Source : ASA du Canal de Gap. Photo 1 : La prise d eau sur le Drac
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- René Bibeau
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1 La problématique du captage des solides Concernant le captage des matériaux solides ceux-ci sont importants en période transport solide naturel par les eaux du Drac, c'est-à-dire lorsque le débit du cours d eau excède 10 m 3 /s environ et lorsque les barbacanes sont saturées. De même, le captage de débit solide se produit en période de moyennes eaux lorsque celles-ci sont captées dans l ouvrage depuis la vanne située en rive droite du seuil. Ceci s explique puisque le radier de ce chenal de dégravement est situé à la même cote que le pertuis de captage des eaux situé en rive droite du seuil. Dans ce deuxième cas, les matériaux solides captés sont généralement d une granulométrie beaucoup plus fine. Source : ASA du Canal de Gap Photo 1 : La prise d eau sur le Drac Concernant la fonctionnalité générale de la prise, la non-gestion des débits solides en amont de la prise engendre régulièrement de grandes difficultés pour capter les eaux. En effet, suivant le débit du Drac et la dynamique des matériaux solides, des masses importantes de graviers viennent se placer devant la vanne de garde qui fait office d admission des eaux dans le corps du seuil. La quantité d eau prélevable est donc diminuée. Les vannes de dégravement (Photo 2) fonctionnent très mal et leur maintien régulièrement ouvert n est pas possible sans un désamorçage du réseau lors de la saison de mise en eau du canal. Par ailleurs, le remblaiement en amont de la prise des Ricous suite à la crue de 2006 perturbe les conditions de captage des eaux pour le Canal, soit en étiage, soit en débit moyen lorsque les eaux ne se dirigent plus vers la vanne de prise, ni vers les barbacanes. L ASA est ponctuellement autorisée à intervenir dans le lit du Drac pour des travaux de dégravement. 9
2 Passe à poissons La prise est équipée d une échelle à poissons (Photo 2). Construite en 1954, elle est inopérante pour les raisons suivantes : - Il n existe pas de moyen technique pour maintenir un plan d eau en amont de la passe à poissons et assurer une alimentation optimale. La passe à poisson peut ne pas être alimentée du tout en période d étiage du Drac car les matériaux qui précèdent la prise présentent un fort gradient hydraulique générant des infiltrations sous-seuil ou encore des écoulements de sub-surface. Lorsque les vannes de dégravement sont ouvertes, la partie amont de la passe à poisson se trouve également décrochée. En hautes eaux, l échancrure que constitue l entrée de la passe à poisson se trouve mise en charge, générant une énergie dans les bassins largement supérieure à la capacité de montaison de la faune piscicole. - Le dimensionnement des bassins constituant l échelle à poissons est insuffisant et génère trop d énergie. Les bassins actuels ont les dimensions suivantes : l = 80 cm, L = 100 cm et h = 40 cm. - La partie aval de la passe à poisson est aujourd hui perchée en pied par abaissement du lit alluvionnaire du Drac sur sa partie aval. Les données du géomètre TOUTLEMONDE mentionnent ainsi une dénivelée de 1,5 m entre le fond du premier bassin et le lit alluvionnaire du Drac situé au pied de la passe à poissons. Les hauteurs de chutes sont trop importantes et les dimensions des bassins tout à fait insuffisantes. De plus, il n existe pas de moyen technique pour maintenir un plan d eau en amont immédiat de la prise. Source : ASA du Canal de Gap Photo 2 : Vannes de dégravement et passe à poissons 10
3 Par ailleurs, à l aval immédiat du seuil, le ressaut hydraulique qui se forme en hautes eaux ou lors de crues, tend à disloquer et arracher les matériaux du lit du cours d eau fragilisant l assise aval de la prise. Des blocs sont régulièrement mis en place. La dernière intervention a eu lieu en Par ailleurs, ni les barbacanes ni le pertuis de captage des eaux en rive droite ne sont équipés de grilles pour empêcher l intrusion des poissons dans les ouvrages Le dispositif de contrôle du débit réservé Il s agit d un système de doubles barrettes jaugé par le Canal de Gap et contrôlé par les services de l ONEMA. Ce dispositif est situé à l aval des passes de dégravement dans une échancrure du rocher encadré par un ouvrage métallique. La barrette inférieure traduit un débit de 220 L/s, la barrette supérieure traduit un débit de 280 L/s. Afin de faciliter la tache de surveillance de l exploitation du site, le débit réservé fait l objet de prise de vue par une caméra implantée sur site. Les informations sont transférées jusqu au local technique du dessableur, reporté à la fois sur un écran de contrôle et sur un disque dur assurant le stockage des images, à raison d une prise de vue quotidienne. 11
4 Source : ASA du Canal de Gap Figure 4 : Panneau explicatif de la mesure du débit réservé aux Ricous Après la galerie, les eaux arrivent au dégraveur. Le dégraveur est un ouvrage qui permet d empêcher l engravement du dessableur et le canal par des éléments grossiers. La vanne de tête située dans le dégraveur permet de réguler les débits entonnés sur la branche mère. 12
5 Les objectifs d exploitation de cet ouvrage sont de deux ordres : - Réguler le débit à entonner dans la brancher mère via la vanne de tête, - Débarrasser les eaux des matériaux solides grossiers. La régulation des débits à entonner sur la branche mère est donc assurée par la vanne de tête. Les débits excédentaires sont restitués par ce déversoir et retournent au Drac peu avant le pont des Ricous, soit environ 500 m en aval du seuil de prise d eau. Ce «bras de retour au Drac» réduit l hydraulicité du Drac sur la longueur court-circuitée. De plus, le débit qui transite peut être supérieur à celui du débit réservé et constituer un piège pour la faune piscicole qui peut périr lors de l assèchement du bras. De plus, en période de fort transport solide du Drac, les débits entonnés par la prise ne sont pas contrôlés (entonnés par les barbacanes et absence d organe de régulation). Les débits captés le sont «par excès» et chargés de solides. Ces conditions imposent à cette période un dégravement «en continu» des eaux captées. A défaut, en période de transport solide, le dégraveur se comblerait en moins de 24h. Le volume ainsi dérivé n a pas été mesuré depuis l arrêt des extractions de solides du Drac mais peut s évaluer à un minimum de m 3 /an. Le dessableur est un ouvrage qui permet de décanter les particules de diamètre supérieur à 0,2 mm pour un débit entrant de 3 m 3 /s Limites techniques de l ouvrage Les limites techniques ont été rapidement abordées dans le descriptif sommaire précédemment peuvent être synthétisées ainsi : - Problématique du transport solide : le seuil constitue un obstacle au bon écoulement des matériaux solides - Problématique de la migration piscicole : le seuil ne dispose pas de passe à poissons efficacité. Les ouvrages créent un trouble pour la faune piscicole pouvant être induite hors du cours d eau du Drac - Problématique de la circulation des embarcations légères : la prise d eau ne dispose pas de dispositif de franchissement adapté aux canoës kayaks - Régulation des débits captés et contraintes du captage des solides : le seuil ne permet pas de régulation des débits captés. Cette régulation s effectue au droit du dégraveur, impliquant un court-circuit des eaux du Drac sur plus de 500 m. L ensemble de ces limites techniques sont reprises et détaillées dans les pièces «PROJET» et «ETUDE D IMPACT». 13
6 Propositions de solutions techniques pour la mise en conformité du seuil de prise L analyse du contexte naturel, l examen des ouvrages et de leur mode de fonctionnement ont mis en évidence différents niveaux de dysfonctionnement auxquels il convient d apporter des solutions adaptées dans le contexte torrentiel du cours d eau. Les orientations retenues dans le cadre du SDAGE RM et du SAGE Drac sont essentiellement relatives à : - L'arrêt ou la réduction (avec cahier des charges concerté) des prélèvements d'alluvions en amont afin de restaurer le transit des matériaux au droit de la prise des Ricous et permettre une recharge du lit du Drac en aval de la prise. Les objectifs de profils en long ont été arrêtés dans le cadre de l étude ETRM de 2010, - La protection sanitaire de la ressource en eau en veillant au moins au principe de «non dégradation de la qualité des eaux», - La réalisation d'une passe à poissons fonctionnelle permettant la libre montaison et la possibilité de dévalaison de la faune piscicole, - La réalisation d'un dispositif de restitution du débit réservé au pied aval du barrage et réguler autant que faire se peut les débits captés au droit du cours d eau et non en aval (actuellement au droit du dégraveur). Ces principes impliquent de prendre en compte dans le projet : - de réaliser un chenal de dégravement en rive gauche du Drac, - de réaliser un dispositif permettant le passage du débit réservé, - de remplacer la passe à poissons, - de reconstruire une nouvelle prise d eau en rive gauche du Drac, - de concevoir un nouveau jeu de vannes pour assurer le contrôle de l installation et de ne capter que les débits nécessaires, - d installer les automates, développer les programmes, alimenter en énergie les équipements de contrôle, commande pour réguler les niveaux garantissant le bon approvisionnement en eau des ouvrages, - d'abaisser la crête déversante de partie du seuil actuel afin de faciliter le transit des solides. Ceci facilitera également l'intégration de la passe à poissons au droit du barrage, en diminuant sensiblement la dénivelée de franchissement, - de gérer l abandon des ouvrages aujourd hui existants, 14
7 - d imposer, en raison de l obligation du service, la construction d une prise d eau temporaire pour alimenter le canal durant le déroulement du chantier. La solution technique retenue fait l objet d un document à part intitulé «PROJET». 4.3.Nomenclature L ouvrage projeté se place dans les nomenclatures suivantes de l article R214-1 du Code de l Environnement : Nomenclature Intitulé Régime Installations, ouvrages, remblais et épis, dans le lit mineur du cours d eau, constituant : 1 Un obstacle à l écoulement des crues (A) ; 2 Un obstacle à la continuité écologique : a) entrainant une différence de niveau supérieure ou égale à 50 cm, pour le débit moyen annuel de la ligne d eau entre l amont et l aval de l ouvrage ou de l installation (A). Autorisation Au sens de la présente rubrique, la continuité écologique des cours d eau se définit par la libre circulation des espèces biologiques et par le bon déroulement du transport naturel des sédiments Barrage de retenue et digues de canaux / de classe D Déclaration Le régime qui est retenu est le plus restrictif, à savoir pour notre cas, le régime d autorisation. 15
8 5. Etude d impact Un dossier d étude des impacts du projet sur l environnement a été réalisé comme le prévoit le Code de l Environnement dans ses articles R à R L étude d impact constitue est une pièce à part. 6. Moyens de surveillance Le seuil de prise d eau des Ricous constitue un barrage de classe D, selon l article R du Code de l Environnement. Ce seuil ne permet pas de stockage d eau, mais sa hauteur reste supérieure à 2 mètres. Les dispositions relatives à la sécurité et à la surveillance du seuil de prise des Ricous font l objet d un document à part («Dispositions relatives à la surveillance des barrages»). 7. Eléments graphiques Les pièces graphiques sont jointes dans le dossier «Eléments graphiques». 16
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