher! J'étais persuadé qu'il devait se passer, dans ce lieu maudit, des «choses épouvantables». La pensée de nudité collective mixte me faisait entrevoir de suggestifs tableaux!

21 Etant un gendre parfait, je vais rendre visite à mes beaux-parents, environ, une fois par semaine. Un soir où je dînais chez eux, la conversation vint à s'égarer sur une de leurs voisines qui, chaque année, allait passer ses vacances dans une île de la Méditerranée où tout le monde se promène nu. Nous nous imaginions les bacchanales qui devaient se dérouler sur cette parcelle de terre envahie par des vicieux. Chaque fois que nous parlions de cette «excentrique femme», c'était avec un petit air qui en disait long! Un jour, je fus arraché de mon travail par le babillage d'une de mes collègues racontant une visite qu'elle avait faite dans un camp de nudistes. La sachant très pieuse, je lui demandai, avec un ton des plus sceptiques, si elle s'était mise nue. Son affirmative réponse me renversa, d'autant plus qu'elle opina qu'une belle personne, dans l'état de nudité, était un spectacle agréable à l'œil. Cette jeune fille, de bonne famille, nous narra, également, qu'elle avait été photographiée, toujours dans la même tenue, avec des camarades masculins. Je lui demandai de me montrer ces photos ; mais elle s'y refusa et ces épreuves restèrent toujours cachées à mes yeux indiscrets.

22 La bêtise humaine est la seule chose qui peut donner une idée de l'infini. Ernest Renan. IV LE CLUB DE LA BONNE HUMEUR JE L'AVAIS TROUVEE DANS UNE ROBE CACA d'oie ; elle m'avait trouvé dans une cave. Je lui avais donné la main ; elle m'avait donné dix ans de plus. Ainsi se déroula notre première rencontre qui n'avait rien de poétique. Il y a des veinards qui se dénichent à Venise, en Andalousie ou dans le métro ; nous, nous nous (que de nous!) sommes seulement trouvés sous terre. Je dois reconnaître que c'était un beau sous-sol. Pas de ces petits caveaux noirs et étroits, non ; quelque chose de grand avec l'eau courante et l'électricité. Pour une belle cave, c'était une belle cave! Bien sûr, «Elle» (pas la cave, bien entendu!) m'avait vieilli de dix ans et pensait que j'étais marié. Son jugement se basait surtout sur ma mine fatiguée, mes traits tirés et, enfin, sur tous les symptômes de l'homme ayant pris femme. Etant célibataire, vous

23 pourriez peut-être penser que mon air las était dû à un excès de... sentiment. Non! trois fois non et même quatre fois! J'étais simplement victime de mon courage. Il faut vous expliquer que, à cette époque, j'occupais deux emplois : un dans la journée, comme interprète, l'autre, le soir. Oh! je vous vois venir! Eh bien, vous vous trompez colossalement. C'était comme caissier que je me tuais, jusqu'à minuit, à la tâche en tripotant de gros billets pour en gagner des petits. En plus de ce travail absorbant, j'étais également Président - secrétaire général - organisateur - manœuvre du «Club de la Bonne Humeur». Naturellement, vous voulez des explications sur ce club. Patience, j'y arrive! Mon camarade Raymond H. et moi l'avions enfanté afin de se retrouver entre bons copains, les dimanches d'hiver, lors de réunions dansantes et d'organiser des sorties sportives dans notre belle campagne de l'ile-de-france pour les autres fins de semaine. Raymond H., ayant gentiment mis son appartement à la disposition de la collectivité, les premières rencontres de cette amicale eurent lieu chez lui. Comme mon camarade était un jociste, nous pûmes obtenir, des prêtres de notre paroisse, une salle pour nos réunions. Ce local était dans un état épouvantable. Chaque membre de notre cénacle avança un peu d'argent et «mit la main à la pâte». Nous eûmes bientôt une pièce très coquette. Le «Club de la Bonne Humeur» connut un grand succès grâce à son ambiance sportive et saine. Un an et demi après sa naissance, je partis pour passer trois semaines de vacances en Italie. Mais ma bonne terre

24 de France me revit au bout de dix jours ; j'avais été convenablement dévalisé lors d'un séjour à Turin. Comme notre local était de nouveau dans un triste état nous avions employé de la peinture bon marché je décidai de profiter des dix jours de vacances qui me restaient pour le restaurer. Notre caisse étant identique à celle de l'etat, c'est-à-dire en déficit, nous fîmes un emprunt à nous-mêmes : trois camarades et moi avançâmes l'argent nécessaire à l'achat du matériel. Aidé de Topolino (nom de Mickey en italien) surnom donné au benjamin de notre club je refis complètement à neuf notre salle de réunion. Je n'étais pas peu fier de mon œuvre! Les travaux avaient été suivis et encouragés par l'œil intéressé des prêtres. L'un d'eux venait souvent assister à nos petites discussions de comité, c'était le Père M., ecclésiastique vaiment sympathique, à l'esprit jeune, et qui était aimé et estimé de tous. Le «Club de la Bonne Humeur» était sous sa protection. Quand notre chantier prit fin, le Père M. dirigeait une colonie de vacances à plusieurs centaines de kilomètres de Paris. Le «Grand Manitou» de la paroisse : le Père C., vieillard aux cheveux blancs, avait particulièrement surveillé la remise en état de la salle. Il vint nous trouver un beau jour, ou plutôt un mauvais, et nous tint ce langage : Il faut que, pour la fin de la semaine, vous me rendiez le local. Des fidèles se sont offusqués que je tolérais des rencontres mixtes sous les auspices de l'eglise. Ces croyants espèrent que ce scandale va bientôt cesser. Mon Père, tous les membres du club ont tou-