Une étude de l album de Claude Ponti, L arbre sans fin : Analyse de l œuvre, réception auprès des élèves.

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1 Mémoire de Malije 1 Université Du Maine Année 2005/ juin 2006 Frédéric Rose Sous la direction de : Sophie Van Der Linden Une étude de l album de Claude Ponti, L arbre sans fin : Analyse de l œuvre, réception auprès des élèves. P.J. Stahl, les métamorphoses du papillon. Dessins par Mathis, Paris, Bibliothèque et Magasin d éducation et de récréation J. Hetzel et Cie, Médiathèque du Pontiffroy. Imprimerie Mairie de Metz. 2005

2 «Primum vivere, deinde philosophari.» Adage antique. Merci à Gladys (pour son infinie patience), Merci à Antoinette, Merci à Aude, Brigitte, Myriam, Valérie Merci à Delphine, Merci aux bibliothécaires du Sablon, Merci à mes professeurs et formateurs, Merci à tous ceux qui m ont apporté leur soutien. 2

3 Introduction :... 6 Première partie : Analyse de l album Chapitre 1 : Un univers foisonnant, dense mais ordonné Le péritexte L incipit L excipit La bibliothèque d Hipollène Inventaire de la bibliothèque d Hipollène : Un texte, générateur d imaginaire Des noms signifiants, une métaphysique des personnages Arrêt sur images Chapitre 2 : La poétique de L arbre sans fin Le passage La symbolique de l arbre L arbre biologique L arbre cosmique L arbre cosmogonique L arbre androgyne L arbre anthropogonique Dans L arbre sans fin La verticalité, la circularité L axe vertical Le rond, le cercle, le disque La volonté L infini La métamorphose Chapitre 3 : Le mystère de la croissance ou grandir Mystère de la naissance La préoccupation première d Alice : grandir Les changements d Hipollène S affirmer, prendre confiance, prendre conscience Perdre, se perdre S inscrire dans une lignée Chapitre 4 : Des thèmes essentiels abordés dans la littérature de jeunesse La mort La mort de Grand-mère La mort dans la littérature de jeunesse : Le récit initiatique Les mythes, le rite, l initiation Hipollène et l initiation Voyage au centre de la terre de Jules Verne Exemple de mythocritique : L éveil à la sexualité et la puberté Deuxième partie : Réception Chapitre 1 : Théorie de la réception

4 Rappel historique Le liseur, le lectant, le lu Perception du personnage La lecture littéraire Le texte littéraire La lecture...74 Chapitre 2 : Présentation de la démarche Choix du public Hypothèses de recherche Présentation des grilles Effets attendus En maternelle : Au CE2 : Au CM2 : Chapitre 3 : Réception des élèves En MS/GS de maternelle Au cycle 3 (CE2 et CM2) Habitudes et pratiques de lecture Effets programmés et intertextualité Implication Rapport à l image Poids de l école Chapitre 4 : Ouvertures pédagogiques Instructions officielles Scolarisation de la lecture Dérives enseignantes Lecture littéraire et ORLF Activités de lecture Le débat interprétatif La théâtralisation Le défi-lecture Animations lecture Le comité BCD Le présentoir, la ronde des livres, le livre tournant Le carnet de lecteur La rencontre avec l auteur La philosophie à l école Conclusion : Bibliographie Ouvrages : Articles : Œuvres de Claude Ponti : Gallimard : L école des loisirs : L Olivier : Autres ouvrages de littérature de jeunesse : siècle : siècle :

5 Annexe Jean-Jacques Rousseau, Emile ou De l éducation, Sophie ou la femme Annexe Sirènes Annexe Dessins d enfants Annexe Arbres Annexe Zette, histoire d une petite fille

6 Introduction : Qu on veuille bien nous autoriser à relater une expérience personnelle en guise d avant-propos. Il y a quelques années, à l occasion des journées du patrimoine, la question s est posée de savoir comment nous allions organiser la sortie familiale dominicale: après discussion, cette après-midi là, nous verrions le musée Georges de la Tour de Vic-sur- Seille, puis le musée du sel de Marsal et pour finir, nous nous arrêterions à la synagogue de Delme visiter sa salle d exposition Nous sommes accueillis dans le hall du musée de Vic par le conservateur lui-même qui propose aux huit personnes présentes une animation autour d un tableau du peintre lorrain, Saint Jean-Baptiste dans le désert. Ainsi, pendant deux heures, nous nous sommes plongés dans cette œuvre monochrome de Georges de la Tour, cent vingt minutes durant, nous avons regardé ce jeune homme décharné rappelant les gravures de Callot sur la guerre de Trente Ans, ces jeux de lumière, cette composition sombre et austère. En définitive, c est la peinture du XVII e siècle qui nous a été dévoilée, et quelques clés sur l Art qui nous ont été révélées. Bien sûr, exit le musée du sel, reportée à une autre fois la visite de la synagogue de Delme, mais qu importe! Ainsi, au lieu de courir d une œuvre à l autre, de salle en salle, de musée en musée et tout regarder superficiellement pour finalement ne rien voir, nous avons plus appris ce jour-là devant un unique tableau. Nous remémorant cette journée au moment d écrire ce mémoire, nous avons délibérément choisi de n étudier qu un seul ouvrage de littérature de jeunesse, ce serait L arbre sans fin de Claude Ponti, et à partir de son analyse, en nous nourrissant de ses métaphores, de ses images associées, en ciblant nos observations, nous arriverions à mieux connaître l auteur, ses intentions, sa vision de l enfance, son œuvre, et par un effet de zoom arrière, à ouvrir sur la littérature de jeunesse en général en créant des liens avec d autres oeuvres, et puis parler de la réception qu en font les élèves, et encore de pratiques pédagogiques. Montrer la singularité d un album pour en dévoiler son universalité tout en recentrant sur notre fonction qui est d enseigner. Car Claude Ponti nous a également été révélé. Jusqu à ces journées de décembre 2001 où nous effectuions un stage de formation continue sur le thème : «Lecture en réseaux et littérature de jeunesse», nous connaissions assez mal cet auteur. La lecture 6

7 de l ouvrage de Sophie Van Der Linden, Ponti 1, a tout changé. Qu elle en soit à jamais remerciée d avoir provoqué cette rencontre. Les albums jusque là à peine entrevus ont été relus, et, à la lumière de ses remarquables analyses, nous ont dévoilé une partie de leur essence. La relecture de L arbre sans fin nous a permis d être cet «œil qui écoute» car l album s est tout à coup mis à nous parler. De sorte que lorsqu il s est agi de définir un sujet de mémoire, le choix de l album L arbre sans fin s est imposé. L idée d être aussi un «œil qui parle» a germé. Mais surtout, la jubilation née à ce moment n est jamais retombée. Nous avons poursuivi nos lectures en attendant avec impatience la sortie du nouvel ouvrage, cherchant la complicité d autres admirateurs inconditionnels afin de partager nos observations. Nous en avons trouvé une quantité chez les enfants, quelques uns chez les adultes. Nous avons aussi rencontré nombre de détracteurs. Beaucoup se demandent en effet par quel bout rentrer dans l œuvre de Claude Ponti, les uns la trouvent désordonnée, crispent devant la profusion, le fourmillement, le foisonnement, le désordre. Les autres restent perplexes devant ces noms propres à rallonge, ces phrases et ces mots inventés et qui échappent à toute compréhension rationnelle immédiate. Une troisième catégorie de personnes regarde avec indifférence la joie des enfants à la recherche de tel ou tel détail ou feuilletant compulsivement les doubles pages, se demandant tout de même ce qu ils peuvent bien y trouver. Car en digne successeur de Calvo, Dubout, aux côtés de Fred, F Murr ou Mandryka, Claude Ponti impose le respect mais n emporte pas toujours l adhésion. On reconnaît son trait si particulier, ses thèmes de prédilection (l arbre, la forêt, la maison), ses sujets de références favoris (Lewis Carroll, Sendak, Lobel ), son langage poétique, mais on ne les comprend pas forcément. La carrière de Claude Ponti en tant qu auteur-illustrateur de livres pour enfants a débuté à la naissance de sa fille, Adèle. «Quand je suis sortie, difficilement, de la petite piscine qu était ma maman, mes parents ont accouché d un deuxième enfant : Claude Ponti.» 2 C était en 1985, Claude Ponti décida de faire un merveilleux cadeau à sa fille en lui offrant un livre écrit rien que pour elle (dès lors Adèle dut partager avec des millions de lecteurs), et L album d Adèle fut publié en 1986 chez Gallimard. En 1990, Claude 1 Sophie Van Der Linden, Ponti, Boitazoutils, Etre, Paris, Adèle Ponticelli, «Papa par Adèle», Ponti Foulbazar, L école des loisirs, 2006, p 19 7

8 Ponti retrouve Geneviève Brisac à L école des loisirs, maison qu il ne quittera plus jusqu à ce jour concernant les œuvres pour la jeunesse. En 1992, Adèle a sept ans, l âge de raison, l âge théorique de la résolution du complexe d Œdipe, l âge de la prise de conscience de son Moi.. L arbre sans fin, délicieux album relatant les aventures d une petite fille cherchant à savoir qui elle est, et objet du présent écrit, paraît. Quand Adèle est en âge de vivre ses premiers émois amoureux, Claude Ponti publie Sur l île des Zertes, nous sommes en Adèle vit l âge où l on prend pleinement conscience du monde qui nous entoure, où l on se rend compte des ficelles tirées, des fauxsemblants, des artifices. «L île des Zertes» est un décor de carton-pâte, et les objets rencontrés sont des jouets, ceux que l on quitte, qu on accepte d abandonner un jour, pour un autre univers, plus mystérieux, plus confus, celui des premières amours. Un peu plus tard, au moment où Adèle va devenir une grande personne de manière officielle, qu elle va atteindre l âge de la majorité, Claude Ponti écrit en 1999 un hymne à l enfance, La revanche de Lili Prune. «Sans cesse, (les enfants) créent et recréent le monde. Et sans cesse les adultes, qui sont pourtant d anciens enfants, leur dénient ce pouvoir. C est pourquoi l Auteur écrivit l histoire de Lili Prune, une fille remarquable qui ressemblait beaucoup à sa propre fille. Confondu par la coïncidence ressemblative, et par le fait que sa fille avait dix-huit ans, il lui dédia le livre illico.» 3 Et pour mieux célébrer ce moment important, il offre à sa fille, un an après, un gâteau d anniversaire partagé avec tous les compagnons du passé surgis des livres de jeunesse, des bandes dessinées, des films, des émissions de télévision, des jeux vidéo, des magazines c est la fameuse double page de Blaise et le gâteau d Anne Hiversère paru en Sans conteste, la vie de Claude Ponti a changé à la naissance de sa fille Adèle. Celle-ci a été et restera son inspiratrice pour l écriture. Il l a regardée grandir et changer. Oui, sans aucun doute, il aime les enfants, «nature, sans sucre ni sel ajoutés, sans morceaux de fruits, et non battus ni lissés.» 4 Son écriture est entièrement tournée vers eux et, comme le souligne Sophie Van Der Linden, «(elle) est pour Claude Ponti, l espace d une enfance retrouvée.» 5 Et toutes ces références, toutes ces allusions ne sont-elles pas là aussi pour entrer en connivence avec eux, ou bien pour les faire participer à un vaste jeu de piste qu ils boucleront peut être beaucoup plus tard, dans quelques années? L intertextualité proposée par notre auteur instaure un jeu avec son lectorat qui peut paraître lui aussi sans fin. 3 Lucie Cauwe, Ponti Foulbazar, op. cit., p 80 4 Claude Ponti, Ponti Foulbazar, op. cit. p 60 5 Sophie Van Der Linden, op. cit., p 203 8

9 il dit : Claude Ponti nous semble superposer au système des références un procédé de cryptage, doublant le jeu initial, qui devient la source d un véritable plaisir ludique pour le lecteur fidèle. L album en est le vecteur idéal. L image étant par nature polysémique, la référence peut y être partiellement masquée, et d une manière plus retorse que dans le seul texte.» 6 Mais, par dérision, par jeu (car il n y a que cela d important en fin de compte), «Claude Ponti, c est le fils d une photocopieuse et du dictionnaire encyclopédique aux pages art et culture. [ ] Il pique partout et à tout le monde. Pire que Dix Sney à lui tout seul. Facile la référence, l allusion, L HOMMAGE! Ca s appelle et ça s appellera toujours le manque d idées, le copiage, le vol. J ai pas peur des mots. Signé, l ennemi intime de Claude Ponti.» 7 Dès lors, faut-il avoir des compétences particulières pour lire son œuvre? Comment se lit un de ses albums? Une lecture de surface suffit-elle? Ne devrait-on pas encourager la lecture littéraire pour parvenir au décryptage des multiples références parsemées ici ou là? Tout un chacun ne trouve-t-il pas déjà son compte, l un en chassant le Ksar Bolog ou la fourmi dans Mille secrets de poussins, l autre allant vers Queneau ou Perec en lisant Georges Lebanc? Claude Ponti apporte lui-même un élément de réponse lorsqu il dit : «Je me débrouille toujours pour qu il y ait plusieurs niveaux de lecture et au moins une lecture au premier niveau, une base simple, au pied de la lettre, d un bout à l autre du livre.» 8 Est ce que cela signifie qu il écrit pour les adultes? Simplement, ce premier niveau, cette base simple est là pour ne pas perdre l enfant dans sa lecture qui s enrichira peut être plus tard, au fur et à mesure du développement de ses compétences littéraires. Alors, enfance à quitter, enfance à préserver, enfance à retrouver? A l heure où nous écrivons ces lignes, se met en place à Clermont Ferrand un colloque réunissant de grands chercheurs de la littérature de jeunesse sur le thème «rester enfant, devenir adulte : la double contrainte des productions pour la jeunesse.» sous l égide d Isabelle Cani-Wanegffelen. Toute production pour la jeunesse incite l enfant à grandir. Mais en même temps, les auteurs (peut être parce qu ils se sentent vieillir? peut être parce qu ils veulent retrouver un temps béni pour eux?) l encouragent à profiter de son enfance, à savourer la plus belle période de la vie et, en tout cas, à la faire durer le plus longtemps possible. 6 Ibid, p Lucie Cauwe, Ponti Foulbazar, op. cit., pp Claude Ponti cité par Sophie Van Der Linden, op. cit., p 264 9

10 «[ ] il faut savoir rester enfant ou redevenir enfant pour apprendre à devenir adulte (ce qui bien sûr ne signifie pas devenir n importe comment n importe quel adulte) : il y a à la fois double contrainte et dépassement de celle-ci par l œuvre littéraire qui la transforme en paradoxe fondateur et créateur. [ ] Et je définirai volontiers la littérature de jeunesse comme l alliance de la nostalgie, personnelle et subjective, et d une volonté «pédagogique» au sens le plus large du terme» 9 Claude Ponti échappe-t-il à ce double langage? Voici une proposition de réponse émise par l auteur : être une grande personne plutôt qu un adulte. Car «L adulte est une grande personne ratée.[ ] (c est) juste celui qui rate le coup, qui s achète un 4X4 alors qu il habite à Paris ou qui s achète trois télévisions.» 10 La grande personne, elle, est quelqu un qui grandit, se bat, pleure et lutte. Hipollène devient-elle cette grande personne? Mais déjà : l univers de Claude Ponti est-il réellement ce désordre, ce foisonnement inextricable qu on lui prête parfois? ou bien est-il, tout au contraire un monde structuré et structurant? En quoi ce monde est-il structurant dans l album que nous nous proposons d étudier? Comment les enfants abordent-ils et appréhendent-ils cet album? De là, comment introduire et développer la lecture littéraire à l école? En quoi l album L arbre sans fin est-il représentatif de la littérature de jeunesse en ce sens qu il aborde des thèmes fondamentaux et importants pour l enfant? Nous nous proposons de répondre à ces multiples questions dans les pages qui vont suivre en analysant dans un premier temps l album L arbre sans fin de Claude Ponti. Nous essaierons de démontrer que son univers est certes dense mais très structuré, que dans son œuvre, apparaissent des thèmes récurrents tels que l arbre, propices à stabiliser et à rassurer le jeune lecteur. Nous aborderons la question des références et nous lirons que Claude Ponti rend continuellement hommage à des personnes importantes, de sa famille de pensée, de son bord artistique, de sa sensibilité. Nous verrons aussi qu il n échappe pas au double langage mais qu il le fait avec toute la 9 Isabelle Cani-Wanegffelen, Introduction générale (version orale) du colloque «rester enfant, devenir adulte : la double contrainte des productions pour la jeunesse», Clermont-Ferrand, mai Claude Ponti, «Table ronde du lundi 29 novembre 2004», Salon du livre et de la presse jeunesse de Montreuil 10

11 pudeur et la tendresse d un père attentif, attentionné, sensible et pédagogue. Nous ferons encore la différence entre récits d éducation, de formation, d apprentissage et récit d initiation. Nous élargirons notre propos en mettant L arbre sans fin en parallèle avec un certain nombre d œuvres de jeunesse (classiques et contemporaines) de manière à mettre en évidence des thèmes essentiels et fondamentaux abordés dans la littérature de jeunesse (la mort par exemple). Dans un deuxième temps, nous étudierons la façon dont des enfants d âges différents ont appréhendé l album. Nous n analyserons pas les résultats d une manière approfondie (cela pourrait faire l objet d un autre travail) mais en tirerons toutefois un certain nombre de conclusions. Après un rapide rappel historique et théorique, puis une présentation de notre démarche, nous laisserons la parole aux élèves. De là, des pistes pédagogiques seront proposées (la lecture littéraire y tiendra une place de choix) pour finir sur une d elles : la philosophie à l école. Auparavant, il aura été question de scolarisation de la littérature. 11

12 Première partie : Analyse de l album. Chapitre 1 : Un univers foisonnant, dense mais ordonné. Le péritexte. D entrée, on le sait, on le sent, Claude Ponti va nous emmener très loin avec L arbre sans fin. Déjà en lisant le titre, on pense à un voyage extraordinaire, la promesse d une aventure hors du commun, une histoire sans fin. Marie-Hélène Porcar 11 dit que l arbre sans fin «thématise, dans une même métaphore, la plénitude et la finitude». Cette plénitude, symbolisée par l arbre, est, nous le verrons, de première importance pour saisir ce que Claude Ponti distille en utilisant ses mots, son langage, ses images. Autrement dit, en nous faisant pénétrer dans son univers, en nous racontant une histoire merveilleuse, structurée comme un conte, il nous parle autrement de thèmes existentiels fondamentaux. En regardant le codex, son format oblong, en le feuilletant, en le retournant, en observant les pages de garde, nous ne pouvons manquer de voir la prépondérance du végétal, du bios, du vivant. Ces nervures sur la couverture suggérant une planche poncée et polie sont les vagues d un océan végétal dans lequel nagent des petits poissons souriants en forme de feuille (quatrième de couverture). Cette sève circulant dans la feuille en gros plan de la page de garde est un appel vibrant à la vie. C est donc à vivre une vie pleine, entière et harmonieuse que l enfant est convié. Mais en liant titre et format, nous remarquons comment Claude Ponti bâtit son sujet : l arbre est vertical, il se dresse vers les cieux, et ainsi que le dit Nietzsche, invite celui qui le regarde à se redresser lui-même : «Rien, ô Zarathoustra, de plus réjouissant ne croît sur terre qu une haute et forte volonté : c est sa plus belle plante. Un paysage entier se réconforte d un seul arbre de cette sorte. C est au pin que je compare, ô Zarathoustra, celui qui pareil à toi grandit : long, silencieux, dur, seul, du meilleur bois, le plus souple, splendide [ ] De ton arbre ici se réconforte celui qui est sombre [ ]» 12 Et, auparavant: 11 Porcar Marie-Hélène, Un mot pour l absence, une lecture de la mort dans la littérature de jeunesse contemporaine, Thèse de doctorat, université de Toulouse Le Mirail, 1997, p Nietzsche, Ainsi parlait Zarathoustra, Le livre de poche n 987, p

13 «Cela nous redresse nous-mêmes, c est un réconfort pour nos yeux et notre cœur.» 13 Nous reviendrons plus tard sur la volonté nietzchéenne. Le format, quant à lui, est à l italienne, et incite à une lecture linéaire, une lecture en avançant. Ouvert sur la double page, l album offre une vision panoramique semblable au cinémascope. Il oblige le lecteur à bouger sur son assise ou à faire glisser le livre sur la table. Ainsi, par la verticalité de l arbre du titre et l horizontalité du format, Claude Ponti, d emblée, dit au jeune lecteur : «Redresse-toi et avance!» Cela ne peut pas ne pas faire résonance dans notre esprit avec le fameux «Lève-toi et marche» de l évangile. Du reste, il s agira bien de cela, et nous en aurons confirmation par la suite : le personnage guérira de son état de faiblesse, de déséquilibre (le chagrin) et accèdera à une nouvelle vie. L incipit. Pourtant, on va très vite s apercevoir que le non-finitude de l arbre ne tient pas dans son fût mais dans sa ramure, là où habite Hipollène avec sa famille et qui constitue son univers entier. Très tôt, devant sa maison, Hipollène dit bonjour au petit matin. Aujourd hui est un grand jour.( p7) Et l on lit bien que ce jour est un grand jour, l on voit bien que l arbre est grand et qu Hipollène est petite, toute petite. Derrière, les feuilles des arbres sont bien plus grandes qu elle. Hipollène est un être anthropomorphe ressemblant à un écureuil. Elle porte une robe rouge et se trouve sur le seuil de sa maison, qui elle, ressemble à un gros champignon creux. Elle se tient les bras écartés, paumes vers le haut, la tête vers le ciel, un peu comme font les yogi lorsqu ils pratiquent la «salutation au soleil». Longtemps, je me suis levée de bonheur 14, semble-t-elle nous dire avec un clin d œil. Devant la maison, il y a une mare. De l eau s y déverse d une gouttière et pourtant sa surface est lisse, non troublée. Derrière, un escalier sort d un trou noir dans une racine et plonge dans la mare. La scène est dessinée sur une pleine page. On dirait une photographie qui fixerait un sujet et son décor, les figerait pour l éternité. Tout cela donne un sentiment de sérénité, d équilibre, d harmonie, de plénitude, de bonheur, dont on voudrait qu il dure toujours. Ou en tout cas qu on puisse revivre ce moment éternellement. L Eternel Retour est bien là. Hipollène est née dans cet arbre et sa 13 Ibid., p «Longtemps, je me suis couché de bonheur» est le début de la dédicace de Claude Ponti, (qui lui-même citait Proust) dans l album Blaise et le Gâteau d Anne Hiversère, L école des loisirs,

14 naissance est symbolisée par le trou noir dans la racine et l escalier plongeant dans l eau. Elle est née de cet arbre qui est donc aussi un arbre généalogique. Trois connecteurs (très tôt, petit matin, aujourd hui) inscrivent de suite l histoire dans le temps présent, ce qui est confirmé par les verbes dit et est. Jouis du moment présent, nous dit Ponti, et fais-le en jouant, semble-t-il rajouter, si l on se réfère aux sonorités «jou» de bonjour, aujourd hui et jour. Finissons par voir placé l angle de vue à hauteur de personnage, de manière frontale, et nous aurons l espace et le temps déterminés pour l ensemble de l œuvre. Ponti, c est le désordre? Allons donc! L excipit. Un élément est à mettre de suite en évidence à la dernière page de l album: c est l escalier situé à droite et qui fait directement écho par symétrie à celui de la page 7 débutant l histoire. L un était sombre, descendant vers la droite et symbolisait la naissance d Hipollène, ce dernier est éclairé, il est montant et symbolise un futur plein de promesses pour la jeune fille qu elle est devenue. Vers où mène-t-il? Peu importe, ce qui compte c est qu Hipollène, forte de son expérience, puisse avancer vers l avenir avec confiance. Le deuxième fait à signaler est le mot grand attribué cette fois-ci non plus à une journée (c est un grand jour) non plus à l arbre, mais à un personnage, un sujet, un actant : Pendant que son père lui fabrique une épuisette rien que pour elle, sa mère lui fait une coiffure de grande fille. Dehors, l arbre s endort, Hipollène pense à son nouveau nom : Hipollène-La-Découvreuse. Ainsi, sur une image pleine page (comme la première), dans une architecture et une composition remarquables, Claude Ponti nous représente Hipollène entre ses deux parents. A ses pieds, nous fait remarquer Sophie Van Der Linden 15, «repose une poupée à son image, peut être pour suggérer la descendance». Christian Bruel 16 ajoute qu «un regard[ ] attentif (et un peu coquin) pointera, par ailleurs, des représentations non équivoques généralement passées inaperçues : [ ] la curieuse disposition des fruits (!) dans la jatte au premier plan [ ]» 15 Van Der Linden Sophie, Ponti, Boitazoutils, Etre éditions, 2000, p Bruel Christian, «Lecture et interlectures de Claude Ponti», Ponti, Boitazoutils, Être éditions, Paris, 2000, p

15 et que dire de leur formes suggestives? Et d ajouter en note que «la forme de la jatte rappelle de surcroît les coiffures des «grands» et le berceau de voyage de la grandmère. Le cycle de l existence s y trouve en quelque sorte, condensé.» Nous dirons même doublement condensé si l on considère la composition exemplaire de l image. La scène peut se découper en trois parties : à gauche, à moitié cachée et occupant un quart de l image, la bibliothèque d Hipollène, ses livres, ses jouets, une poupée et Blaise, bien sûr. C est la partie de l enfance d Hipollène, celle qu elle est en train de quitter. Au centre, le présent : bien éclairé et occupant deux quarts de la page, avec devant donc, la jatte de fruits. A droite, sur le dernier quart, l escalier montant dont nous avons déjà parlé représentant le futur. Ainsi, passé, présent et futur, de même que prime jeunesse, âge des «grands» et vieillesse sont représentées sur cette image. Les lignes horizontales et obliques sont tout aussi pensées et travaillées. Tout l intérieur de la maison est de style Art Nouveau, que Claude Ponti, natif de Lunéville, doit bien connaître ainsi que Majorelle, illustre représentant de l Ecole de Nancy qui prônait l esthétique de la nature dans ses créations. Et si ce que dit Marthe Robert 17 est vrai : «La fin du conte est donc littéralement sa finalité : il n a rien d autre à dire que ce triomphe différé à plaisir, qui est le sens et le but de la démonstration.» alors, nous est dévoilée l isotopie première de L arbre sans fin, (à condition de le considérer comme un conte, bien sûr), à savoir : grandir. La bibliothèque d Hipollène. Il semble bien qu on doive attribuer la bibliothèque de la page 44 à la seule Hipollène et non pas la qualifier de familiale. En effet, tous les titres appartiennent au domaine de la littérature de jeunesse ou ont été adaptés pour elle. Depuis L album d Adèle jusqu'à Mille secrets de poussins, l objet-livre est célébré par Claude Ponti. Il y a pratiquement toujours un livre dans chacun de ses albums. Même Schmelele 18, qui vit dans une maison sans toit, sans murs et sans fenêtres, a un coin à lui, et dans ce coin, il y a des livres. On peut vivre dans le plus grand dénuement, et posséder des livres. Les librairies et les bibliothèques sont aussi très présentes : si dans Adèle et la Pelle, Claude Ponti cite (entre autres) des auteurs de bandes-dessinées, à commencer par son créateur : Rodolphe Töpffer ( ), mais aussi Franquin, Francis Masse, Georges Herriman 17 Marthe Robert, Roman des origines et origines du roman, Gallimard, «Tel», Paris,1972, pp 82/83 18 Claude Ponti, Schmelele et l Eugénie des larmes, L école des loisirs, Paris, 2003, p 7 15

16 (Krazy Kat), Winsor Mac Kay (Little Nemo), Charles Schulz (Charlie Brown), Fred, F murr, Tardi, Pétillon, Hergé c est peut être pour leur rendre hommage et rappeler qu il en a fréquentés lorsqu il dirigeait aux côtés d Yves Frémion 19 (alias Théophraste Epistolier) la collection «Imagerie Pellerin et les auteurs 20» en 1984, aux éditions Pellerin d Epinal. Car aucune allusion, aucune citation, aucune référence intertextuelle n est là par hasard chez Claude Ponti. De ce fait, on peut, à partir de la bibliothèque de Mille secrets de poussins 21, très bien imaginer l auteur nous parler de littérature (Lis tes ratures) et de lecture (l intérieur des poussins de la double page peut éventuellement symboliser ce qu on peut trouver dans un livre : Everitout qui connaît le monde entier peut ainsi être une encyclopédie et Capfréhélle peut suggérer les différents niveaux de lecture!) Enfin, si tout fait sens, on peut dresser l inventaire des titres de la bibliothèque d Hipollène et émettre l hypothèse qu après analyse, une clé donnant accès au sens de l album, nous soit délivrée. D autres l ont déjà fait et voici ce qu en dit Sophie Van Der Linden 23 : «[ ]Loin de n être qu une bibliographie thématique «en image», le contenu de cette bibliothèque, associé aux autres références relevées en cours de lecture, forme un ensemble qui, pour le lecteur confirmé, peut enrichir L arbre sans fin d un éclairage supplémentaire.» Inventaire de la bibliothèque d Hipollène : Olga Geneviève Brisac L école des loisirs 1991 Monelle (et les baby-sitters?) 24 Geneviève Brisac L école des loisirs 1992 Lettres de mon (petit frère?) Chris Donner L école des loisirs 1991 Maxime 19 Frémion faisait l objet de dérision de la part des auteurs des premiers numéros de Fluide Glacial qui glosaient sur ses mauvais calembours. Est ce que sa collaboration avec Claude Ponti a développé chez ce dernier son goût pour les jeux de mots? 20 En plus d être directeur de collection, il en était aussi le maquettiste. La lanterne magique de Fred et Le trou d obus de Tardi sont respectivement les numéros 1 et 2 de la collection. 21 Claude Ponti, Mille secrets de poussins, L école des loisirs, Paris, 2005, pp De même, le sommaire particulier de cet album peut être une invitation faite au lecteur de combler lui-même les blancs narratifs. 23 Van Der Linden, Sophie, op. cit, pp207/ Certains titres sont incomplets. Nous émettons l hypothèse qu il puisse s agir de titres issus pour la quasi totalité de L école des loisirs et nous les avons complétés entre parenthèses. Tout ceci est évidemment sujet à discussion. 16

17 (fait des miracles?) Smadja L école des loisirs 1991 Hulul Arnold Lobel L école des loisirs 1990 Max (et les Maximonstres) Maurice Sendak L école des loisirs 1967 Deo gratia(s) Dimitri Dargaud BD 1983 Le jour où j ai été (le chef?) Florence Seyvos L école des loisirs 1990 L erreur de P(ascal?) Florence Seyvos L école des loisirs 1990 Comme au cinéma Florence Seyvos L école des loisirs 1989 Sans enthousiasme Florence Seyvos L école des loisirs 1991 Chien Bleu Nadja L école des loisirs 1989 Un coeur simple (Trois contes) Gustave Flaubert L école des loisirs 1986 Dur de dur Agnès Desarthe L école des loisirs 1992 Juanita (le pingouin?) Agnès Desarthe L école des loisirs 1991 Je ne t aime pas (Paulus?) Agnès Desarthe L école des loisirs 1991 Mathieu Grégoire Solotareff L école des loisirs 1990 Alice (au pays des merveilles) Lewis Caroll Nous laissons volontairement de côté Les filles de Geneviève Brisac, cet ouvrage ayant certes été écrit en 1987, mais réédité seulement en En effet, c est la deuxième fois qu il est cité en référence dans un album par Claude Ponti. La première était à la page 18 d Adèle et la pelle. 17

18 Il reste donc un titre non répertorié : Les mères auquel nous lui adjoindrons donc le roman de Geneviève Brisac, Les filles. Ce n est pas innocent dans la mesure où L arbre sans fin, le livre qui nous parle de livres, nous parle aussi des filles, des mères, des grands-mères qui sont mères, des filles qui peuvent devenir mères, des mères qui ont «des voix de toutes petites filles», à l image de cette admirable planche p13b 25 où trois générations de femmes sont réunies, l une avançant dans l image mais encore à moitié dehors, l autre bien au centre et occupant la moitié de l espace, la troisième quittant l image et le monde par la même occasion. Cela n est pas sans rappeler ce que dit Nathalie Prince 26 au sujet de l analyse de Je me marierai avec Anna de Thierry Lenain : «[ ] ce qui importe, c est que tout continue, tout recommence, que les mamans ont été des petites filles, et que les petites filles deviendront des mamans, des mamans avec des bébés perpétuellement en colère, mise en abyme de la dispute de Cora et sa maman.», avant de finir sur «Schopenhauer, un autre auteur de la circularité». Avant de refermer cette bibliothèque, ajoutons que Claude Ponti en rendant hommage à sa maison d édition, ne cite pas non plus ses confrères par hasard 27 : Madame Turpin, la baby-sitter de Monelle est un vrai monstre. Chien Bleu raconte un parcours initiatique où il est question de quitter la maison. Dans Dur de dur, nous avons l expérience douloureuse d un enfant solitaire en colonie de vacances, qui un jour, décide quelque chose. Juanita, le pingouin quitte ses parents à la fin et va vivre de manière autonome, comme un grand. Dans Je ne t aime pas, Paulus, on parle des premiers émois amoureux. Les multiples références à l œuvre de Lewis Carroll sont récurrentes dans l œuvre de Claude Ponti. Ici, nous avons entre autres la chute interminable, les miroirs de la planète des miroirs faisant allusion à De l autre côté du miroir ou le trou dans l arbre. Mais nous trouvons aussi des allusions au chapitre 2 d Alice lorsqu elle se force à ne pas pleurer : «You ought to be ashamed of yourself, said Alice, a great girl like you, (she might well say this), to go on crying in this way! Stop this moment, I tell you!» fait écho à : Et juste au moment où elle va pleurer pour se reposer, elle rencontre trois portes qui cherchent aussi la sortie. (L arbre sans fin p 27), 25 Il faut lire à ce propos la remarquable analyse de Sophie Van Der Linden, pp de son ouvrage «Ponti» mais aussi ses remarques p 82 dans son autre ouvrage, Lire l album, L atelier du poisson soluble, Le Puy en Velay, Nathalie Prince, «lecture savante de Je me marierai avec Anna», in colloque sur la lije à l école, entre didactique de la lecture et apprentissages culturels, INRP- Université du Maine, nov Sophie Van Der Linden nous dit que «ces livres traitent tous plus ou moins de l initiation.», op cit, p208 18

19 et encore au chapitre 5 : The Caterpillar was the first to speak. What size do you want to be? it asked. Oh, I'm not particular as to size, Alice hastily replied; only one doesn't like changing so often, you know. I don't know, said the Caterpillar. Alice said nothing: she had never been so much contradicted in her life before, and she felt that she was losing her temper. Are you content now? said the Caterpillar. Well, I should like to be a little larger, sir, if you wouldn't mind, said Alice: three inches is such a wretched height to be. 28 Ce passage parle de croissance et du fait de vouloir grandir et rappelle l excipit : sa mère lui fait une coiffure de grande fille (p 44). Ne voyons-nous pas ici une confirmation de ce qui a été suggéré précédemment? Un texte, générateur d imaginaire. Jeux de mots, mots-valises, métaphores, allusions, le langage pontien tient autant de la poésie que du mouvement Oulipo. Il est propice à la rêverie poétique et comme le dit Sophie Van Der Linden : «Il semble particulièrement pertinent de parler d images verbales concernant les jeux de langage de Claude Ponti. [ ] L écriture pontienne s appuie sur cette aptitude du langage à suggérer des images. 29» Imagé, imaginatif, imageant, le langage de Claude Ponti est aussi jubilatoire et ludique. Les glousses et la loupiote provoquent l apparition d images mentales très réjouissantes. De plus son écriture surprend, interpelle, fait réfléchir. Ainsi, lorsqu Hipollène répond : «Moi non plus, je n ai pas peur de moi» à Ortic qui surgit devant elle, le jeune lecteur peut être dans un premier temps surpris. L étonnement est ressenti à plusieurs niveaux : déjà, on peut s interroger sur le fait qu un monstre terrifiant, habitué à tuer les enfants perdus et qui a déjà pétrifié la petite fille auparavant, saute sur elle en criant qu il n a pas peur d elle! Premier étonnement donc, mais immédiatement doublé par la réponse d Hipollène et on se demande si elle ne s est pas à nouveau troublée et donc trompée. Sophie Van der Linden pose la question : «N est [ce] pas avant tout un magnifique trait d humour? Lapsus d une personne troublée par l ascendant qu elle exerce désormais sur elle-même? Peu importe. L intervention inattendue du pronom personnel «moi» quand on en attendait un autre, fait magnifiquement sens. 30» 28 Lewis Carroll, Alice s Adventures in Wonderland, ch 5 29 Sophie Van Der Linden, op cit. p Sophie Van Der Linden, op cit. p

20 Interrogé à ce sujet, Claude Ponti répond : «Je ne sais pas comment m est venue cette formule. Par contre, j avais exactement cette idée-là. Je ne sais plus si je l ai formulée par hasard et si je me suis dit «Tiens, c est exactement ce que je voulais dire!» Probablement quelque chose comme cela. En tout cas, après, je rigolais tout seul à l idée que l on puisse croire que je m étais trompé. 31» Sophie Van Der Linden, s appuyant sur une étude de Didier Delaborde 32, nous parle encore de la fin d une «aventure du Moi», ponctuée par la consolidation de son Moi : «Le mot moi placé au début et à la fin de la réponse d Hipollène lève toute ambiguïté quant à la réalité de l évolution de son Moi. Hipollène a évolué des images vers les mots, elle a enfin accès au symbolique, elle s est affirmée en tant que sujet et peut désormais trouver sa place au sein d une structure familiale 33.» Le fait de dire qu Hipollène a évolué vers les mots nous semble tout à fait justifié dans le sens où elle est en passe de sortir de l enfance. En effet, enfance vient du mot infans, qui signifie «qui ne parle pas». Ce serait donc par la prise de parole qu Hipollène quitterait son statut d enfant et qu elle passerait au stade supérieur. Est-ce qu Ortic avait perçu ce changement, est-ce qu il avait pressenti cette évolution pour l aborder sur son nouveau terrain, celui de la parole? Il est symptomatique de constater que dans notre album, Hipollène parle très peu, pratiquement pas en fait. Elle est réellement une infans et les seuls mots qu elle prononce sont des phrases que les adultes soufflent habituellement à leurs enfants pour leur apprendre la politesse, la bienséance, et auxquelles les enfants détestent répondre bien sûr : «Qu est ce qu on dit à la dame?» «Dis bonjour!» «Dis pardon.» C est exactement ce que fait Hipollène : elle dit bonjour au petit matin. (p 7), parfois Hipollène dit pardon, quand elle a l impression de déranger.(p29). Mais le reste du temps, elle ne dit rien (p29). De fait, la première fois qu elle énonce quelque chose, qu elle ose prendre la parole, signe évident qu elle cesse sur le champ d être infans, c est devant Ortic, représentant tous les monstres enfantins, celui du placard, le monstre sous le lit, le monstre-de-derrière-la-fenêtrequand-il-fait-du-vent et cela, il ne peut le supporter, il se décompose pour disparaître. En vérité, c est plus par la prise de parole que par le signifiant de sa phrase qu Hipollène parvient à vaincre Ortic. Il a suffi au Nakakoue 34 perché sur ses amis à la manière des musiciens de Brême 35, de dire, d affirmer, d énoncer qu il connaît le secret 31 cité par Sophie Van Der Linden, op cit. p Didier Delaborde, «Claude Ponti ou une clé des songes», Bouquins /Potins n 9/10, BM Metz, 1993, pp Sophie Van Der Linden, op cit. p Claude Ponti, Le Nakakoue, p Ces mêmes animaux du conte, les musiciens de Brême ayant mis en fuite leurs ennemis en poussant leur cri, en prenant la parole! 20

21 pour faire de même face au Roi des Monstres. Cependant, on a beau être sorti de l enfance, on a parfois des crises de régression à l image d Anaïs P. (double d Adèle Ponti, la fille de l auteur) qui a encore besoin de sa poupée Mélanie pour faire fuir l horrible Dragon Barbizéboth dans un terrible duel les yeux dans les yeux. 36 Mais cela, le papa Claude Ponti le sait et l exprime avec beaucoup de tendresse. Remarquons au passage que cette fois, l arme choisie est le regard et non plus la voix. Parfois, le texte peut être l expression de l indicible. Annoncer le décès de quelqu un ou plus généralement parler de la mort à des enfants est difficile. Comment le dire? Avec quels mots pour ne pas choquer, paraître trop cru, trop direct? Claude Ponti annonce la mort de la grand-mère avec une grande délicatesse, une immense pudeur. Grand-mère est bizarre, elle est là et il n y a plus personne dedans.(p 14) Pour qui a été confronté physiquement à la mort étant enfant, l image est particulièrement parlante. Car avant la tristesse due à la perte, avant le chagrin, c est bien le «bizarre» provenant de la différence physiologique entre ce que la personne était avant et ce qu elle est maintenant, qui saute aux yeux. La plénitude du vivant a laissé la place à un vide, une béance. Hipollène, regardant sa grand-mère décédée, ne voit qu une enveloppe vide. Marie-Hélène Porcar dit à ce propos : «[ ]la mort, elle, installe l émergence des limites, la rupture entre le plein et le vide. [ ] La mort crée un blanc, un grand trou, suscitant ainsi la mise en mouvement de l héroïne. Auparavant, elle se situait dans un univers de la plénitude que la mort a brusquement déchiré. C est ce chemin du plein au vide, de l arbre sans fin à l orée qu emprunte alors Hipollène[ ]. 37» C est cette rupture entre Hipollène, remplie de bonheur durant l épisode de la chasse aux glousses, et l annonce du drame familial qui va provoquer ce grand trou dans son amour (p16) et sa chute de l arbre. Auparavant donc, Hipollène avait vécu avec son père une partie de franche rigolade, une partie de fou-rire durant la chasse aux glousses. On pourrait rapprocher ce moment de plaisir d un album de Christian Bruel et Anne Bozellec : «Les chatouilles 38» qui voit deux enfants se chatouiller, se déshabiller et finir par s endormir, gavés de rire et de plaisir. On peut y voir la découverte de son corps, un éveil à la sexualité. Et même si des psychanalystes comme Françoise Dolto ont fortement décrié cet ouvrage disant que le sujet n intéressait pas les enfants en période de latence, on peut quand même y trouver la prise de conscience de sa féminité pour une petite fille. Pour Hipollène, cette découverte interviendra plus tard. Elle ne fait 36 Claude Ponti, Georges Lebanc, p Marie-Hélène Porcar, op cit. p Christian Bruel, ill. Anne Bozellec, Les chatouilles, Le sourire qui mord, Paris,

22 que l entrevoir à ce stade. Marie-Hélène Porcar parle des «connotations sexuelles convoquées dans les références - gousses - et - glousses -» qui ont formé le mot glousse. Elle poursuit : «La forme des gousses n est pas sans rappeler les organes génitaux femelles et les poules qui gloussent couvent leurs œufs. Ces glousses sont représentées par de grandes bouches colorées qui, en riant, libèrent leurs graines dans un condensé rapide de la reproduction.» 39 et plus loin : «Dans l univers rassurant de l arbre, ou celui du corps maternel, ni l espace ni le temps n ont encore d existence : tout est donné d emblée. On peut alors éprouver cette jubilation de la chasse aux glousses. Si, bien chatouillée, une glousse ne peut pas résister, n est ce pas l affirmation du principe de plaisir dans un corps à corps qui passe par des chatouilles, des éclats de rire, des sons comme un cri de souris mouillée. Ce n est pas sans rappeler la jouissance du nourrisson repu, voire celle des ébats amoureux, lesquels s accompagnent parfois de la formation d une graine. Claude Ponti, qui évoque le sac rempli de graines, le dessine malicieusement sur le dos du père! Ce que glane le lecteur, à ce moment de sa lecture, a à voir avec la jouissance fantasmatique. Freud a rappelé comment la création littéraire offrait de jouir de ses fantasmes en toute impunité, à l abri de la censure, grâce à l éloignement que crée la fiction. [ ] La chasse aux glousses s avère une merveilleuse forme d expression de la sexualité. 40» Si l on accepte cette lecture, alors l écriture de Claude Ponti est vraiment une manière d exprimer l indicible d une façon merveilleuse et délicieuse. Et la phrase il faut être un œil qui écoute, en silence (p 10) pourrait être la métaphore de la scène originelle, celle qui fait dire à Roland Barthes : «à la scène primitive où j écoute sans voir, succède une scène perverse où j imagine voir ce que j écoute. L'écoute dérive en scopie : du langage, je me sens visionnaire et voyeur. 41» En ce cas, c est l attitude du lecteur qui serait sollicitée et le rapport au voyeurisme évoqué. Hipollène serait donc un lien entre le lecteur et l image vue. Elle installerait une connivence entre eux en suggérant au lecteur l attitude à adopter pour lire son aventure. Parfois franchement voyeur, comme ici, parfois plus pudique comme à la double page montrant l inhumation d Orée-D Otone-La-Tisseuse-De- Contes. 42 Bien sûr, certains y verront une référence à Paul Claudel et à L œil écoute 43. On pourrait s interroger alors sur l art, l œuvre d art. D autres interprétations sont 39 Marie-Hélène Porcar, op cit. p Marie-Hélène Porcar, op cit. p Roland Barthes, Roland Barthes par Roland Barthes, Seuil, Paris, 1975, p Vincent Jouve parle lui aussi dans L effet-personnage dans le roman, Puf, Paris, 1992, pp , du voyeurisme lorsqu il fait référence à la deuxième caractéristique du personnage : le personnage-prétexte qu il propose d associer au «lu» de Picard 43 Paul Claudel, L œil écoute, Gallimard, Paris, Un chapitre y est consacré à la cathédrale de Strasbourg, unique par ses fondations sur pilotis. Dans Georges Lebanc, on la voit page 37. Claude Ponti a commencé des études de lettres dans cette ville 22

23 également possibles : voir Hipollène dans l utérus maternel tous les sens en éveil, à l écoute des voix extérieures, comme le propose Marie-Hélène Porcar : «L image de l œil qui écoute est à garder en mémoire pour comprendre comment Hipollène se meut dans un monde obscur d où lui parvient [ ] la voix de toutes ses grands-mères. C est alors la vie intra-utérine qui est thématisée 44 [ ]» Claude Ponti dit lui-même qu on lui fait dire beaucoup plus de choses qu il n a voulu dire. Mais il ajoute aussi qu on ne dit pas des choses qu il a voulu exprimer, et que ça compense! D un côté, il dit ne pas aimer voir son œuvre autant «décortiquée», et d autre part, il provoque le lecteur averti en laissant entendre qu il y aurait des choses qui n auraient pas été vues! Conscient de ce fait, nous proposons l exemple suivant issu du langage pontien: Ici, rien n est pareil, tout est différent. (p 18) Nous sommes au pied de l arbre avec Hipollène. Elle en est tombée et décide qu elle est sur le sol. Près de la terre, entre les racines. Son voyage initiatique commence ici. Elle va subir des épreuves, faire des découvertes et s approcher du «sacré». Mircea Eliade cite Rudolf Otto qui dans son livre Das Heilige (1917), aborde la question du sacré «comme cette terrible puissance devant laquelle on éprouve un sentiment d effroi, cette expérience terrifiante et irrationnelle qui conduit l être à un sentiment de parfaite plénitude.» Otto désigne cette expérience de «numineuse» (du latin numen, dieu). Eliade complète en disant : «Le numineux se singularise comme quelque chose de «ganz andere», de radicalement et totalement différent : il ne ressemble à rien d humain ou de cosmique. [ ] le langage est réduit à suggérer tout ce qui dépasse l expérience naturelle de l homme par des termes empruntés à celle-ci même. 45» Ainsi, pour Hipollène, ce qu elle trouve au pied de l arbre, est de l ordre du totalement différent car hors de son expérience. Elle se retrouve sur le sol, au milieu des racines, regarde en l air, et paradoxalement, c est là qu elle se sent déracinée! Elle n a jamais connu l expérience de l humus, de la décomposition puis de la régénérescence. Si cet espace n est pas habité, ce n est plus le Cosmos mais le Chaos, un espace à créer. Quelqu un passant du Cosmos au Chaos subit «une régression vécue comme une fin du monde», nous dit Eliade 46. Ici, rien n est pareil, tout est différent montre qu il s agit de l annonce de l espace sacré. Hipollène s en approche. Cette affirmation répétée deux fois de manière différente appuie l idée forte du «ganz andere». Elle doit aller au-delà du Chaos, où vivent les créatures abyssales (ici, une baleine, là un coléoptère 44 Marie-Hélène Porcar, op cit. p Mircea Eliade, Le sacré et le profane, idées/ Gallimard, Paris, 1965, p Mircea Eliade, Le sacré et le profane, op cit. p 31 23

24 ressemblant à un poisson-lanterne, poisson des profondeurs) pour atteindre l espace sacré gardé par un monstre. Du reste, c est exactement ce qui va lui arriver : Hipollène va se trouver devant Ortic, et demeurer pétrifiée durant Sept Saisons Merveilleuses, pour enfin parvenir à l espace sacré, la Mère-Vieille Du-Monde où elle aura la révélation de sa généalogie et de l objet de sa quête. Des noms signifiants, une métaphysique des personnages. Dans la littérature de jeunesse, c est le personnage qui détermine le récit : d une part, par son nom, il annonce le sens de l intrigue. Quand on s appelle Hipollène, on montre d emblée qu il y aura un rapport avec «la petite graine», le pollen. D autre part, il est sursignifiant. On n attend pas autre chose d Ortic, le monstre [ ], qu il fasse peur, qu il terrifie, voire même qu il dévore les enfants, car c est un monstre (ce n est qu un monstre)! Encore, en tant que sujet transcendantal, le personnage délivre un message métaphysique : Hipollène, en même temps qu elle avance (dans l histoire), fait avancer son jeune lecteur (dans sa vie). Et pour paraphraser Nathalie Prince 47, nous dirons qu avec Hipollène, on aborde non pas l aventure d une petite fille qui grandit et devient une jeune fille, mais le mystère de la croissance et de la féminité mis au jour dans son entier. Enfin, ou plutôt préalablement, (et Nathalie Prince 48, faisant référence à Michel Serres 49, le fait fort bien remarquer), le nom du personnage «pourrait même à lui seul constituer une contraction sémantique, contraction qui n a plus qu à se déployer dans l économie générale du texte.» Et d ajouter : «Il apparaît alors que, parfois, le personnage même ne soit qu un nom, qu un mot, qu un jeu sur le mot, pour reprendre Serres : n est-ce pas là joliment définir la littérature de jeunesse. 50» Claude Ponti s y entend en matière de jeux sur les mots! Ainsi, dans L arbre sans fin, quatre personnages principaux apparaissent tour à tour et dans l ordre : Hipollène, son père : Front-D Eson-L Ecarte-Pluie, sa mère : Faîte-En-Cime-La- Dénombreuse-D Etoiles, et sa grand-mère : Orée-D Otone-La-Tisseuse-De-Contes. Puis d autres personnages secondaires apparaîtront : Ortic, la Loupiote, Les Moiselles- D Egypte. 47 Nathalie Prince, Clefs d approche du personnage dans la littérature de jeunesse, Introduction à la littérature pour la jeunesse, Université du Maine, janvier 2006, p 42. «Avec Tintin, on aborde non pas une aventure africaine dans Tintin au Congo, mais l africanité même, c est à dire l authenticité africaine.» 48 Ibid, p Evocation du nom de Cendrillon par Michel Serres, Hermès I, La communication, Minuit, 1984, pp Nathalie Prince, op cit, p 31 24

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